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Une vie de chien

De la mamie niçoise avec son caniche à la lolita hiltonisée et son chihuahua, les chiens pullulent à Nice, et plus généralement sur la Côte d’Azur. Considérés comme des membres de la famille, des amis ou encore comme des enfants, ils suscitent un engouement et une attention passionnée... Ainsi qu’un business ahurissant et de plus en plus lucratif ! Une folie telle qu’elle en devient parfois choquante quand ces animaux de compagnie sont mieux traités que certains hommes.

Martine promène Cannelle et Sushi, ses deux petits chihuahuas, sur la promenade des Anglais à Nice. Les deux tout petits chiens sont tout de bleu vêtus, comme leur maîtresse, une fringante niçoise de « 39 ans » aux allures de lolitas sur le retour. « Je leur achète souvent des petits manteaux, des pulls et pleins d’accessoires, elles sont tellement mignonnes mes filles ! », s’exclame-t-elle les yeux pleins de fierté devant ce qui ressemble à des petits rats pris dans des pelotes de laine. En plus d’avoir du goût, Martine est généreuse, elle consacre « au moins 100 euros par mois » à ses bébés. Combien à des œuvres caritatives ? « Pourquoi vous me demandez ça ? », sera la seule réponse de la quadra fashion.

Martine n’est pas seule, bien au contraire, les pulls, manteaux, chapeaux, colliers de créateurs et tous les accessoires imaginables sont proposés par des magasins de plus en plus pointus. Fini le salon de toilettage d’antan, aujourd’hui on emmène son chien chez le coiffeur canin, on le fait relooker et si ça ne lui plaît pas, il peut toujours aller chez le « psy canin ». Selma travaille dans un salon de toilettage haut de gamme, à Nice. « Nous proposons des séances de relaxations, des massages et même un suivi psychologique de nos clients, ils sont très demandeurs ! », affirme-t-elle. Le suivi psychologique est assuré par des professionnels qui proposent également de rééduquer ou de dresser les chiens-chiens à leur mémère. Avec des tarifs variant entre 30 et 150 euros, le business est florissant ! Et on continue avec cette colonie pour toutous qui propose de recevoir Médor pour des vacances reposantes à la campagne. Jocelyne et Claude, les propriétaires de Vacances Canines ont installés leur colo à Tournefort, près d’Isola. « Les chiens sont encadrés, divertis, on organise des sorties et des activités stimulantes... », énumère Madame avant que Monsieur ne s’exclame « De vraies vacances quoi ! »

Tout cela peut paraître excessif, mais ce n’est rien en comparaison du Japon où l’on fait des colorations orange ou vertes fluos à des labradors dans des palaces canins, ou encore aux Etats-Unis où le piercing pour chien est en train d’envahir les grandes villes... A force de solitude, les humains transfèrent leur attention sur des animaux et, dans leur folie, oublient leurs semblables. Et quand Martine passe devant le SDF du coin avec ses croquettes à 27 euros au fond du sac, elle ne se sent pas mal à l’aise.


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12 réactions à cet article    


  • Bouli Bouli 18 octobre 2007 11:54

    Vivant à Nice, j’ajouterai que les propriétaires de chiens sont absolument dégueulasses, les laissant déféquer n’importe où et en particulier sur les chantier quand il y avait des travaux pour le tramway dans ma rue (sympa pour les ouvriers !!)

    @ Julia Fraîchement sortie de Nouvelles ? smiley


    • .TALL 18 octobre 2007 12:07

      Tiens, y-a-t’il des sex-shops et des bordels pour chiens ?

      Parce qu’il me vient une idée de business, là smiley


      • adeline 18 octobre 2007 12:44

        Rafraichissant et plein d’humour merci à l’auteure


        • Rayves 18 octobre 2007 12:56

          Bientôt, sans doute, des chiens pour chiens... Y a pas de raison !

          Pour paraphraser Coluche : « Mais jusqu’où s’arrêtera la connerie humaine ? »

          Des chiens qui ne connaîtront jamais le plaisir de se flairer le trou du cul, de se rouler dans une charogne bien avancée, de ronger un os ramassé dans une poubelle... On est là devant des cas manifestes de maltraitance animale.


          • .TALL 18 octobre 2007 13:31

            Oui, surtout se flairer le trou de balle... je plains celui/celle qui n’a jamais connu ce bonheur, hmmmm... smiley


          • Marsupilami Marsupilami 18 octobre 2007 13:44

            Article très rigolo. On peut se procurer des colliers pour chiens style Gucci, Dior, Burberry et Hermès. Le top pour la fashionista à chihuahuas. Admirez ce collier Amedeus à 60,90 euros. La laisse de luxe vaut le même prix. Ecœurant.


            • WOMBAT 18 octobre 2007 16:38

              Un peu avant la chute du mur de Berlin, les Albanais, qui recevaient les chaînes télé italiennes, rêvaient tous d’émigrer de l’autre côté de l’Adriatique et ce en voyant les spots publicitaires pour les croquettes pour chien. Raisonnement logique : si là bas on traite les chiens comme ça,les humains doivent avoir droit à encore plus d’égards ! C’est le philosophe Paul Virilio qui le rapporte. Autre vue de l’esprit quant aux chienchiens chéris ; en pleine guerre du Viet-Nâm, le grand agitateur Gerry Rubin avait proposé de faire subir aux chiens le même sort qu’aux vietnamiens,genre on les brûle au napalm, on les égorge, on les viole...L’idée avait soulevé une marée de protestations indignées, bien avant les grandes manifestations pacifistes. L’homme est certainement le meilleur ami du chien, pas de ses congénères.


              • Gazi BORAT 18 octobre 2007 17:01

                « Rituel pittoresque »

                A quelques kilomètres de Nice, à Cagnes sur Mer plus précisément, a eu lieu à plusieurs reprises dans les années quatre-vingt dix un rituel pittoresque :

                ..une messe pour les animaux de compagnie..

                Je me souviens ainsi d’une photo dans « Nice Matin » représentant un office avec des fidèles souriants, leur chienchien préféré sur les genoux..

                La légende figurant sous la photo rapportait les paroles du curé de Cagnes :

                « Les animaux familiers connaissent la souffrance et, comme les humains, ont droit à notre compassion.. »

                Toujours à Nice à cette époque, sur le port chargeaient du ciment, dans un coin à l’écart, des cargos vraquiers, souvent turcs et en pas très bon état..

                Je me souviens de la réflexion d’un marin roumain regardant une élégante qui promenait sur les quais un immense et splendide dobermann :

                « Qu’est-ce qu’il doit manger comme viande !.. »

                SIC.

                gAZi bORAt


                • Francis, agnotologue JL 18 octobre 2007 18:12

                  Article sensé. Je déplore les plaisanteries salaces et déplacées. Mais bon, des goûts et des couleurs ...

                  Pour avoir eu des animaux de compagnie, je puis témoigner qu’on les considère c’est vrai, un peu comme des enfants. A la différence qu’ils seront toujours dépendants, ce qui n’est pas le cas des enfants qui ont vocation à devenir indépendants, adultes, nos égaux, voire nos protecteurs.

                  C’est tout le bonheur qu’on souhaite aux enfants. Cela n’a l’air de rien ? Cette différence est fondamentale.


                  • .TALL 18 octobre 2007 19:21

                    Mais on ne plaisante pas. Faut vous décoincer, mon vieux.


                  • trou noir trou noir 18 octobre 2007 20:32

                    julia, merci pour ce cri du coeur humaniste, il est bien connu que sur la promenade des anglais, les petits « chiens de luxe » tiennent au bout de leur laisse des petites « poules de luxe » smiley


                    • annelila 6 février 2008 22:21

                      Moi, je sature complètement au niveau des chiens. J’en ai plus que marre de marcher les yeux rivés au trottoir pour éviter les crottes, de dormir avec des chiens dans les hôtels, de prendre mon petit déjeuner avec des chiens dans les mêmes hôtels, de manger au restaurant avec des chiens (alors que des normes d’hygiène draconniennes leur sont appliquées, des chiens dégueulasses viennent se traîner sur leur smoquettes et s’ébrouer dans les assiettes), d’acheter mes chocolats avec un chien qui vient me baver sur les chaussures.

                      Je crois qu’un pays où se balade des chienchiens à mémère, et à jeunes couples et à etc... et qui a des trottoirs, des sentiers, des plages, des bacs à sable, des petits jardins, jonchés de m... est un pays de dégueulasses qui marche le regard au ras du sol. Quand on aura réglé ce problème (on a bien réglé celui des fumeurs qui étaient moins dérangeants), on pourra enfin regarder droit devant soi et peut-être voir la vie autrement. Là, on s’enfonce et qu’on ne me fasse pas croire que les propriétaires de chiens ne cherchent pas, même inconsciemment, ou consciemment, à emm.... le monde.

                      Et je ne parle pas des dégâts collatéraux, bruits d’aboiements intempestifs, mauvaises odeurs, et gamins dévorés...

                      Qui aura un jour le courage de traiter ce problème ? Pourquoi ne pas interdire certains quartiers aux chiens ? Ce serait bien de pouvoir se balader tranquille dans le centre ville sans ramener de la m... sous ses chaussures. Et de promener ses enfants dans les parcs, ce qui devient maintenant carrément risqué. Laisser un enfant marcher sur une pelouse, c’est de la folie !!!

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