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Universalité...

  « Il n’y a pas d’art national, point de science nationale : l’art et la science appartiennent comme toute chose au monde entier, ils ne peuvent faire des progrès que par l’action mutuelle, générale et libre de nos contemporains, jointe à l’étude constante de ce qui nous reste et connaissons du passé.  » Goethe.

 Par dérision j’avais pris l’habitude de titrer ce genre de court papier par ce slogan : « Travail, Famille, Patrie ». On sait que c’était celui d’un gouvernement rétrograde où la notion forte d’identité nationale était portée en emblème. Pour ces raisons, mais surtout au regard de l’ambiance suspicieuse et de délation à l’encontre de l’étranger que l’on sent monter, de la dérive conservatrice et religieuse avec la mise en péril de la laïcité, du penchant de nos dirigeants de la majorité actuelle à réhabiliter les valeurs du Pétainisme, le ministère de l’immigration n’en est-il pas le meilleur symbole ?, j’ai décidé de ne plus l’afficher en tête de l’article de peur de le revoir fleurir aux frontons des bâtiments publics.

 Je sais, la peur n’évite pas le danger ! Mais ainsi on ne pourra pas dire que je suis l’instigateur d’idées que l’on croyait à tout jamais n’être plus qu’un mauvais souvenir. Et aussi pour éviter de titiller dans les limbes de l’esprit de certains nostalgiques le souvenir de la politique d’un pouvoir décadent, qui a sévi lors d’années pendant laquelle la France s’est couverte de honte.

 Malheureusement, ma délicate propension à ne pas vouloir réveiller les mauvais penchants en ne les stigmatisant pas est déjà bien entamée puisque le débat sur l’identité national bat son plein, accompagné d’une publicité d’état, mensongère et tendancieuse. Déjà lorsque Hortefeux -alors ministre du funeste ministère de la honte nationale- avait réuni ses collègues européens à Vichy, nous fumes quelques-uns à crier au scandale tant le symbole était nauséabond. Hortefeux est parti et a été remplacé par un encore plus petit que lui, puisqu’il s’agit d’un Besson, mais le résultat est le même ; avant qu’on l’expulse, mon copain Mourad aurait dit avec l’accent Berbère- Poitevin : « C’est kif-kif »….

 Je ne m’étendrai pas sur le débat, sur l’identité nationale, que je trouve absolument abject, tout a été dit. Pour éviter que cela nous tourne trop les sangs, le moins on en parlera, le mieux ce sera… Hormis peut-être quand la rancœur sera trop forte, ce sera alors pour le jeter aux Gémonies sans ménager les termes le dénonçant. Cependant, je rappellerai simplement, qu’en plus du côté nauséabond de la chose, il y a un déni de démocratie avec l’utilisation des préfectures comme moyen d’expression d’un seul parti, d’une seule personnalité politique, fusse-t-elle celle du Chef de l’Etat !

 En effet, avec la mise à disposition partisane des Préfets ; dont on louait jusqu’à présent la neutralité n’étant que le représentant de l’Etat dans sa pluralité, on assiste de fait à une opération électoraliste utilisant les fonctionnaires de l’Etat pour les fins d’un seul parti. Car, en proposant, en organisant un débat au sein des Préfectures et Sous-préfectures, du seul fait d’un parti, de la seule volonté d’un homme politique, on crée ainsi un précédent prosélyte dans des lieux où la représentation de l’Etat devrait être celle de tout les citoyens.

 Dans cette France qui commence à ressembler à celle de Vichy, on rêverait qu’un préfet comme Jean Moulin vienne mettre le holà à cette usurpation de droit.

 Comme tous les ans à la même époque, à l’approche du 11 novembre, je fredonne la chanson de Craonne, je vais aussi chercher dans les éditions « Les humbles » de courts textes dénonçant la guerre, ou ceux mettant à mal le nationalisme exacerbé des gens à l’esprit restrictif.

 Je vais, une fois n’est pas coutume, proposer deux courts passages d’un même auteur. Léon Tolstoï n’aimait ni la guerre ni le nationalisme, voilà ce qu’il en pensait…

 « Quand je songe à tout les mots que j’ai vu et que j’ai soufferts, provenant des haines nationales, je me dis que tout cela repose sur un grossier mensonge : l’amour de la patrie. »

 « Au lieu des haines nationales qu’on nous inspire sous couvert de patriotisme, il faut enseigner aux enfants l’horreur et le mépris de la carrière militaire, qui sert à diviser les hommes ; il faut leur enseigner à considérer comme une sauvagerie la division des hommes en Etat ; la diversité des lois et des frontières ; que massacrer des étrangers inconnus sans le moindre prétexte est le plus horrible des forfaits dont est capable l’homme tombé au dernier degré de la bête. »

A méditer...

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com


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13 réactions à cet article    


  • jako jako 6 novembre 2009 11:49

    Bel article bien écrit, ou avez vous trouvé une photo de lyon et joker ?


    • Mengneau Michel Mengneau Michel 6 novembre 2009 11:59

      Franchement, je ne sais pas, j’avais cette photo dans mes archives, mais dire d’où elles viennent, je n’en ai pas souvenir. Peu importe, le symbole est significatif !


    • jako jako 6 novembre 2009 12:09

      Le nationalisme est un bien triste costume dont on affuble le bas peuple pour lui faire
      penser qu’il vit dans une grande famille , c’est bien pire ailleurs etc... mais quand tu retires tes lunettes roses tu découvres que dans toutes les situations difficiles de la vie , la nation est aux abonnés absents voilà


      • Daniel Roux Daniel Roux 6 novembre 2009 12:35

        Le bête rampe et avance encore dissimulée sous un voile d’hypocrisie.

        Ne votez plus pour n’importe qui ou vous n’aurez bientôt plus l’occasion de voter.


        • jako jako 6 novembre 2009 15:56

          Belle citation de Tolstoi donnée par l’auteur, hideuse citation de spengler dont le pédigré sur wiki ferait palir un pinochet


        • Gabriel Gabriel 6 novembre 2009 16:11

          Regardons bien cette photo, car bientôt nous ne seront pas surpris car accoutumé, seul l’uniforme changera. Car encore une fois ce qu’il faut retenir de l’histoire, c’est que l’homme ne retient absolument rien de l’histoire....


          • MICHEL GERMAIN jacques Roux 6 novembre 2009 16:28

            Il y a un article sur l’élection de Miss France dans Agora, au fait !


            • Armog 6 novembre 2009 16:36

              «  il faut enseigner aux enfants l’horreur et le mépris de la carrière militaire, qui sert à diviser les hommes ; »

              Certes. C’est beau. Mais en l’état actuel des choses, c’est utopique. Irréalisable.


              • Hector 6 novembre 2009 17:52

                L’amour de la Patrie ne me semble pas la même chose que le nationalisme.
                On peut très bien aimer sa femme ou sa sœur sans exécrer les autres femmes.

                Le nationalisme est une exaltation factice de l’amour de la Patrie à des fins de manipulations à visées sociales, faites par des gens qui ne possèdent pas cet amour de la Patrie, voire qui le méprise.
                Quels étaient les meilleurs patriotes  ? Ceux qui mettaient en œuvre la Révolution « Nationale » ou ceux qui donnaient leur vie dans la Résistance ?

                Aujourd’hui, on tente de nous resservir encore une fois la même soupe froide et indigeste ! Beurk !


                • moebius 6 novembre 2009 21:26

                   Si il y’a un art national , le pétainisme en est un


                  • moebius 6 novembre 2009 21:31

                    la patrie n’est pas une femme, dans patrie il y’a ’« pater » patrimoine etc...Et la guerre sert plus à rassembler les hommes qu’a les diviser et..et ..et pi zut


                    • Phil Phil 7 novembre 2009 08:15

                      C’est beau comme du OUI-OUI.
                      Des poncifs résurgeants, récurants, lascinants et de plus en plus honis par une part de plus en plus importante de la population ;
                      La soupe pacifiste « la guerre ça tue ! tuer c’est pas beau ! y qu’a... faut que...,l’eau ça mouille,
                      le feu ça brule, il »faut« faire le bonheur des gens, nous connaissons
                      J’allais oublié,nous sommes tous et toutes les fruits de notre NATION ;vous ! moi ,vos parents et amis.
                      J’ai dit »notre" parceque nous n’en avons qu’une ! et que c’est nous qui la faisons.
                      Ma nation, c’est pas la gauche COCONPABOBOPS ni la droite ni l’extreme gauche ni l’extreme droite. ma nation c’est pas des blancs, des noirs, des jaunes, des marrons,
                      ma nation ce n’est pas des bretons des auvergnats(les potes à brice) des occitans des alsaciens....
                      ma nation c’est tout cela réunis qui vit ensemble et pas cote à cote, pour des différences religieuses,linguistiques.
                      Je suis français car j’aime mes compratriotes tels qu’ils sont ; et non pas comme je voudrai qu’ils soient.
                      J’ai rèvé ?! ...... oui ?!
                      Quel beau réve quand meme
                      La nation serai-ce un réve ? une utopie........un but ............


                      • frédéric lyon 7 novembre 2009 08:35

                        Quelle rigolade cet article.


                        Enfin, on sent bien que ce débat sur l’identité nationale intéresse beaucoup de monde, finalement. Beaucoup qui souhaiteraient l’étouffer, malheureusement pour eux le prochain incident le rallumerai aussitôt, encore plus acéré qu’aujourd’hui.

                        C’est cet enchainement d’évènements violents qu’on sait désormais inéluctables, ce côté mécanique, qui nous fait comprendre que les hommes n’ont parfois plus de prise sur leurs destinées et que l’Histoire parfois leur échappe.

                        Ce que Jean Giroudoux avait déjà pressenti lorsqu’il présenta sa pièce « La Guerre de Troie n’aura pas lieu peu » peu avant que la seconde guerre mondiale n’éclate. Le Poëte avait compris la marche de l’Histoire mieux que la plupart des hommes politiques de son époque, qui se préparaient à aller perdre leur temps à Münich.

                        Tenter d’étouffer le débat en cours est un travail de Sysiphe, une tache impossible.

                        N’y a-t-il pas d’ailleurs quelque chose de ridicule dans le fait de vouloir esquiver un débat sur l’identité française, sous le fallacieux prétexte que les Algériens sont incapables de renoncer à leur identité algérienne ?

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