Urgence politique
N’est pas candidat qui veut. Mais vous, que voulez-vous ? Il n’y a pas de secret de Polichinelle. Corinne Lepage, à quelques semaines de l’échéance des dépôts de parrainages, n’a pas les 500 signatures requises. Les adhérents de CAP21 se mobilisent sur toute la France depuis des mois pour solliciter les maires, les encourager à donner leur précieuse signature.
L’accueil est plutôt sympathique dans l’ensemble, voire encourageant, mais nous ne sommes sortis que 420 fois avec une promesse en poche car nous nous heurtons ici à des élus qui refusent de donner leur signature. Le Parisien annonce aujourd’hui environ 19 000 promesses de signatures sur environ 45 000 possibles (maires et autres élus).
Le système démocratique aurait-il ses failles ?
Nous avons affaire à des élus, c’est-à-dire des personnes qui ont bénéficié d’un système démocratique leur permettant de représenter leurs concitoyens. Leur position leur donne des droits effectivement, dans le choix du candidat qu’ils souhaitent soutenir par exemple, mais aussi des devoirs : celui de pérenniser le système démocratique dont ils sont issus.
Ça vous paraît logique ? A moi aussi.
Mesdames et messieurs les maires qui refusez votre signature, avez-vous pensé à ce que serait notre démocratie si vos administrés refusaient d’aller voter aux élections municipales ; avez-vous pensé à ce que deviendrait votre candidature si vos administrés refusaient la responsabilité de faire un choix ?
Et la suite ?
La démocratie ne fonctionne plus, les grands partis raflent la mise. Pour qui aurons-nous le choix de voter demain (et après-demain, ce ne sera guère mieux) ? L’étau se resserre, le choix devient un luxe, jusqu’au jour où nous ne l’aurons plus (même si on s’arrangera toujours pour nous faire penser le contraire), les changements ne sont pas pour aujourd’hui. Alors que la politique devrait être accessible à tous, s’ouvrir, débattre, ce qu’il reste de notre République est exactement l’inverse.
Un tout petit espoir...
Rien n’est joué. CAP21 parle souvent d’urgence écologique, je parle aujourd’hui d’urgence politique. Aujourd’hui, donner sa signature ne signifie plus soutenir un candidat mais soutenir un système démocratique en péril. Prenez votre téléphone, allez voir votre maire, faites tout votre possible pour obtenir qu’il donne sa signature à un candidat, quel qu’il soit. Je ne me limite plus aujourd’hui à militer pour CAP21, je suis une citoyenne en révolte comme nous devrions tous l’être. Il reste à peine quelques semaines pour offrir une chance aux Français d’avoir un choix, un vrai, en dehors de celui d’aller voter... ou non.
Alexandra Canavélis
CAP21
Déléguée départementale 95
23 réactions à cet article
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Bah j’ai la même réplique a faire
Sauf que je ne supporte pas plus la royale madonne, que tous les autres qui de mon point de vu ne proposent rien ... hormis des balivernes electoralistes ...
alors à contrario que tous les maires signent ... j’invite tout le monde à s’abstenir et voter blanc ... mais surtout pas a voter pour qq un dans l’esprit de voter contre un autre ... ce qui est a priori et malheureusement le vote d’une large majorité
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Une idée saugrenue règne sur la politique. Les écologistes devraient ne présenter qu’un seul candidat. L’écologie politique vient de la perception par une minorité de l’urgence écologique et de la nécessité de changer de paradigme. L’écologie est donc un socle commun, la perception et une fin, un changement de société. Ce changement appelle de facto la présence de plusieurs candidats. Leurs propositions diffèrent et alimentent par cela le débat démocratique dans une approche dialectique. Si vous enfermez l’écologie dans un dogme, vous oeuvrez pour l’émergence d’une pensée unique de l’écologie qui nous mènera rapidement à un risque d’éco-dictature. En effet, plus l’urgence écologique sera perceptible, plus le vote recueilli sera important. Et ce vote sera au fil du temps un vote de panique face à des enjeux croissants. Bien sûr, ni Dominique Voynet, ni Corinne Lepage ne sont des fascistes en puissance. La vraie menace viendra d’un pouvoir politique classique qui instaurera un état d’urgence face à la pénurie d’eau, l’arrivée massive de réfugiés climatiques ou une série de catastrophes naturelles à répétition. Il validera sa qualité environnementale en déléguant aux multinationales la gestion des problèmes. Nous risquons donc un éco-dictature techniciste à ne pas vouloir entendre le débat démocratique qui existe aujourd’hui entre Voynet et Lepage. Nous nous privons d’une chance non pour l’écologie mais bien pour la démocratie. Corinne Lepage, sous forme de boutade lors d’un passage à Mot Croisé, répondit à la question de la candidature écologique unique : Elle demanda si Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui font de l’urgence écologique une annexe plus ou moins importante de leur programme, qui conservent en leitmotiv de leur campagne une dynamique économique construite sur une croissance éternelle, dans un modèle productiviste ne devraient ils pas fusionner leur candidature.
. pourquoi pas, ils sont si proche dans l’ancien monde... -
Certes, Mme Lepage peut revendiquer d’être candidate. N’empêche que ce commentaire belge est plus juste que l’article d’Alexandra qui n’a pas une ligne pour dénoncer cette règle des 500 signatures publiées au JO.
Les maires sont élus pour gérer des collectivités locales. Cette affaire de 500 signatures est une pression insoutenable et illégitime sur les maires ruraux. C’est la confusion des pouvoirs organisée. Quand on est diplomée dans une spécialité d’aménagement du territoire, on devrait y penser un peu. L’urgence, c’est de fiche la paix aux maires, de respecter leur mandat local et de ne pas faire pression pour leur imposer une étiquette politique nationale quand ils ont tant de mal à définir une action locale si dépendante de tous les jeux de pouvoir politique qui les dépassent.
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. pourquoi pas, ils sont si proche dans l’ancien monde...
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