V.Peillon : En v'là une idée qu'elle est bonne !

Jacques Julliard, je l’aime bien.

Bon, je ne suis pas toujours d’accord avec lui, loin de là mais j’apprécie depuis longtemps ses billets d’humeur.

Quand j’achetais « Marianne » chaque semaine (j’ai horreur des abonnements, des « fils à la patte »), après en avoir parcouru rapidement le contenu, je revenais invariablement à cette troisième page où il a l’habitude de s’exprimer non sans grommeler de temps à autres. Mon « ego » blessé depuis que ce journal avait refusé quelques unes de mes « feuilles » adressées au « courrier des lecteurs » m’avait alors conduit à parcourir rapidement le contenu du condescendant magazine avant tout achat.

Dans le dernier numéro, c’est le billet de Jacques qui m’a décidé à la dépense.

Car son propos est des plus importants puisqu’il traite de la énième réforme de l’éducation, notre pays étant devenu, selon lui « une pédagocratie » où on croit qu’en réformant l’école, on réforme la société alors que c’est le contraire qui est vrai ».

Et de rappeler qu’aux dernières évaluations, notre système éducatif trônait désormais aux dernières places dans le classement européen.

Et Julliard de tempêter sur les éternelles discussion sur les rythmes scolaires, les moyens insuffisants, ce mot " ce mot seul que les syndicats enseignants mâchouillent comme un chewing-gum depuis soixante quinze ans (là, je savoure…), ……les psychopédagogues (j’ajouterais : de salon, car sauf erreur ils ne sont jamais descendus dans l’arène d’une classe située en « zone sinistrée ») qui conçoivent l’école où il n’y a plus de sanctions mais uniquement des récompenses » (allusion probable à la question qui se pose désormais de savoir s’il y a lieu ou non de supprimer les notes afin de ne pas traumatiser les élèves les plus faibles)………… ces milliers d’heures consacrées à étudier l’anglais sans qu’un élève sur cent (ici, vous êtes optimiste mon cher Jacques) soit capable de le parler, ces dizaines de milliers d’heures à enseigner notre langue alors que le français est devenu dans les quartiers une langue étrangère !....

Et de conclure avec cette fameuse « morale laïque » qui ne s’enseigne pas mais se communique.

Ici, permettez-moi de ne pas vous suivre, les deux choses étant vraies.

Dans ma tendre enfance, un instituteur nous soumettait un thème et, grâce à une forme de « talent », nous mettait en situation et nous permettait d’appréhender le concept.

Je décerne cependant un bon point au chroniqueur lorsqu'il me rejoint (je pense avoir l’antériorité de l’idée, aurait-il été inspiré par un de mes blogs ?) sur le fait qu’il est impératif d’apprendre à lire la télévision. Tous les débuts de matinées étant consacrés « à l’examen critique du heures de la veille au soir et de la série télé qui a suivi.

N’écrivais-je point le 8 janvier dernier « Enfin une discipline nouvelle à instaurer de toute urgence : les adolescents passant de nombreuses heures devant le téléviseur,il m’apparaît ahurissant qu’une formation dès la 6è (et même le CM1) ne soit pas dispensée quant à la façon de réceptionner ces nouveaux « messages audio-visuels » afin de développer sens critique et véritable liberté de choix, l’abêtissement par le « petit écran » étant de plus en plus dénoncé »

http://blogs.mediapart.fr/blog/guy-belloy/080112/vouloir-le-bien-de-lecole-cest-vouloir-le-bien-de-la-franceblog-de-franc

Bon billet Jacques et puisse Vincent nous entendre…..

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5 réactions à cet article

Alinea 10 septembre 2012 12:01

À vue de nez, je ne suis pas trop d’accord avec cette histoire de télé ; disons que cela inciterait ceux qui ne la regarde pas à la regarder ou ceux qui ne l’ont pas à se sentir exclus.
En plus, je rêve ( comme dans ma jeunesse ! Ah ! nostalgie !) d’une école qui, sans être coupée du monde qui l’entoure, soit moins liée à ce monde ; que l’on s’instruise « gratuitement », je veux dire sans objectif d’insertion ou de réussite dans la société.
Mon dada, à moi, c’est l’enseignement du français ( et même des langues étrangères) ; une horreur, une abomination, le fruit des délires de quelques pseudo linguistes des années quatre vingt ; faire cette critique de fond me demanderait trop de travail, même pour un article... cependant si on pouvait quitter leur sacro saint structuralisme, ça serait bien !
Quant à la morale, on me l’enseignait à l’école primaire ; cela ne m’a jamais gênée, au contraire, j’aimais ça ; du reste, je suis restée très morale !!!

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- Guy BELLOY 10 septembre 2012 12:17
  
  Bonjour Alinea,
  
  À vue de nez, je ne suis pas trop d’accord avec cette histoire de télé ; disons que cela inciterait ceux qui ne la regarde pas à la regarder ou ceux qui ne l’ont pas à se sentir exclus.
  
  Quel est le pourcentage de ceux qui ne l’ont pas ? Quel est le pourcentage de ceux qu’elle abêtit ?
  
  je rêve..d’une école qui, sans être coupée du monde qui l’entoure, soit moins liée à ce monde
  
  L’école fait partie du monde. Et pour qu’elle puisse en faire comprendre les dérives occasionnelles, les manipulations, il ne faut pas qu’elle s’en détache excessivement. Comme souvent, tout est une question de mesure.
  
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  - Alinea 10 septembre 2012 16:38
    
    oui Guy Belloy, mais ceux qui « font » l’école sont, pour la plupart très intégrés à la société telle qu’elle est : consommation et tout le toutim.
    Si bien que si l’école n’avait pas pour vocation de formater les jeunes à « l’intégration », on limiterait les dégâts.
    C’est hâtivement dit, je le concède...
    En ce qui concerne la télé, on pourrait imaginer des espaces dans le temps scolaire, où les élèves apporteraient une ou plusieurs nouvelles du monde qu’ils veulent voir traiter...
    Qui vous dit que les profs ne sont pas gogos de la télé ou des nouvelles des journaux officiels ?
    L’esprit critique devrait pouvoir se forger sans confrontation directe avec un sujet donné.
    Il suffit, peut-être, de donner plusieurs sons de cloche, en Histoire, en Politique,etc.
    J’ai le sentiment diffus que tout dépend du prof !!
    
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  - Guy BELLOY 10 septembre 2012 20:23
    
    @Alinea : si l’école n’avait pas pour vocation de formater les jeunes à « l’intégration », on limiterait les dégâts.
    
    Le mot « formater » a une consonnance péjorative que je regrette. L’école a pour vocation à préparer les jeunes à s’adapter au monde qui les attend.
    
    où les élèves apporteraient une ou plusieurs nouvelles du monde qu’ils veulent voir traiter
    
    Votre candeur m’émeut. Sauf à de rares exceptions, les élèves ne sont pas réceptifs « aux nouvelles du monde » et ne sont malheureusement pas demandeurs. C’est là toute la difficulté (et la grandeur ) du rôle de l’enseignant que de les amener à s’interroger sans leur apporter (sous peine de formatage, sourire) des réponses toutes prêtes.
    
    Tout ne dépend pas du prof mais, effectivement, son charisme éventuel peut être un plus ; nous l’avons tous expérimenté en tant qu’élèves.
    Ceci dit, je vous remercie de vous être intéressée à ce sujet. Je suis profondément affecté de constater que des problèmes mineurs, pour ne pas dire dérisoires, aient obtenu la priorité. Non pas bien sûr pour moi, auteur, mais pour une prise de conscience des problèmes du monde de l’éducation.
    
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    - Alinea 10 septembre 2012 22:41
      
      les nouvelles du monde, je veux dire de leur monde : justement, ce qu’ils ont vu à la télé, leur musique, quoique ce soit ! Des visions qui mériteraient sûrement un travail critique.
      Je suis moins optimiste que vous sur la « vocation » de l’enseignant ; sur son rôle, je vous rejoins. Mais comme il apparait qu’il n’est même plus la peine de le former, on est mal barré.
      Ceci dit, en toute honnêteté, et par un raz le bol tout à fait personnel, je ne me tiens pas au courant des derniers courants en la matière !
      Quant à votre article, il est resté tout en bas ! Je connais bien le problème.nous ne sommes pas si nombreux à aller, systématiquement tout en bas, et bouder, s’il le faut, ce qui est tout en haut !
      J’ai écrit quelque chose là-dessus il y a quelque temps !!
      Il y a toujours plus de lecteurs que de commentaires !
      Bien à vous
      
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