Vague migratoire ou tsunami migratoire ?
Les entrées clandestines dans les pays périphériques de l’espace Schengen sont en très vive augmentation ces derniers mois. La Grèce, l’Italie et l’Espagne font face à un afflux d’immigrants sans précédent alors que les décès de ces mêmes migrants victimes de passeurs sans scrupules se multiplient (sur des navires en Méditerranée comme dans des camions en Autriche). Quelle peut être la réponse apportée à ce qui ressemble de plus en plus à un véritable tsunami ?
Tout d’abord, quelques chiffres : l’Allemagne s’attend à un nombre de 800 000 demandes d’asile en 2015 contre 200 000 en 2014. Ainsi la Grèce en juillet a vu son nombre d’entrée monter à 50 000 contre 43 000 pour toute l’année 2014. L’on estime que sur cette année jusqu’à la fin août, ce sont 350 000 personnes qui ont traversé clandestinement la méditerranée et plus de 3 000 seraient mortes en mer.
Il est clair que cet afflux qui ressemble de plus en plus à un véritable Tsunami plutôt qu’à une vague migratoire a plusieurs causes. Sur les migrants arrivés en Grèce en Juillet, l’on compte 82 % de syriens qui arrivent d’un pays ravagé par la guerre, cas d’un grand nombre des entrées de cette année. Mais cette situation n’est pas forcément unique, il existe aussi des migrants économiques (c’est le cas de Calais où la plupart des migrants ont un niveau d’éducation relativement élevé et sont bien à la recherche d’un travail en Angleterre).
La guerre et la misère sont bien sûr les causes premières de cet afflux, mais l’organisation de l’Espace Schengen en est une aussi. Le fait que dès le passage d’une frontière extérieure, il n’y ait plus de contrôle favorise grandement une stratégie de passage en force et de saturation des « barrières » extérieures. Une fois la frontière Italienne ou Grecque franchie, il n’y a plus d’obstacle vers les pays les plus riches de l’Union Européenne (bizarrement les migrants comme les réfugiés ne tiennent pas à rester dans les pays d’arrivée dont ils savent qu’ils n’ont pas les moyens de les accueillir, mais ils ont encore des illusions sur les pays plus intérieurs à l’Europe).
Il est clair que le flux actuel est impossible à accueillir et à intégrer : 800 000 migrants pour l’Allemagne, c’est un flux supérieur à ses naissances annuelles ! Et nous n’avons pas d’indication nous affirmant que ce flux va diminuer ou même se stabiliser.
Il est donc impératif d’aider les Etats périphériques à l’Union Européenne à endiguer les venues en Europe en interceptant les migrants et en les accueillant dans des camps en dehors de nos frontières. Tout comme il est indispensable de remettre en place un contrôle aux frontières des Etats membres.
Enfin, il est largement temps de s’attaquer aux causes du problème en mettant en place un véritable plan d’aide pour les Etats en développement, et en organisant pour ceux qui sont en guerre et où une intervention est impossible des zones de refuges permettant aux populations menacées d’au moins assurer leur survie.
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