Valls dégage !
Du temps où la politique, et encore plus le socialisme, signifiait encore quelque chose, il eut été inconcevable qu’un personnage comme Manuel Valls devienne Premier ministre. C’était un temps en effet où l’on se souciait d’abord chez un Premier ministre de son degré de charisme, de son niveau de culture, de sa capacité à diriger un gouvernement et à rassembler plus qu’à diviser de sorte qu’il représentait le gouvernement. Il était la France.
Ce temps est révolu. L’époque vote d’abord l’image et le buzz.
Il y a ces dernières années en France un courant idéologico-politique, dit de Gauche, qui a pris le pas sur tous les autres et pour lequel se revendique Valls. Les tenants de ce courant, fortement alimenté par certains médias de « gauche », qui se prétendent aujourd’hui de « l’esprit Charlie » vivent de leurs propres paradoxes ; paradoxes qui ne sont pas toujours conforment à l’idéal républicain :
- Ils crient urbi orbi que la liberté d’expression est le fondement de la démocratie cependant ils sont les premiers à mettre à l’index ceux-qui-ne-pensent-pas-comme-eux en les désignant comme ennemi de la République (voir Siné et les anti-Charlie) ;
- Ils disent combattre Marine le Pen mais toutes leurs manœuvres ont pour effet de la faire gagner par leur outrance et leur racisme à peine dissimulé (voir les Ya bon awards, et le livre « Les Pompiers pyromanes » de Pascal Boniface) ;
- Ils refusent de reconnaitre et nommer la réalité de l’islamophobie, ne perdent pas une miette pour dénoncer le « péril islamique » (où « péril vert ») mais sont les premiers, toutes affaires cessantes, à porter la kipa pour flatter la communauté juive ;
- Ils disent défendre la laïcité mais sont les premiers à travestir l’essence de ce principe en en faisant une arme antireligieuse plutôt que la séparation de l’Eglise et de l’Etat ;
- Ils prônent l’égalité devant la loi pour une « République une et indivisible » mais sont les premiers à jouer un jeu trouble sur l’image du musulman jamais très Français, jamais très fréquentable ;
- Ils se méfient comme de la peste de la religion et du communautarisme mais sont dans les premières loges durant les diners du CRIF (selfie à l’appui) ;
- Ils disent vouloir un Islam moderne, un islam de France mais s’affichent sans scrupule avec des « musulmans » qui ne sont que la caricature du blédard et du béni-oui-oui (ex. Chalgoumi, Rachid Birbach ou encore Sifaoui) ;
- Ils prétendent être anticolonialistes mais font silence voire cautionnent toutes les exactions de la politique israélienne ;
- Ils sont à en première ligne pour pointer les complotistes mais ne sont pas gênés de dénoncer des réseaux ou des sectes « Ramadan-Soral-Boniface » qui n’existent que dans leur imagination ;
Ceci n’est qu’un court inventaire des contradictions du courant dans lequel se réclame Valls et qui plait tant au Figaro et à Valeurs actuelles. Le vallsisme n’est pas une idée politique, c’est le symptôme d’un système médiatico-politique malade. C’est une Gauche perdue qui s’est mise à dos le Peuple. Pire elle l’a divisé, clivé au nom de considérations qui bien souvent servent ses intérêts.
Il n’est donc pas étonnant que Valls, conseillé par de sinistres idéologues, s’en soit pris à Jean-Louis Bianco en des termes peu républicains et autoritaires devant les instances communautaires juives tout en amadouant l'Intouchable Madame Badinter, désormais islamophobe revendiquée.
Peut-on réellement s'étonner de voir ce qu'on appelle la fracture sociale, de nouveaux conflits sociétales en cours tout en produisant des discours et des politiques qui ne font que nourrir cette fracture ?
Sous son costume de Premier ministre, Manuel Valls s’est préféré, laissant l’idéologue prendre le pas sur ce qu'on attend de lui : un homme politique rassembleur. Sous la férule de ce Caporal opportuniste et absurdement de gauche, il n’est pas incertain que des têtes tombent, au premier rang desquels Madame la ministre de la Justice.
Cette Gauche-là qui s’est dépopularisé et désocialisé tout en accroissant son caractère élitiste et autoritaire aura à rendre des comptes à ceux qui se demandent pourquoi les scores du Front national est si haut et la côte de popularité de leur Premier ministre (37%) et de leur Président (30%) si basse .
Elle est ici la vraie déchéance.
Valls dégage !
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