Veaux, vaches et cochons de Français !
On entend beaucoup de gens en se moment disserter sur le fait de savoir si nous sommes dans une dictature molle ou une dictature tout court, la dictature, comme l'érection, se devant sans doute d'être dure pour être efficace ?
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Ceux qui pensent que nous sommes dans une dictature molle n'ont pas bien compris ce qu'était exactement une dictature : cela consiste à gérer un pays dans l'intérêt exclusif d'une minorité dirigeante, au détriment du reste de la population. Qu'est-ce que vous voulez de plus, ce n'est pas suffisant pour se révolter ?
L'assassinat de civils, la terreur sanguinaire et les meurtres de masse ne sont que le fait de balourds qui ne connaissent pas leur métier. Est-ce que le fermier tue ses vaches ? Qui donc va lui fournir du lait ensuite ?
De Gaulle disait « les Français sont des veaux ». Mais la France a vieilli, nous sommes devenus des vaches.
On peut être gentil avec une vache, compréhensif, on peut lui flatter la croupe, comme savait si bien le faire Chirac, elle n'en produira que plus de lait. Mais qu'elle vienne à se rebeller contre son maître, elle sera vite calmée par quelques coups de bâtons. De là à la tuer pour si peu, il faut être un peu agité. Du moment que les vaches sont dans leur enclos barbelé, elles peuvent bien meugler autant qu'elles veulent, qui s'en soucie ?
Voilà la France, voilà notre condition ruminante, et nos dirigeants qui en nous abreuvant de douces paroles, jaugent combien de lait ils vont pouvoir encore nous traire avant que nous ne soyons bons pour l'abattoir.
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Du moment que les Français ont voté contre le traité européen et qu'il nous a été imposé nous sommes en dictature. Du moment que nous sommes impliqués dans des guerres qui servent les intérêts de l'Amérique contre ceux du peuple français nous sommes en dictature, du moment que l'argent de nos impôts sert chaque jour un peu plus à verser un tribut aux banques et chaque jour un peu moins à construire notre avenir nous sommes en dictature.
La démocratie que nous vivons n'est qu'un leurre, et les trains que nous voyons passer ne s'arrêtent jamais pour nous. La révolution se passe toujours quelque part loin de chez nous, et à force d'attendre que quelque chose se passe, c'est notre vie qui passe, et rien ne change l'ordre du monde, l'ordre dans lequel c'est le fermier qui fait la loi pour les vaches, même si les vaches pensent être des hommes, car personne ne leur a dit qu'elles étaient des vaches.
La vache accepte de se faire traire, et elle est reconnaissante vis à vis du fermier quand il lui donne du foin, voilà ce qui fait une vache. Pour arrêter d'être une vache il faut refuser la traite, mais il faut aussi renoncer au foin.
Il est des vaches qui pensent qu'à la mort du fermier tout redeviendra possible et qu'elles pourront mener une nouvelle vie de vache libre !
Il est des vaches qui pensent qu'un jour arrivera un fermier qui les libèrera !
Il est des vaches qui pensent qu'en se déclarant assemblée constituante de vaches le fermier s'avouera vaincu et les laissera diriger la ferme.
Il est des vaches qui pensent qu'elles pourraient gagner leur vie en vendant elles-mêmes leur lait et qu'elles pourraient ensuite aller vivre ailleurs.
Il est des vaches qui pensent qu'un élevage européen, avec de nouvelles vaches venues d'autres pays protégera mieux leurs droits que l'ancien élevage français.
D'autres vaches au contraire pensent que des élevages séparés, avec chaque race de vache dans son propre pré, serait mieux pour tout le monde.
Il est des vaches qui pensent qu'en séduisant le fermier elles pourraient échapper à l'abattoir, et peut-être même aller dormir avec lui à la ferme et couler des jours paisibles en regardant la télévision.
Et le soir arrive, le fermier vient pour la traite, et c'est la nuit, propice aux rêves. Et tout recommence, car la plupart des vaches se contentent de brouter de l'herbe, et sont vite fatiguées des discours insensés.
La vache ne comprend pas le monde qui l'entoure car au fond elle aime bien le fermier. Dans sa bonhommie elle ne peut comprendre sa nature bipolaire, impénétrable Janus à deux visages. Le fermier n'a pas d'état d'âme, il aime ses vaches, il est bon avec elles mais le jour venu il les envoie à la mort contre argent. Comment vivrait-il sinon ?
Le fait de parler de dictature « molle » évite d'avoir à se dire que ce n'est plus nous qui décidons de ce qui se passe dans notre pays, et depuis bien longtemps. Cela nous évite de penser que nous sommes des vaches qui collaborons avec le fermier en attendant des jours meilleurs, jours meilleurs dont on sait malheureusement qu'ils n'arriveront jamais si nous nous contentons de les attendre.
La dictature molle nous donne des excuses pour ne pas nous rebeller tout de suite.
Mais regardez, là, un peu plus loin, de l'autre côté de la barrière cette belle herbe bien verte !
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