Vers la dissolution
Gilets jaunes, réformes des retraites, hôpitaux, lycées... Depuis plus d'un an, la France est en crise sociale permanente. Le 15 mars, les élections municipales seront l'occasion d'une râclée mémorable pour les candidats LREM. Le président n'aura alors d'autre choix que de dissoudre l'assemblée.
Il y a encore quelques mois, le candidat LREM Benjamin Griveaux était présenté comme le favori à la mairie de Paris. Désormais, plus personne ne parierait un kopeck sur son élection. Il se pourrait bien que son score au premier tour passe sous la barre des 10%. Pour relancer sa campagne, ce candidat multiplie des propositions plus farfelues les unes que les autres, comme donner 100 000€ aux acheteurs d'appartements parisiens ou déplacer la gare de l'Est. Évidemment, cela n'enraye pas sa chute. La seule question est maintenant de savoir jusqu'où son score descendra.
La Mairie de Lyon est actuellement tenue par G Collomb, soutien de Macron. Cependant, la liste LREM-Modem, censée lui succéder, est en train de se faire doubler par EELV. Il est maintenant très probable que cette municipalité macroniste tombera.
Il est possible que plus une seule grande ville française ne soit administrée par un maire LREM ou apparenté. Je ne serais d'ailleurs pas étonné outre mesure qu'Édouard Philippe chute aussi au Havre.
Parallèlement, les défections de députés LREM se poursuivent à l'Assmblée Nationale. Le groupe LREM, qui comptait 314 députés en début de mandature, n'en a plus que 300, alors que la majorité absolue est à 289 sièges. On peut douter que Macron soit en capacité de garder une majorité jusqu'à la fin du quiquennat.
Troubles sociaux sans précédent, râclée au municipales, perte de députés... Je ne vois pas comment le président pourra éviter de convoquer des législatives anticipées.
Lors de celles-ci, les anciens électeurs LREM, qui venaient du PS et de la droite classique, retourneront au bercail. On peut prévoir sans risque de se tromper :
- L'effondrement de LREM
- La victoire de la droite LR
- Le retour de la gauche
- L'arrivée en force de l'extrême droite.
Macron n'aura d'autre choix que de nommer un premier ministre LR. Pour calmer la rue, ce dernier se dépêchera d'annuler toutes les réformes qui fâchent, puis mettra en œuvre une bonne vieille politique de droite, comme nous en avons connu si souvent, à laquelle s'ajoutera une armada de mesures anti-migrants pour caresser l'électeur frontiste dans le sens du poil.
C'est ce qu'on appelle "passer de Charybde en Scylla".
Illustration : Charybde et Scylla, par Ary Renan. Source : Paris Musées. Licence Creative commons.
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