Vers quelle société allons-nous ? Monstrueuse, non ?
Avons-nous un jour réfléchi à la société dans laquelle nous vivons, et aussi dans laquelle vont vivre nos descendants ? Non ? Alors, voici quelques éléments pour vous aider. Tout, bien sûr, n’est pas esquissé. Comme la façon dont nous traitons l’environnement naturel...
Nous allons tous droit dans le mur.
En me levant ce matin, j’avais en moi des mots qui jaillissaient, et que j’ai aussitôt notés comme ils venaient. Ils sortaient des tripes, sans doute étais-je en train de penser inconsciemment à mon prochain article sur la déshumanisation de notre société, et que j’écrirai bientôt dans mon blog http://r-sistons.over-blog.com.
Aujourd’hui, je veux tendre un miroir à mes contemporains. Ne comptez pas sur moi, dans cet article, pour analyser tous les mots qui me sont venus à l’esprit, ce n’est pas l’objet de ce billet prophétique. Je me contenterai de partager avec vous les expressions qui ont jailli spontanément pour définir cette société que nous sommes en train d’édifier, tels des Pandore irresponsables.
Je plains nos enfants ; la société que nous allons leur léguer est absolument monstrueuse !
En matière de politique, ce sont les mots totalitarisme et fascisme qui se sont d’abord imposés à moi. Et c’est vrai qu’imperceptiblement, sournoisement, lentement, mais sûrement, nous sommes en train de bâtir une société totalitaire, qui concentre tout entre peu de mains et contrôle chaque aspect de nos vies. D’un côté, le "fascisme" - aux Etats-Unis, en Israël, dans tant de pays africains ou arabes, maintenant en France ou en Russie, entre autres - se banalise, avec ses maîtres tout-puissants, omnipotents et présents, son parti unique ou ses partis identiques, sa presse aux ordres, ses conseillers très spéciaux. Et puis, Big Brother est là, et bien là, les grandes oreilles aussi, comme les satellites espions ou, tout simplement, les caméras de surveillance quadrillant de plus en plus notre horizon. Bientôt, en un clic, on saura absolument de tout de nous en un instant. Nous sommes observés, surveillés, embrigadés, contrôlés. Et dans un tout autre domaine, nous subissons l’emprise étouffante, et déstructurante, des conglomérats ou des organismes internationaux comme la Banque mondiale ou le FMI. Et pour l’instant nous avons échappé au pire, des accords comme l’AMI nous privant totalement de la liberté - mais jusqu’à quand ?
Totalitaire, la « politique » l’est aussi quand elle soumet sans leur consentement les citoyens à des directives contraignantes, économiques ou financières, favorisant les actionnaires au détriment des salariés, le capital par rapport au travail. En fait, la liberté et l’individu sont sacrifiés à l’économie, elle-même sacrifiée à la finance. Avec des objectifs précis : la rentabilité, la compression des coûts - donc en instaurant le blocage des salaires, la flexibilité, les délocalisations, la réduction du personnel, ou la précarisation de l’emploi. A terme, l’idéal étant évidemment de se passer du travail humain et de le mécaniser, de l’automatiser, de le robotiser. Un robot ne fait pas grève, ne se syndique pas, ne revendique pas, accepte d’être taillable et corvéable à merci, gratuitement, sans charges sociales. En attendant, les salariés vont faire des heures supplémentaires, travailler le week-end, et partir à la retraite plus tard pour des montants réduits qu’ils n’auront pas à toucher longtemps, épuisés qu’ils seront par les rythmes imposés - les vampires pourront se frotter les mains. Les caisses de retraite aussi.
Le politique est un mot qui sera bientôt dépassé ; déjà, aujourd’hui, les dirigeants soi-disant démocratiquement élus ne représentent plus les peuples, mais des intérêts « supérieurs » - économiques ou financiers - qui les dépassent, et qui ont un très lointain rapport avec le bien public. Et d’ailleurs, le mot « dépassent » devrait être remplacé par celui de « étouffent », « écrasent ». Les intérêts des oligarchies n’ont rien à voir avec ceux des peuples. Et les dirigeants sont les jouets de groupes de pression ou de lobbies partisans qui remplacent les partis, et en même temps les marionnettes des multinationales. De toute façon, la politique se décide de moins en moins localement et même dans les frontières nationales, mais ailleurs, souvent par Washington qui se fout éperdument, en dépit de ses références chrétiennes, du sort des êtres humains, à partir du moment où « ses » citoyens peuvent maintenir et même améliorer leur niveau de vie déjà élevé par rapport au reste de l’humanité. Et ce sont des technocrates, complètement indifférents aux réalités du terrain et au bien-être des populations, qui choisissent sur le papier les mesures qui dessineront le monde de demain et façonneront l’avenir de chacun.
Naturellement, les « politiques » sont opaques et ont un but non avoué, mais consciencieusement mises en pratique par les serviteurs zélés de l’ultra-libéralisme : répartir autrement les richesses, dans le sens... du bas vers le haut, des pauvres en faveur des riches. Et, par exemple, la Direction des impôts va « offrir » une moyenne de cinquante mille euros de ristourne aux plus nantis, tandis que les ménages les plus défavorisés vont devoir s’acquitter à nouveau d’une partie de la redevance, de franchises médicales et, bientôt, des hausses liées à la prochaine augmentation de la TVA dite avec beaucoup d’humour « sociale », qui élèvera le coût de tous les produits, même de première nécessité. Les effets d’annonce ont peu à voir avec la réalité ! Il faut abuser les futures victimes ; par exemple, en leur présentant la TVA anti-sociale comme sociale ! Ou le paiement d’heures supplémentaires comme le remède-miracle et la solution au chômage !!! La nouvelle société n’a pas peur du ridicule...
Pour permettre aux plus riches de l’être davantage, les politiques de demain casseront toutes les protections des travailleurs, les retraites par répartition, les services publics, les avantages sociaux et, déjà, aujourd’hui, des gouvernements comme celui de Sarkozy encouragent l’abandon de la cinquième semaine de congé payé. L’heure est d’ailleurs à l’austérité pour les salariés, les chômeurs et les retraités, tandis que les milliardaires peuvent s’offrir des fêtes encore plus fastueuses. Naturellement, les mots de solidarité, de communauté, sont bannis, on leur préfère ceux d’individualisme et d’assistance. Il n’y aura plus de solidarité entre les membres d’une collectivité, mais une assistance ponctuelle et condescendante de certains, et la recherche exacerbée de l’affirmation de soi pour d’autres, même si elle doit se faire au détriment du voisin, du collègue ou de l’éthique. Vive la méritocratie, les Tapie en tous genres, et haro sur les médiocres, les faibles, les pauvres ! Le film Soleil vert ne s’était pas trompé. Dans la société d’aujourd’hui, les petits, les sans-grade, les peu doués, les pas de chance, n’ont plus leur place. Vive l’eugénisme social ! La jungle érigée en modèle, le plus fort dévorant le plus faible. A bas la solidarité ! On la décourage, on la piétine. La civilisation est en marche, le rouleau compresseur aussi. Tant mieux pour les gagnants, les jeunes loups ou les vampires de la finance, et tant pis pour les perdants, les exclus. Chacun se retrouvera dans son ghetto, de riches avec des cerbères protecteurs et grassement payés à l’entrée, de pauvres avec des contrôles d’identité et des descentes musclées de la police.
Le sort que nous réservons aux animaux est révélateur de la violence et du cynisme de notre société. Ils sont sacrifiés à notre appétit de profit : porcs ne pouvant pas bouger, poules astreintes à vivre à la lumière artificielle et, faute de place, écrasées par leurs congénères parfois même avant d’avoir pu pondre l’oeuf d’or pour les entrepreneurs. Pour ne citer que ces exemples !
Et la démocratie ? Pfff ! C’est une imposture. D’abord, elle est orchestrée par les puissants, uniquement soucieux d’augmenter « leurs » privilèges. Ensuite, elle concerne seulement les élections. Mais celles-ci sont truquées, car les médias sont de vulgaires outils de propagande au service des maîtres du monde ; le choix est faussé à la base. De surcroît, comme je l’ai déjà dit, les élus ne défendent pas les intérêts des électeurs. Un exemple ? Les peuples ont dit non à la guerre contre l’Irak, pas les députés. Et en Occident, on prêche partout la démocratie, mais au nom de celle-ci, censée incarner la liberté, on veut l’imposer partout, quel paradoxe ! Ou plus exactement, quelle duperie ! Bref, en réalité, les citoyens du monde entier sont manipulés, bernés, asservis, écrasés par la Pensée Unique libérale - le plus souvent à leur insu. Et le pire, c’est que ceux qui ont réellement le pouvoir, c’est-à-dire les vrais maîtres du monde, ont droit de vie et de mort sur les peuples ; ils peuvent, dans l’insouciance et la bonne conscience, - voire en enrôlant Dieu pour la circonstance, et ce n’est pas une plaisanterie -, d’un coup de plume, sceller le sort des hommes et des femmes de notre planète, en décrétant un nettoyage ethnique, une guerre préventive ou de conquête, le bombardement des infrastructures ou des zones ennemies... et même s’emparer des ressources des autres, en toute impunité. Est-ce cela, une vraie démocratie, où le peuple est souverain ?
Quant à l’idéal républicain de laïcité comme celui de liberté, d’égalité et de fraternité, ils sont toujours de jolis mots, très mobilisateurs, mais restent des mots - et deviennent de plus en plus des pièces de musée. Bons pour le Musée Grévin, aux côtés de B.-H. Lévy et de sa sémillante épouse, nouveaux héros des temps modernes, plaidant pour le droit et le devoir d’ingérence pour le Darfour, riche de pétrole, mais pas pour les Palestiniens, démunis de pétrole comme du reste. Jolie tarte à la crème humanitaire, dévoyée via les Kouchner, Glucksmann et autres B.-H. Lévy, en abominable prétexte à entreprendre le nettoyage du Proche et du Moyen-Orient ! Aujourd’hui, les plus belles idées sont instrumentalisées pour de funestes desseins. C’est le progrès, sans doute. Gageons que les peuples victimes de ces bons samaritains modernes, apprécient beaucoup moins les initiatives hyper médiatisées de nos dandies néo-cons et néo-sionistes, ayant de l’humanitaire une conception à géométrie variable et agressive !
La laïcité se dilue en de multiples communautarismes, crispés sur leur identité, la peur de l’autre, l’instinct de conservation, le désir de domination et même d’écrasement, les uns prêts à commettre des attentats, les autres à impulser des guerres d’extermination, de bien charmants projets pour ceux qui n’ont pas le bonheur d’être leurs congénères. Une société-voyou, lourde de menaces pour la paix !
Et quelles sont les valeurs au goût du jour ? A votre avis ? Pour moi, ce sont de fausses valeurs, assurément - artificielles, matérialistes... Je vous les cite, en vrac : le culte de l’argent, du profit, du pouvoir, de la notoriété, du vedettariat, des paillettes, de la consommation maximum, de l’individu, de la compétition, et puis on prône la guerre économique, la loi du plus fort, le chacun pour soi, toujours plus de répression et de contrôle... Chacun est sur sa petite île, isolé de son prochain, animé par le désir de posséder et de consommer toujours plus, d’épater son voisin ; l’être est sacrifié à l’avoir, la qualité à la quantité, le sens des responsabilités au chacun pour soi, l’esprit de solidarité à la cupidité, la sincérité aux paillettes, la simplicité à l’esbroufe, le réel au paraître, le spirituel au matériel... Ne nous étonnons pas, ensuite, si certains troquent l’idéal de justice pour la place ministérielle, le combat politique pour la soupe quatre étoiles... C’est dans l’air de notre joli temps ! Cynique, égoïste, boulimique, prédateur... Impitoyable pour l’autre, surtout s’il ne réussit pas ! Le lavage des cerveaux fonctionne à plein... Devenir des Tapie, ou crever !
Et le mode de vie, aujourd’hui ? Chacun chez soi, et en relation avec le monde entier. Virtuellement. Dans un isolement magnifique. Et tant pis pour les nuits écourtées, la fatigue, le manque d’exercice, l’obésité, le repli. On multiplie les contacts... virtuels, on consomme tranquillement, de préférence des plats tout prêts, on se complaît dans la passivité, on s’abêtit, on se laisse embrigader par la publicité, on se coupe du réel et de la vraie culture, on tombe dans la drogue (du net, par exemple), la compulsion, la déprime..., mais nous allons tous droit dans le mur !
Regardons en face la société-voyou que les maîtres du monde préparent sur le dos des peuples et derrière leur dos - matérialiste, antagoniste, prédatrice, violente ! Voyons-la telle qu’elle est ! Ne nous résignons pas à l’intolérable, comme dans mon blog ! Il est temps de retrouver le sens de la mesure, de l’humain, de la fraternité, du partage, du réel, de l’authentique, de l’ouverture, du collectif, de la solidarité, du spirituel ! Cessons de subir, prenons en main nos vies, librement ! Secouons les chaînes que l’on veut nous imposer, de la consommation ou de la soumission aveugle ! Réagissons ! Et pour cela, retrouvons la capacité de nous indigner afin, ensuite, de pouvoir nous engager pour d’autres valeurs ! Pour nous, pour les autres, pour la France, pour les générations futures, dont nous sommes responsables dans la grande chaîne humaine
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