• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Vers un monde durable : liberté, égalité, fraternité ?

Vers un monde durable : liberté, égalité, fraternité ?

La France a une belle devise. Si on y regarde de plus près, on se rend compte en effet à quel point ces 3 mots vont bien ensemble et sont indissociables. En fait, si on veut bien faire un peu d’arithmétique, on peut même montrer que deux de ces mots additionnés impliquent le troisième. Liberté + égalité => fraternité.

Liberté et égalité sont assez antagonistes : augmenter l’un se fait en principe au détriment de l’autre. Si on veut plus d’égalité, il faut réglementer plus, contraindre les gens, donc on enlève de la liberté. A l’inverse, donner plus de liberté creuse inexorablement les inégalités entre les plus forts, les plus malins et les plus démunis - la loi de la jungle.

Si on traduit ça en termes politiques, la droite représente la liberté et la gauche l’égalité, au moins en termes économiques. Choisir la droite revient à soutenir la libéralisation de l’économie, la déréglementation, l’allègement fiscal... c’est-à-dire tout ce qui peut faciliter des mouvements libres des acteurs économiques. A l’inverse, l’objectif de la gauche est globalement de mieux partager les ressources entre tous les citoyens. Les impôts - c’est-à-dire la cotisation à l’Etat - vont permettre d’effectuer des projets qui concernent tout le monde de manière égale, ou les plus pauvres en particulier au travers de diverses aides et allocations. S’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde, la conséquence logique sera de réduire le temps de travail afin que tout le monde puisse participer au fonctionnement de la société (je pense évidemment aux 35 heures du gouvernement Jospin...).

En gros Robin des Bois est de gauche : prendre un peu aux riches pour donner aux pauvres, histoire que tout le monde soit content. L’exemple extrême est le communisme : il n’y a plus ni riches ni pauvres, tout le monde a les mêmes droits, les mêmes ressources, les mêmes devoirs... Mais on sait bien que ça va trop loin car pour imposer l’égalité sans concession il faut une dictature. Or pour garantir un minimum vital de liberté, je vais poser le postulat qu’il faut fonctionner en démocratie - l’Histoire montre que garantir la liberté d’opinion est le meilleur moyen de gouverner.

La politique, donc. C’est ainsi que le peuple choisit s’il préfère le chacun pour soi (un choix logique pour des gens riches et bien portants) ou le mode Robin des Bois (les pauvres n’hésiteront pas à voter pour ça). En gros c’est soit la dictature des riches, soit des pauvres. Or ces dernières décennies c’est clairement la voix des riches qui l’a emporté dans le monde occidental - normal, l’Occident est majoritairement riche. Aussi, nous constatons amèrement aujourd’hui que ce règne de la liberté apporte son lot d’inconvénients, qui sont d’une gravité telle que les choses ne peuvent pas continuer ainsi :

  • La liberté a mené a des crises économiques, dont l’actuelle ne sera pas résolue tant que les bourses seront un terrain de jeu pour des banques et des investisseurs dont le seul objectif est de faire de l’argent sur de l’argent, en totale déconnexion avec les réalités économiques.
  • La liberté a mené a des crises sociales, dues aux fortes inégalités dans le monde et à l’intérieur de chaque pays, situation qui résulte tout simplement de la loi du plus fort : les individus, les entreprises, les pays qui réussissent à se créer des avantages concurrentiels se prennent la plus grosse part du gâteau. C’est naturel comme comportement, et il ne faut pas oublier que l’Homme est un fruit de la Nature, consécration de milliards d’années d’évolution. En tant que tel l’Homme est soumis aux lois de la Nature comme tous les autres animaux. Parviendra-t-il à s’élever au-dessus de la Nature ? Le souhaite-t-il seulement ?
  • Enfin, la liberté a mené à une crise écologique. Le pillage sans mesure des ressources de la planète (y compris l’atmosphère que nous remplissons en permanence de gaz à effet de serre) est en train de créer un déséquilibre majeur au niveau du climat et des écosystèmes de la planète.

Si nous continuons ainsi, la société humaine - au niveau mondial - risque fort d’être confrontée à une instabilité majeure qui sera bien difficile à contrôler et dont personne ne saurait dire quel en sera l’aboutissement. Oui, au niveau mondial. Si on veut se sortir de la situation conflictuelle créée sur tous les plans par trop de liberté, il va falloir enfin surmonter les nationalismes ridicules et effacer les frontières. Le XXème siècle était celui de la globalisation, avec notamment la création de l’ONU. Le XXIème est celui du mélange des cultures. La politique a de moins en moins de sens au niveau d’un simple Etat, les nations sont délaissées au détriment de l’ouverture aux autres cultures (n’en déplaise à Besson et son débat sur l’identité nationale dont seuls les fascistes se préoccupent réellement).

L’Homme doit montrer qu’il est capable d’être au-dessus des lois de la nature s’il veut espérer maîtriser son destin. Sinon il restera dans les rouages de l’évolution, qui sait ce que la nature lui réserve... Il faut reconnaître l’échec du libéralisme à tout va si on veut changer les choses. Bien sûr on a le droit de ne rien vouloir changer à l’évolution actuelle du monde : c’est le libre-arbitre de chaque citoyen qui lui permet de choisir entre laisser libre cours à la Nature (qui inclut l’Homme) ou alors essayer de la contrôler. Evidemment, contrôler la Nature est irréaliste et je crois qu’on n’a aucune chance de maîtriser chaque paramètre. Mais si nous voulons sincèrement diminuer les risques de laisser une planète pourrie à nos enfants, il faut au moins essayer de contrôler ce que nous faisons.

Avant tout, il faut garantir que tout le monde sur Terre mange à sa faim : ça passe par plus d’égalité et un sacrifice de quelques libertés. Comment le faire, c’est une autre histoire. Mais ce qui va nous pousser à donner de notre liberté pour un monde meilleur, c’est la fraternité.

Donc, pour résumer, quand on dit que "la fête est finie", ça signifie tout simplement que nous devons nous montrer un peu plus fraternels, prendre nos responsabilités et jouer un peu plus à Robin des Bois. Nous en sommes arrivés à un stade où il est devenu, me semble-t-il, une nécessité urgente d’apporter plus de contrôler à ce bas-monde, que ce soit au niveau économique, écologique ou social. Alors je pense qu’il est temps de respecter cette devise qui est la nôtre.


Moyenne des avis sur cet article :  3.91/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

16 réactions à cet article    


  • denis84 17 décembre 2009 10:50

    Et on ne pourra réussir que sous la contrainte

    Car ce n’est pas en demandant « gentiment » qu« on obtiendra la »fraternité« des rapaces cupides qui sont en train de nous envoyer dans le mur

    Et je ne parle pas que de la »haute« finance internationale !!

    Il suffit de voir comment les cafetiers ont »spontanément et massivement" :)))) redistribué les aides fiscales reçues à leurs salariés,ou meme simplement certaines des dernières déclaration du footballeur ANELKA

    Et oui , au bout d’un moment , trop de lbéral finit par tuer la liberté !!


    • Daniel Roux Daniel Roux 17 décembre 2009 11:48

      La fraternité, c’est la solidarité entre les hommes, entres les chanceux et les malchanceux, entre les biens-portants et les malades, entre les jeunes et les vieux, etc..

      C’est la cible principale des ultra libéraux, des traitres et des collabos.

      La liberté, c’est celle de choisir sa vie, sa voie, ses relations, ses amours, sa religion. C’est aussi la liberté d’expression, de pensée, d’aller et venir et tutti quanti.

      Les ultra libéraux sont en train d’instaurer une liberté à 2 vitesses, à minima pour la peuple, qui n’aura plus que des devoirs et peu de droits, et a maxima pour la classe parasite des riches actionnaires de multinationales, pour qui on dépénalise et on ouvre les frontières.

      L’égalité, c’est une chance égale pour tous d’accéder au niveau de savoir et aux emplois dont chacun est capable pour peu qu’il y aspire, dans des conditions matérielles dignes.

      Pratiquement, c’est le nettoyage des écuries d’Augias de notre république despotique et oligarchique. C’est le maintien de la paix civile sur tout le territoire. C’est la justice égale pour tous. C’est la suppression des passe-droits, des dérogations arbitraires, de la corruption, des ententes claniques, et de tous les privilèges en général.

      Chacun des 3 mots inscrits sur le fronton de notre république est un défi pour les hommes de bonne volonté et un ennemi pour la classe des nantis qui veut nous asservir en pervertissant leur sens ou en les effaçant purement et simplement.


      • non667 17 décembre 2009 15:25

        @l’auteur
        « oui au niveau mondial. Si on veut se sortir de la situation conflictuelle, crée sur tous les plans par trop de liberté il va falloir enfin surmonter les nationalismes ridicules et effacer les frontières. »
        pour tuer les lions capitalistes vous préconisez d’ouvrir les grilles des lions et des moutons , ( mondialisme sans barrières douanières nationales), c’est certain qu’ après avoir bouffé le dernier mouton les lions se mangerons entre eux et le plus fort n’étant pas végétarien il mourra de faim .
         ??????????sur votre santé mentale. 


        • Julien Fischer Julien Fischer 17 décembre 2009 16:09

          Vous n’aviez pas besoin d’être insultant mais c’est un bon point. C’est vrai qu’ouvrir les frontières est synonyme d’un certain libéralisme économique. Mais ce n’est pas dans ce sens qu’il fallait le comprendre.

          Je parlais d’abolir les frontières au niveau politique. Cela faciliterait bien sûr le contrôle des échanges économiques, qui sont, il est vrai, trop globalisés actuellement. Il vaut mieux réduire le rayon d’action des « lions » pour préserver les « moutons », en encourageant la relocalisation et l’économie de proximité.


        • non667 18 décembre 2009 00:08

          @ l’auteur
          Je vous demande pardon d’avoir été insultant ,je suis nouveau sur AV et je ne vous connaissais pas.
          Après un énoncé de tous les méfaits de la mondialisation, du capitalisme ,du libéralisme vous en tirer d’un coup la conclusion qu’il faut tuer le nationalisme ! Cela m’a paru si incongru que j’ai pris ça pour du foutage de gueule et j’ai mal réagi . je viens de voir votre fiche et vos articles sur AV , non vous n’êtes pas roublard ni hypocrite, non, au contraire ,dégoulinant de gentillesse ,socialiste voire plus, sincère. ça m’a rappelé une réflexion de Simone Veil à propos de sa remplaçante au ministère de la santé après l’arrivée de la gauche en 1981 au sujet d’un débat qu’elles avaient eu ensemble. Simone :<<J’étais sidérée de ce qu’elle disait ,pendant un moment j’ai pensé  : elle se paye de ma tête ?ou elle y croît ? Si c’est la 1°solution ,c’est de bonne guerre ,elle est forte ! Malheureusement pour la France la suite du débat a montré que c’était la 2° >>
          Pour votre article j’en suis là .Je l’ai relu plus attentivement,tout n’est que contradiction ,non sens ,incohérence ,naïveté ,jobardise .Je ne vois pas comment je pourrai vous ouvrir les yeux ,vous descendre sur terre ..J’abandonne .


        • Julien Fischer Julien Fischer 19 décembre 2009 14:25

          Je m’attendais un peu à ce genre de commentaire, je suis juste étonné que vous soyez le seul à réagir ainsi. 


          Vous dites que je suis naïf parce que je crois que le seul moyen de dépasser la loi du plus fort dans notre société, c’est une faculté dont l’homme est particulièrement doué dans le règne animal : la fraternité. Pourquoi la moindre pensée positive sur notre condition actuelle et sur notre avenir est-elle considérée comme naïve ? J’imagine donc que vous voyez en l’Homme une bête incorrigible aux instincts primaires, qui va mener le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui à sa perte dans les prochaines décennies. 

          Je veux bien aller dans votre sens et me lamenter sur la destruction des écosystèmes, le dérèglement climatique inéluctable, la montée du niveau des océans en même que la disparition des ours blancs... Mais à quoi ça servirait ? Il n’y a que l’optimisme qui fait avancer, même si la situation est quasi-désespérée.

        • King Al Batar Albatar 17 décembre 2009 16:05

          Si l’on y reflechis bien Liberté égalité et Fraternité sont les trois notions principales des trois religions.....

          La liberté, c’est la notion principale du Judaisme. En effet au dela de tous les aspect que l’on peut trouver dans cette religion, la notion principale, liée à l’histoire de Moise est l’affranchissement de la condition d’esclaves des hebreux, et la dévouverte de la liberté. Puis vienne les tables de la Loi qui sont la pour guider les Hebreux dans la liberté sans entraver la morale divine. C’est finalement la première histoire connu des occidentaux qui parle de la notion de la liberté, et c’est presque l’histoire de la Liberté.

          la Fraternité c’est la notion ou valeur principale du Christiannisme, l’idée relative à la célèbre phrase : « Pardonne les car il ne savent pas ce qu’ils font ». Que Jesus prononce lorsqu’il est sur la croix en train de se faire torturer. Il aime tellement ses freres qu’il en est pret à se sacrfifier en les pardonnant. la religion chretienne est, à mon sens et sans etre chretien, la religion de l’amour des autres, et de la fraternité.

          L’Egalité est une notion extrèmement importante dans la religion musulmane, c’est même une des valeurs de l’Islam. Tous les hommes sont égaux devant Dieu. pas de place specifique à la mosquée, pas d’homme au dessus de l’homme. Il est important de relever que c’est la première religion qui inclu cette notioin, et qui lui donne cette importance.

          Il est evident que ces reference aux religion se basent sur les ecrits et les notions, NON SUR LES PRATIQUES. Car dans les faits tout est bien sur différent, car l’homme reste un loup pour l’homme.

          Tout cela pour démontrer que même si la france est un pays laic, elle s’appuie sur des notion qui ont largement été dévellopé en premier par les trois grande religion et que lorsqu’elle est simplement comprise et bien comprise, la religion n’est absolument pas contraire à la république.


          • Julien Fischer Julien Fischer 19 décembre 2009 13:44

            Intéressant le parallèle avec les grandes religions. Si on applique ça à ma thèse dans cet article, ça veut donc dire que les Juifs doivent aspirer à l’Islam en passant par le Christianisme... :)


          • King Al Batar Albatar 17 décembre 2009 16:17

            Sinon je vous suit completement dans votre démonstration surtout que j’ai déjà écrit sur ce theme.

            Le probleme d’aujourd’hui, c’est que dans la socité de consommatioin dans laquelle nous vivons, nous avons réduits la liberté à l’acte de consommer. C’est a dire que finalement, lorsque l’on a finit de travailler, le fruit de son travail se recompense uniquement par la consomation, et l’assouvissement de nos desirs passe par l’acte d’achat dans 95% des cas (sauf l’amour).

            Comme la liberté est reduite à la consommation, il est évident que tout lemonde n’est pas libre de la même manière puisqu’il y a des disparités entre les revenus des citoyens. Et donc puisque nous ne sommes pas libres de consommer dans les même proportions, nous ne sommes pas égaux devant la liberté. Il y a donc ce que l’on appelle des inégalités.

            L’être humain étant par nature désireux et au pir envieux. il ne peut tolérer ces inégalités, et hote ainsi tout espoir de fraternité. L’avidité des personnes les plus libres (les plus riches) a toujours vouloir etre plus riche (et donc libres) au detriment de leur concitoyens les plus pauvres detruit et envoie voler en eclats le peu de fraternité qu’il nous reste.

            Au final, en france des trois notions, il ne reste finalement que la liberté, et seuls certains (les plus riches) peuvent en jouir, tandis que les autres courrent après comme des levriers.....


            • King Al Batar Albatar 17 décembre 2009 16:31

              La devise de la france d’aujourd’hui c’est :

              Liberté égalité et va te faire niquer !


              • ddacoudre ddacoudre 17 décembre 2009 19:15

                bonjour julien

                Déceler la cause de nos maux permet d’adapter une solution, et pour ce faire nous ne disposons que de la pauvreté d’une réflexion linéaire.

                J’ai sélectionné comme théorie sur la rareté celle de Jean-Marie ALBERTINI dont je rapportons ci- dessous quelques extraits.

                 

                « La rareté est une invention géniale.

                Si la production crée les besoins et si la satisfaction des besoins incite à la production à créer de nouveaux besoins, ce n’est pas demain que l’on viendra à bout de la rareté.

                La rareté n’a rien de « naturel ». Dans le règne animal elle n’a pas de sens. L’animal s’adapte à son milieu ou il meurt. La rareté économique a une toute autre signification. Elle naît de la volonté de posséder ce que l’autre possède, afin de mieux l’imiter. L’autre nous incite à désirer un bien car il craint de voir notre désir se porter directement sur lui, avec quelques conséquences fort désagréables. Il accroît notre désir des choses, qu’il nous présente en faisant semblant de nous les refuser. Nous l’avons dit, c’est cette relation qui crée la rareté, et non une simple relation aux choses. Son « invention » complétée par celle de la monnaie, s’inscrit dans la quête d’une violence non supprimée mais détournée. Elle est un acte de paix au même titre que l’invention de la monnaie, du travail, et fonde l’activité économique.

                La monnaie rend les biens échangeables, le désir ne débouche plus sur le vol et la capture, mais sur la production qui permet de se procurer de la monnaie. La nécessité de produire des biens pour accumuler la monnaie institue le travail et développe la rationalité instrumentale, la technique. La production suscite de nouveaux désirs, les excite et accroît le sentiment de rareté par le désir contrarié de ce que possède l’autre (les « locomotives »). Pour vaincre la rareté, de nouvelles techniques sont mises au point. Nos vieux démons de la violence à l’état plus ou moins brut, qui nous jettent dans la guerre (ou sa préparation, activent cette évolution. La technique et son application à la transformation du monde élargissent le champ des productions possibles. A chaque élargissement du possible, la rareté ne recule pas, elle progresse.

                Tout progrès technique, toute nouvelle production fait apparaître de nouveaux besoins et exige de nouvelles ressources. La rareté précédente est remplacée par une rareté nouvelle, encore plus contraignante. Les imbrications, entre l’organisation des hommes et l’organisation des choses, multiplient les accaparements, les inégalités, les désirs et les raretés. »

                 

                 Dans cette définition de la rareté qui commande notre organisation économique, nous voyons que Jean-Marie Albertini explique un scénario comportemental des individus qui semble inéluctable, et qu’ils vont reproduire sans cesse.

                L’individu a pour mission de produire des biens pour satisfaire ses besoins de telle manière que la « violence » dont il est porteur se focalise sur le désir des choses et non pas sur les individus.

                D’une certaine manière nous pouvons en déduire que l’activité économique va servir d’exutoire à la violence, et que dans les structures mises en place pour la production des biens et services, chaque individu va pouvoir en fonction de son caractère et des capacités qu’il en ressort y avoir un rôle, ou plusieurs rôles.

                 

                Un leurre pour un esprit clairvoyant.

                 

                Jean-Marie Albertini poursuit : « nous sommes ainsi lancés dans une course sans fin qui condamne à la croissance et par-là même à la rareté. Dieu fasse que nous nous complaisions dans la poursuite de ces leurres, car aujourd’hui nos techniques sont si puissantes que le déchaînement de la violence « traditionnelle » signifierait, le suicide de l’humanité. »

                 

                Ainsi l’individu, en détournant sa violence vers les choses pour ne pas se confronter dans des luttes traditionnelles et avoir accès aux biens qu’il convoite dans le cadre de la rareté, a conçu de quoi exterminer l’humanité.

                Sous plusieurs aspects : l’un en utilisant sa technologie à la production de ses besoins dans l’ignorance des pollutions qu’il découvre.

                L’autre en disposant d’armements bactériologiques, chimiques, atomiques qui font fie des frontières des belligérants. (En ce sens se comprend l’entêtement de la vaccination comme expérience de stratégie)

                Et enfin en réalisant les conditions d’un ralentissement de sa croissance démographique dans les pays riches. (Sans apport étranger le taux de natalité est en dessous du seuil de renouvellement)

                Ralentissement dont nous pouvons tirer deux enseignements.

                L’un, que tout comme d’autres espèces animales lorsque les individus perçoivent qu’il y a une réduction de la capacité nourricière ils prolifèrent moins, c’est à dire font moins d’enfants ou retardent l’événement. Pour nos sociétés cela revient à dire que lorsque les revenus du ménage sont insuffisants ou incertains les couples hésitent, voire ne procréent pas. Réactualisant inconsciemment par-là la pensée Malthusienne[1].

                L’autre que si l’activité humaine des pays riches conduit sa population à ne pas croître, cela signifie au minimum que ce mode de vie concerné ne convient pas à notre espèce humaine. (Qu’elle risque de périr sous ses déchets, comme tous organismes en circuit fermé)

                D’une certaine manière nous voyons clairement que l’individu est son propre opposant. Cela en maintenant une course à la croissance qui, si elle devait cesser conduirait les individus, par la concurrence aux armes dites de dissuasions auxquels ils se livrent, vers un suicide collectif dans le cadre de luttes communautaristes ou l’idéologie dogmatique.

                C’est à dire de luttes guidées par la foi dans une conviction inébranlable, c’est à dire guider par le sacré et le nationalisme politique, soit par le suicide altruiste.

                C’est le pas qui vient une X ième fois été franchi dans les récents conflits américano/irakien au Moyen Orient, plus tous les autres , lorsque les uns ou les autres se présentent, chacun son tour, comme « l’axe du bien et l’autre du mal ». (le débat identitaire trouve sa source à l’origine de ces affrontements).

                Mais la course à la croissance n’est pas un événement incontournable, irréversible, une vérité, un absolu. L’activité de la planète nous a démontré qu’il n’y a rien de rigide même pas les roches qui se plient, et nous nous devrions croire que nous sommes condamnés à poursuivre une course à la croissance mortelle, poursuivre un leurre. Nous le sommes seulement parce que nous nous le répétons ou parce que nous ne voulons pas envisager d’autres formes de croissances. Cela au travers d’un conditionnement de base psychique culturel qui grave dans nos cerveaux des schèmes quasi immuables (modèles systémiques) qui rejetteront comme incongrus toutes nouvelles constructions. Par exemple aujourd’hui il ressort de notre mode de vie occidentale un accroissement de la pollution dont presque tout le monde en convient, néanmoins aucun progrès significatif, en dehors des faux-semblants populistes, n’est fait pour y apporter une solution durable. Car les bases de référence sur lesquelles on compte pour y apporter une solution sont celles qui ont justement créé ces pollutions, le modèle systémique marchand.

                C’est à dire, les normes qui nous permettent de comptabiliser la richesse que nous nous gravons dans l’esprit et auquel le cerveau fera appel mécaniquement pour juger d’une situation en l’absence d’une réflexion innovante.

                 

                Une dichotomie de plus. alors dans tout cela la place de la liberté égalité fraternité me parait loin des shèmas gauche droite. le problème est existentiel, comme l’explique à sa manière Albertini.

                cordialement

                 


                [1] « Un homme qui né dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses parents la substance, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture, et en fait, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couverts mis pour lui. Elle lui commande de s’en aller, et elle met ses ordres à exécution, s’il ne peut recourir à la compassion de quelques convives du banquet ». « En partant simplement de l’observation de la nature si nous sommes bien convaincus des maux qu’entraînent un excès de population…. Je ne vois pas comment un homme qui base sa morale sur le principe de l’utilité peut échapper à la conclusion que la contrainte morale (ou abstention du mariage) est pour nous un devoir jusqu’au moment où nous sommes en mesure d’entretenir une famille ». 

                 



                • Julien Fischer Julien Fischer 19 décembre 2009 14:31

                  De toute manière nous sommes comme le reste du règne animal contraints à la finitude des ressources naturelles de la Terre - même la meilleure technologie n’y changera rien.


                  Si une ressource s’épuise (pétrole, poissons, terres arables, surfaces ensoleillées...), l’Homme devra s’adapter... ou mourir. Il y a une chose qu’on peut facilement prédire : la population humaine de la planète ne va pas croître indéfiniment. Ca signifie que la croissance perpétuelle en économie est une illusion.

                • Eric de Trévarez 17 décembre 2009 20:56
                  Commençons par le début : Un passé stable…
                   
                  Pour commencer une citation de Marguerite Yourcenar : « Pour peu que l’on y songe, le passé est chose toujours plus stable que le présent… »
                   
                  « On sait la place que l’idée de Li­ber­té, d’Ega­li­té et de Fra­ter­ni­té tient dans no­tre cul­ture et dans notre his­toire. Au fond, ce sont là des idées chré­tien­nes  ! » S’in­ter­ro­ger sur ce que nous sommes et où nous allons, c’est aussi re­trou­ver le che­min de nos ori­gi­nes et de les as­su­mer comme un creu­set qui, au fil des siè­cles, a for­gé l’iden­ti­té de no­tre pays, comme les églises qui parsèment notre paysage national…
                   
                  Alors où avons-nous « péché » ? Où nos intellectuels ont-ils péché ? Ce n’est pas « l’Homme » qui a besoin, de mouvement, d’innovations permanentes, de consommation effrénée et d’illusions sans cesse renouvelées, mais le capitalisme. Je suis parfaitement d’accord avec ce qui a été dit sur le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Je vais simplement en rajouter une couche avec l’Hindouisme et le Bouddhisme… I
                   
                  Le concept de l’Illusion, la grande pourvoyeuse de la société de consommation et du consumérisme, relève de la métaphysique de l’Hindouisme et du Bouddhisme. La Maya représente l’aspect « cinématographique » du monde, son déluge d’information, de formes, son relativisme, et l’ignorance de celui qui se laisse abuser par l’existence formelle, aux dépens de l’essence. La Maya symbolise aussi l’illusion sous toutes ses formes et les artifices qui créent les apparences vides et trompeuses.
                   
                  C’est cet aspect de l’éternel féminin qui s’est emparé du monde occidental, car le capitalisme à besoin de mouvements, de formes pour sa rotation dans sa perspective d’accumulation. Il est donc l’ennemi de l’essence et préfère le relativisme dans sa pluralité. Car seul le relativisme lui offre des possibilités de marchés sans cesse renouvelés. Voilà pourquoi l’extrême Orient tient tant à l’équilibre entre le Yin et le yang…
                   
                  Les quatre grandes religions sont comme les quatre pieds de la Table. Elles disent toutes la même chose, même si elles ont chacune des prédilections fortes, qui de toute façon sont des convictions chez les autres. La notion d’illusion se retrouve en théologie chrétienne, c’est un attribut du Diable : Le plus Grand Illusionniste…



                  • ddacoudre ddacoudre 17 décembre 2009 22:24

                    bonsoir eric

                    bonne analyse, et il faut vivre sans réponse, mais nous savons aujourd’hui que l’équilibre est une valeur nulle qui supprime l’entropie donc le mouvement qu’elle crée et dans lequel comme l’expansion nous nous déplaçons sans fin.

                    cordialement.


                  • Christian Delarue Christian Delarue 18 décembre 2009 09:38

                    Le troisième se comprend dans le quatrième : la laicité

                    Le « carré républicain » : Liberté, Egalité, Adelphité, Laïcité http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-carre-republicain-liberte-64065

                    • Eric de Trévarez 19 décembre 2009 22:48

                      République : Adelphité ou Fraternité
                      Les causes du déclin de l’esprit républicain

                      Adelphité : du grec qui veut dire frère

                      Il n’est pas nécessaire, ni souhaitable de prendre la racine grecque, pour signifier la fraternité ; la racine latine, frater, suffit ; de plus « fraternité » est le terme employé par la République depuis ses premiers débuts, avec constance et permanence.
                       
                      Adelphité qui sent aussi le vin, de par sa racine(...) présente l’inconvénient de focaliser sur le grec, et par la même occasion, adelphité fait oublier ou minimise la dimension chrétienne, des racines judéo chrétiennes du peuple français. Ce n’est pas le reflet de la réalité de l’histoire.
                      Si la laïcité forme probablement le carré républicain, avec la Liberté l’Egalité et la Fraternité, la laïcité n’est pas le synonyme de l’athéisme. C’est pourtant ce raccourci que le matérialisme républicain a emprunté, au risque d’y perdre l’« âme » de la République...
                      L’athéisme est une opinion parmi les autres. Elle doit être respectée à ce titre. Il n’y a ni supériorité pour l’athéisme, ni condescendance pour le religieux.
                      Les Pères de la République Française avaient beaucoup de méfiance à l’égard de l’athéisme. N’oublions pas que l’athéisme est à l’origine du matérialisme, du consumérisme et par conséquent du capitalisme actuel...
                       
                      Les textes fondateurs de République disent aussi que le Citoyen ne sera pas non plus un athée stupide... A force de nier toute divinité, nous sommes arrivés à nier toute transcendance ; or la République est faite de transcendance et de vertus.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès