Vers un RIC... puissance 10 !
Déconnexion des élites….
Le mouvement des gilets jaunes l'a fait émerger au coeur de l'actualité, le grand débat national l'a déjà consacré comme un sujet majeur, le Référendum d'Initiative Citoyenne est souvent présenté comme un remède à la déconnexion des élites.
Intéressant, très intéressant sans doute, ambitieux même à l'échelle nationale, mais en quoi cela améliorerait-il la vie du citoyen dans son organisation plus locale et quotidienne ?
Le RIC ne serait-il pas l'expression nationale d'un besoin fondamental certes, mais à tous les niveaux de regroupement et de gestion de notre société ?
Considérons déjà que le RIC est une réponse supposée à 2 reproches majeurs au sein de notre société, et si difficilement conciliables :
- la déconnexion des élites, vue depuis l'ensemble des citoyens
- l'irréalisme supposé des citoyens quant à la possibilité de mise en oeuvre de multiples demandes, parfois contradictoires, vu depuis les élites.
Comment nous reconnecter ?
Mais en déléguant ! en décentralisant ! en responsabilisant ! en libérant les imaginations !
Et si la prise de responsabilité donnait des droits ? Si la capacité à regrouper, associer, fédérer, à travers une déclaration tout à fait officielle, donnait accès à un certain droit à soumettre un projet, puis à un certain pouvoir de gestion ou d'expérimentation à l'échelle locale adaptée au niveau de regroupement ainsi constitué ?
En quoi ce peut être une solution ?
- cela connecte naturellement des solutions proposées sur le terrain sur un canal permanent vers les élites, qui gardent la responsabilité de généraliser ou pas, mais ne peuvent s'opposer à l'expérimentation.
- cela responsabilise de fait les acteurs du terrain, à travers le caractère officiel de la démarche, et parce qu’ils sont rapidement les premiers cobayes de leur proposition.
Et plus en détail…
Quelles pourraient être les règles de mise en oeuvre d’un tel concept ?
Les règles seront à ajuster, mais partons d'une proposition simple :
- 1% d'une collectivité obtient le droit de déposer une idée, un projet auprès de ses représentants, avec pour la collectivité l'obligation :
1/ de fournir une réponse argumentée
2/ d’organiser un débat contradictoire.
Objectif : faire foisonner les idées et partager les contraintes d’en bas avec les contraintes d’en haut !
- Un collectif de 10% obtiendrait lui directement le droit d'expérimenter le projet proposé, au terme d'un processus de mise en oeuvre co-géré avec les représentants de la collectivité.
Objectif : confronter tôt les projets à la réalité, éviter l’enlisement des débats, faire émerger les solutions qui fonctionnent en évitant qu’elles soient bloquées par pur dogmatisme.
Mais 1% ou 10% de quoi ? Commençons par le critère administratif, le plus évident : 1% puis 10% du corps électoral d'une commune pour une expérimentation communale, 10% d'un département pour une expérimentation départementale, et ainsi de suite pour en venir à 10% du corps électoral national pour une expérimentation nationale.
On pourrait imaginer d'autres critères de regroupement, se référant par exemple aux salariés d'une branche d'activité, sur lesquels on puisse appliquer les mêmes règles des 1% et 10%.
Ce principe pourrait également être appliqué à la gestion interne de partis politiques, et ne manquerait sans doute pas d'intérêt pour garantir la modernité et le renouvellement…
Et que dire de la gestion interne d'entreprises selon ce même principe ? Libre aux candidats de s'y essayer !
Revenons au critère le plus évident, celui du local et des divers niveaux de regroupement des collectivités territoriales… Appliquons cela à la gestion des quartiers dits "difficiles", à la transition énergétique ou à tout autre sujet où peinent à émerger des vraies solutions applicables et appliquées... Ne serait-ce pas un moyen de retrouver de la cohésion et plus pragmatiquement de la cohérence et de l'efficacité ?
Avec quel argent ?
Quel financement pour ces projets expérimentaux ?
Bien entendu chaque projet a son propre coût mais là encore l'idée est de garantir un droit à un budget minimum, proportionné au budget de la collectivité concernée. Les modalités sont à débattre, le plus important étant la notion de minimum garanti.
En bref…
Il ne s’agit pas de remettre en cause le pouvoir, mais d’en garantir la connexion à la réalité, de transformer un débat national à caractère exceptionnel en un système de débats permanents, intégrés à la vie publique, mais ciblés, circonscrits aux vrais besoins, et validés très tôt par l’expérience. En politique comme en économie consommons local d’abord !
En résumé ce serait une responsabilité et une gestion plus partagée, un ciment de vitalité démocratique, le RIC puissance 10 !
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