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Accueil du site > Tribune Libre > Vers une autre civilisation. Et si cette crise était une aubaine...

Vers une autre civilisation. Et si cette crise était une aubaine...

Ne voyez pas dans ce titre une éventuelle provocation mais plutôt une suite logique à mes précédents billets, "Quelle civilisation pour quel destin ?" et la "Théorie du complot enfin démystifiée" dans lesquels je dénonçais l’utopie de la croissance infinie et oû j’amorçais une réflexion sur l’exigence de créer une nouvelle civilisation immatérielle, l’Humanisme, fondée sur l’intérêt général. J’en profite pour saluer les "Agoravoxiens" qui par leurs commentaires ont enrichi et fait vivre le débat.

Ultimes convulsions de la civilisation du "G2", Goinfrerie-Gabegie, les conséquences économiques de cette crise constituent déjà une rude épreuve pour des millions d’hommes hier encore consommateurs/emprunteurs providentiels, aujourd’hui articles sacrifiés de la grande braderie. Futurs naufragés si tout se déroule "normalement"...

Mais si cette crise au contraire et malgré les apparences était une aubaine : la salutaire montée d’adrenaline face à notre plus redoutable ennemie, l’illusion. Ce qui ne constitue encore qu’une pensée abstraite pour la plupart d’entre-nous - c’est aussi difficile d’imaginer un monde sans ressources naturelles (qui, faut-il le rappeler, constituent la base de toute production) que le néant avant le big-bang originel tellement elles nous sont consubstantielles - deviendra pourtant, dans un futur relativement proche, une réalité. Rupture de stock ! Jamais l’humanité n’aura été confronté à un tel défi. Mais comme me dit mon coiffeur touché par le bon sens : "Vous bilez pas M’sieu Danjou ! Y vont bien trouver aut’ chose !"

Stimulés par tant d’optimisme nous fonçons donc à grands coups de rame vers le récif qui nous désintégrera. "Ici gît la race des pillards", brutal mais juste hommage posthume. Le choeur des goélands s’entraine déjà pour la messe de requiem. Il faudrait même, nous dit -on, accélérer la cadence. Exhortations, roulement de tambour : croissance, productivité, création de valeur ! Ramez, mais ramez nom de Dieu !

Or selon l’USGS (US Geological survey), nous disposons encore d’à peu près 30 ans d’argent, d’or, de zinc, d’étain, de plomb, de cuivre et d’uranium ; 50 ans de pétrole ; 60 ans de gaz ; 70 ans de fer. Combien d’années pour les réserves d’eau potable ? Le nombre d’individus soumis à un stress hydrique devrait passer de 400 millions à 4 milliards en 2025 (Forum Mondial de l’eau). Est-il nécessaire d’être un vieux loup de mer pour comprendre que nous devons de toute urgence changer de cap et jeter par dessus bord nos valeurs mercantiles, consuméristes et productivistes ? Redonner du sens à notre "traversée" par un coup de barre à 180° ou le récif ? La décision nous appartient.

180°, un angle plat, la route opposée, surtout une prodigieuse pression sur le gouvernail car d’implacables forces s’y opposent : nos superstitions, nos inhibitions, nos peurs, l’habitude, nos préjugés, le poids des traditions, l’inertie... Affronter la houle monumentale des conventions et des valeurs qui nous ont formatés représente un préalable quasi "surhumain". Mais dans les jumelles de la vigie déjà apparait ce qui n’est encore qu’un minuscule point à l’horizon...

Si nous surmontons cette première épreuve, la seconde ne devrait être qu’une simple formalité : distinguer le naturel (lois physiques irréfutables) et l’artificiel (fabriqué de toutes pièces). Dans la pratique c’est moins évident car il nous arrive souvent d’estimer comme lois physiques des principes pourtant d’origine artificielle. Nous nous privons ainsi, par confusion, de l’infini potentiel de certaines matières artificielles telle que l’économie. A méditer pour éviter l’épitaphe, "ici reposent pour toujours des regrets éternels !"

Après ces petits exercices de mise en condition plus doctement nommés "introduction à la révolution copernicienne", je vous invite à mettre résolument le cap vers un nouveau paradigme : la civilisation Humaniste immatérielle basée sur l’interêt général et d’en découvrir les dix articles fondateurs.

Premier article : La Planète Terre est élevée au rang de patrimoine unique de l’humanité et l’Homme est nommé conservateur universel.

Deuxième article : L’Homme est au centre. Il est informé, responsabilisé, impliqué dans la plus gigantesque et formidable "opération de sauvetage" jamais conçue. Il n’est plus producteur/consommateur mais d’abord Citoyen conservateur du patrimoine oeuvrant, selon ses compétences, ses moyens et son activité, à sa pérennité. Le travail n’est pas un privilège mais un droit et un devoir. Chaque homme en âge et en capacité de travailler participe activement à l’édification, selon sa qualification, de cette nouvelle civilisation. Le travailler utile pour vivre mieux remplace le stupide travailler plus pour gagner plus. Le partage du travail est une règle afin d’une part qu’il reste à chacun le temps suffisant pour se cultiver, se former ou participer à toute autre forme d’épanouissement personnel, et d’autre part pour que l’effort soit équitablement réparti.

Troisième article : La création monétaire est rendue à l’Etat, c’est à dire au peuple. Ce 3° article mérite un minimum de développement. Vous vous souvenez bien sûr de ce bateau ivre qui fonce droit sur le récif, grâce à notre énergie soit dit en passant, mais vous ignoriez que ses cales étaient bourrées de dollars et d’euros. Des milliards de dollars et d’euros ! Pensez-vous que cette opulente cargaison changera quelque chose au funeste destin de ses passagers ? Trop tard, il sera bien trop tard pour réfléchir à une meilleure répartition et à une utilisation optimale de tous ces milliards. Excepté pour les hippocampes qui s’en serviront pour jouer au Monopoly !

Ce troisième principe représente donc le renoncement à un dogme : l’attribution de monnaie est égale à une production. Ensuite à l’adoption d’un nouvelle règle de survie : l’attribution de monnaie est égale à un besoin vital. Aucune loi physique irréfutable, aucun obstacle d’origine naturelle ne s’opposent à cette évolution. D’ailleurs c’est ce que les Etats-Unis sont entrain de faire avec leur "assouplissement quantitatif". Sauf que les destinataires ne sont pas exactement les mêmes. Concrètement, cela implique que l’Etat fournit la monnaie nécessaire, gratuitement, au développement ou à la satisfaction des besoins suivants :

- Financement sans limite de la recherche de nouvelles énergies alternatives telles que la nucléosynthèse qui constituerait selon AEBIUS 320 (voir ses commentaires) un réel espoir, l’hydrogène et l’énergie solaire ;

- Financement sans limite de la dépollution, de la prévention contre la pollution et la préservation de l’environnement (écosystème, biodiversité) ;

- Attribution à chaque citoyen d’un revenu universel destiné à satisfaire exclusivement ses besoins élémentaires : alimentation, logement, éducation, santé. Ce revenu serait dégressif selon le niveau de rémunération atteint par chaque individu. Il remplacerait toutes les allocations diverses et variées.

Pire que le naufrage, la planche à billets ! Je vois déjà Oligarques S.A. s’étrangler ! Je les comprends volontiers. Ils sont persuadés que sans leurs conventions, leurs combines, leurs prérogatives et privilèges, la terre cesserait subitement de tourner. Autant périr ! A moins qu’en loucedé ils n’aient déjà prévu deux rafiots : la Méduse et la "Dérogation"... Mais loin de moi toute pensée subversive.

J’entends donc déjà les slogans et revendications fuser en saccades lors de leur prochaine assemblée générale : "Humaniste utopiste, Humaniste anarchiste, Humaniste terroriste ! A bas l’inflation, vive mes actifs mes dividendes et mon pognon, l’Humanisme on aura ta peau !" On reconnait là la grande tradition financière, le pognon et les actifs d’abord. Ceci dit, il me semble qu’un paramètre essentiel aurait échappé à la sagacité de l’honorable assemblée. Juste un moment de distraction ! Je crains en effet, lorsque les mouettes commenceront à ricaner en nous voyant suffoquer dans l’écume des vagues se brisant sur le récif, que toutes ces valeurs n’aient un caractère...disons un peu futile... Est-il nécessaire de préciser que la parité euro/dollar à cette minute précise n’aura plus guère d’importance ?

Quatrième article : L’environnement et la biodiversité sont sanctifiés. Les sols, les cours d’eau (du fleuve au ruisseau), le littoral et les forêts sont dépollués. Le reboisements des forêts primaires est entrepris. La captation du CO² dégagé par les usines et centrales à charbon est généralisée. Les eaux usées (80% des maladies seraient liées à l’eau dans les pays du Sud) et les déchets industriels sont captés et traités. Le recyclage est institutionnalisé. La prédation (pêche par exemple) est prohibée.

Cinquième article : L’agriculture s’engage dans un processus vertueux. Elle abandonne le traitement chimique des sols et des cultures (préservation de la santé et de l’eau). La polyculture et les cultures vivrières sont multipliées. Les plantes sobres remplacent les plantes gourmandes en eau (l’agriculture représente 70% de la consommation d’eau potable). Le cheptel est fortement réduit afin de consacrer les sols disponibles à la production de végétaux destinés à l’alimentation humaine (16000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de boeuf, 1000 litres pour 1 kg de pain).

Sixième article : L’économie est au service des Hommes et de ses besoins vitaux. La désintoxication à la croissance et au profit est institutionnalisée. Les activités sont hiérarchisées : l’environnement, l’énergie, l’agriculture, la santé, l’éducation, le bâtiment, les transports non polluant constituent les priorités absolues. L’artisanat, les petites et moyennes entreprises, le commerce de proximité sont soutenus et développés. Les activités essentielles sont relocalisées (économies d’énergie).

Septième article : Gestion de l’énergie et des matières premières. Les stocks résiduels sont gérés avec la plus grande parcimonie et leur utilisation est optimisée. L’énergie est surtaxée (économies). La recherche consacrée aux énergies alternatives est surintensifiée.

Huitième article : L’éducation. La protection de l’environnement est considérée comme matière essentielle au même titre que les mathématiques. Intégrée aux programmes dès le cours élémentaire

Neuvième article : La coopération. La compétition exacerbée, la grande prédation, la mondialisation libre échangiste sont remplacées par la coopération et le libre échange équitable entre les pays.

Dixième article : La démocratie. En tant que régime politique et en tant que mode d’existence collective où les mêmes avantages sont accordés à tous.

Utopique ? J’en conviens, ce projet très imparfait et non exhaustif est utopique. Non pas utopique parce qu’inaccessible, mais utopique car contraire à de puissants intérêts catégoriels et à de puissantes habitudes. Utopique parce que l’oligarchie préfère le désastre à toute remise en cause et à toute concession. Les seules options invoquées pour conjurer la crise consistent, primo à reproduire les mêmes politiques avec les mêmes constituants, deuxio à remettre toujours à plus tard les décisions vitales (Le forum de l’eau par exemple). Après le "G2" nous aurons le "G3" : Gabegie, Goinfrerie, Guerre. Inévitables guerres de l’eau et de contrôle des stocks résiduels de matières premières. Le prochain G20 de Londres présenté comme "une renaissance" ne sera qu’un numéro grotesque d’illusionnistes. Une exhortation à repartir à fond puis à accélérer progressivement, dernière orgie avant le naufrage. Aucun sens, non aucun sens, juste une illusion.

Tic tac, tic tac... Le temps ne nous fera plus crédit. "Le domaine dont nous disposons n’est pas ou n’est plus à la mesure de nos exigences. Il n’y a que deux issues, changer de domaine ou modifier nos exigences." Albert Jacquard. Il reste sûrement une toute petite chance, une ultime occasion d’entendre la sagesse : "Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas." Proverbe Cri, Indiens du Canada. Et si cette crise nous permettait de recouvrer notre conscience ? Mais quoi que nous fassions, sans nous ou avec nous et
nos conventions, nos inventions et nos valeurs, la terre continuera de tourner.

Je vous conseille les lectures suivantes :
C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde (Jean-Marc Jancovici - Alain Grandjean)
Le compte à rebours a-t-il commencé ? (Albert Jacquard)
Cesser d’émettre du CO² ou aller à la catastrophe (Georges Monbiot)


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32 réactions à cet article    


  • Marsupilami Marsupilami 27 mars 2009 16:20

     @ L’auteur

    Bonnes propositions mais il est peut-être déjà trop tard. Surtout si on respecte ton "Dixième article : La démocratie. En tant que régime politique et en tant que mode d’existence collective où les mêmes avantages sont accordés à tous". Je crains que les lentes délibérations et compromis démocratiques ne soient guère adaptés à l’urgence de cette crise globale. Seul un pouvoir très autoritaire serait capable de réaliser ces propositions. Vu que de toute façon, c’est ce qui nous pend au nez, autant avoir un pouvoir autoritaire qui œuvre pour le bien commun en mettant entre parenthèses la démocratie, non ?


    • Philippe D Philippe D 27 mars 2009 18:20

      Marsu,

      Vu que de toute façon, c’est ce qui nous pend au nez, autant avoir un pouvoir autoritaire qui œuvre pour le bien commun en mettant entre parenthèses la démocratie, non ?
       ???

      Je suis assez surpris de ton apparente résignation sur deux points :

      Déjà trop tard ?
      J’ai bien noté le Peut-être, mais je ne te pensais pas atteint par ce grand vent de défaitisme, cette croyance en un inéluctable avenir sombre et cataclismique que beaucoup ici nous promettent. Comme je ne peux pas croire que tu aies fini par adhérer à ces théories, il faut chercher ailleurs. But where ?
      Idem pour la démocratie.

      La difficulté de tous les gouvernements démocratiques a toujours été l’impossibilité de réformer tout seul, quand les autres pays prenaient globalement une direction différente. La globalisation avait encore renforcé cette contrainte. La nouveauté de cette crise mondiale pourrait être un début de cercle vertueux (soyons fous), poussé par des opinions publiques pour la première fois à peu près en phase et souhaitant toutes une mise à plat du système. Cette vision, un brin optimiste, n’aurait pas eu cours si Bush avait toujours été en poste mais la nouvelle administration américaine semble pouvoir enfin faire bouger les lignes, même si .......
      Où veulent aller Sarko, Merkel, Brown.. Le Japon, la Chine ? Et jusqu’où peuvent-ils aller avec Obama, sous les contraintes pressantes qui doivent être les leurs ? Je suis d’accord que celà risque de prendre du temps, peut-être plus que ce qu’il nous reste de dispo sous la quille.
      Je crois que raisonnablement personne ne peut encore prévoir la suite. A part John Lyods bien sûr.
      Et ça ne me semble pas utile de jeter la démocratie avec l’eau du bain.





    • Marsupilami Marsupilami 28 mars 2009 02:36

       @ Philippe D

      Désolé, je ne crois pas que la démocratie puisse venir à bout des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Ils sont un peu trop graves pour que chacun puisse en discuter en fonction de ses intérêts individuels bornés. Les Lumières, c’est fini, va falloir en inventer d’autres. Qui n’auront plus rien à voir avec les anciennes, si faire se peut.


    • Iren-Nao 28 mars 2009 10:35

      @ Marsu

      Il est bien evident que la democratie n’est en rien a la hauteur du probleme a resoudre, en fait elle en serait plutot une des causes.

      Iren-Nao


    • Philippe D Philippe D 28 mars 2009 15:50

      Marsu,

      Il était assez convenu selon la phrase de Churchill, que la démocratie était le pire des systèmes... "
      Democracy is the worst form of government - except for all those other forms, that have been tried from time to time."
      Le système Post-Démocratie qui lui serait éventuellement préférable reste à inventer de toutes pièces.

       En acceptant de toucher à l’idée de démocratie tu acceptes ipso-facto de prendre un risque qu’il nous est impossible de mesurer, mais qui me parait énormissime.
      C’est un peu jouer les apprentis sorciers.
      On mesure en tous cas très bien vers quelles dérives tout cela pourrait nous conduire.

      Tu dois avoir une idée en tête que j’aimerais bien te voir approfondir.



    • Louis Peretz 27 mars 2009 16:29

      Certes, certes...Article bien tourné et plein de bon sens, ce qui justement reste à récupérer : on a tendance à marcher sur la tête. Toutefois une petite divergence : les systèmes dits artificiels, créés par l’homme dans un but précis recèlent son intention au départ : ils sont en quelque sorte vivants. La preuve est qu’ils sont aussi souvent mauvais que bons. D’autre part, je mettrais en premier le besoin de démocratie réelle : c’est grâce au bon sens commun que les peuples, rassemblés, récupérant leur pouvoir jusqu’à maintenant spolié, pourront réagir. Ne comptons pas sur les oligarchies au pouvoir pour prendre les décisions révolutionnaires de l’article.


      • Danjou 27 mars 2009 18:24

        Les systèmes articificiels ont un avantage extraordinaire : on peut les changer s’ils apparaissent mauvais et contraire à l’intérêt général. A contrario, la gravitation ou la vitesse de la lumière on n’y peut pas grand chose. Cordialement.


      • eugène wermelinger eugène wermelinger 27 mars 2009 16:30

        Bonjour Monsieur Danjou.

        Vos propositions sont vraiment d’un grand bon sens.
        Raison pour laquelle elles n’auront aucun succès - prévisible pour l’instant.
        Ainsi ira notre monde jusqu’à sa disparition.
        Avez vous entendu parler de J-Marc Governatori et de son mouvement "La France en Action" ?
        Il prêche à peu près les mêmes choses - avec tout autant de succès, hélas.
        http://www.lafranceenaction.com/charte/charte.htm


        • Marsupilami Marsupilami 27 mars 2009 16:40

           @ Eugène

          Merci pour ce lien sur la France en action. Beau et bon programme auquel on ne peut qu’adhérer, mais qui semble malheureusement totalement utopiste. Faudrait qu’une majorité résolue d’hommes et de femmes cesse d’être cupide et amorale pour que ce soit réalisable. Elle a été introuvable et le sera encore moins en temps de crise, où chacun ne pensera qu’à sauver sa propre peau.


        • Danjou 27 mars 2009 18:28

          Bonjour Eugène,

          Merci pour le lien. Je ne connaissais pas J.M. Governatori et effectivement les idées exprimées dans sa charte sont séduisantes. Cordialement.


        • Gabriel Gabriel 27 mars 2009 17:54
          Bonjour,

          Totale adhésion dans son principe. Mais si révolution il faut, elle ne peut venir que de la base. Ou chaque individu doit changer son comportement et adopter une attitude humanisme qui n’aurait jamais du le quitter. Bannir les médias pollueurs de fausses vérités, de fausses valeurs. Malheureusement, je suis dubitatif quant à la capacité en l’homme de changer et de s’orienter dans un mode de vie universel et non personnel. Il faudra en passer par des choix terribles, tel la régulation des naissances pour régler le problème de la surpopulation et bien d’autre encore … Nous sommes à quelques pas du point de non retour, et sans une aide extérieure je ne vois pas d’issues. Merci pour cette belle utopie, cela fait toujours un bien fou que des rêveurs existent et se battent encore.

          • Danjou 27 mars 2009 18:08

            Merci pour vos commentaires. Je suis tout à fait conscient que mon approche est utopique car contraire à de puissants intérêts. Car, à contrario, tout est réalisable. Mais nous allons être confontré à une autre utopie, celle de la croissance infinie dans un monde fini. Je pense que les évènements actuels, bonus des traders, stocks option et tutti quanti sont dérisoires, scandaleux mais dérisoires par rapport aux défits qui nous attendent.
            Enfin, je ne veux ni désespérer ni renoncer et il est évident que si changement il doit y avoir elle viendra de la base. La profondeur de la crise actuelle sera déterminante.
            Je ne connais pas J.M. Governatori...plus pour longtemps. Merci


            • lanatur lanatur 29 mars 2009 08:57

              je vous suis.. smiley


            • JahRaph JahRaph 27 mars 2009 18:45

              @l’auteur : analyse très intéressante. Saviez-vous qu’il existe le "Parti Humaniste" ? Il s’enrichirait à vous compter parmis ses membres !

              Amicalement,


              • Danjou 27 mars 2009 18:54

                Merci pour vos commentaires. Le parti humaniste ? Pourquoi pas si vous m’en dites un peu plus. Je pense en effet qu’il ne faut pas abdiquer, même si le combat semble peu équilibré. Je redoute l’héritage laissé à nos enfants... Donc si je peux me rendre utile... 
                Cordialement.


              • Bobby Bobby 27 mars 2009 19:28

                Bonsoir,

                Approche et propositions totalement Utopiques en effet !
                Pratiquement sans aucun espoir de se réaliser...

                Si on en croit aussi bien Messieurs Albert Jacquart, que François de Closset, Hubert Reeves... et bien d’autres... notre monde ira toujours plus loin dans l’ineptie, la corruption des ames et des esprits et au final, vers un chaos indescriptible où les quelques survivants aux cataclismes déclanchés par ces irrresponsables malades qui osent prétendre nous diriger, se feraient, eux aussi une guerre sans merci pour obtenir la moindre "grapille" qui n’aurait pas disparu tout à fait... du carnage. Une image plusieurs fois mise en scène par des visionnaires qu’on ferait peut être bien de prendre un peu plus au sérieux !

                C’est peut être grâce aux utopistes et autres marginalisés que notre monde pourra espérer trouver la seule porte vers sa simple survie ! espérons que celle-ci s’ouvre en grand avant que le temps du "vanaching point" ne soit dépassé ! Car garder tout en place sans rien changer semble bien le but des bonimenteurs à la tête des près de 200 états qui composent la planète actuelle et de tout l’appareil qui les soutient. Voulez-vous, vous aussi participer ???

                Ne nous leurons pas, non seulement, il nous faut adopter immédiatement une restriction drastique de notre mode consommatoire, (et, changer de mentalité est d’expérience extrèmement lent !) mais encore, réduire l’ensemble des individus sur la planète à un quota tournant aux environs de 800 millions...

                Comme vous le voyez, tout un programme !

                Fort heureusement, je n’aurais pas voix au chapître pour ce qui concernera le mode de sélection et je suis bien content de le savoir !

                Bien navré !


                • Bois-Guisbert 27 mars 2009 20:49

                  J’ai lu ça :

                  Mais si cette crise au contraire et malgré les apparences était une aubaine : la salutaire montée d’adrenaline face à notre plus redoutable ennemie, l’illusion.

                  ... et puis ça :

                  Premier article : La Planète Terre est élevée au rang de patrimoine unique de l’humanité et l’Homme est nommé conservateur universel.

                  Et alors, j’ai laissé tomber smiley smiley


                  • deovox 28 mars 2009 02:05

                     bois-guibert, t’as bien fait de laisser tomber, pour une fois on aura pas à se farcir tes commentaires nauséabonds.


                  • Danjou 28 mars 2009 10:51

                    Je ne vous en veux pas de n’avoir rien compris. Vos capacités sont peut-être un peu limitées....Cordialement


                  • Bois-Guisbert 28 mars 2009 11:20

                    Vos capacités sont peut-être un peu limitées....

                    Ca doit être ça. Elles ne me permettent manifestement pas de distinguer entre différents types d’illusions qui pourraient exister.


                  • ddacoudre ddacoudre 27 mars 2009 22:50

                    bonjour danjou

                    toujours interessé de te lire. je te joins une contribution que j’avais écrite en 1999 avant que la chine ne décide de s’ouvrir au capitalisme. A cette époque j’ai écrit un essai qui rejoind tes préoccupations s’il t’interesse donne moi un émail à cette adresse [email protected] et je te l’envoie.

                    développer un art de vivre pour nous survivre…

                     

                    Naturellement il ne s’agit pas de notre art de vivre actuel, mais de celui de toutes les générations qui vont nous succéder. Avec nos vérités déistes ou idéologiques, nous ralentissons son évolution. Le cerveau est comme une pâte à modeler, pour y donner une expression il est nécessaire de le travailler, et en l’espèce les doigts qui le façonnent c’est le nombre d’informations dont nous l’alimentons, afin de répondre à une question : comment vais-je faire pour ne pas souffrir, et vivre le plus longuement jusqu’à … ?

                    Cela nécessite une seule chose, développer un art de vivre et ne pas se gaver de ce qui nous tue. Développer un art de vivre ne signifie pas pratiquer l’ascétisme, ne plus avoir de passions, ne plus rêver. C’est entrer dans un monde où l’outil, l’instrument, la règle, l’organisation, la systémique, servent le psychisme, où la pensée symbolique se servira du monde physique pour développer le monde psychique, et non pour l’asservir.

                    Cela ne peut pas se comprendre si nous ne retournons pas sur le banc d’un enseignement permanent. Sinon nous confierons nos existences à des « Raiders » (financiers) fraîchement promus, diplômés, certes compétents dans leur spécialité, mais totalement dépourvu du sens du vécu, car ils ne peuvent pas en avoir, et encore moins du sens caché du vécu, si aucun d’eux n’a, d’une manière ou d’une autre, jamais entendu parlé ou ouvert un livre de philosophie.

                    Il n’y a aucune aberration à associer le monde du confort et celui de l’utopie, car le monde du confort est né de l’utopie, et son seul ennemi est la Vérité. Pas la « vérité » du monde Scientifique, pas celle de la Foi, mais celle de tous les potentiels dominants ignorants que nous voulons être, parce que nous nous l’auto suggérons par culture superstitieuse.

                    Ignorants de ceux que nous pouvons être, mais rassurés de ce que nous pouvons vendre et consommer.

                    L’hégémonie de la loi du marché par sa vue à court terme et son sens du profit immédiat risque d’entraîner notre espèce dans une démarche irréversible, car il n’y a aucune possibilité de retour en arrière.

                    La conquête mondialisée dans laquelle se lancent les pays industrialisés dans le sillage de la culture américaine, vise le marché des pays asiatiques, la Chine en particulier, qui elle-même tend par hégémonie à faire disparaître une culture tout aussi riche, celle Tibétaine. Il n’y aurait à avoir qu’une inquiétude relative (déchets) si l’industrialisation de la Chine se faisait en préservant sa culture ancestrale. J’ai déjà dit que le confort et la jouissance de la vie peuvent être un régulateur démographique.

                    Mais, si devant la culture commerciale colonisatrice s’effacent des quasi-sciences ancestrales et sa philosophie, nous aurons fait un pas de plus vers un monde unidimensionnel, donc totalitaire. Cela en perdant la possibilité d’apprendre ou comprendre les mécanismes d’une culture riche en connaissances psychologiques, comme nous avons presque effacé « l’art de l’apaisement » de la culture grecque avec notre culture chrétienne. Ceci parce que si la philosophie asiatique n’a pas été un stimulateur de l’évolution technologique (taoïsme « non agir », Bouddhisme « renoncement au monde ») comme chez les occidentaux, elle a développé l’art d’utiliser nos capacités psychiques, et c’est peut-être cela qui nous sauvera un jour, si lointain, la vie. Ce serait donc un crime contre l’humanité, pour utiliser un terme à la mode, que de vouloir soumettre l’activité sociale de ces pays à l’adoration d’un « totem » qui est celui de l’obsession de la toute puissance de l’Occident.

                    en parlant des raiders à l’époque j’étais un peu en avance.

                    cordialement.
                     


                    • Danjou 28 mars 2009 10:53

                      Merci pour tes commentaires. Je t’envoie mon mail. Bien cordialement


                    • Blé 28 mars 2009 06:29

                      Pour le moment l’occident ne veut pas changer son mode de vie. Quand je parle de l’occident je parle de cette infime minorité qui décide de tout par dessus la tête des peuples.

                      Quand en Turquie, les hommes en sont à discuter pour savoir si l’eau est un besoin ou une nécessité, cela laisse présager du reste car pendant ce temps personne ne dit que l’eau est un bien commun à toute l’humanité et ne devrait faire l’objet de bénéfices. Nous en sommes loin.




                      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 mars 2009 09:46

                        à l’auteur

                        "Attribution à chaque citoyen d’un revenu universel destiné à satisfaire exclusivement ses besoins élémentaires : alimentation, logement, éducation, santé. Ce revenu serait dégressif selon le niveau de rémunération atteint par chaque individu. Il remplacerait toutes les allocations diverses et variées.
                        Pire que le naufrage, la planche à billets !"

                        Êtes-vous certain que la planche à billets soit incontournable pour générer le Revenu Universel que vous appelez de vos voeux ?

                        Le Parti Capitaliste Français (PCF) et l’Allocation Universelle !
                        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51707



                        • Danjou 28 mars 2009 11:01

                          J’ai bien lu votre proposition de revenu universelle. Vous vous basez, si mes souvenirs sont exactes, sur la croissance régulière des marchés financiers pour pouvoir dégager l’argent nécessaire à son attribution. J’ai quelques doutes. En 2000 le CAC était à 7000 points, 9 ans plus tard à 2800 points !


                        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 mars 2009 11:09

                          à l’auteur

                          "croissance régulière des marchés financiers" [...] "J’ai quelques doutes. En 2000 le CAC était à 7000 points, 9 ans plus tard à 2800 points !"

                          Jacques Marseille, historien de l’économie, a calculé que, depuis 1913, le rendement de la bourse s’établit à 4 % par an, dividendes inclus et net d’inflation.

                          Avez-vous des éléments sérieux pour infirmer l’étude de Jacques Marseille ?


                        • Eloi Eloi 28 mars 2009 14:54

                          Jacques Marseille, historien de l’économie, a calculé que, depuis 1913, le rendement de la bourse s’établit à 4 % par an, dividendes inclus et net d’inflation.

                          Ce chiffre est intéressant. Pouvons-nous en déduire que ca doit ressembler, grosso modo, à la croissance mondiale ? Les chiffres semblent cohérents...

                          Pourtant il ne me semble pas avoir vu Marseille vraiment désapprouver des rendements de bourses supérieurs à ce chiffre. Mais je le connais pas tant que ca...

                          L’illusion de faire de l’argent avec de l’argent...


                        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 mars 2009 17:29

                          à Eloi

                          "Pourtant il ne me semble pas avoir vu Marseille vraiment désapprouver des rendements de bourses supérieurs à ce chiffre".

                          À ma connaissance, il n’y a pas motif à approuver ou désapprouver un rendement en tant qu’indicateur de résultat.

                          Sauf à connaître, en amont, l’existence de mécanismes pernicieux et non réglementaires qui auraient conduit à un tel résultat.


                        • Iren-Nao 28 mars 2009 10:52

                          A L’auteur

                          Votre article est des plus interessant.

                          Utopiste ? Et alors seules les utopies ont produit de grands changements (bons ou mauvais mais toujours utopistes)

                          Je crois quand meme qu’il ne faut se faire aucune illusion sur le cote humaniste democratique de vos propositions, nous sommes sur le Titanic (ta mere) et autant que je sache il n’y avait pas de place pour tout le monde dans les canots et assez peu d’altruisme.

                          Il sera temps que certains se remettent a penser a la finalite de notre existence (comme qui dirait de la religiosite).

                          Ce sera donc un monde a la Mad Max et s’installeront par ci par la des feodalites ou des petits elements avec a leur tete des fadas integristes de mere Gaia, car alors ne survivront que ceux portes par une croyance forte.

                          Ce sera sans doute une epoque fort interessante, entre temps catastrophes, famines et virus auront fait un tres gigantesque menage des cellules cancereuses que sont les humains pour la vie de cette planete.

                          Et tout repartira comme devant.

                          Mais votre article montre bien que s’installe sans doute un peu tard une vraie reflexion.

                          Bonne chance

                          Iren-Nao


                          • Danjou 28 mars 2009 10:57

                            Merci de votre contribution. Je crains en effet tout comme vous que le scénario catastrophe ou apocalyptique soit des plus probable. Ceci dit çà n’est pas la catastrophe qui résoudra le problème posé par l’épuisement des ressources naturelles. Ca c’est irrévocable.


                          • Nicolasalima 28 mars 2009 13:50

                            Il semble qu’il y a de plus en plus de personnes à vouloir ce changement radical.

                            Le problème, c’est que les "troupes" sont complètement dispersées, des associations par ici, des partis politiques par là, de simples citoyens ici aussi.

                            Si tout se petit monde pourrait se fédérer et agir concrêtement et à l’unisson...

                            Personnellement, cet article me fait penser au mouvement Zeitgeist. (the zeitgeist movement)


                            • edouard 28 mars 2009 15:16

                              Docteur Danjou, j’ai bien lu vos prescriptions, mais le malade a
                              malheureusement le choix de ne pas les suivre et de crever...
                              La survie de l’espèce dépend d’une hospitalisation forcée..
                              Etes-vous prêt vous l’humaniste à y recourir ?

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