Vers une nouvelle guerre froide ?
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Par Thélyson Orélien
La Syrie, l’affaire Snowden, les minorités sexuelles, une liste à laquelle s’ajoute la Crimée… Ce qui se passe actuellement dans cette péninsule située au sud de l’Ukraine est profondément inquiétant. La Crimée a décidé par référendum, un retour en force à la Fédération de Russie. La situation politique de la nouvelle « République de Crimée », telle que reconnue par la Russie, ravive l’antagonisme entre les puissances nucléaires telles que les États-Unis et la Russie, qui jadis, ont déjà connu des états de choc pendant des décennies.
Rien n’est plus souhaitable que le règlement pacifique des différends, afin d’éviter le risque d’une nouvelle guerre froide à un moment où les nations de tous les continents cherchent la reprise économique et la stabilité sociale après des crises mondiales successives. L’autoritarisme manifesté par la Russie a favorisé l’invasion armée du pays voisin sous prétexte de protéger ses citoyens, après le renversement du gouvernement ukrainien par un soulèvement populaire. L’invasion russe est sans scrupule ; mais des invasions, pires encore, on en a vu avec l’Irak (2003), l’Afghanistan (2001), le Panama (1989), le Vietnam (1954). Pas besoin d’aller jusqu’à Hitler quand on a un tel historique d’ingérence et d’invasions.
L’annexion de la Crimée à la Russie, faite officiellement ce dimanche par le président russe Vladimir Poutine, a été soutenue par un référendum de 96,7% de voix ; promue sous occupation de troupes militaires étrangères et boycottée par les minorités ukrainiennes et tatars de la région. Rien de transparent dans le processus. Des représailles ont été annoncées par les États-Unis et ses partenaires européens, tels que des interdictions de visa et un gel des avoirs, contre les fonctionnaires russes à l’étranger ; alors que plusieurs pays européens dépendent du gaz russe.
Le référendum est peut-être illégitime et illégal, comme le disent la déclaration commune des États-Unis et l’Union européenne, mais il est un fait accompli. Face à cette situation, on ne peut qu’espérer que les Ukrainiens et les Russes trouvent un chemin de tolérance pour une coexistence pacifique, afin d’éviter des accrochages entre militaires et civils qui déjà, se sont engagés dans des milices d’auto-défense.
Il est certain que les sanctions occidentales sont destinées à isoler la Russie. Elles faciliteront la reprise de la guerre froide, qui tend à porter préjudice à tous. En cette période de grande mondialisation, de tout petit conflits peuvent provoquer des frissons entre superpuissances voire même de grandes turbulences mondiales.
Le poète René Char disait : « Viendra le temps où les nations sur la marelle de l’univers seront aussi étroitement dépendantes les unes des autres que les organes d’un même corps, solidaires en son économie. » Devons-nous encore espérer et attendre un peu plus longtemps ?
Il reste encore de la place pour le dialogue entre les deux parties (Russes et Occidentaux) très avancés dans le coup de leurs accusations mutuelles. Et la communauté internationale doit rester attentive et vigilante dans ce qui se passe actuellement, même si cela semble un conflit lointain. Puisque là où les règles internationales de l’autodétermination des peuples sont bafouées, le monde entier est en danger.
Les États-Unis et l’Union européenne envisagent des sanctions, les pays du G7 ont déclaré le référendum en Crimée illégal, mais aucun bloc occidental ne peut être en mesure d’arrêter le démembrement de l’Ukraine de sa péninsule du sud et prévenir le début d’une nouvelle guerre froide. La question qu’il faut se poser : Est-ce que les Syriens vont-ils payer et subir à leur tour les contrecoups de l’affaire ukrainienne ?
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