Vers une nouvelle « laïcité positive » ?
La crise est-elle en train de réveiller le prosélyte qui sommeille en chacun de nous ? Aussi laïcs que nous nous proclamons, nos racines ethnico-religieuses semblent refaire surface lorsque nous sentons nos bases sociétales vaciller.
Vincent Peillon, notre ministre de l'éducation, défend avec véhémence sa "morale laïque", un concept qu'il tente de définir dans ses ouvrages politico-philosophiques. A ce propos il déclare, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, : "Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s'émanciper, car le point de départ de la laïcité c'est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix" (1).
Il faut le relire pour le croire : "arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel". C'est très clair, notre cobaye de l'éducation national devrait donc subir un lavage de cerveau en règle avant d'être formaté par la république. Toute l'éducation que lui donne ses parents serait à jeter aux orties. Mais qu'en est-il vraiment de cette "morale laïque" qui voudrait faire tabula rasa ? A l'occasion de la sortie de son livre, La révolution française n'est pas terminée, ce ministre va-t-en-guerre a précisé sa pensée devant une caméra des Editions du Seuil : "On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique" (2). Nous voilà en partie éclairés, sa "morale" n'est pas basée sur le christianisme. Mais diantre, d'où vient donc son concept pseudo-révolutionnaire ?
Vincent Peillon est de culture juive. Le nom de ses enfants (Maya, Salomé, Elie et Izaak) ne fait aucun doute sur la volonté de l'intéressé à cultiver cette culture (Notons au passage que Salomé Peillon est Chargée de mission culturelle et audiovisuelle à l’Ambassade de France à Tel-Aviv). Et notre ministre semble pousser plus loin la simple culture, jusqu'à la transformer en véritable éducation religieuse. Si on en croit l'information mise en ligne par le site terredisrael.com, sa propre "morale laïque" doit être l’exception qui confirme la règle de la table rase : "En 2009, il avait célébré la Bar-Mitsva de son fils Elie à la synagogue de la Place des Vosges à Paris. Pour la circonstance, Vincent Peillon, qui a épousé en seconde noces la journaliste Nathalie Bensahel, avait mis les tefillins et était monté à la Torah." (3).
Dans une Interview, devant caméra, pour le site lemondedesreligions.fr, Peillon définit encore plus précisément sa "morale laïque" : "C'est une religion un peu hétérodoxe en ce sens qu'elle s'appuie sur tout un courant qu'on trouve à la fois dans la Kabbale, dans l'illuminisme, avec l'idée que c'est aux hommes de continuer la création divine" (4). La messe est dite, sa "morale laïque" est un monothéisme inspiré du judaïsme.
Et pendant ce temps Dieudonné appelle chrétiens et musulmans à s'unir contre le "sionisme". Il se définit d'ailleurs comme un "islamo-chrétien". Sur une chaine Iranienne francophone il a déclaré très sérieusement : "Le sionisme a tué le christ" et "l'islam c'est la porte vers la liberté" (5).
Quelle "laïcité positive" l'emportera ? Dieu seul le sait.
(1) http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Vincent-Peillon-veut-enseigner-la-morale-a-l-ecole-550018
(2) http://www.dailymotion.com/video/x704hn_la-revolution-fr-n-est-pas-terminee_creation
(3) http://www.terredisrael.com/infos/les-juifs-de-francois-hollande-par-jacques-benillouche/
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