Versailles, nid d’espions
Espionnage, contre espionnage, opérations illégales, mais où se trouve donc la magnifique créature et son compagnon ce cher James Bond ? ... Au tribunal correctionnel de Versailles, il me semble.
Une bataille d’espions, voila ce que doit arbitrer Alain Gallaire, juge d’instruction à Versailles qui vient de renvoyer 14 "espions privés" devant le tribunal correctionnel pour opérations illégales.
Pour comprendre les enjeux de ces mises en cause, Mediapart a décider de se baser sur l’histoire de Patrick Baptendier. Ce "espion privé" a sorti un livre, à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire le concernant en 2005, intitulé allez y on vous ouvre qui met en relief les liens étroits qu’il entretenait avec le service français de contre espionnage (ex DST). Ainsi cet homme qui travaillait pour des clients tels que V.Bolloré ou L.Parisot à travers des sociétés, était en échange direct avec un certain François son contact à la DST.
Les deux parties affirment que les échanges entre l’homme et les services francais n’ont jamais été pécuniers, il s’agissait exclusivement d’échanges de renseignement. Ainsi alors que Baptendier récupérer des informations top secretes contenues dans le fichier des detenus, des étrangers ou encore des comptes bancaires ; de son coté la DST recuperait des informations sur les sociétés d’espionnage privé pour lesquelles son interlocuteur travaillait (Geos, Kroll,...). Pierre de Bousquet de Florian, directeur de la DST à l’époque et préfet des Hauts-de-Seine aujourd’hui, affirme que malgré ses dires Baptendier n’a pas été missioné par ses services et qu’il n’a jamais été "incité ou autorisé à violer la loi".
Finalement, le seul qui aura eu à faire à la justice dans cette affaire est l’intermédiaire P.Baptendier et que ce soit du côté des services français ou des sociétés privées les patrons de l’espionnage et du contre espionnage français peuvent se réjouir du rôle tenu par leur fusible.
2 réactions à cet article
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Kroll fait partie de ces agences privées de renseignements dont les infos bénéficient aux services de renseignements américains.
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Il est tentant de voir en Baptendier le « pauvre lampiste qui trinque alors que les gros bonnets dorment en paix ». Mais une lecture attentive de son livre - assez ennuyeux par ailleurs, et très mal écrit - permet de voir la réalité :
1. Baptendier est rentré consciemment dans le role d’une balance, qui trahit ses amis et ses clients auprès de la police, à son propre profit.
2. en l’espèce, tout comme comme les dealers qui balancent sont parfois payés en drogue, il était payé en information gratuite. Cela l’a dispensé de faire le travail normal, difficile et parfaitement honorable d’un détective.
3. il est tombé non pas en travaillant pour la DST (sa thèse) mais parcqu’il croyait (ou faisait mine de croire) que la DST couvrirait les turpitudes commises par ailleurs. Or, un flic ne peut pas couvrir ses balances tout le temps, c’est un fait connu.
4. une fois pris, au lieu d’assumer, il s’est mis à accuser la terre entière et à lacher le nom de ses clients, foulant au pied les règles non seulement de dignité la plus élémentaires (un homme véritable ne balance pas) mais l’honneur du métier de détective.
C’est simple : Baptendier n’a ni l’intégrité d’un détective ni le courage d’un hors la loi, c’est juste un type sans colonne vertébrale qui a passé sa vie à trahir tout le monde. Il n’y a pas de pitié à avoir, que du mépris.
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