Vie d’expatrié
Décider de quitter sa patrie relève pour tout un chacun d’un choix toujours délicat. Délaisser ses habitudes, changer ses repères, découvrir un autre soi, s’échapper ... sont les marques indélébiles qui accompagnent tout un chacun.
Mais quelles sont ces habitudes bien de chez nous qui meurtrissent le corps et l’âme quand on est loin de la douce France, et dont il est si difficile de se passer.
Pot-au-feu, confit de canard, quiche lorraine, pichade, bœuf bourguignon, quenelles de Lyon etc … il n’y a pas à dire mais la patrie de Diderot sait y faire.
On peut tout autant apprécier la cuisine qu’elle fusse de Chine, d’Italie, d’Espagne du Mexique ou du Maghreb que cela n’y changera rien, une bonne raclette Savoyarde reste une bonne raclette, et ce peu importe (ou presque) la latitude ou l’on se trouve. Ayant bosser en Afrique j’ai rarement eu envie de ce type de plat j’avoue …. par contre une bonne ratatouille ou un pan bagna …. bon sang mes aïeux !!!!
Bon c’est pas tout ça mais mais pour que cela glisse dans le gosier, il faut quelque chose pour l’y aider. Et pas que du Castel Pif de chez Leclerc. Là encore tout est affaire de goût et de saison. Rouge, blanc, gris peu importe l’ivresse etc … Je me dois d’être honnête le vin ne m’a jamais intéressé auparavant (sur le territoire national s’entend). Je l’ai découvert au travers des étrangers qui apprécient ce breuvage des Dieux. Bon depuis je ne laisse point ma part aux chiens. Nuit St-Georges, Gigondas, Pinot noir, Gevrey Chambertin … que ces noms sonnent doux.
Et pi... faut pas oublier le pain et le boursin sans ça c’est pas complet. Si pour le pain on peut en trouver du bon à peu près partout, un bon claquos des familles là c’est sur …. il faut remuer ciel et terre pour faire frémir ses papilles.
Le seul pays ou j’ai réussi à décrocher la timbale, reste la Russie. Il m’est arrivé de trouver des fromages au lait cru mais fallait y mettre le prix. A 10 euros la boiboite c’est pas tous les jours que nous pouvions en mettre sur la table. Ceci étant en Italie et en Roumanie il y avait des compensations plus que généreuses.
Mais ce qui certainement me manque le plus reste internet. Oh pas celui de Pipole 1er faut pas déconner non plus, mais le rapport qualité/prix que l’on trouve en Gaule. Car pour du basique 29.90 € (corrigez-moi si cela a changé) on trouve presque pas mieux. Avoir accès au haut débit + téléphoner gratis + internet il est clair que l’on doit se situer dans le peloton de tête. Et dire que ce fumier est en train de tuer une fabuleuse idée.
En qualité d’expatrié j’ai toujours eu une crainte « la maladie ». Le système de santé que je connais me paraît bon. Dans le sens ou peu importe sa race, sa religion, son âge ... on trouvera toujours une main tendue aux urgences. Une seule fois j’ai été contraint à me rendre dans un hôpital hors de France. Ce fût à Bucarest an 1998. J’en garde encore un souvenir ému. Si le manque de moyens était flagrant, celui-ci était largement compensé par une approche humaine qui me fait encore chaud au cœur.
Gloire au peuple de France nous sommes génétiquement des râleurs. Et que dire si ce n’est que ce que certains considèrent comme une tare je vois cela comme un formidable espoir. C’est une trace commune qui nous rend noble même si cela agace bon nombre de nos voisins. J’ai eu des discussions enflammées à ce sujet, et je n’ai jamais lâché (on est pas de lopettes non plus hein). Et si notre arrogance à toujours été montrer du doigt j’ai toujours réussi à mettre mes interlocuteurs face à leurs contradictions lorsqu’ils louaient les USA et la bannière étoilée.
Il est évident aussi qu’il y a des aspects sur lesquels je suis plus enclin à passer sous silence. Un président qui est la risée (si si et quoique la bonne droite réactionnaire en pense) de la classe politique, l’économie avec ses chômeurs à perpétuité, dès 50 piges on est tricard, puis le troisième et quatrième âge que l’on délaissent, cette voie libérale on l’on veut nous engager et qui nous correspond tout simplement pas.
C’est certain c’est pas toujours bon mais la France cela sent aussi bon.
A peluche
Ps : Même si ce n’est pas ma génération je vois que tout ce qui manque à notre dictateur soft est ici :
Jean Ferrat – Ma France
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d’été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche
Quelque chose dans l’air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d’Éluard s’envolent des colombes
Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu’il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l’histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu’elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l’avenir , serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante- huit chandelles
Ma France
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