Vigilance radicale ou radicalité vigilante ?
« Vous n’avez qu’un opposant sur le terrain : c’est le Front national. Il faut confirmer cette opposition, car ce sont les Français qui l’ont choisie ».
Emmanuel Macron à ses troupes
(16 septembre 2019)
« Je vais vous demander, s’il vous plait, au nom de nos principes laïcs, de bien vouloir demander à l’accompagnatrice qui vient de rentrer dans cette salle de bien vouloir retirer son voile islamique... »
Julien Odoul, obscur élu régional du parti lepéniste
(11 octobre 2019)
« Je déteste la religion musulmane (…) On a le droit de détester une religion, on tout à fait le droit de le dire. »
Yves Thréard, commissaire politique au Figaro et sur différente chaînes d’intox
(14 octobre 2019)
« Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait »
Michel Audiard par la bouche de Lino Ventura, Les tontons flingueurs (1963) [i]
Il y en a qui disent des conneries et il y en a qui en font.
Ceux qui appartiennent au monde des « sachants », on leur tend généralement un micro pour une explication de texte. S’il ne remettent pas en cause l’ordre établi, ou alors vraiment à la marge, les commissaires politiques qui entretiennent le spectaculaire intégré sont fort agréables avec eux. S’ils vont trop loin, ils doivent subir cependant un procès médiatique. « Jamais censure n’a été plus parfaite. » [ii]
Il y a aussi le monde des « subissants », de celles et de ceux qui ne s’appartiennent pas. Ils subissent des impulsions, disent ou font des conneries, mais n’ont pas les mots pour les expliquer. Les commissaires politiques entament alors une explication de geste. Y-a-il eu complot, manipulation, voire une possible « radicalisation ».
Michaël Harpon et Claude Sinké sont de ceux-là. Cependant, les « traitements médiatique des attaques » de la Préfecture et de la Mosquée de Bayonne n’ont pas été les mêmes.
Quelques personnages en quête de hauteur
En tête du palmarès, l’auteur du « hold up », du « casse du siècle » en 2017, et l’auteur aussi d’un tas de bons mots navrants qui font les délices de ses laudateurs, certes un peu moins nombreux en 2019. Bref, le « maître des horloges » a décidé d’engager avant sa mi-mandat la campagne d’un second tour hypothétique.
L’obscurité de Julien Odoul est la raison naturelle qui le pousse à vouloir prendre la lumière à tout prix. A 21 ans, en 2006, il fait la couverture du magazine Têtu [iii] et « rallie le PS dans le but de soutenir Laurent Fabius », puis « adhère au Nouveau Centre » en 2009, « rejoint l’UDI » en 2011 et « intègre le FN » en 2014. En 2015, il est élu au Conseil Régional de Bourgogne Franche Comté sur la liste de Sophie Montel. Celle-ci étant exclue de parti en 2017, il prend la tête d’un groupe qui passe de 24 à 15. C’est donc en tant que représentant de ce groupe croupion qu’il s’est fait remarquer de si belle manière le 11 octobre. [iv]
Xavier Bertrand, lui, est assureur de profession, ministre du Travail à plusieurs reprises et, depuis 2016, président du conseil régional des Hauts de France. Parce qu’il se sent pousser des ailes, le 13 octobre, il s’est pris pour le roi du Nord dans Game of Thrones et a déclaré à son suzerain : « On est en guerre Monsieur le Président ».[v]
Las ! Dans le dernier sondage Elabe commandé par BFM[vi], il pointe à 9%, non seulement loin derrière ce souverain et sa challengère officielle (27% et 28%), mais aussi 4 points derrière Mélenchon crédité de 13%.
Notons que ces deux concurrents politiques qui veulent se hisser au niveau de Macron ont quelques points communs avec lui : Julien Odoul ne l’a pas attendu, on l’a vu, pour pratiquer le « et de gauche et de droite » ; tandis que Xavier Bertrand a inauguré lors des régionales de 2015 le « et de droite et de gauche ».
Yves Thérard est un de ces commissaires politiques de la tendance de « droite décomplexée ». A ce titre, il se répand sur plusieurs chaînes, ainsi qu’il s’en vante sur son blog.[vii] C’est à l’occasion d’un passage sur LCI qu’il a déclaré aussi : « Il m'est arrivé, en France, de prendre le bus ou un bateau où il y avait quelqu'un avec un voile, et je suis descendu ».[viii] On mesure la vie trépidante du bonhomme. Cependant, comme il ne remet nullement en question l’ordre établi (il veut seulement le renforcer), il est réinvité sur la même chaîne pour la fameuse explication de texte.[ix]
On ne connaît pas les noms des bureaucrates d’université qui ont établi une « fiche de remontée de signaux faibles », en vue de la « détection de personnes susceptibles d’être en cours de radicalisation »[x]. Ont-ils pensé combattre « l’hydre islamique » ? Ont-ils bien compris ou ont-il voulu lui nuire ?
Michaël Harpon serait à l’origine de la psychose qui s’est déchaînée depuis le 3 octobre. Claude Sinké, lui, a pu penser y mettre fin en s’attaquant à une mosquée. A leur façon, ils étaient tout deux en quête de hauteur jusqu’à perdre pieds, et la vie pour le premier.
Une société de vigilance
« Une société de vigilance voilà ce qu’il nous revient de bâtir. La vigilance, et non le soupçon qui corrompt. La vigilance : l’écoute attentive de l’autre, l’éveil raisonnable des consciences. »
DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE EN HOMMAGE AUX VICTIMES DE L'ATTAQUE À LA PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS
(7 octobre 2019)
« on a été pendant quinze jours l'otage de deux périls qu'il faut éviter : le communautarisme et le Rassemblement national, voilà pourquoi je n'ai pas voulu rentrer là-dedans ».
Le même, mais dans une confidence publiée par Valeurs Actuelles
(31 octobre 2019)
L’auteur de ces deux propos est le même. Le même enfant mal élevé qui dira toujours : « J’ai rien fait » , « c’est pas moi »... Au mieux : « on m’a mal compris ».
Bien sûr, les mots sont piégés. Une « société de vigilance » est-elle une « société de défiance », voire de « méfiance » ? Est-elle compatible avec la « bienveillance » dont il nous avait rebattu les oreilles pendant sa campagne ?
Nous n’étions pas obligés de le croire sur parole. Le « nouveau monde » dont il était le promoteur disruptif sentait fort « la société libérale avancée » de Giscard[xi] et « la société de confiance » de Peyrefitte [xii] ?
Son histoire de « société de vigilance », il l’introduit par la menace de « l'hydre islamiste » contre laquelle la « Nation toute entière » « doit s’unir, se mobiliser, agir. »[xiii]
Et on a vu comment il a été pris au mot précipitamment par des « seconds couteaux » :
Vigilance radicale ou radicalité vigilante ?
« Radical » est un mot fort galvaudé. « Etre radical, écrivait Marx, c’est prendre les choses à la racine. Et la racine de l’homme, c’est l’homme ». Il aurait pu dire avec Courbet que c’est plutôt la femme. Mais aujourd’hui, la notion de « racine » a pris un sens identitaire : ce sont des « racines » qu’il convient de défendre ou des idées qu’il faut déraciner. « Radical », quand il n’est pas associé à « l’islamisme », sert à qualifier une gauche sociale. On ne traite pas de « radicale » une droite qui veut en finir avec les tous les acquis sociaux.
Quant à la vigilance, d’aucuns ont dû s’imaginer qu’il fallait qu’elle soit vigilance radicale pour s’opposer à un danger radical. Mais alors, la radicalité supposée devra se faire vigilante. Ce qui ne manquera d’entraîner un surcroît de psychose, dans et envers les forces de l’ordre en particulier.
Le pompier pyromane dira encore qu’on l’a mal compris, que sa « vigilance », ce n’est pas seulement « l’écoute attentive de l’autre », c’est aussi « l’éveil raisonnable des consciences ».
Pour clarifier les choses, il décide alors d’accorder un entretien paru le jeudi 31 dans l’hebdomadaire de la « droite radicale » Valeurs Actuelles. Dès le mercredi 30 cependant, les chaînes d’intox en reprennent en boucle des extraits (des éléments de langage).[xiv] Au gré de ses confidences, il parvient, le bougre, à la fois à « dénoncer l’humiliation infligée à la mère voilée » [xv] et à suggérer que le pauvre Julien Odoul est tombé dans un piège. Spoutnik (mais attention : c’est une chaîne d’intox étrangère) affirme même qu’il aurait dit du pauvre Odoul qu’il « s’est fait baiser ».[xvi] En même temps, quand on veut « éviter le communautarisme et le Rassemblement National » !
Tout cela était parti de son choix d’aller battre La Pen sur son terrain, suivi une quinzaine plus tard du massacre de la Préfecture de Police. Ce jour-là, sur BFM, un représentant des Policiers en colère qui intervenait au téléphone a affirmé qu’il connaissait les protagonistes. Michaël Harpon (dont le nom n’était pas encore prononcé) subissait un harcèlement de la part de sa N+1, raison pour laquelle il s’en était pris à elle. Cette hypothèse n’a pas été reprise quelques minutes plus tard par les représentants syndicaux de la police qui défilent régulièrement sur les plateaux. Cependant, l’hypothèse terroriste n’a pas été évoquée avant qu’il soit révélé que le tueur s’était converti à la religion musulmane depuis quelques temps. Cette hypothèse est devenue une piste en fin de journée quand il a été affirmé qu’il s’était converti depuis une dizaine d’années et radicalisé depuis quelques temps.
Et depuis ces « révélations », une psychose hante la police : la présence en son sein de « l’hydre islamiste ». Un secret de polichinelle, semble-t-il. Bientôt expliquera-t-on par ce biais les violences policières (les éborgnés, les mains arrachées, etc..).
Cependant, le 31/10/19 à 8h, Radio Paris annonçait dans ses titres[xvii] :
« 7 policiers désarmés depuis l'attaque de la préfecture de police de Paris. Une enquête est en cours sur chacun d'entre eux. Certains contestent leur mise à l'écart.
Au cours de son billet, Florence Paracuellos apportait cette information :
Alors qu’on s’interroge sur l’état psychique de l’auteur de l’attaque de la mosquée de Bayonne, retour sur celle de la préfecture de police de paris au début du mois. Quelles étaient vraiment les motivations de l’assaillant. Selon nos informations le motif terroriste n’est toujours pas établi par les enquêteurs ».
Bon. On n’a pas attendu près d’un mois pour écarter l’hypothèse terroriste dans le geste de Claude Sinké. Mais une mosquée n’est ni une église ni une synagogue.
Conclusion provisoire
Qu’on se garde d’exciter une sédition dans une ville en se flattant de pouvoir l’arrêter ou la diriger à sa volonté.
Nicolas Machiavel, Histoire de Florence (1525)
Ce petit Macron aime étaler sa pauvre culture. Cependant il ne semble pas avoir eu connaissance de cette remarque du Florentin. Pourtant, ce n’est pas une ville, mais tout un pays qu’il a excité depuis cet un entretien « littéraire » qu’il accordait en avril 2018. Il y enfilait des perles que des courtisans n’ont pas manqué de trouver admirables :
« Je ne suis que l'émanation du goût du peuple français pour le romanesque ».
« Par romanesque, j'entends une redécouverte au sens tragique : une perception non point du réel mais dramatique, c'est-à-dire posant la question du sens. »
« Ce vieux continent de petit-bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. »
Quelques mois plus tard, les Gilets Jaunes prenaient l’habitude d’animer « les beaux quartiers » tous les samedis.
Jamais jusque là un Président de la République n’a été autant moqué et insulté dans la rue. Il a même donné une nouvelle vie à des chants populaires[xviii].
Cependant, en rétablissant l’ordre de la façon qu’on sait, il est parvenu à élargir sa base électorale dans ces « beaux quartiers ». Désormais, il incarne à sa manière « l’ordre moral » de la IIIème République, celui qui succédait à la Commune, c’est-à dire « une vision manichéenne de la politique et de la morale : qui n’est pas pour l’ordre est pour l’anarchie ou le radicalisme. »[xix]
Il pourrait partager avec Adolphe Thiers ce sobriquet de « Foutriquet ». Mais « le massacreur de la Commune » ne prétendait pas, lui, « faire la Révolution ». Il affirmait au contraire : « Tout gouvernement doit être conservateur et nulle société ne pourrait vivre dans un gouvernement qui ne le serait point. La République sera conservatrice ou elle ne sera point. »
« Le mari de Brigitte » (comme le nomme affectueusement la presse people) se croit « le maître des horloges » et prétend toujours « faire bouger les lignes »[xx].
Parce qu’il a réussi « le casse du siècle » en 2017, il pense avoir réellement écarté définitivement la gauche sociale. Parce qu’il est devenu le Président qu’une grande partie de la droite espérait, il expose désormais sans fard, mais peut-être un peu tôt, sa stratégie pour 2022 : affronter une nouvelle fois Marine La Pen au second tour pour la châtier.
Mais il n’est pas sûr qu’il trouve cette fois beaucoup de voix de gauche pour remporter ce duel « entre le bien et le mal ». Contre quelle politique faudrait-il « faire barrage » après 5 ans de « nouveau monde » macronien ? Beaucoup se contenteront d’éviter les différentes formes du fascisme : Macron et La Pen
Quant à « l’islamisme politique », c’est aussi un « fascisme » dans les définitions qu’en donnaient Wilhelm Reich (« une peste émotionnelle »). et Guy Debord (un archaïsme techniquement équipé »[xxi]). Mais ce qui est remarquable en ce début de siècle, c’est la nouvelle « fascination de l’islam » que manifestent ses détracteurs comme ses sectateurs. Il serait utile aujourd’hui de redécouvrir Maxime Rodinson[xxii], et de relire Qui est Charlie[xxiii] d’Emmanuel Todd.
[ii] Je cite ici un passage assez long des Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord (1988) : « La société qui s’annonce démocratique, quand elle est parvenue au stade du spectaculaire intégré, semble être admise partout comme étant la réalisation d’une perfection fragile. De sorte qu’elle ne doit plus être exposée à des attaques, puisqu’elle est fragile ; et du reste n’est plus attaquable, puisque parfaite comme jamais société ne fut. C’est une société fragile parce qu’elle a grand mal à maîtriser sa dangereuse expansion technologique. Mais c’est une société parfaite pour être gouvernée ; et la preuve, c’est que tous ceux qui aspirent à gouverner veulent gouverner celle-là, par les mêmes procédés, et la maintenir presque exactement comme elle est. C’est la première fois, dans l’Europe contemporaine, qu’aucun parti ou fragment de parti n’essaie plus de seulement prétendre qu’il tenterait de changer quelque chose d’important. La marchandise ne peut plus être critiquée par personne : ni en tant que système général, ni même en tant que cette pacotille déterminée qu’il aura convenu aux chefs d’entreprises de mettre pour l’instant sur le marché.
Partout où règne le spectacle, les seules forces organisées sont celles qui veulent le spectacle. Aucune ne peut donc plus être ennemie de ce qui existe, ni transgresser l’omertà qui concerne tout. On en a fini avec cette inquiétante conception, qui avait dominé durant plus de deux cents ans, selon laquelle une société pouvait être critiquable et transformable, réformée ou révolutionnée. Et cela n’a pas été obtenu par l’apparition d’arguments nouveaux, mais tout simplement parce que les arguments sont devenus inutiles. À ce résultat, on mesurera, plutôt que le bonheur général, la force redoutable des réseaux de la tyrannie.
Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien. »
[iii] L’admissibilité de cette page est actuellement débattue, mais l’intéressé ne l’a pas officiellement dénoncée : https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Odoul#cite_note-france3-regions20170907-5
[v] https://actu.orange.fr/politique/on-est-en-guerre-m-le-president-xavier-bertrand-interpelle-macron-sur-l-islamisme-magic-CNT000001kaT5a.html
[vi] https://www.bfmtv.com/politique/sondage-bfmtv-emmanuel-macron-et-marine-le-pen-au-coude-a-coude-pour-la-prochaine-presidentielle-1796765.html
[viii] https://www.lesinrocks.com/2019/10/15/actualite/medias-actualite/je-deteste-la-religion-musulmane-yves-threard-du-figaro-en-roue-libre-sur-le-voile/
[ix] https://www.ozap.com/actu/-je-deteste-la-religion-musulmane-yves-threard-reconnait-s-etre-tres-mal-exprime-sur-lci/584711
[x] « Cette fiche liste une soixantaine de critères, dont encore : « arrêt de consommations de boissons alcoolisées », « arrêt de consommations de nourritures à base de porc », « consommations récente de produits halals », etc… À chaque critère, il est possible de répondre par oui et par non. Il faut ensuite la faire remonter, avec le nom de l’élève ou du professeur « signalé », à la DHSE de l’université.
Embêtée, la DHSE botte en touche. « L’intention de l’université est simplement d’alerter et de se dire : “Faites attention à ce qu’il peut y avoir”, sans pour autant stigmatiser les choses. Pas du tout. »
Cette initiative, propre à l’université de Cergy, fait écho au discours d’Emmanuel Macron prononcé le 8 octobre, pendant l’hommage aux victimes de l’attaque de la préfecture de police de Paris. Le président Emmanuel Macron a demandé aux Français de « faire bloc » contre « l’hydre islamiste ». Il a également appelé à construire une « société de vigilance » contre la radicalisation, y compris dans le milieu scolaire. Un discours relayé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer qui décomptait récemment une dizaine de signalements de personnels de l’Éducation nationale pour l’année scolaire passée. »
https://www.streetpress.com/sujet/1571073503-drole-fiche-universite-cergy-detecter-la-radicalisation
[xi] C’était le « nouveau monde » de Valéry Giscard en 1976.
[xii] Chantée Alain Peyrefitte en 1995, alors qu’il n’était plus aux affaires
[xiii] « L'administration seule et tous les services de l'Etat ne sauraient venir à bout de l'hydre islamiste. Non c’est la Nation toute entière qui doit s’unir, se mobiliser, agir. Nous ne l’emporterons que si notre pays qui est venu à bout de tant et tant d’épreuves dans l’histoire se lève pour lutter contre cet islamisme souterrain qui corrompt les enfants de France.
Une société de vigilance voilà ce qu’il nous revient de bâtir. La vigilance, et non le soupçon qui corrompt. La vigilance : l’écoute attentive de l’autre, l’éveil raisonnable des consciences. »
[xiv] https://www.marianne.net/politique/comment-l-elysee-demine-apres-l-entretien-de-macron-valeurs-actuelles
[xv] https://www.lefigaro.fr/politique/dans-valeurs-actuelles-macron-denonce-l-humiliation-infligee-a-la-mere-voilee-20191030
[xvi]https://fr.sputniknews.com/france/201911011042361986-vent-de-panique-a-lelysee-apres-linterview-de-macron-a-valeurs-actuelles/
[xix] Dominique Lejeune, La France des débuts de la IIIème République (1994)
[xx] Les lignes de coke, il en est certainement capable.
[xxi] La société du spectacle (1967), thèse 109 : « Le mouvement ouvrier révolutionnaire, entre les deux guerres, fût anéanti par l'action conjuguée de la bureaucratie stalinienne et du totalitarisme fasciste, qui avait emprunté sa forme d'organisation au parti totalitaire expérimenté en Russie. Le fascisme a été une défense extrémiste de l'économie bourgeoise menacée par la crise et la subversion prolétarienne, l'état de siège dans la société capitaliste, par lequel cette société sauve, et se donne une première rationalisation d'urgence en faisant intervenir massivement l'Etat dans sa gestion. Mais un telle rationalisation est elle-même grevée de l'immense irrationalité de son moyen. Si le fascisme se porte à la défense des principaux points de l'idéologie bourgeoise devenue conservatrice (la famille, la propriété, l'ordre moral, la nation) en réunissant la petite bourgeoisie et les chômeurs affolés par la crise ou déçus par l'impuissance de la révolution socialiste, il n'est pas lui-même foncièrement idéologique. Il se donne pour ce qu'il est : une résurrection violente du mythe, qui exige la participation à une communauté définie par des pseudo-valeurs archaïques : la race, le sang, le chef. Le fascisme est l'archaïsme techniquement équipé. Son ersatz décomposé du mythe est repris dans le contexte spectaculaire des moyens de conditionnement et d'illusion les plus modernes. Ainsi, il est un des facteurs dans la formation du spectaculaire moderne, de même que sa part dans la destruction de l'ancien mouvement ouvrier fait de lui une des puissances fondatrices de la société présente comme le fascisme se trouve être la forme la plus coûteuse du maintien de l'ordre capitaliste, il devait normalement quitter le devant de la scène qu'occupent les grands rôles des Etats capitalistes, éliminé par des formes plus rationnelles et plus fortes de cet ordre. »
[xxii] La fascination de l’islam (1989) :« Le concept d’erreur a fait place à celui de trahison. On n’a pas le droit de douter d’une croyance de la communauté où le hasard vous a fait naître. La conversion suscite le scandale. Autrefois, on accusait le converti de s’engager dans la voie de l’erreur. Aujourd’hui on lui reproche de trahir les siens. Quoi de plus naturel que de changer d’opinion, surtout quand vos premières opinions vous ont été imposées par votre parenté, par votre généalogie ? Mais, aujourd’hui, c’est souvent un crime et de vastes organisations ecclésiales se croient obligées de se défendre de vouloir persuader les autres de la vérité des idées qu’elles professent. Quelle admirable évolution dans le sens tribal ! Right or wrong my country, proclamait Kipling. Quoi qu’on en ait pensé, c’était encore du chauvinisme mou. Maintenant, il devrait dire : Always right my country ! (variante : my people).”
[xxiii] « ...la vérité est que Charlie a réussi, au terme d’une gigantesque partie de billard sociologique, à mettre en danger les Français juifs en maltraitant les Français musulmans. Et que, sous l’effet d’une politique économique insensible et cruelle, il va continuer de s’y employer. » (L’antisémitisme des banlieues, p 220).
L’homogénéité laïque du passé est un fantasme total. La théorie véhiculée aujourd’hui par le laïcisme radical est une pure fiction. Ce que l’on exige aujourd’hui des musulmans ne fut jamais obtenu des catholiques, malgré plus de cent ans de conflits violents, incluant les 200 000 morts de la guerre de Vendée. (Conclusion, p 224)
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