Villa Bir Hakeim
Depuis ma naissance, en Aout 1943, je me considere comme un Françaie moyen, sans histoire, et pourtant autour de moi il s'en est passé des événements dont je n'ai pas sur le coup ressenti l'impact. Des rafles de Juifs en 1943 dans la bonne ville de Pertuis ou je suis né et où ils se croyaient en sécurité, à la défénestration d'une pauvre femme sous les fenêtres de la Gestapo locale et que mon grand père, retour d'Oflag avait voulu secourir... vite recadré par deux brutes bardés de cuir. Puis une éducation trop catho pour ête honnête et l'approche d'un abbé professeur qui aimait un peu trop les petits garçons...et vers 17 ans un stage sportif international mixte à Hambourg, ou je découvrais une jeunesse allemande sympathique et en totale rupture avec tout ce que j'imaginais des descendants de l'ennemi héréditaire... je tombais amoureux d'une jeune allemande dont le charmant nez retroussé me faisait penser à l'actrice du moment Lilo Pulver dont j'étais aussi virtuellement amoureux... ces amours de jeunesse ne sot pas restés sans conséquences puisque j'épousais quelques années plus tard une brunette Osnabruckoise au nez tout aussi retroussé...
Quel rapport avec Villa Bir Hakeim me direz-vous, eh bien restez assis : Le "renard du désert" Erwin Rommel.
En 1974 mon Allemande d'épouse et moi faisions avec un peu de retard un ersatz de voyage de noces en Yougoslavie, dans ce qui est aujourd'hui la Croatie, quand nous tombâmes en arrêt devant une bicoque étrange ornée d"armes rouillées tirées de la mer voisine et pompeusement nommée "Villa Bir Hakeim" une pancarte griffonée à la main indiquait aussi : "Musée" ; a peine étions nous revenus d'un lèger étonnement que la grille s'ouvrait sur un petit homme trapu, plutot jovial et qui me demanda tout de go avec un fort accent "vous connaissez Bir Hakeim ?" et de nous inviter à le suivre dans son antre débordantes des souvenirs de son passé de légionnaire, héros de cette bataille considérée comme le premier revers de Rommel et grace à laquelle Monty put l'emporter sur le Renard du désert quelque temps plus tard à "El Alamein".
Au milieu de cette exposition trônait, dûment encadrée une lettre de remerciement signée du général De Gaulle et à destination de notre hôte ! Je ne vous décrit pas l'éclat de fierté qui illumina le visage du vieux légionnaire ; Nous primes congé non sans l'avoir vigoureusement félicité...mais l'histoire ne s'arrête pas là...
Quelques années après mes beau parents allemands devenus agés et rompant avec la tradition d'un mutisme évasif commencèrent à parler de leur vie sous Hitler : ma belle mère à Berlin en 1943, jeune stagiaire à "Europapresse" organisme de désinformation de Goebbels dont la fonction était de remoudre les informations du front en transformant les défaites cuisantes en retraites stratégiques... Et mon beau-beau père ( il s'agissait d'un remariage) nous racontant avoir fait parti de l'AfrikaKorps à l'époque de "Bir Hakeim" et nous rapportant l'anecdote suivante : " un matin j'étais en train de me raser, maillot de corps et bretelles tombées, sous la tente commune auprès d'un vétéran avec lequel j'échangeais quelques banalités au sujet de la météo et de la tempête de sable qui s'annoncait:Le rasage effacant la mousse laissa apparaitre le visage ... d'Erwin Rommel " clin d'oeil et Ende der Geschischte !
Je suis toujours amoureux de "Lilo" Pulver, qui interpreta l'héroine de "Un temps pour aimer et un temps pour mourir" de et (avec) Erich Maria Remarque ; Osnabruckois d'origine, comme ma chère et tendre épouse, et dont je vous conterais un jour l'histoire passionnante...
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