Vivons-nous à l’époque du nazisme sociologique ?
Alain Badiou pense que la France vit sous un régime de pétainisme transcendantal. Ainsi caractérise le régime de Sarkozy en évoquant quelques traits d’esprits communs entre l’Occupation et la France d’après 2007. Pas de ressemblance stricte mais un esprit commun. Badiou aurait été plus heureux d’employer la notion de pétainisme sociologique, pour signaler des traits communs mais une grande distinction dans la mesure ou politiquement parlant, notre époque ne peut être assimilée à l’Occupation. Mais Badiou n’est pas dans le coup, avec ses lubies communistes. Et si on évoquait un nazisme sociologique ?
Le monde ne sait pas où il va. Le monde présente des phénomènes étranges de planétarisation des émotions. Le 11 septembre, puis le grand tsunami, et cette année, la mort de Michaël Jackson dans le contexte d’une propagation annoncée d’une pandémie grippale sortie du cerveau des experts de l’OMS. Les citoyens du monde, du moins ceux qui disposent d’un accès à l’information, se sont émus de ces images, ces discours. L’élection de Barack Obama a suscité aussi une réaction planétaire. Et le climat suscite aussi des craintes, fabriquées artificiellement par les scientifiques du GIEC. Et la crise économique qui elle, suscite légitimement quelques peurs pour ceux dont l’emploi n’est pas consolidé. Ces émotions interfèrent avec la construction de notre psychisme sans pour autant servir de point d’appui pour orienter notre existence et pour savoir où va le monde. C’est même le contraire. Ces peurs, ces faux espoirs, ces images émotionnelles ne peuvent que perturber le bon usage de l’entendement, aurait dit notre maître à tous, Spinoza. Mais est-ce nécessaire de jauger comment le monde est dirigé ? Quand bien même nous pourrions le faire, quel serait notre impact sur le cours des choses ? L’existence est devenue bien complexe, avec une accumulation d’interdépendances et surtout, de dépendances face aux technologies dont finalement nous ne savons plus si elles nous sont vraiment utiles ou alors si ce n’est pas l’humain qui devient le serviteur du système technicien.
La fin de l’époque des nations s’est déroulée sur un fond d’idéologies nauséabondes, avec des pseudo-sciences faisant des races l’objet de sollicitations particulières. Le nazisme fut l’expression la plus paroxystique de ces dérives du savoir. Les intellectuels se sont surtout penchés sur le nazisme dans ses manifestations politiques et l’on comprend pourquoi. Le génocide des Juifs est un point très important mais il ne doit pas masquer les ressorts de la politique intérieure conduite par Hitler. Ces ressorts ont aussi déterminé la politique extérieure de conquête. Le principe du nazisme fut de considérer qu’un peuple avait plus de légitimité que les autres et donc, qu’il devait être prioritaire dans les choix géopolitiques, l’obtention de ressources, la conquête des territoires et surtout, la mise à disposition d’humains en vue du projet nazi. Ainsi, nous pourrions voir se dessiner un nazisme non pas politique mais sociologique. L’homme est la chose d’une finalité à laquelle il n’est pas associé. Autrement dit, l’humain est un moyen, un instrument, une chose qu’on utilise. (le Grand Paris s’occupe des pôles d’excellence, les Français payent et travaillent au service de ce grand projets des élites)
Utilité certes, mais pour quoi au juste ? Pour servir des intérêts. Le monde est maillé comme un réseau où flux, hommes, machines, biens et infos circulent. Des structures d’intérêts sont au centre et captent les profits. A la fois économiques et thymotiques. Il n’y a pas de différence d’essence entre la technique et le jeu du point de vue des efficiences et des formes. Le jeu a ses règles, l’économie et la société aussi. Dans ce contexte, l’analyse doit aller au-delà de l’analyse marxienne. Comme l’a bien vu Peter Sloterdijk, l’époque moderne a inventé les gagnants et les perdants. Nous en avons vu quelques exemples à travers les grandes guerres, notamment napoléoniennes. La société édicte des règles. Il va de soi que dans un contexte du jeu social, il faut en quelque sorte dédommager les perdants. Sans pour autant priver les gagnants de leurs profits. Les gouvernants ont inventé l’impôt redistributif. Pour des raisons morales mais aussi politiques. Comme l’a vu Sloterdijk, les perdants, une fois qu’ils n’ont plus rien à perdre, s’égarent dans une dépense de colère et c’est le chaos social. On sait aussi qu’il est risqué en matière géopolitique de faire payer trop cher les perdants. Le traité de Versailles nous l’a appris.
Gagnants, perdants, dominants, dominés, une équation du nazisme sociologique ? Vous y croyez ? Avez-vous la présence d’esprit pour répondre à cette question, en toute sérénité, sans vous affoler, n’ayez pas peur, le nazisme sociologique n’est qu’un trait d’esprit, vous pouvez causer, en toute tranquillité, aucun homme en uniforme ne viendra vous chercher, même qu’on ne vous écoutera pas, cause toujours, tu m’intéresses, pense l’élite à l’égard des zélotes du Net qui veulent pourtant en découdre avec des zélites pas très nettes ?
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