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Accueil du site > Tribune Libre > Vladimir Ilitch Lénine et Joseph Staline, main dans la main devant (...)

Vladimir Ilitch Lénine et Joseph Staline, main dans la main devant l’Histoire

Dans les années 1970, les conséquences générationnelles des décisions prises après le décès de Joseph Staline (mars 1953) de briser la dynamique du socialisme soviétique commençaient à se manifester à plein… Béria et Khrouchtchev avaient tout simplement choisi de ne pas effectuer la grande purge qui devait remplacer une partie importante des militants usés et affaiblis de l’immédiat après-guerre par de jeunes ouvriers dûment préparés à remplir leur rôle dans un monde en voie de transformation totale. Tout au contraire, ils avaient rendu une pleine liberté à des centaines de milliers de délinquants, c’est-à-dire, en l’occurrence, de saboteurs de l’effort collectif devenu doctrine d’État.

Or, peu de temps avant de mourir, et compte tenu des destructions humaines et matérielles induites par la Seconde Guerre mondiale, Staline en était à reprendre la thématique qui avait été celle de Lénine placé dans des conditions semblables du fait de la Première Guerre mondiale et de la guerre civile subséquente. Pour bien comprendre les raisons qu’avait le premier d’agir ainsi, écoutons son grand modèle prononcer le discours du 7 avril 1920 devant le IIIème Congrès des syndicats de Russie :
« Le prolétariat de Russie n’est pas très nombreux en ce moment. La guerre a éclairci ses rangs. Il nous est plus difficile d’administrer le pays en raison même de nos victoires. Les militants des syndicats et la masse des ouvriers doivent le comprendre. Quand nous parlons de dictature, ce n’est pas par un caprice des centralisateurs. Les régions que nous avons reprises ont sensiblement élargi le territoire de la Russie soviétique. Nous avons vaincu la Sibérie, le Don, le Kouban. Le prolétariat n’y représente qu’un pourcentage infime de la population, plus faible que chez nous. Notre devoir est d’aller droit à l’ouvrier et de lui dire franchement que la situation s’est compliquée. » (Vladimir Ilitch LénineŒuvres, tome 30, Éditions Sociales 1964, pages 527-528)

Les pas réalisés en 1944 et 1945 étaient bien plus considérables encore, mais ils étaient aussi à l’échelle d’un génocide anti-russe – parce qu’anti-soviétique – incroyablement plus terrible ! Voici ce qui a été laissé délibérément en déshérence par les successeurs immédiats du grand continuateur de Lénine, et sans que les successeurs plus tardifs du genre Brejnev aient pu y changer quoi que ce fût quand même ils l’auraient voulu.

Prenons cette même question, à l’époque de Lénine et dans la dimension à la fois nationale et internationaliste. Nous sommes le 5 juin 1920, et nous lisons un extrait de la Première ébauche des thèses sur les questions nationale et coloniale  :
« […] le Parti communiste, interprète conscient du prolétariat luttant pour secouer le joug de la bourgeoisie, doit – dans la question nationale également – mettre au premier plan, non pas des principes abstraits ou formels, mais 1° une appréciation exacte de la situation historique concrète et avant tout économique ; 2° une discrimination très nette entre les intérêts des classes opprimées, des travailleurs, des exploités et l’idée générale des intérêts populaires en général, qui n’est que l’expression des intérêts de la classe dominante ; 3° une distinction tout aussi nette entre les nations opprimées, dépendantes, ne bénéficiant pas de l’égalité des droits, et les nations qui oppriment, qui exploitent, qui bénéficient de l’intégralité des droits, par opposition au mensonge démocratique bourgeois qui dissimule l’asservissement colonial et financier – propre à l’époque du capital financier et de l’impérialisme – de l’immense majorité de la population du globe par une infime minorité de pays capitalistes avancés et ultra-riches.  » (Vladimir Ilitch LénineŒuvres, Tome 31, Éditions Sociales 1961, page 146.)

Toutes choses qui restaient vraies en 1945, mais aussi en 1953, au moment où Joseph Staline meurt.

Commençons par observer ce que le successeur de Lénine avait déclaré dans son Adresse au peuple datée du 9 mai 1945 à propos de ce qui avait en quelque sorte constitué le point de départ de la Seconde Guerre mondiale du point de vue allemand :
« Il y a trois ans, Hitler déclarait hautement qu’il se proposait de démembrer l’Union Soviétique et d’en détacher le Caucase, l’Ukraine, la Biélorussie, les Pays Baltes et d’autres régions. Il a déclaré explicitement : « Nous anéantirons la Russie, afin qu’elle ne puisse plus jamais se relever. » (Joseph StalineŒuvres, tome 16 (1941-1949), Édition électronique réalisée par Vincent Gouyssewww.marxisme.fr)

Voilà donc ce que Gorbatchev et sa meute auront offert à l’Allemagne une quarantaine d’années plus tard, sans qu’elle puisse véritablement tout prendre… du fait du surgissement de Vladimir Poutine et des forces profondes qui l’ont porté à une résistance qui ne fait que produire ses premiers effets au moment où j’écris…


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10 réactions à cet article    


  • Rantanplan Lola 8 janvier 2020 17:38

    Il parait que Monsieur Staline était un bon papy. Il aimait beauoup se petit-enfants et jouait même avec eux, des fois.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 8 janvier 2020 18:15

      "Dans les années 1970, les conséquences générationnelles des décisions prises après le décès de Joseph Staline (mars 1953) de briser la dynamique du socialisme soviétique commençaient à se manifester à plein… Béria et Khrouchtchev avaient tout simplement choisi de ne pas effectuer la grande purge qui devait remplacer une partie importante des militants usés et affaiblis de l’immédiat après-guerre par de jeunes ouvriers dûment préparés à remplir leur rôle dans un monde en voie de transformation totale."

      Il est curieux de prêter autant d’importance à ce que Beria a voulu faire après la mort de Staline. Il aurait surtout voulu vivre mais voilà, trois mois après la mort de Staline, il a été arrêté puis exécuté dans des conditions sur lesquelles il reste un flou.


      • CN46400 CN46400 9 janvier 2020 08:46

        @kimonovert
        Lénine et Staline diffèrent sur un point essentiel.
         Alors que Lénine qui a vécu en Occident et a étudié Marx, jusque dans les détails, Staline n’est jamais sorti de la zone russe. Dès le printemps 1918, Lénine, qui sait que le mode de production capitaliste est, dans l’évolution des société humaines, un passage obligé, cherche a adapter la politique bolcheviste à la réalité précapitaliste de la Russie (...renégat Kaustky). 
          C’est dans cet esprit, qu’aprés la victoire sur les blancs, il va proposer la NEP, désignée par lui comme un « capitalisme étroitement contrôlé par l’état ». Cette politique donne de bons résultats, mais Lénine meurt en 1924 et personne n’a les épaules assez larges pour oser assumer les inégalités que génère ce système. Et sur lesquelles Staline surfe et en profite pour s’installer dans le fauteuil vacant.
         La NEP, que Lénine annonçait pour plusieurs générations disparaît en 27, remplacée par le « socialisme dans un seul pays » où les compétences étrangères sont négligées au profit d’une autarcie volontariste qui plongera le pays dans des pénuries de produits manufacturés dont le régime ne sortira jamais.
         Mais en 2020, nous avons sous les yeux l’expérience chinoise de Deng Xiao Ping, qui, lui aussi, a vécu, et travaillé, en Occident et connaît donc les capacités du capitalisme développé.
         En 1980, installé dans le fauteuil de Mao, il reprend, sans le dire, la NEP à son compte et propulse la Chine sur le toit du monde, alors que la Russie est toujours au rez de chaussée.


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 9 janvier 2020 12:18

        @kimonovert
        « Khrouchtchev, qui a fait buter le serial killer Beria »
        Je ne suis pas certain de cela. Beria a été arrêté trois mois après la mort de Staline. Il n’est pas certain que ce soit sur les ordres de Khroutchev.

        « véritable communisme incarne après Lénine par Staline petit papa poule du populo ! » Si c’est cela qui est démontré il est certain que je ne l’achéterai pas parce que tout cela est faux.

        Staline a fait assassiner tous les bolcheviks qui étaient avec Lénine avec toute la série des procès de Moscou. Comme


      • CN46400 CN46400 9 janvier 2020 13:02

        @alexis42
        Il y a 7,5% de pauvreté en Chine (5% en France)
        Espérance de vie en France= 82ans, en Chine 76 ans
        En 2018, 80% du béton coulé dans le monde l’a été en Chine
        Taux de mortalité infantile, moins de 10par mille en France, entre 10 et 20p/m en Chine
        Dans tous les domaines sociaux, la Chine, depuis 40 ans, sans interruption, progresse plus vite que tout le monde
        Etc....


      • CN46400 CN46400 9 janvier 2020 18:31

        @alexis42
        Trump annonce que les salaires US sont redevenus compétitifs par rapport aux chinois. Cela veut dire, soit que les salaires US ont baissé, soit que ceux des chinois ont monté, soit, et c’est sans doute la vérité, un patwork des deux mouvements....


      • CN46400 CN46400 9 janvier 2020 19:26

        @alexis42
        Bien que je sache que vous n’êtes guère perméable aux vertus du communisme, soufrez que je vous fasse remarquer que la Chine parvient à concilier une amélioration quasi générale du niveau de vie, le communisme quoi, avec des records de taux de profits pour ses capitalistes. Sauf que ces profits doivent être réinvestis là où l’état donne le feu vert, et pas ailleurs....


      • CN46400 CN46400 8 janvier 2020 18:28

        1-Quand Lénine meurt (4/1924) il a lancé la NEP depuis 3ans « pour plusieurs générations » et a décidé de proposer d’écarter Staline (« trop violent.. ») du poste de secrétaire général.

        2-en 1927 Staline a tous les pouvoirs, fin de la NEP, lancement du « socialisme dans un seul pays » et de l’exode rural forcé lié à la collectivisation agricole.

        L’histoire c’est un raisonnement subjectif basé sur des faits objectifs, par un roman...


        • nemo3637 nemo3637 17 février 2020 23:41

          Voilà donc ce que Gorbatchev et sa meute auront offert à l’Allemagne une quarantaine d’années plus tard, sans qu’elle puisse véritablement tout prendre… du fait du surgissement de Vladimir Poutine et des forces profondes qui l’ont porté à une résistance qui ne fait que produire ses premiers effets au moment où j’écris…

          Vous êtes quand même gonflé de de comparer le rôle de Gorbatchev (« et de sa meute ») à celui d’Hitler !

          Pas de sources. Rien. Que faisait déjà la nomenclature sous Kroutchev et ses successeurs ?

          Inévitablement vous faites penser à un fabulateur « souverainiste » cherchant à requinquer dans le ciel de Moscou les étoiles ternies du Maréchal Staline.

          Replié sur vos documents ouverts au public depuis une vingtaine d’années vous avez trouvé un filon que vous comptez encore exploiter quelques dizaines d’années. « Une semaine en Urss, 7 ans à Pleyel ». La remise à flots de Lénine et de Staline est très « tendance ». Il ne manque que Trotski pour compléter le trio...

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