Voulez-vous (vraiment) être le martyr de Michel Onfray ?
Michel Onfray a publié cinq cents heures sous la Covid véritable ode au nombrilisme. Dans ce texte, l’auto-proclamé philosophe poignarde le professeur Raoult et le travail de l’IHU de Marseille afin de ne pas mourir en martyr de l’hydroxychloroquine ! C’est direct, trash et mesquin.
Michel Onfray a publié sur son site un article, Cinq cents heures sous la Covid, décrivant son « calvaire » subi à la suite de sa contamination au coronavirus. Un texte qui « serait un témoignage digne des enfers de Dante » selon le média Michel Onfray TV. Bigre ! En lisant son texte, je songeais à l’image baudelairienne suscitée par la description de cette charogne, pourrissant, entrailles ouvertes, sur un chemin. M. Onfray ne nous épargne rien : sa température, ses maux de ventre, ses douleurs aigües et ambigües : est-ce une nouvelle attaque cardiaque ou la covid-19 ? M. Onfray étale ses symptômes avec complaisance. On s’attend presque à voir surgir, au détour d’une virgule, la description du premier saignement anal.
Ce texte de Michel Onfray est intéressant car il résume toute l’imposture du personnage et révèle à quel point ses prises de position sont parfois dangereuses voire méchantes.
Petit rappel. Michel Onfray se déclare philosophe. On a toutefois de la peine à trouver dans ses écrits une nouvelle théorie, un nouveau paradigme, un nouveau modèle de pensée, bref quelque chose de créatif qui ferait de Michel Onfray un vrai philosophe au sens où il serait un intercesseur entre l’universel et le quotidien. Michel Onfray est en fait un enseignant qui se croit philosophe parce qu’il parle parfois de philosophie. M. Onfray est au paysage intellectuel français ce que Michel Polnareff est à la pop song : des moments intéressants puis une évolution catastrophique et au final, de l’inintérêt. Ce n’est sans doute pas pour rien si M. Onfray, comme Michel Polnareff, a choisi ses lunettes comme logo pour illustrer ses médias personnels.
Michel Onfray, comme tous ceux qui savent qu’ils s’arrogent un titre qu’ils ne méritent pas, est assez susceptible, nombriliste et terriblement organisé. Un fait avait révélé à quel point cet homme priorise sa personne au détriment des idées et des autres. Il avait suffit que France culture décide de ne plus diffuser les conférences de l’université populaire de Caen pour que M. Onfray jette l’éponge. Privé du catalyseur médiatique, M. Onfray ne peut pas survivre ni trouver un sens ou un écho à son nombrilisme. Comme il s’agit de combler du vide, il faut occuper l’espace et Michel Onfray, à défaut de théoriser un monde vers lequel on pourrait tendre, occupe les plateaux télé et a même fondé ses propres médias. Il occupe l’espace de son image et cette omniprésence donne l’apparence d’une réalité tangible. Efficace et aveuglant.
Michel Onfray n’étant pas philosophe, il fait ce que font ceux qui se croient philosophes pour se donner de la substance et donc une forme d’existence : ils se font journalistes, reporters intrépides, courageux et investis d’une mission sacrée. A l’instar de bien d’autres accrocs aux médias, ils vont visiter les zones de guerre, de combat, de désolation pour dévoiler au monde, et aux Français, l’horreur de la guerre au cas où on l’aurait oublié. C’est noble et en plus cela permet de glaner des invitations pour passer et repasser dans les médias. Choisir une cause non critiquable, « défendre » des gens abandonnés et meurtris est un bon moyen de se créer une identité d’homme généreux et chargé d’empathie pour les faibles. On est dans le marketing du cœur et des bons sentiments. Pourquoi pas. M. Onfray, comme n’importe qui, a le droit de se faire journaliste et de produire films et reportages. Cette critique ou plutôt cette mise au point de ce qu’est M. Onfray dans le paysage intellectuel français est nécessaire pour comprendre la nature de Cinq cents heures sous la Covid.
Dans ce texte, très imagé sur les souffrances de M. Onfray, on découvre un individu qui règle ses comptes avec le professeur Raoult. D’une formule percutante, stupide et méchante, Michel Onfray dézingue le professeur marseillais et le travail de l’IHU : « je n’ai pas envie de mourir en martyr de l’hydroxychloroquine ! ». Formule stupide car elle présuppose que l’hydroxychloroquine est un tyran qui martyrise. C’est un scoop : l’HCQ est dotée de pensées et d’intentions malsaines. Formule méchante car Michel Onfray conchie toutes les personnes qui ont été soignées avec le traitement de l’IHU de Marseille. Ces personnes sont-elles des martyrs de l’HCQ ? Formule stupide car Michel Onfray balance aux orties les nombreuses études qui révèlent une efficacité de l’HCQ, au point même que récemment tant au sénat américain que devant le Conseil d’Etat italien, l’HCQ a été reconnue comme un traitement possible de la Covid-19. Peu importent les faits, peu importe la vérité, pour M. Onfray la messe est dite car son médecin, sans doute plus expérimenté que le professeur Raoult, « a cru à l’hydroxychloroquine, y croit moins, voire n’y croit plus beaucoup » et de rajouter « la mort qu’on risque en prenant cette thérapie dont on ne sait, finalement, si elle soigne ou non. » M. Onfray enfonce enfin le clou du cercueil (pas le sien, celui de l’IHU de Marseille) : « Pour l’heure, je n’ai pas envie de mourir en martyr de l’hydroxychloroquine ! Passer l’arme à gauche non pas à cause du Covid mais à cause du médicament censé le soigner, c’est plus d’ironie que je n’en peux ces temps-ci ! » Visiblement M. Onfray est prêt à passer l’arme à gauche en se faisant vacciner contre la Covid avec un vaccin inconnu. Lecteurs vous percevez l’ironie du raisonnement et de la situation…
Michel Onfray tient des propos dangereux car il tire des conclusions sans fondement. Il laisse sous-entendre que les gens qu’il est allé voir, et qui ne lui avaient pas demandé de venir, l’ont contaminé parce qu’ils ne portaient pas de masque. Des irresponsables pour M. Onfray. Mais qu’en sait-il, le pseudo philosophe ? N’a-t-il pas plutôt été contaminé parce qu’il a laissé trainer ses mains de partout sans se nettoyer avec du gel hydro-alcoolique ? Avec une muflerie incroyable, M. Onfray ose écrire qu’il n’a pas pu se désinfecter les mains car il n’y avait pas de gel. C’est stupéfiant, M. Onfray confond un territoire en guerre (le Haut Karabakh) avec les allées d’un centre commercial parisien. M. Onfray écrit alors ces mots sidérants à propos des masques : « Le premier soir, au dîner donné pour nous accueillir dans un restaurant d’Erevan, personne n’en porte ! » et « Nous nous retrouvons avec Levon Minassian, un chef de guerre arménien … Tout le monde fume. Pas de masques, bien sûr… » M. Onfray s’attendait-il à trouver des distributeurs de gel hydro-alcoolique entre deux murs criblés de balles ? M. Onfray a-t-il essayé de fumer avec un masque ? Evidemment pour M. Onfray, donneur de leçons, ces gens qu’il est allé visiter sont irresponsables, mais je me fais une réflexion : Monsieur Onfray est bien allé visiter les arméniens, le 16 novembre 2020, en plein confinement ? Comment et de quel droit a-t-il pu violer les règles du confinement pour aller à l’étranger en prenant le risque de ramener en France une souche nouvelle du virus qu’il aurait attrapé au cours de son voyage ? M. Onfray se targue d’avoir effectué « plus de mille trois cents kilomètres afin d’aller d’Erevan à Stepanakert », en plein confinement, en pleine période de lutte contre la circulation du virus, au moment même où les Français devaient signer une attestation pour aller s’acheter une baguette de pain ! L’irresponsable n’est-il pas cet homme qui décide de franchir les frontières au mépris des règles de limitation de la circulation du virus ? Michel Onfray dispose-t-il d’une carte de reporter pour justifier un déplacement professionnel ? Sur la base de quelle autorisation a-t-il pu mettre en danger la vie des Français en se rendant à l’étranger en plein confinement ? Dans cette escapade et ses conséquences, tout décidemment empeste la médiocrité, la bêtise et le passe-droit.
M. Onfray ne veut pas être le martyr de l’HCQ mais il semble prêt à être le martyr d’un vaccin inventé en un record de temps et insuffisamment testé pour en apprécier les effets secondaires et les conséquences en matière d’interaction médicamenteuse. Comme M. Onfray ne sait rien sur ces vaccins, il ne peut qu’utiliser le mépris pour décrire ceux qui refusent, en l’état actuel, de se faire vacciner : pour M. Onfray ces gens révèlent par leur attitude un recul de la culture qui va avec l’augmentation de l’individualisme. Venant de quelqu’un qui est sorti hors de France en plein confinement, au mépris de la santé des Français, cela prête à sourire. Evidemment, on ne va pas rappeler à M. Onfray que faire vacciner toute une population pour une maladie qui tue moins de 0,5% des malades et avec un vaccin dont on ignore les conséquences est d’une stupidité et irresponsabilité crasses. Cela serait inutile car M. Onfray entretient avec la vérité un rapport flou. Selon le pseudo philosophe, l’HCQ serait dangereuse notamment pour les cardiaques alors même que l’IHU, sur plus de 7 000 patients suivis, ne déplore aucun décès en raison d’un effet secondaire de l’HCQ. Si M. Onfray est aussi respectueux de la vérité avec le peuple arménien qu’il l’est avec l’HCQ, je plains les arméniens. J’ignore si M. Onfray, si soucieux des arméniens, a condamné la vandalisation du monument décinois aux victimes du génocide de 1915 ? M. Onfray s’est-t-il déplacé à Décines-Charpieu pour dénoncer ce crime à la mémoire de ces victimes ? Je l’ignore mais j’en doute fort.
Alors pourquoi ce texte, Cinq cents heures sous la Covid, si ridicule et si révélateur de ce qu’est M. Onfray et de son mode de fonctionnement ? Pour nuire au professeur Raoult, mais pourquoi lui nuire ? La réponse à cette question est incertaine. Une chose est sûre, M. Onfray a découvert que lui et Raoult étaient définitivement d’un monde différent et irréconciliable.
Alors avez-vous envie d’être le martyr de Monsieur Onfray ? Avez-vous envie d’être le martyr d’un vaccin inutile et dangereux ? Avez-vous envie d’être encore le martyr d’intellectuels bobo incapables de dénoncer les drames humains qui prolifèrent dans leur propre pays, sous leurs yeux chaussés ou non de lunettes ? En fait, c’est la vraie question que soulève le texte de Michel Onfray. Pourquoi Michel Onfray n’est-il pas parti, caméra à l’épaule, dans les EHPAD pour apprécier l’effet Rivotril sur les personnes âgées ? Pourquoi Michel Onfray n’est-il pas parti caméra à l’épaule pour rencontrer ces gens qui n’en peuvent plus des dealers dans leur cage d’escalier et qui se font défenestrer s’ils osent leur demander de partir ?
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