Vous avez dit discrimination positive ?
Ca y est ! Après des mois de battage médiatique, le brillant journaliste Harry Roselmack (photo) arrive sur TF1 pour être la doublure de PPDA. Point de vue libéral sur la discrimination positive.
Vous remarquerez que je ne dis pas "le premier noir au 20h" ou autres commentaires laissant à penser qu’il s’agit de discrimination positive à l’américaine (de façon simpliste : de quotas). Autant le dire tout de suite, je suis contre cette discrimination positive, que j’opposerai à la méritocratie républicaine (ou libérale ?).
Quand on commence à préferer un étudiant à un autre parce qu’il a telle couleur de peau, on met la main dans un engrenage dangereux. Discriminer les noirs, les musulmans ou les femmes, même positivement, c’est déjà leur dire : vous êtes différents, et on doit vous aider, car seuls, vous n’êtes pas capables d’y arriver. Des travaux de Thomas Sowell ont surtout montré que cette mesure d’affirmative action incitait les populations à rester dans l’assistanat et discréditait le succès de ceux qui réussisaient. C’est pour cela que des noirs américains se battent contre la discrimination positive. C’est pour cela qu’Elisabeth Badinter s’opposait à la loi sur la parité.
Au-delà de ces premières considérations, surgissent deux problèmes de fond. La discrimination positive est injuste, et elle impose une obligation de résultat. Injuste et antilibérale, car elle va à l’encontre de l’égalité de droits que l’on retrouve dans la Déclaration des droits de l’homme. On ne crée que des privilèges. En outre, elle part d’un présupposé : il doit y avoir relativement autant d’étudiants noirs que de noirs dans la population totale, au moins 50% de femmes candidates pour les grands partis parce que les femmes composent 50% de la population, etc. On fixe une obligation de résultat donc, basée sur un présupposé faux : pourquoi affirmer que les femmes sont autant intéressées par la politique que les hommes ? Est-ce vrai ? Je trouve bien présomptueux celui qui peut affirmer cela sans ciller.
Alors, s’il faut choisir, à cette "discrimination positive" injuste du type Sciences po, je préfère la filière mise en place par Henri IV, et soutenue par HEC : créer une classe préparatoire aux classes préparatoires pour les jeunes issus de ZEP. Mais ces jeunes passeront le même concours que les autres étudiants, et ne bénéficieront pas de passe-droit.
La meilleure voie reste encore celle illustrée par H. Roselmack. Comme il le dit lui-même, il n’est "ni noir ni blanc, mais journaliste", et c’est parce qu’il est bon qu’il a été choisi.
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