Vous avez dit utopique ?
A l’approche des élections, qu'elles soient cantonales ou présidentielles, on assiste comme d’habitude à une farouche bagarre, sur les idées bien sûr, c’est un minimum, mais aussi à une lutte des egos des divers candidats.
Après quelques semaines ou mois de campagne retransmis plus ou moins fidèlement par les medias on arrive malgré tout à se faire une opinion sur le contenu des divers « programmes » présentés par chacun.
On s’aperçoit assez vite que la droite comme la gauche ne veulent surtout rien changer, et se cantonnent à présenter sous des habits plus « fashion » les mêmes idées que celles entendues depuis des décennies.
Ils n’ont pas pris en compte la cause réelle de cette crise qui détruit le monde, c'est-à-dire le désastre causé par la finance internationale, la mondialisation des marchés, le libéralisme à outrance.
Les solutions proposées ne sont que des soins, des pansements, à la limite quelques petites opérations chirurgicales, mais jamais il n’est question d’aller soigner la maladie, de tuer le virus ou bien de donner au malade le régime salutaire qui permettra à son corps de se régénérer et de partir sur de nouvelles bases.
Il ne faut surtout pas trop s’écarter des anciennes prescriptions que les malades connaissent si bien et qui ont fait la réputation des prescripteurs et la richesse des producteurs de remèdes.
Donc l’affaire est claire, la conclusion est la même, à droite comme à gauche, hâtons nous de ne rien changer, proposons des pseudo réformes, un rafraîchissement de la peinture en quelque sorte, nouvelle nuance plus mode, et même prenons quelques risques, allons jusqu’à abattre quelques cloisons pour étendre notre espace vital, quitte même à déborder chez les voisins.
Et c’est là que ça devient vraiment étonnant, parce que les zones « vitales » des différents concurrents finissent par se chevaucher.
C’est la grande nouveauté de ces nouvelles élections, les idées droite / gauche ne sont plus aussi tranchées. On retrouve nombre de positions identiques sur beaucoup de sujets, mais attention seulement sur des sujets annexes non fondamentaux.
Les vraies différences sont sur les sujets d’importance philosophico-économique. Mais ces sujets sont rarement évoqués dans les débats, à tel point qu’on finit par se demander si untel ou unetelle est à droite ou à gauche, car on a oublié ce qui fait la différence entre ces deux bords.
La grande bagarre se joue au niveau des personnalités, au niveau des ego.
Tout le monde veut la meilleure part du gâteau.
Les jeunes loups veulent virer les cheveux gris. Ils ont des idées neuves, ils vont tout changer, ils sont compétents, ils sont honnêtes, ils n’ont pas (encore) trempé dans les magouilles de leurs aînés. Le problème c’est qu’ils sont nombreux ces jeunes loups, il sort un nouveau candidat toutes les semaines (ou presque).
En face d’eux les vieux qui ont quand même su garder les bonnes places feront jouer la peur, la peur qu’ont les électeurs de se retrouver dans un monde hostile, aux mains de personnes inexpérimentées.
L’autre grande nouveauté de ces élections à venir, c’est ces boules multicolores, rouges, roses, vertes, noires, grises, qui essaient de dégommer ces quilles solidement installées. Quelques unes vacillent sur leurs pieds, penchent à droite, à gauche, puis se rétablissent rapidement.
Pourquoi ne tombent elles pas ? Et bien disons que la piste de lancement des boules est peut être trop longue, l’énergie qui sert à lancer ces boules multicolores n’est pas assez forte, et l’ambiance n’est pas propice, le niveau sonore, le brouhaha de la salle perturbe la concentration des joueurs.
Ces boules multicolores sont bien évidemment tous les « petits candidats » des petits partis qui se multiplient à droite comme à gauche, et qui ont pour certains tellement peu d’audience, tellement peu d’écho, que leur énergie se trouve rapidement dispersée.
Certains de ces petits candidats réussissent cependant à lancer leur boule jusqu’aux quilles et réussissent ainsi à se faire remarquer du meneur de jeu, ils ont droit d’être cités, d’être encouragés même. Vous avez droit à un apéro gratis, à une émission de télé.
Les autres resteront inconnus. Les François Asselineau, Jacques Cheminade, Jean-Luc Melenchon, NDA, (ces derniers un peu moins), devront se battre sur leur site Internet pour faire connaître leurs idées, apparaître dans quelques réunions publiques devant quelques dizaines de partisans déjà acquis à leur cause, sans caméras de télévision, sans journaleux, sans tapage, sans rien d’autre que leur volonté de changer l’ordre des choses.
Ces petits candidats ont des idées différentes des autres, dérangeantes. Ils ne veulent pas mettre des pansements ou faire administrer des antalgiques pour calmer la douleur ou masquer la fin qui est proche. Ils veulent faire disparaître les causes du mal, ils veulent rétablir les équilibres énergétiques, ils veulent redonner le goût de vivre.
Quel gâchis, Toute cette dépense d’énergie.
Va-t-on encore une fois retrouver face à face les mêmes représentants des même partis, va-t-on entendre les mêmes promesses qui seront vites oubliées, va-t-on subir les mêmes injustices, les mêmes faux remèdes, les mêmes replâtrages ?
La population en a assez de ce cirque, elle aspire à un vrai changement de vie.
Elle veut au minimum du travail et de la justice.
Comment permettre à ces petits partis de devenir forts et de se faire entendre des médias ?
La solution est dans l’entente. Parler d’une seule voix, regrouper les énergies, mettre en application les règles de la synergie.
Il faudra faire des concessions. Par exemple ne pas exiger que toutes mes idées soient prioritaires, accepter les petites différences avec les autres candidats. Quelle importance devant l’enjeu ?
Viser le « spare » plutôt que le « strike », les petits pas plutôt que l’accord total et immédiat.
A nouveau l’enjeu est de taille, il en va de la survie de notre civilisation.
J’exagère ? Que va-t-il advenir si on ne trouve pas une réelle sortie à cette crise ?
Il faut d’abord trouver une solution pour la France, puis l’Europe va suivre (c’est déjà commencé dans certains pays du nord de l’Europe). Et puis les Etats-Unis s’y mettront (certains Etats sont déjà au bord de la révolte).
L’entente entre les petits candidats qui ont des idées assez proches est une nécessité.
Mais cela demande de mettre les ego sous la couverture. Cela demande d’accepter de « participer » à un grand mouvement, de ne pas en être le chef mais un des participants.
Je rêve à un collectif de petits candidats qui se réuniraient pour présenter un programme commun (on y revient), acceptant leurs différences et mettant l’accent sur leurs objectifs communs, sur ce qui les rassemble, qui acceptent de ce fait de ne plus se taper dessus, qui décident de devenir puissants, qui décident de se faire entendre, et de gagner.
Restera la question de la désignation du candidat unique du collectif.
Et bien je suggère un tirage au sort, au dernier moment de la campagne, durant une grande cérémonie d’investiture, avec attribution éventuellement des principaux ministères. On saura ainsi à quoi s’attendre.
Vous avez dit utopique ?
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