Vous pensez qu’ils ne peuvent pas tuer des journalistes français ?
Le 29 septembre, à 7h30 du matin, des criminels ont pénétré dans l'appartement du dissident azerbaïdjanais et réfugié politique Vidadi Isgandarli, lui infligeant 21 coups de couteau. Le 1er octobre, il est décédé à l'hôpital de Mulhouse.
Cet événement constitue un assassinat commandité par le régime dictatorial azerbaïdjanais.
L'Europe devient un lieu de plus en plus dangereux pour les dissidents politiques et les réfugiés, en particulier en France. À plusieurs reprises, nous avons entendu parler des opérations punitives menées par Poutine, Ilham Aliyev, et même Ramzan Kadyrov, en Allemagne ou en France. Les dictatures mondiales, ivres des revenus du pétrole, parviennent à attraper et réduire au silence les dissidents qui ont été contraints de fuir leur pays. Bien sûr, les exécuter est la dernière extrémité. Mais ce n’est pas tout : avant de les tuer, ces régimes prennent également d’autres mesures.
Les organisations de "diaspora" qu’ils ont créées dans les pays européens ne sont en réalité que le prolongement des organes répressifs de l'Azerbaïdjan à l'étranger. Elles recueillent des informations, identifient les adresses des "dissidents problématiques", les agressent et les menacent. Je n’ai aucun doute que ces réfugiés politiques signalent ces faits aux forces de police des différents pays européens. Cependant, ils obtiennent souvent des réponses du genre : "Mais vous n'avez pas été tués."
Ces réfugiés dissidents savent ce que signifie être persécuté dans leur propre pays, ce que signifie vivre dans la peur. Ils savent même ce que signifie être tué. En Azerbaïdjan, depuis 2003, les assassinats politiques se comptent par dizaines et les arrestations politiques par milliers.
Mais êtes-vous sûrs que tant que ces dictateurs resteront impunis et ne seront pas dénoncés, ils se contenteront de faire taire les réfugiés politiques ? Personnellement, je n’en suis pas certain. Un jour, vous entendrez parler de journalistes battus et tués en Europe, de politiciens menacés, voire eux aussi battus et tués... L’affaire Daphne Caruana Galizia n’a-t-elle pas servi de leçon ? Les exemples de députés et autres politiciens exclus de la scène politique à cause de la "diplomatie du caviar" n’ont-ils pas été des avertissements ? Êtes-vous sûr que vos politiciens ne seront pas tués ? Les régimes dictatoriaux criminels, tout comme ils peuvent corrompre vos politiciens avec des pots-de-vin, peuvent soudoyer des criminels pour les assassiner. N’oubliez pas que le monde criminel de l’ex-Union soviétique est désormais sous le contrôle des dictateurs de ces régions, et qu'il agit selon leurs ordres.
Si les forces de police des pays européens, y compris celles de la France, ne parviennent pas à enquêter sur cet assassinat et à identifier les coupables, cela marquera le début d’une série d’événements sanglants, et cette affaire deviendra une question d’honneur pour l'État.
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON