Vrai-Faux Scoop de Libé : Quand Sarkozy était avocat d’affaires pour Servier
Les Echos et Libération ont « balancé » ce faux-scoop cette semaine : Nicolas Sarkozy a été l’avocat historique pour le pitoyable laboratoire pharmaceutique Servier, du nom de ce docteur-gourou Jacques Servier, 9ème fortune de France. Comme tout scoop, l’information calme. On imagine ici et là, la fierté des « journalistes », le champagne du rédac chef…tout en continuant le travail quotidien d’enquête. Chapeau bas !
Manque de chance ou de compétence, selon l’humeur du moment, l’information est disponible pour n’importe quel quidam dans un excellent livre « Histoire secrète du patronat : De 1945 à nos jours« …publié fin octobre 2009 !
Profitons-en d’emblée pour souligner la qualité de l’œuvre, qualité de l’investigation menée par des journalistes, de vrais journalistes celles et ceux qui méritent indubitablement leur carte de presse.
Frédéric Charpier (journaliste indépendant), Benoît Collombat (journaliste France Inter), Martine Orange (journaliste Mediapart), David Servenay (journaliste rue89), Erwan Seznec (journaliste économique) voilà des noms à inscrire au panthéon du Journalisme pour ce début du XXI-me siècle… là où les collaborateurs au régime du National Sarkozism sont légions et déshonorent toute une profession. Un excellent choix pour les fêtes…où vous découvrirez les relations abjectes et paradoxales entre patronat et syndicat, entre politique et hommes d’affaires, où la morale la plus basique n’existe plus. Et cela n’a été que de mal en pis depuis l’après guerre, pour atteindre le paroxysme actuel.
Source image : bibiosurf.com
Revenons à nos moutons : page 570-571
« Avocat au barreau de Paris depuis 1981, Nicolas Sarkozy créé avec 2 confrères (Michel Leibovici et Arnaud Claude) en 1987 un cabinet spécialisé dans l’immobilier et le droit des affaires (Arnaud Claude et associés) [...] En 1995, Nicolas Sarkozy apportera d’ailleurs de nouveaux clients au cabinet, comme le groupe pharmaceutique Servier, Bernard Arnault et LVMH, ainsi que quelques vedettes du show-biz. [...]
Dernier extrait pour l’anecdote : « Ce n’est qu’en 2006 que Nicolas Sarkozy s’acquitte pour la première fois de l’impôt sur le fortune : 1988 euros, selon son état major de campagne »
Ainsi donc, comment ne pas croire que Nicolas Sarkozy, avocat « historique » de Servier depuis cette année là (1995) ne puisse rien connaître des dessous de l’affaire Mediator comme des autres casseroles du groupe et son fameux Isoméride.
Ne prenons pas Nicolas pour plus bête qu’il n’est : le sieur connait tout de Servier comme de son sulfureux fondateur Jacques Servier. Des financements officiels (et occultes ?) des partis politiques du RPR de Chirac au FN de Le Pen (et d’autres ? vu l’amnésie de Martine Aubry et Bernard Kouchner) au trafic d’études de pharmacovigilance comme des us et coutumes des visiteurs médicaux (Cadeaux à gogo, du stylo aux voyages, en passant par les week-ends dans des relais et châteaux). Que ne ferait-on pas pour vendre du « médoc » ?
Échange remboursement de la Sécurité contre financement de campagnes électorales
Les premières remontées d’informations concernant la dangerosité le Médiator remontant au moins à 1998, Sarkozy, lui, savait forcément. Et en 2010, une telle information fait froid dans le dos, lui dorénavant chef de l’Etat, souhaitant officiellement faire la transparence sur ce dossier, alors que les victimes – on les comprend – veulent des têtes : celles des responsables qui ont laissé faire ça, vendre et même rembourser par la Sécu un poison.
Manque de chance, à l’instar du Karachigate, l’actuelle parodie de président de la république est mouillé jusqu’au coup. Au lieu de dé-rembourser (pour un montant de 423 millions d’euros) voire d’interdire la commercialisation de ce type de produit, Nicolas Sarkozy non seulement ferme les yeux, mais en plus décore par légion d’honneur (sic !) et encense même Jacques Servier, fabricant du Mediator. Joli conflit d’intérêts.
Et la tentative de diversion (même si elle est peut être légitime) sur la responsabilité d’autres partis politiques ne suffira pas à détourner les regards lucides de la vérité.
A ce titre, afin de faire toute la lumière sur l’affaire, de 500 à 1000 morts, bien loin des 14 morts de Karachi, Nicolas Sarkozy devrait en toute humilité démissionner, afin que la Justice puisse travailler sereinement.
Ne rêvons pas : le petit vampire de Neuilly Sur Seine ne lâchera jamais son prestigieux trône pour de telles « fables ». Non, il ira jusqu’au bout, tel un Laurent Gbagbo français. Plutôt crever, ridiculiser le pays, voire faire tuer des innocents, plutôt que de renoncer à ses ambitions, son pouvoir et à sa carrière.
Une absence totale d’Ehique dans la lignée d’un maire qui se tape la mariée…en l’occurrence Cécilia Isabel Ciganer, épouse de feu Jacques Martin. Un Jacques qui apprenant un jour la nouvelle baffa avec force l’effronté ami du couple. Une chute de cheval expliquera officiellement l’œil au beurre noir.
Voilà donc, des journalistes avant ce Libération (ayant le culot de mettre à la seule disposition de ses abonnés web la fausse exclusivité), avant Les Echos, qui ont fait un travail remarquable non seulement sur Sarkozy mais sur toute l’histoire du patronat de l’après guerre jusqu’à 2009, dont il n’est qu’un acteur voire un pion.
Cette bible du journalisme d’investigation politico-socio-économique vous éclairera également sur l’histoire industrielle de la France (pourquoi le minitel ? à qui a profiter les barres de HLM ?), les pratiques ignobles du pantouflage de nos haut-fonctionnaires, le financement des syndicats, du patronat et des partis politiques, comme sur la vraie nature des politiciens d’aujourd’hui, notamment ceux se réclamant faussement de gauche (DSK, Martine Aubry…). 687 pages : à recommander à tous les étudiants en (vrai) journalisme. Il fallait mentionner la qualité de ce travail. C’est chose faite.
De Karachi à Mediator…
Dernière anecdote : le passage mentionné ci-dessus fait partie du chapitre « L’ère des tueurs 1998-2009″. A prendre au sens propre comme au figuré.
Et concernant, ses médicaments génériques Biogaran dans le slogan est cyniquement « votre santé nous est précieuse… », faut-il s’attendre à de pareilles pratiques et donc de pareils scandales ?
A lire également : Les petits secrets des grands patrons
Laboratoire Servier : la honte de l’industrie pharmaceutique française
Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours – 687 pages – Editions La Découverte (30 octobre 2009)
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