Wagner, dans le brouillard de la guerre
La "marche sur Moscou" du groupe Wagner pourrait être le climax d’une stratégie militaire. Qui a lu Sun Tzu sait que, la ruse, le mensonge, la feinte et la dissimulation sont des tactiques incontournables de l'Art de la Guerre.
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La stratégie du fou.
Prigojine le « cuisinier de Poutine » est aussi le fou de Poutine. C’est le pion imprévisible sur l’échiquier de Vladimir Poutine. Il a fixé et amoindri l’armée Ukrainienne à Bakhmout pendant un an (dans la machine à broyer la viande), et peut avec son discours contre les élites aussi bien séduire les mécontents dans les rangs de l’armée Ukrainienne que Russe, appelant ainsi à un grand nettoyage au sein des élites et de la « bureaucratie » russe que Vladimir Poutine souhaite mais ne peut mener seul et sans une campagne massive de sensibilisation de l’opinion publique.
Les positions de Prigojine relèveraient donc d'une stratégie avec un triple objectif ?
Dans l’art de la guerre, le plus faible peut gagner contre le plus fort, s’il est aussi imprévisible qu’un fou. Il est conseillé d’adopter cette stratégie en face d’un ennemi plus puissant qui s'appuiera naturellement sur la raison et ne saura comment réagir face aux actions et aux réactions d’un adversaire qui lui ne répond pas à la logique de la raison.
D’un point de vue tactique, la pseudo « marche sur Moscou » climax des gesticulations de Prigojine ayant commencées il y a plusieurs mois, a permis, en plus de débusquer les traitres au sein de l'establishment russe et de nétoyer "le marais", à des milliers de mercenaires de déplacer de l’équipement en Biolorussie rapidement et par surprise. L’objectif étant de protéger la Biélorussie d’une attaque de l’Otan via la Pologne, d'ouvrir un autre front au nord, pour soulager l'est et le sud, et/ou de protéger le président biélorusse d’un coup d’État à la Maïdan. Le pseudo « putsch » de Prigojine visait certainement aussi à faire sortir les Ukrainiens de leurs bunkers afin de mieux les éliminer. Objectifs 3 en 1 donc.
Il semble d’ailleurs que les Ukrainiens ne sont pas tombés dans le piège, ce qui tend à accréditer l’hypothèse que la CIA est parfaitement au courant de la manoeuvre de Prigojine et des russes. La profusion de détail fournis par le président Biélorusse et relayés sans filtre par les médias occidentaux semble démontrer que nous sommes en présence d’une situation dans laquelle chacun sait que l’autre le trompe mais fait semblant de le croire.
L’avenir nous dira si cette thèse relève du fantasme ou constitue au contraire une analyse pertinente de ce qui est en train de se passer sur le champ de bataille en Ukraine. Il est vrai que dans le brouillard de la guerre chacun voit ce qu’il veut voir. La réconstitution de Wagner sous le commandement de son chef-ou pas, en biélorussie nous donnera un début de réponse...
Stan
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