Xavier Bertrand et les pilules de 3ème génération
Il n’est jamais avare de gaffe et est devenu un maître de la mauvaise foi en matière de santé.
Après avoir tenté de faire oublier son bilan en tant que ministre de la Santé, Xavier Bertrand a encore fait fort. Aujourd’hui, ses propos en 2011 au sujet des pilules de troisième génération le rattrapent. En effet, ces produits, déjà, questionnaient la communauté scientifique mais pas l'ancien ministre qui souhaitait alors plus de remboursement :
"Pour à peu près 23 pilules différentes qui sont sur le marché de troisième génération, une seule est aujourd'hui admise au remboursement. Ce n'est pas normal", affirmait le ministre sur Europe 1.
Pourtant, dès 2006 étaient apparus des cas de soupçons concernant ces pilules, avec l'affaire à présent médiatisée de Marion Larat.
Le Monde écrivait le 14 septembre 2012 :
« C'est une première en France que cette plainte au pénal contre une pilule contraceptive. Une jeune femme lourdement handicapée, Marion Larat, accuse la pilule de troisième génération Meliane, fabriquée par le géant pharmaceutique allemand Bayer, d'avoir provoqué son accident vasculaire cérébral. »
C’est aujourd’hui confirmé, les pilules de 3ème génération posent un certain nombre de difficultés et inquiètent.
En effet, pas moins de trente nouvelles plaintes sont en train d’être déposées. Elles viseraient les fabricants de ces pilules de troisième et quatrième génération. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tire la sonnette d’alarme depuis un moment et la ministre des Affaires Sociales et de la Santé, Marisol Touraine a annoncé le 2 janvier que la fin du remboursement de ces pilules, initialement programmée pour septembre 2013, serait avancée à mars.
« Ces pilules ne doivent plus être proposées en premier choix », a-t-elle déclaré.
En voulant trop bien faire, mais surtout agir comme un politicien dans un domaine qui demande prudence et visions claires, l’ex ministre Xavier Bertrand est une fois de plus rattrapé par des propos hâtifs, mettant à mal sa crédibilité.
Avec les pilules de 3ème génération, les mêmes enjeux réapparaissent : ne pas condamner trop vite sans avoir laissé statuer la justice… tout en appliquant cette fois un salutaire principe de précaution. Si Marisol Tourraine a jugé bon d’appliquer la deuxième idée, la plupart des médias sont prompts à utiliser un ton alarmant pour un sujet encore en délibéré.
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