Y a des citoyens plus égaux que d’autres !!!

Un fonctionnaire (ou un employé en CDI), célibataire tombe malade d’une hernie discale par exemple : que se passe-t-il sachant qu’il a besoin d’une infiltration lombaire et de trois semaines d’hospitalisation ?
1) Prise en charge hospitalière à 100% (car notre ami peut s’offrir une mutuelle si elle n’est pas inclus dans son salaire)
2) Retour à la maison en ambulance – cout 0
3) Repos en arrêt maladie – plein salaire
4) Remboursement à 100% des médicaments
5) Séances de kiné – cout 0
6) Peut-être une aide à domicile – cout 0
Après 6 semaines (payées) d’arrêt de travail, notre homme d’action retourne à ses occupations. Comme nous sommes à l’époque du joli mois de mai, et bien les ponts et jours fériés vont s’enchainer afin d’amener cet être épanouie aux vacances d’été (5 semaines), qui, s’il est dans la bonne entreprise d’état (style EDF) lui vendra un « pacquage » au Baléares à un prix défiant toutes concurrences. Notre ami, vers le mois de septembre aura tout oublié de cette mauvaise expérience, quoique douloureuse.
Prenons maintenant un vacataire, ou un contractuel, ou un entrepreneur indépendant ou un CDD, ou un emploi aidé, ou un intérim, ou… N’en jetez plus. Bref un précaire povre con (je choisi un prof vacataire) soumis aux mêmes aléas de la vie que le citoyen susnommé précédemment.
1) La prise en charge n’est pas totale, cela coutera 153E par jour dans le cadre du ticket modérateur - soit dans les 3.500E parce que bien sur notre « héro » n’a pas de mutuelle.
2) Retour à la maison – 20E
3) Pas d’arrêts maladie car payé à l’heure de présence – salaire – 0E
4) Remboursement à 65% des médicaments – comptez 70E
5) Séance de kiné – 15E par séance de sa poche
6) Aide à domicile ; vous n’y pensez pas !
Dans le cas présent retour au travail après une semaine en utilisant des béquilles (cout 12E et une ceinture de maintien 26E) Les ponts du mois de mai, autant de jours ou notre individu ne sera pas payé (salaire horaire oblige). Puis arrive les vacances d’été. Comme c’est un professeur vacataire, pas de salaire durant les vacances ; de plus aucun droit à un quelconque chômage, car il faut plus de 200 heures pour en bénéficier, et comme nos cranes d’œuf pensent à tout, ils ont limité le nombre d’heure maxi à 200 heures ; donc, dans le baba. RSA à 410E par mois (alors que parfois ce « remplaçant a travaillé presqu’une année entière) Ce système d’ailleurs si bien fait a réussi par dresser les uns contre les autres les smicards et les RMIstes. Les 1ers se plaignant que les seconds « touche » autant sans rien faire… Alors que les smicards devraient être fou furieux d’avoir un smic qui ressemble à une allocation… Mais bon, ça occupe le bon peuple et c’est une autre histoire…
Notre pauvre ami aura donc tout l’été pour ronger son frein, et comme son hernie est mal soignée, il a de bonnes chances de rechuter. Il attendra le dernier moment pour se mettre au repos (comme pour la première alerte - salaire horaire oblige), son état empirera et il devra se faire opéré (alors qu’avant il s’en était tiré avec une infiltration). S’il n’a pas de chance il se chopera un staphylocoque doré, ou un coup de bistouri que l’enverra sur une chaise roulante ou mieux, à la morgue de l’hôpital ; et là bien sur son statut social sera comme lui et passera à trépas.
Ce que je viens de vous raconter est les parcours en parallèle de deux individus vivant dans le même pays, à la même époque, ayant apparent les mêmes droits mais ne les vivant pas exactement pareil.
Ils ne peuvent aucunement envisager l’avenir de la même manière (louer un logement, obtenir un crédit, fonder une famille, passer de vieux jours paisibles).
Le premier groupe tente tant que possible se fait de se tenir le plus loin possible du second groupe (le plus nombreux), dans des banlieue à pelouses, des lotissements encerclés de hauts murs, des maisons de retraites pimpantes s’appelant « les Chênes d’or » des 4x4 à gros pare chocs.
L’autre (c’est ainsi qu’il devrait être défini – « l’autre » et bien, c’est quartiers béton, 10m2 à 500E la « studette », marchands de sommeil, transport en commun et en fin de vie hospice de vieux - mouroirs, fosses communes ou cadavres refilés aux étudiants en médecine. Mais bon votre espérance de vie a été raccourcie d’au moins 10 ans, donc c’est ça en moins de souffrances ; je ne mentionne pas le suicide c’est trop déprimant à lire.
Revenons à nos moutons ; Comme ça ami lecteur si tu pouvais voyager dans le futur, en racontant ces histoires des deux individus d’une même époque ; l’une après l’autre, tu donnerais à ton auditoire l’impression que tu changes de siècle en contant. Ils t’écouteraient et n’y comprendraient que pouic…
Comme nous en sommes ; Ouais ! Que pouic, vachement content « l’autre » qu’il est…
GéZé, Georges Zeter, le père siffleur. Mai/2011
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