Après un procès fleuve, Youssouf Fofana, docteur ès frappes, agrégé ès roulettes, vient d’être condamné à la peine maximale à savoir, la perpétuité avec à la clé, une peine de sûreté incompressible de 22 ans. Il est donc coupable d’avoir commis un crime antisémite, coupable de l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat du jeune juif Ilan Halimi en 2006. Mais, Fofana était un anti-tout, mais pro-argent. Il ne choisissait pas ses proies forcément à cause de leurs origines, comme cette dame africaine qu’il menaçait depuis sa prison. Donc, si nos calculs sont bons, le bourreau sortira de prison s’il a de la chance –ce qu’on ne lui souhaite pas-, à 50 ans. A cet âge-là, on peut continuer à être un prédateur.
La prison à vie aurait été mieux appropriée pour lui, mais, elle n’existe pas dans la loi française, comme ce fut le cas de ce père autrichien indigne, Josef Fritzl, coupable d’avoir violé et séquestré sa propre fille pendant 24 ans. Aux Etats-Unis, l‘ex soldat Steven Dale Green, qui avait violé et tué une adolescente irakienne en mars 2006, ainsi que ses parents et sa petite sœur, a été emprisonné à vie en mai dernier. Finalement, Fofana est plutôt verni d’être condamné par une justice clémente. Je vois déjà certains réclamer la peine de mort. Non, désolé, c’est le passé et, on ne peut plus revenir dessus.
Youssouf Fofana aurait porté hier, une tenue traditionnelle africaine bariolée, pour se distinguer des ses coaccusés. Toujours aussi arrogant, ne regrettant visiblement pas son geste qu’il a reconnu, à l’énoncé du verdict, il aurait même joué au mime Marceau, en faisant de grands gestes pour demander au comité restreint qui assistait à ce huis-clos, d’applaudir à tout rompre. La provocation jusqu’à la lie. Auparavant, convaincu qu’il est un héros, de pacotille sans doute, il aurait lancé cette boutade pour rappeler aux uns et aux autres qu’il assume son forfait nauséeux : « Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que cent jours comme un mouton ». Il n’est pas finalement un lion indomptable puisque son héroïsme de camelote le conduit aujourd’hui au trou. Il n’y avait pas seulement Youssouf Fofana dans cette affaire.
Accompagné de 26 autres accusés, le leader présumé du « gang des barbares » a pris la plus grande peine. Quoi de plus normal. Quant aux autres, les jurés de la cour d’assisses n’ont pas eu la main assez lourde jugent la défense qui en appelle à la garde des sceaux pour qu’elle demande au parquet d’interjeter appel, concernant certains verdicts. C’est vrai, selon le réquisitoire de l’avocat général Philippe Bilger, seule la demande concernant Fofana a été suivie. Les deux « bras droit » de Youssouf Fofana, Samir Ait Abdelmalek, 30 ans, et Jean-Christophe Sombou, 23 ans, écopent respectivement, 15 ans et 18 ans de réclusion. Quant à Yelda, 21 ans, la petite beauté iranienne surnommée l’appât, elle prend 9 ans d’emprisonnement. Elle avait joué de tout son charme pour attirer le défunt dans un guet apens à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine. Les kidnappeurs et les geôliers d’Ilan Halimi, dont les rôles ont été considérés comme infimes, écopent chacun quelques années de prison seulement. Ainsi, on retrouve d’aucuns avec des condamnations avec sursis de 6 mois et par conséquent libres après leur emprisonnement préventif, et enfin, il y a deux acquittements. Allain Jules