Asinus asinum fricat*…

Le brave député et plus encore le brave militant de l’UMP, se retrouvent marrons. On leur fait vendre à coups de clairon et à l’enseigne de la croix de Lorraine le travail, l’effort, la libre entreprise ou l’indépendance de la France. En fait, il s’agit d’un pâle succédané du libéralisme américain des années Nixon et de la destruction organisée de ce qui permet à la France d’être autre chose qu’un simple marché de consommateurs.
Lui et son état-major tirent sans cesse de nouvelles traites politiques sur l’avenir, qu’il leur faut rembourser de plus en plus vite. Alors, pour garder un peu de crédit auprès des électeurs-créanciers, on finit nécessairement par faire appel à leurs peurs, voire à leurs bas instincts. Si les choses ne vont pas, s’il y a de plus en plus de chômeurs et de misère ouverte ou cachée dans le pays, ce sera donc la faute de l’étranger maléfique qui vient manger le pain des Français. Alors, il faut le désigner à la vindicte publique, le chasser, l’expulser, en attendant peut-être autre chose. Car dans l’Histoire, ce genre de cinéma a toujours précédé des agressions plus directes. Aujourd’hui, ce sont les étrangers (musulmans bien sûr, ou Noirs) et les gens du voyage. Qui, demain ? Dans certains pays d’Europe orientale, comme la Hongrie, l’antisémitisme a déjà fait sa réapparition.
Or le problème de la Droite, c’est précisément d’avoir une tradition politique si imprégnée de « réalisme » que souvent, au moment critique, elle ne sait pas dire « non » comme surent le faire un Churchill ou un de Gaulle, pourtant éduqués à l’école conservatrice.
Mais comment être universel, si l’on commence par refuser l’Autre, alors qu’on ambitionne de partager avec lui des idées, une foi dans la République et les valeurs d’une culture vivante qui se développe et se renouvelle, des projets de développement dans la paix et le respect de la Nature, bref le désir d’exister pacifiquement mais fortement dans le monde ? Comment répondre aux défis de la fameuse mondialisation sans affirmer, non une vague « tradition chrétienne » ou un communautarisme blanc, mais une puissante originalité au travers d’une
langue universelle et d’une force d’assimilation et de transformation de nouveaux citoyens ?
Une nation qui veut compter doit nécessairement convaincre, même si c’est dans la paix. Alors, pour notre gouvernance, ce ne sont pas des ânes bien gras qui se frottent entre eux et exploitent les peurs comme un fonds de commerce politique ou économique qu’il nous faut, ce sont des femmes et des hommes qui aient envie d’inventer ensemble et d’avancer ! Respect, solidarité, créativité et citoyenneté universelle !
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