Euro 2016 : un grand stade oui mais...
A l’approche de l’euro 2016, de nombreux clubs et collectivités débattent de l’opportunité de rénover ou de reconstruire leur stade.
Entre partisans et opposants, les débats sont « musclés » : certains pensent qu’il s’agit encore de construite « des paquebots de béton » qui coûteront des centaines de millions d’euros publics pour le foot-bisness ; d’autres souhaitent saisir cette « chance historique » pour moderniser nos structures sportives.
« Notre agglomération a aujourd’hui besoin d’un grand stade. Pour ma part, je soutiendrais ce projet mais pas à n’importe quel prix, pas sans que nous saisissions cette opportunité pour réaliser un véritable investissement environnemental.
Nous avons besoin d’un Grand Stade pour trois raisons :
- tout d’abord, le coût financier du stade actuel. Le stade Jacques CHABAN-DELMAS est un véritable tonneau des danaïdes ! Un panier percé dans lequel nous jetons chaque année plusieurs millions d’euros simplement pour l’entretenir ; et il s’agit toujours d’un « vieux stade »… Je passe sur l’impossibilité de faire évoluer la structure du stade actuel tant son implantation est enclavée et son fonctionnement contraint.
- deuxième raison qui me pousse à soutenir ce projet : le sport dont il est question ici. Je ne suis pas un fan de foot et je ne vais pas au stade à chaque match. Malgré tout, en tant qu’élus, nous ne devons pas oublier ce que représente le football dans notre pays, pour nos jeunes et les milliers de supporters. Le football, c’est le sport populaire par excellence ! Bien évidemment, il y a une élite, comme dans tous les sports. Une élite qui a parfois un comportement financier choquant, mais une élite qui fait aussi rêver, surtout quand cette équipe s’appelle le FCGB et qu’elle est championne de France.
Je ne peux pas laisser dire que les Girondins de Bordeaux sont le fer de lance d’un « Foot-Bisness ».
Tout d’abord, parce que le budget n’a rien à voir avec des clubs comme Paris, Marseille ou Lyon au niveau français ; ce qui nous place de facto à des années lumières financièrement parlant de nos prestigieux homologues Européens (Real de Madrid, Manchester ou le Milan…)
Les Girondins de Bordeaux portent en étendard la culture du jeu et des valeurs positives de ce sport. Jamais les dirigeants bordelais n’ont eu la philosophie d’un sport où l’argent serait Roi. Pas plus que les supporters d’ailleurs. Pour rappel, les groupes de supporters de Bordeaux ont fait plusieurs grèves la saison passée et ont déployé quasiment à chaque match des banderoles contre les dérives du foot business, dans une indifférence médiatique et politique presque totale…
Le football est une activité commerciale c’est-à-dire une économie créatrice de richesse, d’emplois et d’animation.
- troisième et dernière raison : le levier économique que pourrait constituer cette structure. En période de récession, l’investissement généré par les pouvoirs publics doit être encouragé. Et nous aurons pour cela besoin de toutes les collectivités, y compris du Conseil Général.
Mais, comme je le disais dans l’introduction de mon intervention, un Grand Stade OUI mais pas à n’importe quel prix.
Le prix, justement, plus de 200 millions d’euros à ce jour. Il serait irresponsable, dans le contexte économique et écologique actuel, de ne pas profiter de ce projet pour réaliser un investissement environnemental. Je plaide ici pour la réalisation de ce projet car je crois que nous n’aurons pas 2 fois dans la décennie l’occasion d’investir à une telle hauteur.
Agir pour le Développement Durable, c’est combattre le « courtermisme » au profit d’une vision de long terme, innovante, qui non seulement limite l’emprunte environnementale de la structure et de sa construction, mais qui nous oblige à saisir toutes les opportunités pour faire de ce stade autre chose qu’un nouveau paquebot de béton.
Pourquoi par exemple de pas exiger que l’ensemble du Grand Stade soit recouvert de panneaux photovoltaïques ? Il pourrait ainsi être une véritable unité de production énergétique et donc une source de financement non négligeable pour sa construction, son utilisation et surtout, une source de financement préférable à l’adossement de nouvelles surfaces commerciales.
Pourquoi ne pas avoir un dispositif puissant de récupération des eaux de pluie ?
Ces idées sont loin d’être irréalistes. D’autres villes dans le monde se sont engagées dans cette voie, à l’image de Berne ouTaïwan.
J’ajoute enfin que concernant le lieu d’implantation, le quartier du Lac à Bordeaux est celui qui répond le mieux aux exigences environnementales, notamment par une future desserte du tramway.
Ma position sur le Grand Stade sera donc un « Oui MAIS » pour que notre agglomération dispose d’une infrastructure moderne et nécessaire, qui ne soit pas une « épave » échouée sur l’agenda 21 de notre agglomération, mais au contraire un investissement environnemental pour les générations futures. Bref un stade écolo ! »
Fabien ROBERT
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