Rencontre avec Nathalie Kosciusko-Morizet à l’occasion de la parution de son livre, Tu viens ? (Gallimard). Livre de prospective, cet ouvrage n’est ni une thèse, ni un programme, mais une réflexion sur la citoyenneté du futur menée par une femme un peu à part dans le dispositif gouvernemental actuel. A la fois dedans et dehors. Mais surtout transversale.
Son secrétariat d’Etat, comme elle le dit dans l’une des sept vidéos proposées ci-dessous, participe aussi bien de l’éducation que de la santé, de l’environnement que de la culture. Mais il est aussi le premier ministère dont le site (ouvert prochainement) proposera des débats en ligne. NKM est-elle déjà la première ministre 2.0 ? Ce qui est certain c’est que, contrairement à de trop nombreux politiques de tous bords, elle a compris qu’il ne fallait pas plus diaboliser qu’idéaliser internet, mais s’en emparer.
L’apparition des nouvelles technologies constitue-t-elle un frein ou au contraire une formidable opportunité pour les citoyens ? Les politiques prennent-ils vraiment la mesure de nouveaux enjeux ? Avec la Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’économie numérique nous abordons des sujets tels que le droit à l’oubli, la régulation d’internet, l’identité nationale, l’émergence de nouveaux médias et celle de rapports inédits entre citoyens et politiques.
Au terme de l’entretien, la Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’économie numérique annonce que le site
tuviens.fr sera clos en février 2010. Les contributions des internautes (à propos de son livre) seront lues par un comité de lecture, chez Gallimard, qui décidera de la publication d’un deuxième volume contenant les commentaires les plus pertinents des internautes. Les commentaires des lecteurs d’
Agoravox pourront éventuellement figurer dans cet ouvrage.
Avec cette interview de Nathalie Kosciusko-Morizet,
AgoraVox inaugure une nouvelle rubrique. Intitulée «
Politiques & Citoyen », elle est ouverte aux hommes politiques, élus de la nation (députés, maires, sénateurs...etc.). Notamment ont déjà contribué : Hubert Védrine, Michel Rocard, Benoit Hamon, Alain Lipietz, Corinne Lepage, Alain Lambert, Christian Vanneste, Nicolas Dupont-Aignan et
bien d’autres.
Elle permet d’offrir un espace de dialogue et d’échange entre les politiques et les citoyens. Nous souhaitons créer un forum de discussions constructives et raisonnées, nous comptons sur votre civilité.
Nathalie Kosciuscko-Morizet, Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’économie numérique, s’entretient avec Iannis Pledel et Olivier Bailly
Vidéo1
Nathalie Kosciuscko-Morizet s’interroge sur les
crapauds fous (elle y consacre un long développement dans son ouvrage), les Antigone, autrement les
dissidents qui interpellent, qui heurtent et ébranlent les fondements du système :
Vidéo 2
Qu’est-ce que l’identité nationale ?
Pour répondre à cette question, NKM convoque une grande figure philosophique, Simone Weil qui, dans son livre L’enracinement, explique que "l’on n’est pas des nomades dans l’âme et que l’on a besoin d’être enracinés quelque part (...) On peut être enraciné dans une communauté numérique, explique la secrétaire d’Etat, mais l’on a besoin de se reconnaître comme étant de quelque part et d’y plonger ses racines".
Elle évoque également la fracture numérique - comment la réduire notamment dans le logement social ou vers les personnes âgées... - et le haut, voire le très haut, débit numérique :
Vidéo3
Fracture entre médias traditionnels et pure players.
"En matière de numérique on détruit plus vite le modèle existant que l’on ne crée de nouveaux modèles (...] J’essaie de jouer le rôle d’accélérateur de création de nouveaux modèles. Il s’agit de ne pas être trop défensif sur le modèle traditionnel parce que ce n’est pas là que se joue l’avenir, aider chacun à s’adapter dans le nouveau modèle".
En témoigne le nouveau statut d’éditeur en ligne :
Vidéo 4
Ici, NKM botte en touche à propos de la diabolisation du net véhiculée par certains membres de la majorité : "Mon boulot, explique-t-elle, c’est de faire en sorte qu’il y ait une cohérence qui s’installe entre ces différents points de vue".
La secrétaire d’Etat parle également des ateliers menés en direction des parlementaires pour qu’ils se familiarisent avec le net et notamment avec les réseaux sociaux :
Vidéo 5
Dans cet entretien il est question de la protection des données personnelles et notamment du droit à l’oubli, fameuse tarte à la crème du moment.
"Pour pouvoir vraiment réguler internet, explique NKM, il faut d’abord et avant tout partager ce projet de régulation avec les internautes eux-mêmes parce que ce sont eux qui font pression dans tous les pays du monde pour que les régulations soient apportées".
Au sujet du droit à l’oubli à propos duquel elle a initié des ateliers, c’est "un regard qu’on doit pouvoir partager sur un sujet majeur qui est la protection des données personnelles sur lequel il est très difficile de se mettre d’accord". Au-delà du droit à l’oubli il s’agit aussi d’éduquer les internautes afin qu’ils apprennent à ne pas laisser traîner de données personnelles sur le net... :
Vidéo 6
Comment le numérique est-il appréhendé par le gouvernement et la société ?
NKM dresse ici un parallèle entre le numérique et le développement durable, rappelant qu’il y a une dizaine d’années, ce sujet était à peine traité dans la presse et dans l’opinion.
A propos de la démocratie participative, elle estime que rien ne peut la remplacer. "En revanche, je crois beaucoup à la possibilité sur internet d’interpeller et d’être interpellé".
On apprend également que le site web du secrétariat d’Etat à la Prospective et au Développement de l’économie numérique, mis en ligne en janvier 2010, sera doté d’un espace de débat dédié. Une première pour un site institutionnel français :
Vidéo 7
Au terme de cet entretien, la Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’économie numérique nous fait une petite révélation.
Elle annonce également que le site
tuviens.fr sera clos en février 2010. Les contributions des internautes (à propos de son ouvrage, Tu viens ?) seront lues par un comité de lecture, chez Gallimard, qui décidera de la publication d’un deuxième volume contenant les commentaires les plus pertinents des internautes.
Les commentaires des lecteurs d’
Agoravox pourront éventuellement figurer dans cet ouvrage... Lecteurs, à vos claviers :
Crédit photo : Ian Oz