Le Vrai Journal était un peu à la télé ce que le Canard Enchaîné est à la presse écrite : un aiguillon pour la démocratie, une épine dans les fesses de tous les politiques à casserolles aux fesses, qu’ils soient de droite ou de gauche.
Sans parler des reportages fouille-bien-dans-la-merde-pour-voir-ce-qu’on-ne-nous-dit-pas, dont seules les émissions de documentaires de Canal + « Lundi Investigations » et « 90 minutes » peuvent revendiquer (jusqu’à quand, on peut maintenant se poser la question) autant d’abnégation à rechercher les vrais infos, même si elles ne sont pas politiquement correctes. Car aucune autre émission du PAF ne va aussi loin et avec un ton aussi acéré dans l’investigation au-delà des apparences et des convenances. Le Vrai Journal avait l’impertinence et un humour limite anarchiste en plus, qui nous permettait de rire au lieu de s’étrangler de la bassesse qui sévit dans le monde.
C’est donc une véritable perte, que l’on aime ou pas Karl Zéro, que l’on soit agacé ou pas par ses parti-pris et son style (que tous les contempteurs qui réagissent à cet article ont eux-mêmes).
Il s’agit bien d’une véritable reprise en main « politiquement correcte » de Canal +, si ce n’est pas une sanction directe en effet à la veille de la sortie du livre de K. Zéro qui va certainement égratigner encore un peu plus les barbouzes qui gouvernent actuellement la France. Depuis trop longtemps.
Quand à L. Ferrari et son joli minois, il ne faut rien attendre d’elle qui ressemble au Canard Enchaîné à la télé. Il faut donc ré-inventer un Vrai journal. Si le PAF est Pif-paf-bouché, faudra le faire sur Internet.
PS : oui, étonnant que Scipion n’ait pas encore réagi. Lui qui est si prompt à fustiger la chienlit et les étrangers barbares qui envahissent notre Terre de France sacrée. Il n’y a qu’à lire ses posts pour suspecter à quel obédience d’extrême droite il se réaccroche. Mais faisons-lui confiance, gageons qu’il va vite polluer le débat.
Heu, je ne vois pas le rapport avec l’article...
Discuter du modèle social Français est intéressant, et votre assertion sur le sujet mériterait un forum dédié parce que non seulement je ne sais pas si on peut parler de modèle spécifiquement français, que je ne vois pas en quoi il est obsolète, et que l’on pourrait même débattre de ses aspects finalement plus progressistes que toutes les régressions que l’on voit dans la plupart des pays notamment anglo-saxons.
Mais encore une fois, je ne vois pas très bien le rapport avec le sujet de l’article, c’est à dire l’utilisation anormale des ressources de renseignements par des sommités de l’Etat qui sont soumis à une intense pression.
Type de comportement qui d’ailleurs n’a absolument rien de spécifiquement français, puisqu’on l’observe partout ou les tensions existent, et il n’y a qu’à voir côté US par exemple pour se rendre compte qu’en matière de manipulations et de barbouzerie, les français sont par ailleurs des enfants de choeurs et des artisans.
Tous les gouvernements peuvent et ont la tentation de la barbouzerie. Quand vous avez ces ressources secrètes sous la main, il est difficile de ne pas être tenté de les utiliser. La question de savoir si les crises sociales sont en phase avec cette tentation est intéressante.
Il me semble que ce recours à la barbouzerie est largement influencé par la pression à laquelle l’Etat, et plus précisément le gouvernement sont soumis. Plus le contexte est difficile, plus la tentation est grande. Or, le contexte de crise de cette législature cumule toutes les sortes de pressions imaginables, et culmine dans l’ubuesque, l’incompétence et la déliquescence.
Un président mal élu et qui, il faut le rappeler, pesait moins de 20% au premier tour des présidentielle. Un Président en fin de règne, qui s’interroge sur la façon dont les juges vont l’aggresser à la fin de son mandat, lorsque les multiples affaires de corruption le rattraperont, à moins qu’un Président ami soit là pour verrouiller autant que faire ce peu le processus judiciaire. Manque de bol, si c’est Sarkozy, il y a des réglements de comptes et des haines tenaces qui n’arrangeront pas ses affaires. Un premier Ministre autiste qui ne sait pas ce que démocratie veut vraiment dire en pratique, puisque qu’il n’a jamais été élu. Un Sarkozy qui rêve de régler les factures et de prendre une revanche exemplaire. Une opposition stimulée par la déliquescence de cette législature, qui sent l’opportunité et qui ne va pas lâcher le morceau. Un contexte internationnal qui n’a eu de cesse de rabaisser le poids de la France dans le grand concert international. Une suite d’échecs politiques retentissants qui laisseront dans l’histoire l’image du Président le plus minable de toute l’histoire de la V° République. Un bilan économique très contestable, où l’on mesure le recul de l’emploi en nombre de radiations à l’ANPE et non pas en nombre de créations nettes d’emplois. Et enfin, des français déboussolés qui se demandent où ils vont.
Il est rare de voir autant de facteur de pression convergeant de manière aussi forte sur un Etat Français. Alors, je ne suis pas très étonné de voir ce genre d’affaire de barbouzerie sortir.
Ce qui est consternant, c’est de voir comment Villepin s’arqueboute sur son orgueil démesuré pour tout nier malgré l’évidence, et clamer de façon pathétique qu’il ne pliera pas. Il a dit ça aussi pour le CPE. Là, j’ai l’impression que ce pourrait bien être la dernière fois. Villepin est mort, politiquement. Il vaudrait mieux sortir le plus vite de cette histoire, parce que les dommages des années Chirac pour la France commencent à peser très, très lourd.
Moi, de la jalousie et la convoitise pour les milliardaires Suisses ? Ouarf, elle est bien bonne celle-là !
Mais raté. J’ai commencé dans la vie professionnelle il y a 20 ans en vivant d’un TUC à 1200 FF par mois, et je suis aujourd’hui un cadre dirigeant dans une grande entreprise, et je vis dans une grande maison vieille de 300 ans et de 600 m2 dans le Gers que j’ai acheté il y a quelques années, avec du terrain, et une qualité de vie qui suscite l’envie en effet. Et cela, je sais à quoi je le dois. Proprement.
Par contre, je connais très très bien le monde de la finance, et je n’ai pas assez de « M.... » dans les yeux pour ne pas connaitre, lire et voir la réalité des flux économiques et l’exploitation cynique de la pauvreté, notamment par la voie des flux migratoires.
On peut être bien portant, pas du tout à plaindre, et s’offusquer de la misère, et tenter de raconter ou de dénoncer toute l’hypocrisie de ce monde. Parce que moi, sûrement contrairement à vous, je sais ce que ça veut dire que de vivre avec un paquet de nouille par semaine.
Donc, j’admire le travail réalisé par l’auteur de cet article, et je comprends sa frustration.
C’est le triple effet Kiss Cool. Le Président pue de la gueule, et toute la France a la nausée.
Un Président honnête, vous auriez pu en avoir un (Jospin). Mais voilà, ça ne paye pas d’être honnête en politique. Ca a un côté rigido-rigoriste protestant très énervant. C’est pas sexy. Un Président, faut qu’il soit sexy, qu’il ait un sourire charmeur, des histoires de cul ou de stagiaire, des casseroles aux fesses pour faire des bruits rigolos, etc.
A moins que... Une Présidente ?
Merci pour cet article. Un raccourci terriblement réaliste et même émouvant des origines, des espoirs, des hauts et des bas, des bonheurs simples et des illusions désenchantées de l’univers « d’en bas ».
Il y a dans certaines des réactions lues ci-dessus toute l’hypocrisie de la vision utilitariste de l’immigration choisie. Tu viens chez moi si tu me sers à quelque chose. Je t’exploite bien, et puis quand je n’ai plus besoin de toi, tu dégages. Ou bien si tu restes, croupis dans la misère.
On s’en lave les mains, puis quand ça dégénère, on hurle au loup et on stygmatise les getthos que l’on a créé. Totalement irresponsable.
Toute politique d’immigration qui oublie la responsibilité morale, civile et sociale qui en découle est en fin de compte une vaste hypcrisie mercantile aux conséquences criminelles pour l’ensemble de la société.
Non bien sûr. La plupart des milliardaires n’ont jamais agressé une vieille dame dans la rue. Ils se sont généralement contentés de ramasser des tonnes de pognons sur le dos de tout un tas de gens pauvres, ou dans des magouilles financières illégales mains inpunes, quand ce n’est pas simplement de l’argent sale recyclé.
Y’a pas de secret. La valeur ne se créée pas à partir de rien, c’est comme la matière. Ce qui grossit d’un côté est forcément pris quelque part. Mais dans le secret des banques Suisses, c’est forcément moins voyant que celui qui prend des mois de tolle pour avoir volé une pomme à l’étalage. C’est vieux comme le monde cette histoire.
On appelle cela la désintermédiation. C’est le terme récemment consacré en économie. C’est l’un des impacts les plus importants de Internet sur l’économie : la suppression d’intermédiaires dans la chaîne de valeur.
(PS. Ma raison d’être est la musique et l’écriture, mais dans la vie, pour gagner ma croute, je dirige un département de conseil en stratégie Télécoms et Média dans une entreprise internationnale, alors je connais un peu ces sujets
Attention aux erreurs de perspectives en stratégie, Barry. Apple ne vend pas de la musique pour gagner de l’argent sur la musique, mais pour construire un « écosystème » dynamisant la vente de iPods. Ce qui a remarquablement marché. Connaissant parfaitement les répartitions contractuelles de toute la chaîne de valeur de l’artiste au consommateur via les éditeurs, producteurs, et iTunes (canal de distribution), je peux vous confirmer que si Apple raisonnait en financier (15 à 17% de IRR) sur la seule activité de iTunes, il y a belle lurette que ITMS aurait été fermé.
Finalement, je vois beaucoup d’aspects positifs dans ce qu’à fait Apple. Ils ont obtenus des Majors un tarif que ceux-ci regrettent aujourd’hui (mais maintenant, ils sont coincés, et ils viennent tout juste de re-signer les mêmes conditions avec Apple), parce qu’ils ne croyaient pas à ce modèle de distribution à ses débuts.
Quelle erreur !! Les consommateurs de musique payante en sont reconnaissant à Apple. Les artistes et producteurs comme moi aussi : car nous pouvons enfin nous débarrasser des chaines de médiations parasites intermédiaires pour être dignement rémunéré, beaucoup, beaucoup plus à l’unité qu’en vendant des CD.
Et l’équation économique d’un petit groupe ou producteur indépendant, c’est qu’il vaut mieux garder 40% de pas beaucoup que 5 à 10% de un peu plus. Pour espérer en vivre.
Merci Steve Jobs. Continue à vendre des iPods. Moi je fais de la musique.
Bon, bin, faut rappeler le coeur de la discussion : il ne s’agissait pas de statuer sur les bienfaits et les méfaits supposés du libéralisme, mais de rappeler que la définition originelle du libéralisme, tel que théorisé par des générations de philosophes et d’économistes, est assez éloignée du sens que tout un chacun lui donne aujourd’hui, dans une grande confusion entre capitalisme et libéralisme.
J’en veux pour preuve que si je prend la définition du sens commun, qui serait selon Sylvain confondue avec un capitalisme sauvage et outrancier, alors voilà un libéralisme que j’exècre assez. Mais si l’on revient au libéralisme des origines, disons philosophique, ce libéralisme-là sent bon l’humanisme des lumières.
Question : n’est-il pas vain de vouloir convaincre la conscience collective que le Libéralisme, et bé c’est pas du tout ce que vous croyez ma bonne dame ! On ne fera pas lire Smith, Mill et consorts à Madame Michu. Et Ségolène ne va probablement pas lire Tocqueville, et Sarko, il n’a aucune idée de l’autonomie et de la morale selon Kant. Et les internautes non plus ne vont pas trop se poser la question. Parce que pendant ce temps-là, les prétendus libéraux et les ultra-capitalistes, eux, ne font pas dans la dentelle, et forcément, ça marque les esprits...
Dans l’article de Barry, ce ne sont pas les exemples qui comptent, mais simplement le rappel que le sens que l’on donne au libéralisme aujourd’hui est contraire à son sens philosophique historique.
Il ne faut pas s’attacher aux exemples donnés (mal choisis en fait), ces exemples appelant nécessairement des réactions contradictoires parce que ces problèmes sont beaucoup plus complexes qu’ils ne paraissent.
Juste pour exemple : le pb des hot lines de FAI. Le coût (Opex) moyen du contact center est en moyenne de 2 euros par mois répartis sur tous les abonnés, ce qui représente beaucoup dans la structure de coût. Or, 70% des problèmes traités par les hotlines n’ont aucun rapport avec le service du FAI, ce sont des problèmes d’utilisation de PC. Et il faut savoir que les revenus hotline sur numéros payants ne constituent pas une source de revenu principal, ça ne couvre même pas les coûts directs de hotline. Sur son modèle low cost et pour ne pas mettre en danger son plan de croissance, Free avait décidé de risquer l’insatisfaction des clients pendant sa phase d’acquisition de clientèle, faisant le pari que sa proposition de valeur était de toute façon suffisamment forte et différenciante pour que ses clients acceptent la mauvaise qualité de la hotline. Pari gagné, jusqu’au jour où la concurrence se réveille et où commence le « churn » (c’est à dire la perte de clientèle). Dès lors, la qualité du service client, et donc de la hotline, redeviennent critiques, et certains (Telecom Italia, Club Internet) en font même soudain un critère de différenciation marketing. Parce que le churn, en terme d’impact financier, est LE problème numéro un des FAIs. Pourquoi ? Parce que dans le marché très concurrentiel du haut débit en France, le churn peut atteindre 20%, et le coût d’acquisition d’un client (coût marketing et commercial) oscille entre 80 et 400 euros par client, selon que vous avez la notoriété ou pas. Chaque fois que vous perdez un client, pour devez re-dépenser ces sommes là pour conserver votre moyenne d’abonnés. Et donc, après la phase d’acquisition de clientèle, le marché très concurrentiel requiert une phase de fidélisation, et soudain le service client devient stratégique...
Désolé Barry, c’était un mauvais exemple, mais ça n’enlève rien au fond de l’article
Cher Sylvain, on fait comment pour ré-éduquer nos élites socialistes ? Comme toujours, la philosophie nous rappelle à quel point nous devons être d’accord sur le sens, comme disaient Wittgenstein et consorts...
Pour continuer sur le sujet, ma théorie est qu’il existe un schisme philosophique fondateur sur le sens de « Liberté » qui a durablement perverti la question, entre une branche anglo-saxonne et une branche plus « continentale » et d’inspiration morale germanique. Notre vieille Europe, même si elle ne fait plus trop de philosophie, imprègne encore les mentalités dans l’idée que « La Liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
Quand je parle à mes amis américains, et à certains membres de ma famille naturalisés américains, pour eux la liberté n’a pas de limite, alors que pour moi elle en a. Cette différence est pour moi extrêmement révélatrice d’une divergence fondamentale et explique en partie comment le sens commun s’est diversement construit autour du mot « Libéral ».
Qu’en pensez-vous ?
Et bien nous sommes complètement d’accord en fait
Et pour élargir la perspective, je rajouterais John Rawls (Théorie de la justice notamment), et puis pour finir en beauté, Jared Diamond (De l’inégalité parmi les sociétés, essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire). Cheers, BC
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