Je n’avais pas l’intention d’intervenir aujourd’hui, mais quand on parle de l’Angleterre..... Cela fait 23 ans que j’y habite. J’ai connu Thatcher et la suite. Et oui, la GB est économiquement très performante, la 4ième puissance au monde, et je suppose que si vous touchez un des très hauts salaires, vous pouvez payer un collège privé à vos enfants, parce qu’ici les établissements publics sont déplorables (et j’habite dans une région aisée autour d’Oxford). L’année équivalente à celle du bac, mon fils a eu 7 profs de maths, roumain, bulgare, australien, avec visas, sans visas. J’ai dû quand il été sérieusement malade l’emmener en France pour voir un spécialiste, car ici 3 mois d’attente dans le public, 1 mois dans le privé. La litanie est longue, mais en bref, la réussite économique du pays s’est faite au détriment des services publics. Et vous avez abordé un point intéressant qui n’a pas jusqu’ici été évoqué. M. Thatcher n’a pu faire ses réformes qu’après avoir totalement réduit à néant et à l’impuissance les syndicats. Cela ferait-il partie du programme en France ?
Je ne cautionne pas la violence, mais je ferai remarquer que la paix en Irlande, la transition démocratique en Afrique du Sud etc. n’ont abouti que parce qu’il y a eu une ouverture de dialogue face à la violence, cela après des années de violence et après que l’on ait arrêté de démoniser ses adversaires (bien qu’ils l’aient été dans leur temps). Je devrai même dire que dans le cas de l’Irlande, les négociations étaient secrètes parce qu’elles auraient été opposées par l’opinion publique. Tout ce que je dis est que l’on peut condamner fermement les violences, mais sans fermer la porte à un dialogue. Ou bien c’est se condamner à toujours avoir une épée de Damoclès au-dessus de soi, à toujours avoir une frange de la population qui se sentira exclue, prête à exploser à la moindre perception de discrimination ou de victimisation.
Il est parfaitement légitime de s’opposer à un choix démocratique, c’est en fait le rôle de l’opposition. Si le fait d’être dans l’opposition et de le dire pour vous mène à la violence, c’est votre décriptage de la situation. Cela évoque pour moi Catcher in the Rye. Fallait-il l’interdire parce qu’il a inspiré quelques malades (dans ce cas des vrais malades). Au lieu de chercher la responsabilité ou l’inspiration des émeutes dans les propos de l’un ou de l’autre, sans vouloir justifier en quoi que ce soit les émeutes, en comprendre les raisons ne pourraient faire aucun mal.
Une petite remarque à l’auteur. Le devoir de prudence ou de diligence qu’il demande à Besancenot dont les propos d’après lui pourraient justifier ou cautionner dans une certaine mesure les émeutes doit s’appliquer dans la même logique à Sarkozy, et par là, lui faire partager la même responsabilité. On en sort pas !
Mr Reboul a raison, finalement ns, c’est un peu le loto. Tout le monde ne peut pas gagner mais chacun a une chance. Les raisons de cette élection sont tellement complexes qu’il est impossible de les démêler. Je me vois mal traiter ma chère mère de fasciste ou de demeurée parce qu’elle a voté Sarkozy. Je peux comprendre qu’elle ait de la difficulté à saisir les effets de la globalisation, qu’elle s’inquiète de la délinquance etc., cela me paraît tout à fait légitime, par contre ce que je comprends moins, et les élections sont un sujet tabou entre nous, est que le désir d’ordre et de sécurité l’emporte sur des valeurs plus fondamentales. Parce que l’ordre et la sécurité dérivent aussi de la cohésion sociale, et c’est contre cela qu’elle a voté.
Pour donner un petit aperçu de qui sont ces internautes qui se cachent derrière un pseudonyme, et mon nom est bien Annie, cela ne fait que deux jours que j’écris sur Agora Vox, simplement parce que l’internet et les blogs sont devenus le seul moyen pour un citoyen qui ne s’inscrit pas dans une mouvance majoritaire de s’exprimer en toute liberté et sans se faire invectiver. Encore que cela ne soit pas toujours vrai ! Je ne me reconnais pas parmi les gauchistes et casseurs, les soixante-huitards attardés etc. qui feraient paraît-il partie de l’opposition à ns. Je regrette que le débat soit plus un débat de forme que de fond, c’est-à-dire que la personnalité de ns domine les discussions, mais je crois que c’est un choix qu’il a fait et qu’il va lui falloir assumer. Le plus grand reproche que l’on puisse lui faire est d’avoir bâti son électorat sur la division. Celui qui sème ......
Je ne veux pas rentrer dans une polémique avec vous, d’ailleurs je vais aller faire le repas (19H en GB), mais vous me prêtez des intentions que je n’ai pas et surtout vous faîtes un amalgame où je ne me reconnais pas. La défense des plus vulnérables n’est pas l’apanage des défavorisés ou des amers. Le principe de solidarité est totalement basé sur un gommage des divergences, financières, politiques et morales. Et c’est en fait un message optimiste. Et cela je le revendique. Bonne soirée à tout le monde
Je me permets de vous contester le choix du mot ouverture. Je ne sais pas dans quelle mesure ns suivra l’exemple de la GB blairiste, mais la privatisation des universités ne constitue pas une ouverture. Le plafond des cours est actuellement fixé à 30.000 francs pour l’année (désolée, j’ai encore des problèmes avec l’euro), jusqu’en 2010 où il passera paraît-il à 100.000 francs. Ce qui veut dire qu’un jeune qui finira, disons 3 années d’études en 2013 se retrouvera avec 300.000 francs de dettes pour commencer sa vie active. Je parle du prix forfaitaire des cours à l’année, pas du logement, et autres dépenses.
Ce que je trouve étrange n’habitant plus en France, est de voir que le clivage droite/gauche y est encore tellement marqué. Les deux programmes politiques n’étaient pas tellements différents en somme, tous deux en faveur d’une certaine modernisation de la France (lire libéralisation). Le degré est important, mais aussi la manière.Sans vouloir dévaluer les votes pour ns, il aurait fallu accorder une plus grande attention au programme politique de ns, en particulier économique, et les implications qu’il allait avoir pour tous, en particulier les plus dévorisés et vulnérables. Je ne peux m’empêcher de me demander comment il va faire avaler la pilule de la privatisation des universités, ou du secteur ou de certains secteurs de la santé, là où l’opposition est la plus susceptible de se manifester.
Toujours d’Angleterre, cet article est excellent. Pour répondre à certains des commentaires sur la démocratie, je dirai qu’il n’y a aucun référendum organisé sur la peine de mort parce que le résultat ne fait aucun doute, mais la peine de mort n’étant pas considérée comme une réponse civilisée à un problème social, la démocratie dans ce cas ne joue pas. C’est un peu le problème que j’ai avec ns, il a beau avoir été élu avec la majorité des voix, je ne considère pas que son discours et son programme soient démocratiques ou aillent dans le sens de la démocratie et des valeurs qui jusqu’à présent ont été celles de la France (avec ses hauts et ses bas). Je n’appelle pas à la rébellion, ou à la désobéissance civile, mais je suis en train de m’évertuer à résoudre la quadrature du cercle.
Tout à fait raison, la GB est devenue la quatrième puissance mondiale du point du vue économique, l’inflation est très basse comme le chômage. Malheureusement les services publics ne fonctionnent pas, ou très mal, ou alors il faut s’adresser au privé qui a de plus en plus de mal à faire face à la demande, l’agriculture est réduite à la peau de chagrin, plus de petits magasins mais uniquement des grandes surfaces. Je ne parle pas seulement ici d’une économie performante, mais de la qualité de la vie. Si les jeunes viennent en Angleterre pour trouver du travail, et les salaires y sont beaucoup plus élevés, les familles anglaises elles traversent la Manche pour goûter à une vie qui ne se résume pas à un matérialisme effréné. Je voulais simplement dire que les réformes prévues par NS ont été introduites depuis 20 ans en GB, et que je n’aime pas particulièrement le résultat. Je veux bien d’une économie performante, mais ce n’est pas un but en soi. Elle doit bénéficier à tout le monde. Sinon, c’est un facteur de division.
Je veux juste ajouter mon grain de sel à l’article de Spartacus. Sans vouloir polémiquer sur les élections, NS va devoir, pour pouvoir faire les réformes combien douleureuses d’une modernisation, compter sur l’appui, et j’irai jusqu’à dire la coopération de toute la frange de la population qu’il a aliénée. J’habite la GB depuis de vingt ans et je ne souhaite pas voir le démantèlement et la privatisation des services publics, qui conduisent à de plus grandes inégalités, qui se sont produits dans ce pays. Mais ils ne pourront se faire, il me semble, que dans un contexte de rassemblement et d’unité nationale. Je n’ai pas l’impression de l’autre côté de la Manche que ce soit le cas actuellement.
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