Rappelons que si les taux des produits toxiques sont minimes, certaines
substances s’accumulent dans les tissus. C’est le cas du DDT et de
nombreux biocides liposolubles : des vaches ingérant des fourrages
contaminés par une dose minimale de DDT et ne présentant aucun signe
d’intoxication produisent un lait suffisamment contaminé pour provoquer
des troubles nerveux chez des veaux encore à la mamelle. Le Quid (1995)
rapporte qu’en Grande-Bretagne, en 1984, on a décelé des traces de DDT
dans des choux de Bruxelles cultivés sur des terres traitées au DDT
vingt ans auparavant ! Ce n’est donc pas toujours la dose qui fait le
poison et en matière de DDT c’est le DDT qui fait le poison. Le DDT
épandu par avion durant plusieurs années consécutives pour la
démoustication de certains marais de Long Island ne présentait que de
faibles concentrations afin d’éviter tout effet toxique pour les
poissons et la faune en général. On note pourtant aujourd’hui des
indices de composés organochlorés non biodégradables (DDT) dans
l’organisme des mammifères du Grand Nord canadien, ainsi que dans celui
des manchots de l’Antarctique ! On sait que les neiges qui tombent dans
les zones centrales de l’inlandsis antarctique sont contaminés par le
DDT, alors que cet insecticide ne fut utilisé qu’à une distance de plus
de 4000 km de là ! En milieu terrestre, les lombrics accumulent le DDT
à un taux 150 fois supérieur à sa concentration édaphique. Certaines
huîtres ont, de cette façon, accumulé le DDT dans leur tissu à une
concentration 70 000 fois supérieure à celle de l’eau de mer dans
laquelle elles étaient cultivées. Des moules ont concentré de la même
façon et 300 000 fois les BPC (biphényles polychlorés) (Source :
Encyclopaedia Universalis, 1988). Avec une demi-vie de 15 ans, la
persistance du DDT est assez effrayante. Ainsi, si l’on en pulvérise 10
kilogrammes dans un champ, 15 ans après, il en restera 5 kilogrammes,
après 30 ans 2,5 kilogrammes et ainsi de suite. Et son utilisation
intensive favorise la sélection de moustiques résistants. Les risques
cancérigènes du produit, quant à eux, n’auraient pas été prouvés.
C’est issus du lien ci-dessus, mais c’est vrais que c’est un peu long a lire...