• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Dany-Jack Mercier



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 20 mai 2015 02:01

    Bravo pour cet article courageux ! Voilà un professeur de mathématiques qui prend le risque de dire ce qu’il pense, à partir de ce qu’il voit par lui-même au collège.

    Les deux causes les plus importantes de la désaffection des études scientifiques et des difficultés sans cesse croissantes rencontrées par nos élèves en mathématiques sont la baisse des horaires d’enseignement de la discipline et la destruction des programmes.


    Le choix de méthodes pédagogiques utopiques achève l’oeuvre de destruction. Pourtant des méthodes autres que la sempiternelle pédagogie constructiviste, qui a fait tant de mal, existent et des études scientifiques à grande échelle prouvent qu’elles sont plus performantes, même si certaines réserves doivent être apportées puisque les paramètres sont très nombreux. Voir l’étude Follow Through et le compte rendu de Pierre-Yves Cusset

    En tout cas merci pour cet article, dont je me suis permis de placer de très larges extraits pour la bonne cause sur mon blog ici ! :)



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 27 avril 2015 23:03

    @Fiorello
    Merci Fiorello ! J’ai effectivement enseigné en collège, au lycée et à la fac, ce qui permet d’avoir un certain recul. Ah oui, il y a beaucoup de fantaisistes qui répondent, comme vous l’avez remarqué :) 



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 7 décembre 2014 22:33

    Non, vous avez tort, il y a de l’H-G en terminale S..


    En matière d’éducation, les réformes pleuvent comme des hallebardes : cela change donc tout le temps.

    A peine disparues une ou deux années de terminale S, une nouvelle réforme impose à nouveau des heures d’histoire-géographie en terminale scientifique dès l’année 2014-15, rajoutant 2h hebdomadaire à une semaine trop chargée (30h environ).


    Cela augmente encore le volume des enseignements littéraires en série S, pour des élèves qui ont de moins en moins le temps de travailler les sciences. Eparpillement maximum = mauvaise performance dans tous les domaines, et c’est ce que nous vivons actuellement.

    Le caractère littéraire de l’enseignement de l’histoire-géographie ne fait aucun doute quand on lit le BO suivant :

    Que l’on ne se méprenne pas sur ce que je dis ! Je n’ai rien contre un domaine particulier, et je suis d’ailleurs un fervent consommateur d’émissions et de livres d’histoire qui ouvrent l’esprit et permettent de prendre du recul. La connaissance du monde et la géopolitique sont très importantes et nous intéressent toute une vie.

    Mais on ne peut pas impunément rajouter des matières obligatoires aux élève de terminale, sous prétexte que c’est intéressant, sans hypothéquer l’ensemble des enseignements qu’il reçoit. Il FAUT faire des choix cohérents en accord avec la section choisie par l’élève, et le préparer vraiment à travailler dans les domaines qui correspondent à cette section,

    En terminale littéraire, il n’existe plus aucun enseignement scientifique. Plus de mathématiques, ce que l’on peut comprendre, même si certains domaines des mathématiques permettent de mieux appréhender le monde qui nous entoure, comme l’étude de la perspective (qui existait avant en terminale L) ou l’initiation aux méthodes de compression numérique des images (pour comprendre comment les nombres interviennent dans le domaine de l’image).


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 7 décembre 2014 22:07

    Toute initiation sur la théorie des ensembles a disparue du collège et du lycée à partir des années 1980. Il y a eu des excès, comme à chaque réforme, puis cela s’est fait beaucoup sentir, puis il y a eu une contre-réforme à cet endroit. 


    L’excès s’est produit dans le primaire, où l’on insistait par exemple bien trop sur les numérations en bases quelconques, et au collège où par exemple l’introduction de la géométrie sur des bases trop axiomatiques, et la définition des vecteurs utilisant des classes d’équivalences, étaient trop difficiles pour les collégiens.

    Ce qui est dommage, c’est que cette contre-réforme ait aussi faite disparaître la progression de la série scientifique C d’avant 1980 où l’on faisait de très belles mathématiques qui formaient à la rigueur de pensée et au raisonnement. L’étude des espaces vectoriels et des isométries vectorielles planes faisaient par exemple partie du bagage commun de l’époque, ce qui donnait une vision riche des mathématiques, et enjoignaient beaucoup d’élèves de la section C à continuer en sciences.

    Donc, pour moi, la disparition de l’étude des ensembles (et de la logique) est la conséquence d’un coup de balancier contre la « grande réforme » des mathématiques qui avait engendré beaucoup d’excès et de déconvenues, et les grands perdants sont les lycéens en section scientifique.

    Il semblerait qu’en matière d’enseignement comme ailleurs la voie du juste milieu soit impossible à suivre :)


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 23:32

    Oui. Mais :


    - On pourra peut-être vivre ailleurs en s’adaptant,
    - Le temps est une dimension qui peut être distordue, on sait peu de choses dessus. Les autres dimensions aussi d’ailleurs : on ne les perçoit que grâce à nos 5 sens et en raisonnant, donc l’univers nous est invisible pour la majeure partie. 
    - Il semble qu’il faille au moins 11 dimensions pour décrire l’univers actuellement.
    - L’univers dont on parle n’est que l’univers visible par un humain et accessible à la lumière d’un premier bing bang, il semblerait, donc ne nous donne pas accès à ce qu’il y a plus loin. 

    Bref on sait pratiquement rien sur où nous sommes. C’est ainsi, c’est un grand mystère. On comprend de très petites choses. C’est mieux que rien, on a fait des progrès, mais les mystères subsistent. Donc je ne ferai aucun pronostic :)


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 16:23

    Oui ! La philosophie est une aide précieuse, les religions aussi, les combats aussi, en espérant qu’on les choississe bien :). 


    Après cela dépend à quel niveau on se situe. Il faut sans cesse être conscient des enjeux différents suivant l’échelle où l’on se place :

    - Echelle humaine : sur une vie, que cherche-t-on ?

    - Echelle de la Terre : quels droits avons-nous sur tout ce qui existe sur notre planète ? Et les autres espèces ?

    - Echelle de l’espèce humaine : quel avenir pour notre espèce ? La Terre disparaîtra dans quelques milliards d’années. Et l’espèce humaine ? Avant ? Sera-t-elle assez intelligente pour coloniser d’autres mondes et s’adapter plus longtemps ?

    - Echelle cosmique : la Terre et l’espèce humaine ne posent aucun problème à cet échelle, leur devenir importe peu. L’univers (ou les univers ?) ne risque rien de nos actions et de nos choix microscopiques. 

    Donc : agissons, mais restons zen.
    Keep it easy.


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 15:06

    5000 ans... Vous y allez fort. Je n’étais pas né à cette époque.



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 15:05

    Mais non, on échange des idées, et on ne se comprend chaque fois qu’à moitié même si on essaie. C’est ainsi. On réagit plus vite que l’on pense.


    J’étais pourtant très enthousiaste quand j’ai fait fonctionner un club d’informatique en collège avec l’arrivée des TO7 et des premiers réseaux du « plan informatique pour tous », vers 1986, vous savez. Au début, des élèves ont été intéressés et on s’est bien amusés. Puis c’est vite passé, surtout dès que l’on a compris qu’il y aurait un petit effort intellectuel à faire pour construire un petit organigramme, puis faire attention pour le traduire en BASIC, à l’époque. 

    Quand à l’intérêt d’étudier la programmation, tout est une question de priorité : que veux-t-on vraiment qu’un enfant sache en priorité. Si la lecture, le français et les maths cela ne sert à rien, apprenons-leur autre chose : c’est vrai , n’importe quel savoir est utile. Mais je pense qu’il y a des priorités pour optimiser nos apprentissages tout au long de notre vie.

    Vous avez raison quand vous dites que certains semblent vouloir seulement invectiver ceux qui ne pensent pas comme eux : ce n’est pas constructif mais il y en a qui semble adorer ça. C’est la vie.


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 14:48

    Tout ce que vous indiquez là seront les véritables problèmes des années à venir, exact.



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 01:08

    Bah ! Encore une « connerie » de plus. Et comme vous le dites avec raison, si ça atteint la Finlande, cela arrivera en France où ce sont tous les « non-spécialistes » qui prennent les décisions en matière d’enseignement.


    Autant demander à Nabilla comment enseigner le Français :)

    Bref : écriture cursive et enseignement des mathématiques via la programmation, on n’est pas sortis de l’auberge !!!

    Merci pour votre article !


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 00:31

    Ne vous méprenez pas : bien sûr qu’il existe un lien solide entre mathématiques et programmation. Programmer des opérations et faire exécuter des boucles permet d’atteindre des résultats que l’on ne pourrait jamais atteindre sans l’aide d’une machine. Je ne le nie pas. Je sais que c’est un atout. Mais pour qui ? Pour un chercheur, pas pour monsieur tout le monde.


    Ce n’est pas un apprentissage nécessaire dans les petites classes. Une initiation suffit. Faire des mathématiques de base est beaucoup plus formateur selon moi.

    J’insiste sur l’aberration qu’il y a à vouloir présenter la programmation au primaire ou au collège comme gage de réussite et de progrès. C’est tout.

    Notre ministre, qui s’y connaît particulièrement en mathématiques et en informatique, pense le contraire.


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 00:18

    Vous avez tout compris ! Et je suis heureux de voir que c’est un ancien étudiant en imagerie qui le dise. C’est évident, tout cela, mais ce n’est pas perçu comme évident par les béotiens. Ni par nos ministres qui aiment avant tout les effets d’annonce et n’ont aucune formation scientifique.


    Bref, on est mal et cela va galérer longtemps... Préparons-nous à ramer tous autant que nous sommes. Les galères, ce n’est pas facile ;)

    Merci pour votre contribution qui me rassure énormément !


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 6 décembre 2014 00:09

    Bonjour Abou Antoun,


    Je me suis fait à cette idée, et il vaut mieux. A part quelques-uns qui comprennent certaines choses sur les sciences, et savent aussi faire la différence entre sciences formelles et sciences expérimentales, ou apprentissages des sciences et élucubrations pédagogistes, eh bien il y a tous les autres qui ont des idées très arrêtées tout en sachant bien peu de choses, en fait.

    C’est la vie. On raisonne à partir de ce que l’on croit savoir.

    De temps en temps j’écris quelques articles pour envoyer un signal, comme j’estime le devoir à mes concitoyens. Certains comprennent. Vous en faites partie. D’autres seront franchement contre. Ce n’est pas grave. Au moins certains sauront.

    Vos remarques sont tout à fait vraies. Ce n’est pas grave si je perds un peu de mon temps : ce sera une contribution au débat. Je conserve suffisamment de temps pour continuer à travailler sur mes projets de livre. Le prochain s’intitulera « Géométrie du collège pour les matheux », donc pour ceux qui veulent aller plus loin dans la compréhension de la présentation de la géométrie comme on pourrait le faire au collège, et comme on suppose qu’on le fait sans le dire. Avec beaucoup de démonstrations, parce que les maths, c’est ça : ne rien croire, TOUT démontrer.

    C’est dans cette « petite production » que je trouve mon entrain et ma motivation.

    N’ayez pas peur : je profite des plages pour nager régulièrement quelques kilomètres et me revigorer dans le grand bleu. Courir dans la forêt tropicale aide aussi à retrouver la sérénité. C’est une aide de la nature, confortable, généreuse. Et mes quelques étudiants qui se destinent au professorat, et travaillent dur pour y arriver et progresser sur la maîtrise des fondamentaux, me sont aussi une sacrée aide pour continuer. Ils sont méritant, ils feront du bon travail. En avant ! Ceux de l’année dernière qui sont déjà partis enseigner savent comment raisonner et ce que sont les maths, pour de vrai. Pas une édulcoration à bas prix.

    Agissons sans attendre ni dépendre du fruit de l’action, comme l’enseigne la Bhagavad-Gita.que je lisais quand j’étais étudiant.

    Je vous souhaite une superbe journée sur Terre, et merci pour votre contribution :) 


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 22:17

    Non, restons confiant en nos camarades de destin. L’humanité en a vu d’autres dans le passé. Et il faut croire en la jeunesse qui créera notre futur commun...

    Positivons.


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 22:13

    Vous êtes sur la même longueur d’onde que moi. Et clairement vous avez trop pris goût aux mathématiques :) C’est comme la lecture ou les émissions sur la chaîne « Histoire » ou « Encyclopédie », on ne s’en lasse jamais.




  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 22:10

    On peut avoir une approche ludique de certaines parties des maths. Votre professeur devait bien se débrouiller, et a clairement marqué des points en vous donnant envie de continuer. C’est très bien.


    Moi, je pensais plutôt à aborder les apprentissages eux-mêmes comme un jeu : apprendre à calculer une expression algébrique (relativement simple) comportant des nombres, des signes et des parenthèses, est un savoir faire ludique. On joue en appliquant des règles, et avec un peu d’entraînement, on peut jouer et gagner facilement. Cela ouvre de nouvelles perspectives d’apprentissage, des portes sur l’avenir.

    Travailler dans un espace hilbertien en appliquant des règles idoines pour essayer de résoudre un problème, simple ou pas, constitue un jeu fascinant. De ce point de vue, jouer aux échecs, au go ou au scrabble et faire des mathématiques, c’est sensiblement la même chose. 

    Arriver ensuite à rédiger une démonstration de façon intelligible pour autrui, sans faire d’erreur de raisonnement : c’est ensuite le nirvana !

    Beaucoup d’élèves aiment faire des mathématiques comme ça. mais il faut du temps, de l’entraînement et de la bienveillance. Les progrès rendent alors heureux :)


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 21:58

    Mazette ! Vous m’avez démasqué ! Je ne sais ni calculer, ni démontrer... Je suis un usurpateur (chut).


    Que d’ardeur vous mettez à désirer prouver que la meilleur façon d’aborder les mathématiques, c’est en apprenant la programmation ! Combien vous aimez les arguments d’autorité émanant d’études en psychologie « menées de manière scientifique incontestable ». Je pense qu’on ne parle pas des mêmes sciences...


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 17:31

    On peut dire comme ça, mais personnellement je pense que ce n’est pas un objectif organisé : c’est une ligne de plus grande pente, et celle dont s’accommodent parfaitement tous ceux qui voudront tirer les ficelles, très certainement... 



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 17:29

    Merci pour votre éclairage qui met le doigt sur ce phénomène de société. J’ai eu l’occasion de parler à un post BAC parti à Montréal pour faire des études scientifiques, et c’est exactement les mêmes remarques que vous faites ici.


    Je recopie votre intervention sur la page Facebook de MégaMaths en https://www.facebook.com/avantimegamaths car elle est essentielle pour comprendre ce qui est en jeu actuellement.



  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 5 décembre 2014 17:25

    C’est exactement ce que je pense aussi.