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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > 80e anniversaire du Débarquement : merci, les vétérans !

80e anniversaire du Débarquement : merci, les vétérans !

« Les Français sont là parce qu'ils tiennent à ce moment de l'histoire. Quatre-vingts ans après, ce sont sans doute les dernières grandes célébrations où nous pouvons avoir des anciens combattants, des vétérans qui sont encore là, qu'on doit célébrer et chérir. C'est ça pour moi le premier objectif. » (Emmanuel Macron, le 6 juin 2024 sur TF1 et France 2).

C'est exactement là l'enjeu de ces nombreuses cérémonies de commémoration du Débarquement en Normandie les 5 à 7 juin 2024 : Saint-Lô, Cherbourg, Caen, Bayeux, etc. Elles ne seront pas les dernières, bien sûr, car la mémoire de la Seconde Guerre mondiale restera ancrée comme pour la Première Guerre mondiale, mais les prochaines ne se feront sans doute plus avec les acteurs ou même les témoins.

Pour Emmanuel Macron, ce passage obligé était nécessaire. Il est sans doute le Président de la République qui commémore le plus. On se rappelle ainsi le centenaire du 11 novembre 1918. Mais encore heureux qu'il l'a fait, car beaucoup semblent avoir la mémoire un peu courte de l'histoire récente. Dans ce domaine, on n'en fait jamais trop, on ne martèle jamais assez. Comment ne pas prendre la volonté expansionniste russe de Vladimir Poutine au sérieux quand on connaît l'histoire des années 1930 ? La Crimée en guise d'Anschluss (annexion de l'Autriche)... le Donbass en guise des Sudètes... et puis quoi encore ? L'Ukraine pour la Tchécoslovaquie ? Les Pays baltes, la Moldavie, la Géorgie pour la Pologne ? Ou la Pologne elle-même dans son précédent rôle ? La Roumanie ? C'est parce que les démocraties déclinantes ont baissé les bras (et la culotte) à Munich que l'impérialisme totalitaire est sorti victorieux et il a fallu des millions de morts pour en venir à bout. Comment donc ne pas avoir cette histoire à l'esprit quand on analyse les faits d'aujourd'hui ?

L'Ukraine était un pays libre comme les autres pays européens, et c'est devenu un enfer de bombes, de désolation, voulu par la seule folie expansionniste. On pouvait sérieusement penser qu'on avait suffisamment évolué, en Europe du moins, champ de batailles millénaire, pour ne plus voir cela. C'est pour cela que la France a réagi avec raison et soulagement : dire stop avec des mots ne sert à rien quand seuls les rapports de force sont pris en compte. Il faut arrêter Poutine tant qu'il est encore temps.

Dans ces cérémonies, bien sûr, il y a des chefs d'État et de gouvernement, leur cortège de discours, d'honneurs, de devanture médiatique, mais aussi les gens qui sont venus sur place, des gens du peuple qui ont voulu être là pour participer, hors VIP, à ces manifestations mémorielles, ils ne sont pas venus honorer les officiels mais les vétérans. Oui, ces anciens combattants à qui on doit tant depuis quatre-vingts ans.
 

Quand on parle d'anciens combattants, on peut être tenté de retomber dans les clichés des années 1970, aidé par Coluche, Reiser et d'autres humoristes qui ne faisaient pas dans la dentelle (et qui ne manquaient pas de talent). Des vieux schnoques rabat-joie, chiants disons-le clairement, la poitrine couverte de médailles quand ils sortent en ville, à la voix chevrotante. Et obsédés par la guerre.

Cela fait longtemps que j'ai dépassé ce stade de réflexion : on l'oublie trop, mais les anciens combattants, ce ne sont pas des vieux, c'étaient d'abord des jeunes, voire des très jeunes hommes qui ont, par courage, par devoir, combattu, et qui ont, par chance, il n'y a pas d'autre mot, survécu. Ils avaient 18 ans, 20 ans... Il faut les imaginer. Ils ont perdu dix, vingt, cent de leurs camarades, de leurs meilleurs amis, ils ont été traumatisés à vie. Ils ont vu des horreurs, des petites lâchetés, de la grande bravoure (bravitude), mais ils étaient aussi immatures que nos gosses adolescents d'aujourd'hui, il ne faut pas croire, mais dans un contexte de guerre infernale. Ce sont toujours les jeunes qui façonnent l'histoire.

Alors, aujourd'hui, évidemment, quatre-vingts années plus tard, il en ont quatre-vingts de plus, ceux qui sont venus, des États-Unis, de Grande-Bretagne, etc., ont maintenant entre 98 ans et 103 ans. Ce sont des centenaires, certains encore en bon état, souriants, debout ou à fauteuil roulant, et elle est là, l'émotion. Chaque vétéran est un roman complet. Parfois au moment de la guerre, parfois plus tard, des histoires de mort, des histoire d'amour aussi, des rencontres, des retours... Certains vétérans sont revenus pour la première fois depuis si longtemps, revenir sur les lieux de leurs combats. L'un a été submergé d'émotion : il se demandait si tant de pertes valait la peine et il a vu sur la plage où il avait débarqué des gens en maillot de bain pique-niquer, touristes, baigneurs, joyeux, libres, légers. Oui, ça valait le coup. En Croatie, en Crimée, c'étaient des zones de tourisme, c'étaient des territoires de légèreté, pas de guerre, pas d'horreur. L'humain est terrible, il réussit à faire un enfer d'un paradis. Heureusement, l'inverse est vrai aussi. C'est un choix. Un choix de vie, un choix de conviction. Choisis ton camp !
 

Ce sont donc uniquement les vétérans qui sont à l'honneur. Tous ces jeunes, parfois ces enfants qui les ont accueillis chaleureusement, ces derniers jours, c'était justice et gratitude. Ils leur disaient la seule chose qu'on dit dans ce cas-là : merci, les gars ! Merci d'avoir sauvé nos vies en sacrifiant la vôtre ! D'origine lorraine (eh oui !), je suis plus habitué aux cimetières militaires de la Première Guerre mondiales, j'ai vécu mon enfance avec ce sentiment de l'enfer de Verdun, des ossuaires, ces lignes de front qui évoluent aussi lentement que dans le Donbass au prix de milliers de vies humaines, des bouts d'os humain que certains agriculteurs trouvent encore dans leur champ un siècle plus tard, tant la boucherie a été horrible. J'ai peu de liens personnels avec la Normandie, j'ai une culture plus intellectuelle de ces cimetières militaires en Normandie mais le concept est le même : partir à des milliers de kilomètres, avoir peu de chance d'en revenir, la famille n'a même pas pu récupérer le corps de leur enfant, tant il y en avait. Beaucoup de disparus d'ailleurs. Comment imaginer cette boucherie ? Il suffit de regarder vers l'Est, vers l'Ukraine aujourd'hui, hélas. Et ce n'est pas le seul encore enfer, il y en a beaucoup d'autres en Afrique, à Gaza et en Israël, en Syrie, au Moyen-Orient, etc.

Ce qui est rassurant, c'est que la jeunesse est prête à assurer la relève. Il n'y aura bientôt plus de témoins, plus d'acteurs, parce que la biologie humaine est ce qu'elle est, mais les enfants sont désormais éduqués, instruits, sensibilisés comme on dit. Chaque 8 mai, chaque 11 novembre, dans ma commune, il y a au moins une quinzaines d'enfants du primaire qui participent aux cérémonies du souvenir, ce sont eux qui déposent les gerbes, celle du conseil municipal, celle des anciens combattants, celle du conseil municipal des enfants, parfois celle du député de la circonscription (avant une élection importante). Ils lisent leurs propres discours. Parfois bien mieux que les adultes.

L'émotion est à double sens. Ce vétéran qui est revenu sur les lieux du drame. Il a été accueilli comme s'il était un enfant de la famille. Les habitants lui ont fait la fête. Lui, le vieillard, s'est senti chez lui, comme s'il faisait partie de la famille. Il oubliait de comprendre que ce n'était plus lui le gosse, le jeune, c'est maintenant le patriarche, un patriarche qui a survécu à ces horreurs et qui a eu de la chance, mais à qui le reste de sa "nouvelle" famille doit une fière chandelle. Parfois, j'ai l'impression que le fait d'avoir été ancien combattant conservait le corps et l'âme, quand on voit certains vétérans centenaires en si bonne forme au moins morale, le sourire aux lèvres et plein de souvenirs dans la bouche... et les yeux.

Ces cérémonies des 80 ans seront certainement les dernières où nous, les jeunes, les jeunes gens de 0 à 95 ans, nous pouvons leur dire merci. Petit à petit, ils vont disparaître, définitivement. Le dernier combattant du Commando Kieffer, Léon Gautier, est mort en juillet de l'an dernier. Ce dernier a pourtant répété toute sa vie : « Nous ne sommes pas des héros, nous n'avons fait que notre devoir ! ». Cela reprend la conception de De Gaulle dans l'engagement dans la France libre à Londres, racontée par Daniel Cordier : passant en revue tous ces jeunes volontaires qui venaient d'arriver, le Général ne leur a jamais dit un seul merci d'être venus ; pour lui, encore heureux ! ils avaient fait simplement leur devoir en le rejoignant, c'était tout, le minimum. Ce n'est pas vrai, ce sont des héros, de humbles héros qui ont été essentiels dans la victoire. Nos générations leur doivent tout et d'abord la liberté de dire n'importe quoi et de dénigrer sa patrie comme le font de beaucoup trop nombreux commentateurs de l'actualité.
 

Pendant ces trois jours, Emmanuel Macron leur a rendu hommage, en particulier à Colleville-sur-Mer, aux côtés de Joe Biden : « Vous avez tout quitté et pris tous les risques pour notre liberté. Nous ne l'oublierons pas ! » (9:400 sépultures dans le cimetière militaire américain). Sur la plage d'Omaha Beach, 2 500 des 34 000 soldats ont péri dès le première jour. Le Président français leur a rendu hommage : « Ils ne parlaient pas la même langue. Ils n’avaient pas le même drapeau. Ils ne portaient pas le même uniforme. Et pourtant, ils partageaient une certaine vision de l’Homme, digne et libre. Ils portaient la liberté réinventée, au péril de leur vie. ». 22 442 militaires britanniques sont morts dans la Bataille de Normandie en été 1944. Hommage du Président de la République française aux côtés du roi Charles III : « They gave their tomorrow for our today. We will never forget. » [Ils ont donné leur lendemain pour notre aujourd'hui. Nous n'oublierons jamais].

Le 5 juin 2024, Emmanuel Macron a rendu aussi hommages aux maquisards bretons à Plumelec : « Tous ensemble, honorons et transmettons. Nous le devons à nos héros. Nous le devons aux générations futures. ». À Saint-Lô : « La "Capitale des Ruines", selon la belle expression forgée par Samuel Beckett, nous honorerons les victimes des bombardements, ainsi que le courage de tous leurs sauveteurs. Saint-Lô est le symbole de toutes nos cités qui, à cette époque, ont connu la destruction. Leur souffrance, l’héroïsme des secouristes et l’abnégation de ceux qui les ont rebâties doivent trouver toute leur place dans notre mémoire collective. ».

Plus généralement, le chef de l'État a remercié les combattants de la liberté : « La gratitude de la France leur est assurée pour toujours, et nous l’exprimerons aux vétérans qui, immense honneur pour notre pays, seront encore avec nous ce jour-là. (…) Partout en France, des milliers d’événements et de projets scolaires animeront l’indispensable travail de transmission. C’est le sens de la grande collecte d’archives et de souvenirs lancée en mars dernier, qui permettra à l’intime de rejoindre le collectif dans la construction de notre mémoire. Il est en effet essentiel d’aider les jeunes générations à s’approprier cette période dont nous avons su nous relever et tirer des leçons, et à réfléchir au poids des choix individuels dans les périodes de tourments. ». Et de s'interroger : « Elle nous pousse à nous demander le prix que nous sommes prêts à payer pour notre liberté et la défense de nos valeurs. Elle nous rappelle l’importance d’une Europe unie, de la solidité de nos alliances, dans un monde à nouveau plein de risques et d’incertitudes. Puisse l’exemple de ces héroïnes et héros renforcer notre détermination et notre confiance dans un avenir de paix et de sécurité. ». Dans son discours devant le mémorial des SAS, Emmanuel Macron a déclaré : « Je sais notre pays fort d'une jeunesse audacieuse, vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés. ».

La rencontre d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement n'a pas été vaine et passive durant ces commémorations. Elle a été l'occasion de publier le 6 juin 2024 une déclaration commune très forte signée par dix-neuf États dont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, le Canada, l'Ukraine, etc. pour réaffirmer un certain nombre de valeurs fondamentales :

« Premièrement, nous soutenons l’intégrité territoriale des États souverains. Les frontières ne peuvent être modifiées par la force.

Deuxièmement, nous rejetons tout recours à la force comme moyen de régler les différends. Notre Alliance et nos partenariats sont de nature strictement défensive et ne représentent en aucun cas une menace à la sécurité d’un autre État. Notre objectif commun est de préserver et de maintenir la paix.

Troisièmement, nous respectons la liberté de tous les États de définir les relations qu’ils souhaitent entretenir en matière de sécurité ainsi que leur droit de faire partie ou non d’alliances. Il s’agit là d’une expression de la souveraineté nationale et du désir de sécurité et de stabilité que nous partageons tous.

Quatrièmement, nous nous engageons à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction, notamment la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de croyance.

Cinquièmement, nous défendons le droit de tous les peuples à définir librement leur statut politique en vertu de leur droit à l’autodétermination, conformément au droit international.

Sixièmement, nous prônons l’accès de tous à des nouvelles et à des informations fiables, ainsi qu’à un environnement de l’information numérique ouvert, sûr et sécurisé. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de garantir un journalisme et une presse libres, indépendants et pluralistes.

Septièmement, nous plaidons en faveur d’échanges économiques pacifiques, des liens entre les peuples et de la coopération internationale afin de promouvoir la sécurité et la prospérité en Europe et dans le reste du monde.


Ces principes universels se trouvent au cœur de notre engagement collectif en faveur de la paix et de la sécurité. Ils sont depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la pierre angulaire de l’alliance nouée entre les États-Unis, le Canada et les pays européens, ainsi que des partenariats mondiaux établis de longue date. Aujourd’hui, ils demeurent au cœur de notre action dans le monde, alors que nous nous efforçons de favoriser l’établissement de normes mondiales, de promouvoir des valeurs et de soutenir le développement durable pour tous. Ils nous guident dans la détermination sans faille que nous déployons pour aider l’Ukraine à se défendre contre la guerre d’agression russe, et que nous continuerons de déployer aussi longtemps que nécessaire pour rétablir la paix en Europe. ».

C'est la raison pour laquelle Vladimir Poutine n'a pas été invité à ces commémorations, parce qu'ils ne partagent pas ces valeurs fondamentales. Il ne s'agit pas d'un fossé civilisationnel, mais seulement individuel. Le peuple russe, comme tous les grands peuples, doit pouvoir nous rejoindre sur ces valeurs. Aujourd'hui, il ne le peut pas encore, mais il le fera un jour prochain. Le plus vite sera le meilleur pour la paix et les libertés.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (07 juin 2024)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
75e anniversaire du Débarquement en Normandie : encore une commémoration ?
Débarquement : honneur aux soldats américains morts pour la France et pour l’Europe !
Les 80 ans du Débarquement en Normandie.
Discours du Président Emmanuel Macron le 6 juin 2024 en Normandie.
Mélinée et Missak Manouchian au Panthéon : pluie et émotion !
Michel Cherrier.
Léon Gautier.
Claude Bloch, passeur de mémoire.

 

 


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28 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 8 juin 12:02

    Le foutage de gueule est à la hauteur de nos prises de conscience.Ces gens se sentent obligés d’insister et d’accélérer smiley


    • mac 8 juin 12:04

      Et que dire d’un type qui parle de sacrifices de la jeunesse alors qu’il n’a jamais fait son service et qu’il n’ a pas lui même d’enfants ?


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 8 juin 12:35

        @mac
         
        ’’Et que dire d’un type qui parle de sacrifices de la jeunesse alors qu’il n’a jamais fait son service et qu’il n’ a pas lui même d’enfants ?’’
        >
         Ce type est l’imposture personnifiée.


      • mac 8 juin 12:45

        @Francis, agnotologue
         Ce type est l’imposture personnifiée.

        ça les 20% de votants qui constituent sa base électorale ne le voient pas. Des « problèmes de vue » peut-être dus à l’âge moyen de ses électeurs ?


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 10 juin 09:28

        @mac
         
         20 % des votants ? Non, 15,2 %, soit 7,87 % du corps électoral.
         
        Abstentions : 48,22 %  ; exprimés : 51,78 %


      • Seth 8 juin 12:26

        Elles viennent d’où ces photos ? De Lourdes ? smiley



        • njama njama 8 juin 13:15

          Les oubliés... "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies".

          La Libération (1) : Il ne s’est rien passé à Slapton Sands... (19)
          par morice
          samedi 31 juillet 2010
          « ... les alliés avaient bien répété le débarquement avant de le faire réellement, avec de gros moyens. Ça s’est passé sur une plage anglaise, et ça a tourné au fiasco complet, l’arrivée impromptu de vedettes rapides allemandes ayant provoqué un véritable massacre... »

          [...]

          Pour le troisième exercice, « Tiger », et son débarquement sur la plage prévue de Slapton Sands, la plus ressemblante d’Utah Beach, les responsables des armées avaient souhaité faire faire aux hommes et au matériel un long trajet en baie de Lyme, en passant le long du Dorset, pour simuler la durée de trajet de traversée de la Manche. Deux convois, partis séparément les 25 et 26 avril 1944 devaient se rejoindre, partis de Plymouth, Salacombe, Darmouth, Torquay et Brixham. L’ensemble réuni, avec les pontons remorqués s’appelle Force Utah : l’intention de faire "vrai’ était nette. L’idée de faire naviguer presqu’en rond les attaquants pendant une durée équivalente à la traversée permettrait de vérifier l’état de fatigue et la disponibilité des soldats au moment du débarquement : hélas, c’est ce tour en bateau qui allait être à l’origine du désastre. "Prenant place sur la côte Devonshire, l’exercice Tiger comprenait deux vagues successives en vertu des conditions de bataille futures. Le premier assaut sera un succès, et il devait être suivi le 28 avril par huit LST (Landing Ship Tanks) et deux pontons, sous escorte de deux navires de guerre de la Royal Navy". Les LST ne sont pas les barges du film de Spieberg (là ce sont des petites LCVP pour 36 hommes), ce sont de grands navires de 4000 tonnes, qui contenaient en effet jusqu’à 1000 hommes chacun au total et emportaient des camions et des chars (1)..
           
           
          En protection figure la corvette HMS Azalea (de la classe flower (2)) le destroyer HMS Scimitar ayant eu une collision avec un LST était déjà reparti à Plymouth. En pleine nuit, à 1 h du matin, le convoi va, hélas, croiser une patrouille de deux flotilles de Schnellboote (3), la N°5 et la N° 9, neuf vedettes au total, stationnée à Cherbourg sous le commandement du capitaine Rudolf Petersen. En quelques minutes, le sort des trop lents LST est réglé : le N°507 et le N°531 se retrouvent au fond avec tous leurs soldats, le premier touché par deux torptilles, le N°289 sérieusement endommagé : tout son avant a explosé, ses tôles repliées de façon assez monumentale. Il n’y eût que 290 survivants sur les 744 soldats et 282 marins du N°531. Sur le ST 507 il y eût 13 morts et 22 blessés. le plus lourd tribut revint à la 1st (Engineer Special) Brigade qui perdit ce jour-là 413 hommes et eût 16 blessés. Sur les 251 hommes du 3206th Quartermaster Service Company, 201 furent mis hors course, tués ou blessés. Au 557th Quartermaster Railhead Company, 69 pertes étaient à signaler. Ce fut un véritable massacre (4).
           
          Comme raisons, on invoquera le manque de suivi des préparatifs...
          En ce qui concerne notre pilote du Beaufighter RD-767, il avait bien vu les explosions, et son radar Mark VII avait bien détecté les vedettes rapides, mais les ordres qu’il avait reçu de ses supérieurs étaient « c’est un exercice, n’intervenez pas ». Descendu un peu plus bas pour vérifier ce que c’était, il s’aperçut avec son navigateur que c’étaient trois Schnellboote, qui lui tirèrent même dessus. Il répondit sans en référer à son contrôleur aérien par un tir de deux roquettes HE. Un second passage avec un seconde paire de roquettes fit exploser une des vedettes rapides. Les deux autres échappées, l’avion se pose, ravitaille vite fait et tente de les rattraper, toujours sans autorisation : direction Cherbourg d’où elles venaient. Retrouvées, le Beaufighter en endommagea une à nouveau à coups de roquette et de mitrailleuses. Revenu à sa base, et prêt à rédiger son rapport, il en fut totalement dissuadé par ses supérieurs : "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies".


          Le lendemain, la mer rejetait des centaines de corps sur la plage.
          [......]

          https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-liberation-1-il-ne-s-est-rien-76996


          • Lynwec 8 juin 13:53

            Un passage éclair sur le site m’a permis de constater rapidement le misérabilisme intellectuel qui règne toujours plus chez la plupart des auteurs/commentateurs.

            En passant :

            « Premièrement, nous soutenons l’intégrité territoriale des États souverains. Les frontières ne peuvent être modifiées par la force.« 

            et

             »Deuxièmement, nous rejetons tout recours à la force comme moyen de régler les différends."

            Comme en témoigne la partie de campagne de l’Otan sur la Yougoslavie il y a quelques années déjà, justifiée par un mensonge digne de Colin Powell...

            Retenons surtout la honte abyssale d’un gouvernement anti-français qui invite les héritiers des complices des nazis à l’époque et exclut ceux des véritables libérateurs de l’Europe de l’Ouest, honte qui mettra des années à s’effacer.

            Par sentiment d’auto-préservation, je continuerai à m’abstenir de fréquenter ces lieux...


            • Seth 8 juin 13:53

              Ailleurs il y a cela mais ça ressemble moins à un musical yanki.


              • Seth 8 juin 13:57

                @Seth

                J’aurais pas du. Rosemar va faire une syncope et rendre tout son petit repas... smiley


              • sylvain sylvain 8 juin 14:15

                @Seth
                ben c’est a peu pres la meme chose : une boucherie sublimee et instrumentalisee qui en justifiera d’autres. Mais c’est vrai que c’est pas yankee, c’est ruscof. Si on s’interresse a la deco ca fait surement une difference


              • Seth 8 juin 14:39

                @sylvain

                La même chose ?

                Il n’y a pas tout le flafla macronnesque qui semble procéder de gout blingbling de la bourgeoisie provinciale dont tata bribri est une admirable illustration (extensions, fond de teint à la truelle, talons vertigineux, du trop serré,etc...) et puisqu’on se répand sur les célébrations d’Omaha Beach, je ne vois pas pourquoi on n’en ferait pas de même sur celles de Stalingrad, question d’équilibre.


              • sylvain sylvain 9 juin 14:11

                @Seth
                j’ai bien precise que la deco changeait...


              • sylvain sylvain 8 juin 14:18

                et 80 eme anniversaire de l’acte fondateur de l’arrivee de l’empire americain sur le sol europeen : leurs soldats arrivés, apres avoir violes les normandes a souhait, ils ne repartiront plus...


                • Seth 9 juin 15:36

                  @sylvain

                  De quelles « normandes » tu parles ?

                  Les vaches de là bas sont célèbres pour être bonnes de prise et bonnes laitières. smiley


                • Sirius Sirius 8 juin 14:47

                  vous ne nous aurez rien épargné


                  • George L. ZETER George L. ZETER 8 juin 18:37
                    • toujours illarant de lire la prose d’un macronidolatre... quel idiot utile !

                    • mac 8 juin 23:33

                      @George L. ZETER
                      Autant concevoir que la macronie a désormais ses sociétaires sur AVX, mal notés mais toujours là et publiés, une OPA finement menée sur le site ?


                    • Seth 9 juin 15:46

                      @mac

                      Moi qui ne suis pas écrivain, je suis de cela bon juge : à part quelques rares bons écrits d’auteurs qui ne passent pas leur vie à publier, on ne lit que des conneries. A part les illuminés et les simplets ou les « professeurs » qui donnent des leçons ébouriffantes, il n’y a pas grand chose de sensé ici.

                      Mais on rigole, faut pas être négatif. Et la modé doit être « impitoyable » et hyper limitée elle aussi pour qu’il y ait si peu de publication, et encore moins d’intéressantes. Mais au bout du compte, les rakoko, rosemar et autres qui pissent de la copie bébête étant seuls juges des autres, on ne peut pas s’étonner du résultat. smiley


                    • GoldoBlack 14 juin 22:38

                      @George L. ZETER
                      Pauvre petit censeur qui ne supporte pas qu’on lui tienne la dragée un peu haut...
                      Mes amitiés et Yippee-ki-yay...


                    • Seth 9 juin 21:39

                      Ca y est. Le micronnet s’est débarrassé de l’assemblée qui n’est pas arrivé à se débarrasser de lui lors de l’avalanche de 49.3.

                      On pouffe grave ! smiley smiley smiley

                      Et la sioniste bronepîvé a perdu son perchoir, la pôvrette. smiley


                      • Seth 9 juin 23:06

                        Gros travail de rakoko pour demain : raclée pour son idole, que faire sinon une nécrologie de plus ? smiley


                        • @Seth
                           smiley smiley smiley smiley

                          Fut avoier que c’est un specialiste des antiquités
                          Celle ci ce soir viens de tomber en poussiere et le vernis à fais pschittt

                          A force de secouer les institutions et de jouer avec les regles forcément lorsqu’on décapsule en ayan,t tant secoué frénitiquement a coup de 47 fois de suite....
                          on s’en prend plein la poire et on aura beau essayer de remettre le bouchon dessus (par tous les procédés et basses manips) ...
                          cela ne fera qu’aggraver les choses....


                        • zygzornifle zygzornifle 10 juin 10:58

                          Les 11 millions de sous le seuil de pauvreté sont captivés par le débarquement.

                          Les SDF a Paris proches des JO sont heureux d’êtres débarqués par la flicailles pour êtres parqués au loin .... 

                          En tout cas la Hayer s’est faite débarquée c’est déjà un bon début ....


                          • JulietFox 10 juin 12:08

                            @zygzornifle
                            Débarquer, c’est plus français. Le futur ministre RN vous tirera les oreilles.


                          • Gérard Luçon Gérard Luçon 10 juin 11:15

                            et ces vétérans, liquides et ne parlant pas le français, avaient des écouteurs de marque Bosch ... sans la casquette Hugo « Bosch » ...et Jean-Brigitte en tailleur Chanel pour couronner le tout ???

                            J’espère que « Rakoto » ne va pas censurer mon commentaire, comme il l’a fait quand j’ai parlé de la sexualité d’une de ses idoles marseillaises récemment !


                            • ETTORE ETTORE 10 juin 13:32

                              A force de trop surjouer le DEBARQUEMENT....

                              Ben voilà, il est rentré dans le film, et fut lui même « débarqué » !

                              Il a voulu changer de nom pour les élections, et se faire appeler Hayer...

                              Ben non ! Un changement de sexe de trop, une image trop interlope, et cela devient trop compliqué à classifier, trop d’attributs, en trop, trop en moins, bref.....Rdv pris, chez un psy !

                              Mais bon, quel que soit le motif en vue....

                              Reste, ce qui à du être encaissé, de fait !

                              Et même, même, si cela faisait partie de ses plans...

                              CELA RESTE UNE DéFAITE, et UNE BELLE  !

                              Et ça, quand on as une prostate remplie à ras bord d’un égo pisseux....J’vous dis pas, la course au (coup)....Fourrés !

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