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Commentaire de njama

sur 80e anniversaire du Débarquement : merci, les vétérans !


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njama njama 8 juin 13:15

Les oubliés... "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies".

La Libération (1) : Il ne s’est rien passé à Slapton Sands... (19)
par morice
samedi 31 juillet 2010
« ... les alliés avaient bien répété le débarquement avant de le faire réellement, avec de gros moyens. Ça s’est passé sur une plage anglaise, et ça a tourné au fiasco complet, l’arrivée impromptu de vedettes rapides allemandes ayant provoqué un véritable massacre... »

[...]

Pour le troisième exercice, « Tiger », et son débarquement sur la plage prévue de Slapton Sands, la plus ressemblante d’Utah Beach, les responsables des armées avaient souhaité faire faire aux hommes et au matériel un long trajet en baie de Lyme, en passant le long du Dorset, pour simuler la durée de trajet de traversée de la Manche. Deux convois, partis séparément les 25 et 26 avril 1944 devaient se rejoindre, partis de Plymouth, Salacombe, Darmouth, Torquay et Brixham. L’ensemble réuni, avec les pontons remorqués s’appelle Force Utah : l’intention de faire "vrai’ était nette. L’idée de faire naviguer presqu’en rond les attaquants pendant une durée équivalente à la traversée permettrait de vérifier l’état de fatigue et la disponibilité des soldats au moment du débarquement : hélas, c’est ce tour en bateau qui allait être à l’origine du désastre. "Prenant place sur la côte Devonshire, l’exercice Tiger comprenait deux vagues successives en vertu des conditions de bataille futures. Le premier assaut sera un succès, et il devait être suivi le 28 avril par huit LST (Landing Ship Tanks) et deux pontons, sous escorte de deux navires de guerre de la Royal Navy". Les LST ne sont pas les barges du film de Spieberg (là ce sont des petites LCVP pour 36 hommes), ce sont de grands navires de 4000 tonnes, qui contenaient en effet jusqu’à 1000 hommes chacun au total et emportaient des camions et des chars (1)..
 
 
En protection figure la corvette HMS Azalea (de la classe flower (2)) le destroyer HMS Scimitar ayant eu une collision avec un LST était déjà reparti à Plymouth. En pleine nuit, à 1 h du matin, le convoi va, hélas, croiser une patrouille de deux flotilles de Schnellboote (3), la N°5 et la N° 9, neuf vedettes au total, stationnée à Cherbourg sous le commandement du capitaine Rudolf Petersen. En quelques minutes, le sort des trop lents LST est réglé : le N°507 et le N°531 se retrouvent au fond avec tous leurs soldats, le premier touché par deux torptilles, le N°289 sérieusement endommagé : tout son avant a explosé, ses tôles repliées de façon assez monumentale. Il n’y eût que 290 survivants sur les 744 soldats et 282 marins du N°531. Sur le ST 507 il y eût 13 morts et 22 blessés. le plus lourd tribut revint à la 1st (Engineer Special) Brigade qui perdit ce jour-là 413 hommes et eût 16 blessés. Sur les 251 hommes du 3206th Quartermaster Service Company, 201 furent mis hors course, tués ou blessés. Au 557th Quartermaster Railhead Company, 69 pertes étaient à signaler. Ce fut un véritable massacre (4).
 
Comme raisons, on invoquera le manque de suivi des préparatifs...
En ce qui concerne notre pilote du Beaufighter RD-767, il avait bien vu les explosions, et son radar Mark VII avait bien détecté les vedettes rapides, mais les ordres qu’il avait reçu de ses supérieurs étaient « c’est un exercice, n’intervenez pas ». Descendu un peu plus bas pour vérifier ce que c’était, il s’aperçut avec son navigateur que c’étaient trois Schnellboote, qui lui tirèrent même dessus. Il répondit sans en référer à son contrôleur aérien par un tir de deux roquettes HE. Un second passage avec un seconde paire de roquettes fit exploser une des vedettes rapides. Les deux autres échappées, l’avion se pose, ravitaille vite fait et tente de les rattraper, toujours sans autorisation : direction Cherbourg d’où elles venaient. Retrouvées, le Beaufighter en endommagea une à nouveau à coups de roquette et de mitrailleuses. Revenu à sa base, et prêt à rédiger son rapport, il en fut totalement dissuadé par ses supérieurs : "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies".


Le lendemain, la mer rejetait des centaines de corps sur la plage.
[......]

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-liberation-1-il-ne-s-est-rien-76996


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