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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Cinq leçons de l’élection

Cinq leçons de l’élection

L’élection présidentielle française achevée permet déjà de dégager quelques idées force pour la suite de l’expression politique dans notre pays.

Première Leçon : la volonté de participation des Français à la vie politique
Les Français sont entrés de plain-pied dans le XXI° siècle. Ils ne veulent pas laisser à d’autres le soin de décider de leur avenir et le taux de participation de 85,5% illustre leur passion recouvrée pour la politique. Le phénomène participatif avait été entrevu dans la consommation à la fin des années 90 avec l’émergence du consom’acteur. La volonté d’implication et d’action est dorénavant une réalité de la vie politique.
La démocratisation de la vie publique doit pousser les responsables politiques à en tenir compte et à adopter les stratégies qui maintiendront vivant cet élan qui est aujourd’hui une chance pour notre pays.

Deuxième Leçon : la victoire des idées
Nicolas Sarkozy a construit sa victoire sur la prééminence de quelques idées centrales qu’il assume et livre depuis un certain nombre d’années. Il a su s’entourer des conseillers nécessaires pour les étoffer et ainsi arriver à la campagne électorale avec un discours abouti et cohérent.
Le programme de Nicolas Sarkozy joue sur le double registre de l’émotion (la Nation, la Sécurité, le Travail) et de la protection (discrimination positive, attachement aux équilibres). Le nouveau Président a privilégié la protection et l’assurance pour fidéliser le vote des anciens électeurs du Front National ce qui lui a très bien réussi dès le premier tour quand il convainquit onze millions d’électeurs alors que Jacques Chirac n’était jamais arrivé à plus de 5,5 millions de bulletins de vote lors de ses trois scrutins de 1988, 1995 et 2002.

Troisième Leçon : l’expression de la politique a changé
Le changement de génération est patent avec le départ des sexagénaires et des septuagénaires de la vie politique française. Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguillier, Marie-Georges Buffet quittent ou vont quitter la scène et emmener avec eux une ancienne façon de faire de la politique.
La démarche participative retenue par Ségolène Royal lors des primaires au sein du parti socialiste a été incarnée par la structure créée à cette occasion, Désir d’Avenir . En privilégiant Internet, l’équipe de Ségolène Royal a changé la façon de faire de la politique. Les Américains du Parti Démocrate ont jugé que cette nouvelle organisation avait dix ans d’avance sur leur propre pratique de la politique et ils souhaitent s’en inspirer.
Le rôle pacificateur d’Internet fut réel et il a challengé les médias traditionnels qui ont ainsi enrichi leur travail grâce à la pression concurrentielle de la toile. Grand bien leur en a fait puisque les ventes de la presse écrite comme les audiences radiophoniques et télévisuelles ont très sensiblement augmenté.
Les deux grands challengers pour 2012, François Bayrou et Ségolène Royal, savent que la bataille des idées va se mener au centre social-démocrate et Internet sera le lieu privilégié d’expression de cette confrontation.

Quatrième Leçon : le recul des extrêmes ouvre des perspectives nouvelles
Tous les Présidents élus auront d’abord dû écarter leur plus proche rival au premier tour pour être élus. En 1974 Valéry Giscard d’Estaing réduisit Jacques Chaban-Delmas et en 1995 Jacques Chirac arriva à se défaire non sans mal d’Edouard Balladur. Lionel Jospin échoua en 2002 lors cette première étape et il fut écarté du second tour de la présidentielle.
Seuls François Mitterrand et Nicolas Sarkozy ont eu à repousser des rivaux extrêmes dont les voix, nécessaires lors d’un second tour de rassemblement ne devaient pas trop leur manquer lors du premier tour. François Mitterrand a écarté le Parti Communiste qui est passé de 21% de l’électorat en 1969 à moins de 2% soit une division par dix en moins de 30 ans.
Tout le mérite de Nicolas Sarkozy fut d’engager une performance similaire à l’égard du Front National en le faisant diminuer sensiblement au niveau national (division par deux entre 2002 et 2007) mais surtout en le faisant reculer dans ses bastions du Sud, de l’Ile de France et de l’Est lui rendant plus difficile un enracinement local, passage obligé du combat national. La transformation de cette stratégie devrait être la plus visible lors des élections législatives du mois de juin.
Le recul des extrêmes ouvre des perspectives d’évolution pour l’ensemble de la société. L’éloignement de ces périls permet l’amorce d’un travail explicatif et de convergence sur des points cruciaux pour l’avenir du pays, en premier lieu l’Europe et la mondialisation. En affaiblissant le Parti Communiste, François Mitterrand avait pu réhabiliter l’entreprise. Nicolas Sarkozy devrait pouvoir avancer sur l’Europe grâce à la baisse du Front National, mais aussi sur la mondialisation avec l’effacement relatif du mouvement alter-mondialiste de José Bové.

Cinquième Leçon : le rôle central du Parti
Il est impossible de gagner une élection présidentielle, sans un parti à son service. Les victoires précédentes de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, de François Mitterrand en 1981 et de Jacques Chirac en 1995 ont bien montré le rôle essentiel et stratégique d’un appareil de parti à sa main. Dès 2002 Nicolas Sarkozy a réalisé le plus important en récupérant l’UMP voulue par Jacques Chirac et présidée par Alain Juppé avant sa démission forcée consécutive à ses ennuis judiciaires.Le parti était destiné à le faire gagner et il sut écarter successivement Dominique de Villepin en 2006 à la faveur de la crise du CPE et dans la dernière ligne droite, Michèle Alliot-Marie.
La confirmation du rôle crucial de l’UMP dans cette élection relativise les commentaires sur la fin des partis politiques tel Emmanuel Todd qui soulignait dans Le Point du 24 août 2006 que « les deux grands partis n’intéressent plus personne ».
La leçon a été retenue par Ségolène Royal qui voulut être la première à réagir dès 20H dimanche soir pour tracer la voie à gauche, mais une voie qui sera sa voie. La victoire de Nicolas Sarkozy inspire la candidate battue qui veut reformater le Parti Socialiste pour en faire un appareil à son service. La violence de la réaction de Dominique Strauss-Kahn et de sa garde rapprochée en direct sur les plateaux de télévision a montré que ces derniers ne vont pas s’effacer sans combattre. Les prochains jours seront sanglants au Parti Socialiste.
François Bayrou a retenu la leçon et constitue son Mouvement Démocrate cette semaine. Le troisième homme privilégie un appareil restreint mais combatif à son seul service dans la perspective de sa candidature à l’élection présidentielle de 2012.

La vie politique française apparaît soudainement beaucoup plus apaisée et le chemin parcouru depuis 2002 est sensible. Oubliée la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour, réduit le NON au Référendum sur l’Europe qui faisait passer les Français pour un peuple de citoyens bloqués dans la position du refus.
La période qui s’ouvre devrait recentrer le débat autour des deux pôles également présents dans tous les pays développés, Conservateurs et Sociaux-Démocrates. La suprématie affichée des idées social-démocrates dans la majorité des pays développés confère aux responsables politiques de l’opposition (Bayrou et Royal) un terreau fertile pour construire dans la durée un programme de gouvernement.
C’est avant tout sur le terrain des idées que se jouera la prochaine élection présidentielle et ces deux candidats putatifs ont déjà leur feuille de route.


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27 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 10 mai 2007 10:08

    Eh oui , difficile d’être élu président sans une machine de guerre à son service .Il est loin le temps du « je décide , il execute ! » la machine de guerre UMP , consue pour le droit dans ses bottes , est tombée dans l’escarcelle de Sarko et l’a très bien servi . à peine cette élection finie , ils ont déjà tous le regard fixé sur 2012


    • tvargentine.com lerma 10 mai 2007 10:13

      La meilleure façon de perdre une élection est de procéder à la Star Académy ,comme le PS à fait pour désigner Ségolène Royal comme candidate à l’élection présidentielle.

      Franchement,c’est une vrai catastrophe,aucunes consistantes,aucun projet,aucunes perspectives d’avenir,rien,juste de la compasssion et l’immobilisme.

      Sa campagne a été d’une nulité incroyable et son score est la pour le démontrer.

      Elle a fait fuir beaucoup d’électeurs qui votaient socialiste car elle n’est pas socialiste mais elle veut personnaliser le parti socialiste à sa personne.

      C’est une dérive inquiétante qui risque de se payer une fois de plus aux législatives.

      Attendons nous à un transfert de votes important du PS vers BAYROU ou vers un front unie des gauches (LCR,PC,VERT,BOVE)

      Attendons nous à la mort du PS le mois prochain


      • Alpo47 Alpo47 10 mai 2007 10:35

        Ce ne sera pas une grande perte, étant donné que ce parti ne transporte quasi plus aucune idée « de gauche ».

        Qu’est ce que le PS aujourd’hui ? Un amalgame hétérogène de « grands anciens » ou « éléphants » qui représentent essentiellement leur propre ambition, ne répond que très rarement aux attentes des électeurs tournés vers une société plus solidaire et humaine, se montre incapable de faire des propositions d’une autre politique qui s’opposerait à celle de l’UMP.

        Plus rien à voir ... du balai !


      • LE CHAT LE CHAT 10 mai 2007 10:43

        @alpo47

        pour ça , d’accord avec toi, aucun espoir de reconstruction sans mettre les éléphants ringards au cimetière . cette election est leur chant du cygne ....


      • Remy 10 mai 2007 10:32

        Personnellement ce que je retiens de cette élection c’est qu’elle à été basée sur des vastes arnaques morales et intellectuelles dont la pire, peut-être, est celle de « la rupture » prônée par Nicolas Sarkozy : Président du parti au pouvoir, majoritaire absolu à l’assemblée, au Sénat, au gouvernement et un président de la République de même obédience depuis 2002. La rupture avec qui ? avec lui même ? Comment peut-on faire une campagne critique, à la limite de l’opposition au pouvoir en place, alors que l’on n’est soi même président du parti au pouvoir ? Cette campagne de « rupture » évitant ainsi d’être comptable du passif d’un gouvernement dont on n’a fait partie jusqu’au dernier moment...je suis la vie politique de mon pays depuis les années 70 et jamais je n’avais assisté à un tel escamotage ! C’est comme actuellement la position des « amis » de Bayrou ; « ou tu es avec nous ou tu es dans l’opposition »....tu ne peux pas avoir de position intermédiaire,(qui est pourtant le propre du centre) tu ne peux pas avoir l’esprit critique... Parfois le niveau maternelle de la politique en France me sidère, à moins que se soit notre démocratie qui part en lambeaux...


        • rafi2600 rafi2600 27 mai 2007 02:58

          @rémi

          même si effectivement Sarkozy a été du gouvernement dans les cinq précédentes années, il faut savoir que son courant de pensée n’était pas majoritaire. Par exemple le précédent gouvernement avait pensé à une loi réduisant les allocations chomage après le refus de plus de deux offres d’emploi. On en avait parlé mais cela n’avait pas été fait. En fait l’UMP version 2002-2007 était plus Chiraquienne donc au centre, et version 2007-200 ? sera plus a droite. Evidemment cela reste l’UMP mais il n’est pas non plus abusif de parler de rupture. Il suffit d’entrapercevoir la différence entre les deux styles de présidence et/ou de gouvernement.


        • Jason Nicolas 10 mai 2007 11:58

          @ l’auteur,

          « Ils ne veulent pas laisser à d’autres le soin de décider de leur avenir et le taux de participation de 85,5% illustre leur passion recouvrée pour la politique. »

          Puissiez-vous avoir raison. Mais les électeurs ne contrôlent pas bon nombre de ressorts qui meuvent leur société. A commencer par l’économie de marché, et la croyance, ici et là, qu’il existerait quelque part un capitalisme raisonnable. Ensuite, les institutions avec lesquelles, du président aux assemblées, il va falloir composer. Tous les codes de lois, en nombre infini (pas tout à fait il n’y en a que 63 avec les arrêtés, règlements, bref, qq 100.00 lois ou plus) et pleins de lacunes, resteront inchangés, ainsi que les micro-pouvoirs locaux, tribunaux de commerce, prud’hommes engorgés, chambres de commerce, ordres divers, associations ombrageuses, etc. Tout un monde glauque qui vit du statu quo.

          Vous avez bien dit suffrage ? Heureux si avec cela on résoudra 5% des problèmes.

          Vive le progrès quand-même ! L’espérance restant la fontaine du bonheur.


          • orsi 10 mai 2007 15:23

            Les campagne de Jospin en 2002 et de Royal en 2007 ont en commun qu’elles sont pleines de bourdes, paraissent mal organisées, pour ne pas dire « amateur », et parfois divergentes des opinions des autres membres du parti. Si les socialistes veulent gagner, il leur faudra une organisation sans faille, en ordre de marche, un discours défini à l’avance et qui ne varie pas sur le fond. On imagine mal un sportif de haut niveau visant la médaille d’or arriver aux jeux olympique sans être préparé, ni sans stratégie établie.


            • Voltaire Voltaire 10 mai 2007 16:24

              Plutôt une bonne analyse, même si je suis plus réservé sur votre interprétation de l’utilisation d’internet par les différents responsables.

              Et je pense que trois pôles sont en train d’émerger, et non deux, mais c’est une autre histoire...


              • Z Z 10 mai 2007 16:44

                Merci pour cet article.
                Néanmoins, je ne partage pas votre point de vue sur la victoire des idées. Je ne pense pas que ce soit des idées ou un programme qui aient été élus le 06 mai dernier, mais bel et bien un homme, Nicolas Sarkozy. Car d’un côté comme de l’autre, les « idées » se sont souvent résumées à un carnaval de promesses et de recyclages douteux. Faire du neuf avec du vieux, ok, mais quand la corde est usée à ce point, il faut savoir en changer, ce qu’aucun des deux candidats n’a fait. NS était simplement mieux préparé. Il nous a habitué depuis au moins 5 ans (si ce n’est 10) à la perspective de son élection. Il est devenu naturellement président car il l’était potentiellement, dans nos esprits, depuis bien longtemps, un peu comme une ritournelle répétitive staracadémicienne peut se coller inlassablement dans l’oreille jusqu’à ce qu’on puisse même, au bout du compte, la trouver agréable, qu’on puisse même, dans un élan tragique, courir à la FNAC acheter le sinegueule. D’ailleurs, n’est-ce pas ces TV Shows qui nous ont réappris à voter ? Pour Sarkozy, tapez 1, pour Royal, tapez 2 ! Le nouveau président est avant tout un bon show man, pas un chantre des idées, soyons sérieux.
                Amicalement.
                Z


                • NoBody 11 mai 2007 09:06

                  telle votre tristesse affichée montre oh combien vous êtes déçu ne n’avoir tapé le bon numéro ou que votre idole, voir votre idéologie ne se soit envolée au hit parade de vos rêves ...

                  petit rappel, « les promesses ne valent que pour ceux qui les écoutent ». Attachez vous au mât si vous ne pouvez vous abstenir de plonger


                • Z Z 11 mai 2007 09:44

                  Cher Monsieur,
                  Bonjour.
                  Je ne suis pas plus déçu que ça, vu que toute appartenance à un parti politique me parait illusoire. Je n’ai pas dit que la dinde de l’autre bord constituait le bon parti, même si, souhaitant faire barrage au cowboy francophone, j’ai voté pour elle au second tour.
                  Bien à vous.
                  Z


                • Céline Ertalif Céline Ertalif 11 mai 2007 00:36

                  J’ai lu deux fois cet article : je ne suis d’accord sur rien. Ou tellement peu qu’il vaut mieux se tenir à rien.

                  D’abord l’élection ne donne aucune leçon à personne. A force d’employer des images et des facilités de langage à la surface de l’évènement, il n’y a plus de sens. Des leçons données sur quel sujet à qui ?

                  La politique et la démocratie sont liées. Le phénomène dominant, c’est que la souveraineté éclate avec l’affaiblissement du niveau national des organisations publiques. A mesure que le ludisme remplace la conflictualité sur la scène politique nationale la démocratie s’évapore et le contenu de la politique change de nature. Et c’est de cela qu’il faudrait être capable de parler.


                  • NoBody 11 mai 2007 09:09

                    eh bien, nous voilà plus écalirés que jamais !

                    la liberté d’expression y gagne ce que la clarté y perd


                  • Céline Ertalif Céline Ertalif 11 mai 2007 11:20

                    Désolée de ne pas avoir été claire : les instances publiques nationales (Président de la République, Gouvernement, députés) ont de moins en moins de prise sur les évènements qui comptent dans notre société. Mais le jeu médiatique de la lutte politique nationale ne perd pas d’ampleur pour autant : le ludisme prend la place de la conflictualité des intérêts.


                  • Dégueuloir Dégueuloir 12 mai 2007 19:07

                    il y a une leçon surtout à retenir,les seniors en masse,ont décidés pour les actifs,les générations 1920,1930,1940 qui ont vécu des périodes douloureuses......nostalgie ? égoisme ?,à moins que ce ne fusse le rejet d’une femme présidente,ce que je pense fermement,seul F Bayrou pouvait infliger une cuisante défaite à Sarko....mais,trop tard... !


                  • chmoll chmoll 11 mai 2007 10:15

                    Les Français sont entrés de plain-pied dans le XXI° siècle. Ils ne veulent pas laisser à d’autres le soin de décider de leur avenir

                    de koi !! une mutin’rie a bord ??


                    • pari_démocratique pari_démocratique 12 mai 2007 15:57

                      à l’auteur et à plusieurs commentateurs,

                      Il me semble voir le risque d’une contradiction entre la 2ème leçon (triomphe des idées) et la 5ème (le rôle central du parti). Dans mon article du 11 mai :

                      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24134

                      j’ai attribué la raison du succès de N. Sarkozy au fait qu’il a eu d’abord des idées puis ensuite forgé l’outil en mettant l’UMP au service de son projet.

                      Au contraire, S. Royal a fait, lors des primaires, une OPA sur un PS hétérogène sans avoir les moyens d’en assurer la cohérence.

                      Dans ses déclarations d’aujourd’hui, elle ne semble pas changer sa démarche très mitterrandienne : maitriser le parti afin que le (ou la) prochaine candidat(e) pour 2012 soit 1er Secrétaire du PS. Mais sur quelles idées ? On sent qu’une telle démarche se préoccupe surtout de la prise de pouvoir, ce qu’a su très bien faire F. Mitterrand un peu pour le meilleurs, beaucoup pour le pire pour la gauche.

                      Par ailleurs, ce ne semble pas correct de mettre tous les leaders du PS dans le même sac ; on peut les diviser en 3 groupes :

                      - Ceux qui privilégient la prise du pouvoir (les mitterrandistes bien représentés par S. Royal).

                      - les archaïques prônant le retour aux fondamentaux socialistes d’hier pour ne pas dire d’avant hier (de Fabius à Mélanchon).

                      - Enfin ceux qui défendent un socialisme en prise avec la société réelle d’aujourd’hui en convergence avec la social-démocratie européenne (typiquement D. Strauss-Kahn).

                      Je reste persuadé que seul ce dernier groupe, s’il réussit à avoir le leadership du PS, peut appliquer d’abord la 2ème leçon conjuquée avec la 5ème, en 2012.


                      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 mai 2007 17:38

                        A l’auteur. D’accord sur vos « leçons » 1, 3 et 4. En désaccord avec celle que les idées auraient pris plus de place, sauf dans le sens que si l’on simplifie assez, on finit bien par identifier l’homme et le slogan. Il suffit d’allumer des torches et de jouer du Wagner.

                        C’est votre 5 ème point, toutefois, qui me paraît extraordinairement porteur, car il exige qu’on en tienne compte pour mettre la pendule démocratie à l’heure de la communication omnidirectionelle que sont à instaurer les blogues.

                        La démocratie représentative n’a de sens que si l’électeur est représenté. Or, les élus ne représentent plus l’électeur, seulement un parti. Ils sont devenus de purs « avatars » au sens moderne du terme. Ils faut transformer le système démocratique pour réintroduire la représentativité. CQFD.

                        Il est possible de le faire et le plan pour le faire existe. http://www.nouvellesociété.org/6.html

                        Pierre JC Allard


                        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 mai 2007 17:45

                          A Tous : pour corriger le lien du commentaire précédent qui ne fonctionne pas, alors qu’il devrait mener a la description d’une démocratie mieux représentative.

                          http://www.nouvellesociete.org/6.html

                          PJCA


                        • wizburf 12 mai 2007 18:15

                          « Les deux grands challengers pour 2012, François Bayrou et Ségolène Royal » Donc Sarkozy ré élu en 2012... En politique, les meneurs aux élections devraient faire comme aux US : s’ils ont été battus, ils ne devraient même pas penser à se représenter.


                          • Forest Ent Forest Ent 12 mai 2007 21:55

                            C’est amusant. Je tire les conclusions à peu près inverses.

                            « la volonté de participation des Français à la vie politique »

                            Les français ont encore une fois voté contre quelqu’un.

                            « la victoire des idées »

                            Des idées ? Où ça ?

                            « l’expression de la politique a changé »

                            Ca ne m’a pas frappé. Elle est toujours sur TF1 à démagogiser.

                            « le recul des extrêmes ouvre des perspectives nouvelles »

                            Je ne parlerai pas de recul alors qu’il n’y a plus de droite modérée. Mais que se passera-t-il si les électeurs sont déçus ?


                            • Jean-Marie Déant Jean-Marie Déant 13 mai 2007 11:07

                              Félicitations pour cette brillante et clairvoyante analyse En 2004 Howard Dean était candidat démocrate aux Etats Unis. Il n’a pas gagné la primaire cependant nombre de ses électeurs lui sont restés fidèles via l’internet. Ce médium possède donc une spécificité particulièrement originale, il permet au plus grand nombre de s’exprimer en direct, de constituer des lieux d’échanges, forums et autres blogs qui en très peu de temps peuvent réunir plusieurs centaines voire plusieurs milliers de personnes d’horizons différents. Actuellement, je pense que beaucoup de journalistes de la presse écrite n’ont toujours pas pris la mesure de ce phénomène. Quant aux « responsables » politiques, ils découvrent tout juste le potentiel d’un tel outil. FB quant à lui est déjà en avance et la naissance de son mouvement démocrate - modem - le bien nommé, doit beaucoup à l’internet. le cybercitoyen est une réalité avec laquelle il va falloir compter. Concernant le modem, il faut souhaiter que son existence soit originale et qu’il fonctionne avec des fonctions transversales. En un mot qu’il n’ait pas grand chose à voir avec un parti politique traditionnel et sa hierarchie classique. Aux responsables nationaux d’imaginer un fonctionnement moderne, des procédures de votes internes en ligne, un réseau national constitué de réseaux régionaux départementaux et locaux. Nous sommes en 2007 et nous avons désormais tous les outils pour communiquer de manière efficace. A nous d’y mettre un contenu cohérent, clair et surtout porté par cette espérance et cet esprit d’indépendance que porte en lui FB.


                              • arturh 13 mai 2007 12:04

                                Il me semble que vous oubliez un élément important dans votre chapitre sur l’importance du Parti. Cet élément interroge d’ailleurs la stratégie de Bayrou.

                                En effet, vous n’avez pas souligné que pour la première fois, les deux candidats des deux partis ont été adoubé par des procédures relativempent démocratiques. Nicolas Sarkozy a d’abord conquis, par un vote de tous les militants, la direction de l’UMP. Cette élection lui a donné une telle légitimité démocratique, à la tête d’un parti qui était à l’origine conçu par Chirac pour Alain Juppé dans sa stratégie du TSS, que personne n’a osé contester sa candidature à la présidence dans le cadre d’une primaire.

                                Et la primaire au sein du PS a été une première sur laquelle il sera difficile de revenir. Elle se reproduira donc obligatoirement. Et cette fois, la leçon ayant été apprise, elle ira plus loin, n’en doutons pas.

                                Et c’est la raison pour laquelle la stratégie de François Bayrou, qui se construit SON parti pose problème dans ce paysage politique d’après la bataille.

                                On le sait d’avance, la seule chose dont on puisse être certain, c’est que le Parti de Bayrou a pour programme de présenter Bayrou à la présidentielle de 2012. Ce type de programme risque, par opposition au PS et à l’UMP, de déconsidérer ce parti.


                                • Thierry Maillet Thierry Maillet 13 mai 2007 13:50

                                  Je vous remercie tous pour vos commentaires aussi passionnés qu’intéressants.

                                  Je suis content de constater une relative convergence des opnions autour des cinq Leçons proposées.

                                  Toutefois deux points majeurs restent en suspens : 1. Le PS : est-ce que « les éléphants » doivent être inclus dans la Génération sur le départ ? Les commentaires semblent sans ambigüité mais est-ce que vous ranger François Hollande dans ce groupe ?

                                  2. La primeur des idées sur la conquête du parti : est-ce que Nicolas Sarkozy a privilégié les idées sur le parti ? J’ai la faiblesse de croire que oui comme l’a soulignée l’article du Monde qui relate la traversée du désert entamée en 1999 après le piteux 13% recueilli aux élections européennes par la liste RPR/DL (Démocratie Libérale d’A Madelin). www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi ?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=988380 La prise de l’UMP a été rendue possible par la mise à l’écar d’A Juppé et sa désignation finale n’eut lieu qu’en 2006 après l’échec des assauts de Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie. D’ailleurs le travail d’influence avait commencé en dehors du parti avec la popularisation du Déclin de la France (N Baverez) par des essayistes. Ce fut la même démarche d’ essayistes et intellectuels qui soutinrent François Mitterrand en 1981 et 1988 puis Jacques Chirac (la fracture sociale d’Emmanuel Todd en 1995. Je confirme que les candidats de l’opposition doivent aujourd’hui travailler en réunissant experts/universitaires/spécialistes pour dégager des lignes de force. Le sentiment d’amateurisme du PS en 2002 et de l’équipe de Royal en 2007 mentionnés par pari_democratique entre autres a été visible sur des thématiques essentielles (35 H, Retraites, Sécurité pour ne pas mentionner que les principales). Un article d’Henri Weber dans Le Monde est digne d’intérêt en terme de méthode quand bien même vous ne partagez pas ses opinions. Il est entièrement mobilisé sur l’idée que le Parti ne puisse plus hésiter mais doit regrouper des femmes et hommes partageant des opinions communes. www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-907278,0.html

                                  Trois éléments complémentaires et nouveaux ont été soulevés et qui méritent débat :

                                  1. Le premier point soutenu par Céline Ertalif est juste. Quel rôle pour la politique nationale dans un monde de plus en plus ouvert et quand une autorité supranationale, Bruxelles inspire et oblige 40% des textes votés au Parlement puis appliqué en France. Ce point très valide a toujours été escamoté au point que des commentateurs ont écrits que Nicolas Sarkozy avait re-découvert l’Europe le 6 mai au soir. L’illusion pourra-t-elle perdurer ou le premier travail idéologique de l’opposition en devenir est d’inscrire toute politique future dans ce contexte européen.

                                  2.La seconde question pose la pertinence des deux pôles politiques qui émergent actuellement en France. Aurons-nous, comme je l’ai imaginé, les Conservateurs contre les Sociaux-Démocrates ou bien trois pôles avec en plus un regroupement réellement socialiste à la gauche des sociaux-démocrates comme le soutient Voltaire ici et Jean-François Kahn dans son dernier éditorial de Marianne cette semaine.

                                  3. La troisième question est plus personnelle. Est-ce que François Bayrou et Ségolène Royal ne devraient pas se retirer puisqu’ils ont perdu plutôt que se positionner en hérauts de l’opposition. Est-ce à eux de représenter les pôles précités ? Ce point de wizbuz, inspiré de la démarche américaine, est intéressant et mérite débat car il rejoint un élément contigü. Le non-cumul des mandats et le brassage plus large du personnel politique pourrait ouvrir sur des perspectives nouvelles déjà entamées avec internet qui nourrit et accélère le processus participatif.Dis autrement l’enrichissement du débat démocratique accéléré par Internet et constaté par une hausse de la participation va mettre la pression pour une diminution du cumul des mandats. Cette orientation est salutaire pour que le maximum de commentateurs impliqués, de militants des partis se retrouvent aussi acteurs de la politique. Il y a le cumul des mandats (N Sarkozy veut limiter à deux mandats l’exercice présidentiel). Pourquoi pas une limitation du cumul des candidatures au sein des partis ?


                                  • moebius 13 mai 2007 14:49

                                    Bonjour. La question la plus cruciale a se poser serait peut etre ; et si aprés tout il ne se passait rien dans l’opposition aprés ces les élections ? .Le modem reprenant sa place de petit parti centriste constituant une force d’appoint pour tenter cette fois de gagner les prochaines élections et la gauche restant immobile, évitant les questions qui fachent afin d’éviter de se saborder et tablant essentiellement sur le mécontentement des électeurs de droite. En face un président hyper actif occupant tout le champ médiatique, une focalisation sur « le président » par ses afficianados autant que par ses détracteurs. Du spectacle rien que du spectacle ce qui au fond pourrait arranger tout le monde. La politique comme symptome d’une société bloquée et conservatrice preferrant désormais assister à la représentation d’un film sur ses propres blocages et un intéret croissant pour la politique, ou le cinéma ? Quand aux « véritables » changements (une société ne peut pas ne pas changer) ceux ci auraient lieu ailleurs dans un « nul part » un « no man’s land » c’est à dire la réalité.


                                    • Foudebassan Foudebassan 13 mai 2007 20:55

                                      @ Auteur,

                                      J’ajouterai cette 6ème leçon qui me semble importante :

                                      Impossible d’être élu sans une force financière très importante (modèle Américain)

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