Constitution de la démocratie directe
I - PRINCIPE
Le principe de base, c'est que dans la vraie démocratie c'est le peuple qui décide de l'organisation de la société, en assemblée populaires. Les assemblées sont organisées en réseau horizontal. Dans les assemblées personne n'est chef et aucune assemblée n'est supérieure aux autres. Aucun chef dans les assemblées, aucune assemblées cheffes.
II - LES ASSEMBLÉES
Il existe trois rôles dans les assemblées qui sont - facilitateur, distributeur de parole, scribe. On communique dans les assemblées par signes et par parole. Les rôles sont donnés aux volontaires pour les faire et tournent d'une journée sur l'autre. Les discussions sont notées par le scribe sur un résumé d'assemblée. Les résumés sont ensuite échangés entres assemblées selon l'idée exprimée ensuite, afin de créer un débat inter assemblées.
III - LES BÂTIMENTS
Il existe trois styles de bâtiments qui font fonctionner la démocratie. Un bâtiment pour abriter les assemblées, un bâtiment pour abriter la maison de la démocratie, ou un bâtiment qui abriterai assemblée et maison de la démocratie. Les assemblées pourraient se faire en plein air, ce n'est pas forcé d'avoir un bâtiment pour les faire.
Dans un village comprenant 300 personnes, on peut faire 3 assemblées de 100 personnes et une maison de la démocratie qui relie les assemblées, ou dans une ville de 10000 personnes, on pourra faire dix assemblées par maison de la démocratie et une dizaine de maison de la démocratie.
IV - LA MAISON DE LA DÉMOCRATIE
Le bâtiment de la démocratie est composé de deux endroits différents.
A. Un qui sert pour la politique locale avec un tableau sur lequel sont affichés les différents résumés des assemblées attenantes au bâtiment. Les résumés sont donc affichés sur un tableau, puis les idées émises sont rangés par thème, toutes les assemblées abordent les sujets qu'elles veulent et les thèmes sont souvent les mêmes. Il est également possible d'adresser par courrier ou téléphone ses propositions, qui seront affichées sur les tableaux. Les idées de chaque assemblée sont donc mises ensemble par thème et il est possible de savoir ce que pense chaque assemblée sur chaque thème. Ainsi lors des assemblées suivantes, il suffit de lire les résumés de chaque thème en assemblée pour que chacun puisse savoir ce que les autres dans les assemblées voisines pensent, sans être avec eux en assemblée. Et il est possible pour chacun d'analyser les arguments des autres assemblées et de formuler des réponses qui seront notées sur le résumé puis affiché sur les tableaux et répétés après en assemblée, afin de créer un débat inter assemblée.
B. Pour ce qui concerne le deuxième endroit de la maison de la démocratie, il servirait pour la politique globale. Les résumés des assemblées sont notés sur un ordinateur, comme pour le tableau. Puis les résumés sont classés par thèmes sur un forum, comme pour le tableau, sauf que l'informatique et l'internet permettent d'avoir un nombre infini d'assemblées et de maisons de la démocratie en réseau, il est possible de faire un forum local pour traiter des affaires de la ville. On peut faire un forum pour la région, un pour le continent et ainsi de suite pour arriver au forum global, regroupant tous les thèmes de toutes les assemblées. Et les débats peuvent se faire sur internet depuis un ordinateur ou un téléphone portable, puis les avancées des résultats des débats sont lus ensuite dans les assemblées avec les arguments des assemblées voisines qui étaient marqués sur le tableau thématique. Cela alimente un débat d'idée dans chaque assemblée et les résultats de ces débats vont ensuite sur les tableaux et les forums, puis reviennent et ainsi de suite. Comme cela se crée un débat inter assemblées horizontal au niveau mondial.
V - LA PRISE DE DÉCISIONS
Et pour prendre les décisions, on fonctionne au consensus. La technique de décision au consensus demande de la pratique et de la méthode [ *1 ], sinon on peut en être dégoûté. Cependant elle fonctionne. Et l'idéal est l'unanimité, mais c'est compliqué d'atteindre l'unanimité avec des peuples qui sont en démocraties représentatives ou en dictatures comme aujourd'hui en 2013.
VI - RÉSUMÉ
Il existe donc trois principes qui protègent la démocratie directe telle qu'elle est énoncée ici. Et qui sont :
Aucun chef dans les assemblées, aucune assemblée cheffes [ *2 ].
Les maisons de la démocratie sont tenues sur le modèle de l'autogestion [ *3 ].
On décide au consensus.
PRÉCISIONS ANNEXES
1 Méthode pour arriver au consensus et explication de ce qu'il implique
Le consensus est différent de l'unanimité. Et il est beaucoup plus facile d'utilisation. Le consensus c'est quand personne n'est contre, quand personne ne fait veto contre la proposition qui est en vote. L'unanimité c'est quand tout le monde est pour, ce qui implique qu'il n'y ait aucun désintéressement de ceux qui votent la proposition.
Pour arriver au consensus, il faut prendre en compte toutes les objections imaginables. Et de remonter aux besoins de base derrière les décisions permet de réaliser que les points de vue sont bien souvent peu éloignés. L’écoute active est plus qu’attendre jusqu’à ce que l’autre ait fini de parler. Ne pensons pas immédiatement à contredire. Dans une prise de décision au consensus, il n’est pas question de savoir qui gagne ou qui fait passer ses idées, c’est plus une question de trouver ce que nous avons en commun et de coopérer.
Évitons la concurrence et laissons les autres inspirer. Là le fait de ne pas s’identifier à ses propres idées aide énormément, en se rappelant que, mes idées, ne sont pas les miennes. nous recherchons des solutions avantageuses pour tous. Ici l’imagination, l’intelligence, l’expérience, sont les ressources premières souvent il s’agit d’inventer littéralement de nouvelles solutions.
Les critères ne doivent pas dépendre de la volonté ou du contrôle de certaines parties en jeu, c’est là qu’en général on exerce plus ou moins consciemment un usage incorrect et manipulateur du pouvoir. Pour orienter les choix vers des intérêts partiaux, une bonne communication est un facteur clé, communiquer c’est gérer la relation et les conflits. Il faut faire preuve de confiance et de patience, parce que dans un climat de rancune, d’accusations réciproques et de peur, le temps et les énergies sont déployés pour détruire et non pour créer. J’ai le droit d’être traité avec respect, les autres aussi. J’ai le droit d’avoir et d’exprimer des opinions et des sentiments, les autres aussi. J’ai le droit d’être écouté et pris au sérieux, les autres aussi. J’ai le droit de dire non sans me sentir en faute, les autres aussi. J’ai le droit de demander ce dont j’ai besoin, les autres aussi. J’ai le droit de changer d’opinion, les autres aussi.
En ayant un regard superficiel, le consensus semble donner un pouvoir excessif au simple individu, ou à la petite minorité par rapport au groupe. Le consensus donne effectivement un grand pouvoir à l’individu, à chaque individu sans distinction parce qu'il en reconnaît la valeur, la dignité, l’unicité.
Très important, un vote veto doit être justifié, et la raison ne doit pas être absurde, sinon il n'est pas valide. Un veto doit alimenter le débat pour faire progresser les idées, c'est une force, pas une faiblesse. Souvent on croit que le fait de laisser qui que ce soit pouvoir stopper une proposition va rendre impossible le consensus, mais un vote contre doit s'accompagner d'un argument, sinon il n'est pas reconnu. Qui dit véto de l'un, dit écoute des autres de son désir et volonté commune de trouver une solution pour tout le monde, en faisant marcher l'intelligence collective.
La prise de décision par consensus est un procédé basé sur la raison du bon sens. Pour arriver au consensus, on devra débattre avec ceux qui sont contre la proposition, qui vont expliquer pourquoi. Et s'ils ne le font pas leur vote contre sera refusé et le consensus sera déclaré atteint. Si ceux qui sont contre ont une bonne raison, alors cela emmènera un débat pour trouver une nouvelle solution acceptée par tout le monde. Si leur raison est dénuée de bon sens, elle est refusée. Le bon sens est défini par le débat.
Mais il faut reconnaître aussi que même avec une utilisation parfaite de la méthode et une excellente communication, des problèmes qui ne sont pas complexes et compliqués peuvent demeurés non résolus sur le moment. Des observations visant à des améliorations peuvent être faites. Tous les problèmes peuvent se résoudre avec une discussion plus approfondie. Il faut aussi pouvoir assumer l’embarras, la fatigue et la frustration.
Des fois il faut réussir à démontrer la véracité de son idée, c’est à dire que la décision qui va être prise est bénéfique au groupe ou en contradiction avec ses principes. Les propositions doivent être réétudiées jusqu’à ce que tout le monde se sente à l’aise avec elles.
2 Explication en détail d'un fonctionnement horizontal pour une assemblée
Trois rôles sont donnés aux volontaires.
SCRIBE. Ils notent les discussions, ou au moins les grandes lignes, puis les recopient sur internet afin d'avoir un regard sur ce qui se passe dans chaque assemblée.
FACILITATEUR. Ils aident au débat en proposant des méthodes, essayent que l'on suivre l'ordre du jour, calment les tensions, etc. Ils ne décident rien, c'est important, mais ne font que des propositions qui sont ensuite votées au consensus par l'ensemble des membres de l’assemblée. Tout le monde peut proposer un vote. Pour devenir facilitateur, il suffit d'exprimer son envie pour et qui veut le devient, que se soit au début ou en cours d'assemblée. Il peut y avoir plusieurs facilitateur c'est le but, qu'avec l'habitude tout le monde soit facilitateur et que l'assemblée se facilite toute seule.
DISTRIBUTEUR DE PAROLE. Ils repèrent qui lève la main et ils donnent la parole aux membres de l'assemblée qui la demande en suivant l'ordre des signes de mains.
DÉROULEMENT DE L'ASSEMBLÉE.
On fait un tour de cercle ou chacun peut s'exprimer, pour définir les sujets et leur ordre.
On suit l'ordre du jour, sans être trop rigoureux non plus, en s'adaptant aux impatiences.
On aborde chaque sujet et on recherche le consensus lors des prises de décisions.
On défini ensuite les points importants et on peut créer des actions, des groupes de réflexions, etc.
On peut recommencer un nouvel ordre du jour, ou clore.
POUR COMMUNIQUER PLUS FACILEMENT, ON UTILISE DES SIGNES.
Si l'on souhaite prendre un tour de parole, on lève la main.
Si l'on souhaite intervenir directement sur ce que dit l’intervenant, on agite son index devant soi. La réponse directe est prioritaire aux tours de paroles. Mais la réponse directe ne doit faire que quelques mots, il faut répondre d'une façon très concise sinon on perd le fil de la discussion initiale. La réponse directe permet d'apaiser les tensions car on peut fixer rapidement les doutes et incertitudes de chacun quand aux propos tenus.
L'accord avec l'intervenant e est exprimé en agitant les mains en haut, paumes ouvertes.
Le désaccord est exprimé en plaçant ses bras en croix en haut.
Si l'on juge que l'intervention dure trop longtemps, on rapproche les paumes des mains, pour signifier plus court.
Si l'on doit intervenir immédiatement concernant un point technique en dehors des discussions, on place ses mains en T.
Si l'on souhaite que cesse le brouhaha dans l'assemblée, on place ses mains en triangle au dessus de sa tête.
Si on veut que l'intervenant parle plus fort, on lève les paumes des mains.
3 Explication d'un fonctionnement possible de l'autogestion dans une maison de la démocratie
En autogestion, chacun est au même niveau. Aucune personne ne peux se prétendre ordonner aux autres quoi que ce soit. Chacun peut s'occuper de ce qu'il souhaite, avec sa bonne volonté et l'intelligence collective détermine l'efficacité de l'organisation en autogestion.
Il s'agit de faire en sorte que chacun maîtrise le fonctionnement global du lieu. La logique est de devenir pluridisciplinaire, de maîtriser plusieurs disciplines. L'autogestion signifie également que chacun s'occupe de sa gestion. Les conseils se donnent de façon agréable et se reçoivent avec plaisir. Et pour cela la communication est un bon outil. Ce peut être en parlant, ou en mettant des écriteaux aux endroits appropriés, qui expliquent les principes de bases pour chaque poste. Apprendre aux autre ce que l'on sait et apprendre des autres ce qu'ils savent. C'est ce qui s'appelle l'éducation populaire. C'est un principe important de l'autogestion.
Une autogestion dans le domaine du travail, combiné avec une prise de décision de la gestion du travail dans les assemblées politiques, aurait pour conséquence de diminuer la durée du travail de chacun, que ce soit parce que l'on supprimerait l'obsolescence programmée, ou que l'on supprimerait la concurrence en ce concentrant sur la production selon les besoins véritables de chacun. Ainsi la diminution de travail permettrai d'alléger les journées de chacun et de s'occuper de la politique, en venant aux assemblées.
Le fait d'aborder tous les sujets de société dans les assemblées, fait que l'on s'instruit et s'éduque les uns les autres par le débat. Ce qui provoque au final une forme d'éducation populaire et que cela fait évoluer l'ensemble de la population, cela rend la recherche des consensus facilité. c'est l'ensemble qui fait que la démocratie directe telle qu'énoncée ici fonctionne.
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON