France, grandeur et décadence d’une culture
( Le mot culture tend à désigner la totalité des pratiques succédant à la nature. Chez l'humain, la culture évolue dans le temps et dans les formules d'échanges. Elle se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer. Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » )
La culture française ancienne est-elle actuelle ?
Si par hasard, vous dites culture française à un étranger de 20 ans, si vous lui demandez de dire ce que cela évoque pour lui, il vous répondra infailliblement. Le vin, Louis XVI, la révolution, le savoir-vivre et manger, le théâtre, les jardins de Lenôtre, Cyrano de Bergerac, Voltaire, Piaf, Aznavour, la tour Eiffel, Hugo, les droits de l’homme et autres.
Si par hasard vous dites culture française à un Français de 20 ans, il vous répondra, le rap, star academy, l’île de la tentation, Corneille (le chanteur, attention, pas l’écrivain), mac Donald, burger King, quick et autres.
Le simple décalage entre ces deux réponses à une question unique démontre que, la culture française n’est pas perçue de la même façon, par deux habitants d’un même monde et d’un âge identique.
Cela viendrait-il du fait que ces deux habitants d’un même monde, vivant à une même époque ont une perception différente de ce monde ? Serait-ce là justement une question de culture ? Ou d’éducation ? Ou les deux seraient-elles étrangement liées ? Le fait de ne pas connaître Piaf, ou Brel par exemple, et celui de ne pas l’apprécier, n’est-il pas en lui-même, la différence qu’il y a entre avoir de la culture (connaître ces chanteurs) et avoir son point de vue sur eux (apprécier ou non ces chanteurs). Ne se retrouve-t-on pas là dans le cas de figure de la cuisine ? Je connais les fromages mais je ne mange pas de fromage ? Pour des raisons bonnes ou mauvaises, mais qui me sont propres.
La culture, la formation et ses transformations
A l’époque de mes grands-parents, les gens sortaient. Pour eux sortir c’était se rendre à l’opéra ou au théâtre, pour les plus riches, ou allez « guincher » sur les bords de la marne, ou se faire une toile pour les plus humbles.
Mais cet écart de moyens dans l’accès a la culture, n’empêchait pas les plus humbles de se rendre au musée, ou de lire. Cela n’empêchait pas non plus les gens de vouloir apprendre. Ne serait-ce que pour accéder à un meilleur emploi. Un autre critère déterminant de l’époque était l’école. Ou les « maîtres » avaient à cœur, a ce que « leurs » élèves réussissent le certificat d’études. Aujourd’hui, les statistiques prouvent que les gens lisent beaucoup moins. Il est vrai que nous avons l’Internet, la TV. Ce qui n’était pas le cas de tous les foyers a l’époque. Alors comment expliquer que l'illettrisme est en constante progression en France ? ( Environ 12 pour cent en 2002 inclus les français de l’étranger en situation d'illettrisme. En 2005 il y avait 4,5 pour cent d’élèves illettrés contre 4,9 en 2006 en France)
Si nous comparons le BAC des années 1950 a celui d’aujourd’hui, et ce malgré une information circulant beaucoup plus rapidement de nos jours, et si, par jeu nous demandions à nos bacheliers de passer le bac, tels que l’on fait nos parents ou grands-parents, quel serait le résultat ?
A une époque où le diplôme a pris plus de valeur que la connaissance en elle-même, et ou pour son obtention les pouvoirs ont tiré vers le bas le niveau du bac d’antan, il y a de surcroît le phénomène nouveau en France de la spécialisation qui intervient dans la formation scolaire. C’est ce même phénomène, sans planification pour l’avenir qui est à la base du manque de médecins en France. En effet, à une époque ou les médecins étaient légions en France, le ministère a pris la décision de stopper la formation, estimant que le pays avait assez de personnes dans ce milieu, sans prendre en considération, que les dites personnes seraient un jour à la retraite
Causes possibles à une décadence
Vive l’UE ! En effet, la culture française d’un autre temps ne perdure que grâce à l’UE. Le français étant une des langues obligatoires à la bonne compréhension des textes.
Où est le temps ou la noblesse russe, Polonaise, qui souhaitaient apprendre le français et même mieux le désiraient ? Nous sommes face à un problème nouveau et plus économique que culturel, l’obligation d’apprendre une langue plutôt que le souhait ou le désir. Les langues à la « mode » sont plus Asiatiques ou Arabes que les langues issues de l’UE. « L’obligation » d’apprendre le français pour une meilleure entrée en UE, soumet automatiquement à l’apprentissage de la “Culture” française.
Où est le siècle des lumières ? Ou sont les fleurons de la culture Française ? La « déculturisation » vient-elle de la télé et des « GuyLuxeries », de l’école et du sacerdoce de maître devenus peu a peu métier refuge. Ou de la “démission” de parents bien trop soucieux de la carrière qu’ils doivent faire ? Ou de l’absorption de cultures étrangères dans ce qu’elles ont de moins glorieux ? Ou alors simplement de l’indifférence de nos cadets à l’ouverture, dues aux possibilités de communication mises à leur disposition et qui en fait, les tiennent dans un processus de non-communication et de désintérressement de l’apprentissage puisqu’ils savent que l’information est à portée de mains à n’importe quelle moment ?
Vers une conclusion pessimiste
Vers où se dirige-t-on ? Quel avenir pour la culture française dans les années à venir ? Doit-on et peut-on parler d’une langue et d’une culture française se propageant artificiellement, issue plus d’un besoin économique que d’une motivation personnelle ?
A une époque où l’illettrisme prend le pas sur la connaissance, et où les médias ne produisent non pas de choses intelligentes, mais des produits se vendant, qui doit-on blâmer ? Le pouvoir, ou même les pouvoirs qui ne réagissent pas ? Les détenteurs du savoir qui ne le dispense plus faute de goût ou de motivation ? Le triumvirat, enseignant, état, parents serait-il démissionnaire ? Où en est-on de la volonté d’un apprentissage pour les jeunes et les plus jeunes, et comment se placera la culture française sur l’échiquier mondial de demain ?
Que peut on attendre de nos jeunes diplômés spécialisés à outrance et sans culture générale réelle ? Que vont-ils léguer à leurs propres enfants ?
Nous sommes à une époque où l’on confond cynisme et intelligence, et manque de scrupule avec débrouillardise. Peut-être est-ce la que commence le manque de vraies valeurs culturelles.
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