Hier, je suis allée au Crédit Municipal
Le Crédit Municipal, ou pour nous les pauvres, les "sans dents", l'offre de la dernière chance.
Pour ceux qui ne connaissent pas le principe du Crédit Municipal, je vais vous l'expliquer, c'est très simple. Fin de mois difficile ? Pas de problèmes ! Vous devez bien avoir quelques bijoux en or, un vélo, un vêtement de marque, un manteau de fourrure ? Non ? Bon, et bien si vous avez la chance d'avoir encore cela quelque part chez vous, il vous suffit de vous rendre au crédit municipal avec une pièce d'identité et un justificatif de domicile de moins de 3 mois, et de déposer vos objets en gage contre environ la moitié de leur valeur. Il s'agit d'un crédit et qui parle de crédit parle automatiquement d'intérêts. En dessous de 300 € prêtés le taux appliqué est de 4% sur un an. à partir de 301 € le taux grimpe à 9,3%.
Ce à quoi il est utile de s'intéresser est l'idée qu'en cette période de crise, il y a premièrement une fréquentation accrue de ce type de "service" (environ 700 personnes par jour à Paris d'après l'hôtesse d'accueil), et deuxièmement, que l'État trouve encore le moyen de s'enrichir sur le dos des plus démunis.
Car ce ne sont pas de riches héritiers venant déposé des Oeufs Fabergé qui fréquentent surtout le Crédit Municipal, mais des familles aux origines modestes, des jeunes, des personnes âgées... Cela va bien avec la politique d'austérité européenne. En effet, pourquoi annuler les taux d'intérêt alors que l'on demande aux Français de se serrer la ceinture au nom d'une croissance hypothétique qui nous le savons ne reviendra jamais ?
Toutes ces personnes, qui n'ont aucune certitude sur l'issue financière du mois en cours, doivent reproduire la même erreur que l'Etat il y a des années. La contraction de crédit continue au niveau particulier au profit de l'enrichissement suppos這 étatique.
N'est-ce pas une boucle stupide et sans fin ?
Le rôle de l'État n'est-il pas de protéger ses citoyens les plus démunis de ne pas tomber dans le piège du crédit ? Au lieu de cela, ils nous mettent leurs propres cordes au cou. Au nom de quoi ? Du profit des spéculateurs, banques, assurances etc.
Nous utilisons actuellement 150% des ressources planétaires ( d'après Dennis Meadows, chercheur américain du MIT ), la richesse mondiale a doublé depuis 2000, atteignant le chiffre record de 241 000 milliards de dollars (d'après le rapport du Crédit Suisse et de la Croix-Rouge). Malgré cela, les pauvres sont de plus en plus pauvres, et les riches de plus en plus riches.
Voilà ce que le système capitaliste libéral mondialisé permet et la ligne de conduite que nos politiques s'obstinent à suivre.
Le schéma est pourtant simple à visualiser.
Plus vous manquez d'argent, moins vous en avez. Plus vous avez d'argent, plus vous vous enrichissez. Comment ne pas se rendre compte qu'à long terme, une fois que les dettes se seront toutes enfin transférées sur les petites gens, le serpent se mordra la queue ? C'est déjà le cas en ce moment. Car nous n'avons pas les moyens de subvenir à la dette publique.
L'Islande, ou devrais-je dire, les Islandais, ont refusé de payer la leur, et refusé également de subventionner les banques irresponsables et laissé couler la plupart ( je vous invite à faire des recherches à ce propos). Le peuple a réclamé ses droits comme nous devrions le faire. Ce ne sont que des irresponsables, nous refusons d'assumer les conséquences de leur corruption et de leur mauvaise gestion.
Quand un particulier est à découvert sur son compte bancaires, que ses prélèvements SEPA (qui ne nécessitent même plus d'autorisation) sont refusés pour 20 € de frais chaque fois, un TEG de 20% applicable, alors que c'est l'irresponsabilité des banques qui a causé la crise économique, vous trouvez cela juste ? Je vous invite à suivre ce lien http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F31423.xhtml et à vous poser la question de savoir pourquoi les banques se payent si grassement alors qu'elles sont toujours debout grâce à nos subventions ? Et nous, toujours dans l'austérité.
Nous sommes encore soumis à la promesse de richesses futures qui, notre passé économique l'a prouvé et le prouve encore, est digne des histoires de bonne aventure. De quel droit les banques ont-elles encore le pouvoir de s'enrichir sur le dos des citoyens dont elles ont causé la ruine ?
En sachant que les entreprises françaises ont en tout bénéficié de 7 milliards du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité de l'emploi ; financé par la hausse de la TVA sur les ménages) que le chômage atteint 10% et que l'investissement a diminué de 0,8% ; Comment se fait-il que les entreprise (celles qui réalisent une grande partie de leurs bénéfices à l'étranger) aient augmenté les dividendes versés à leurs actionnaires de 30,3% au deuxième trimestre 2014 ?
Tout cet article parce que, quand je suis allé au Crédit Municipal, j'ai pu voir la lassitude dans les yeux des gens, ceux qui ont le plus de raisons de dire non sont accablés, ils ont honte. Il n'y a pas de quoi.
Nous haïssons les riches en France, mais nous détestons encore plus les pauvres.
Ce n'est pas une maladie contagieuse. De plus, la France nous permet de bénéficier de beaucoup d'aides sociales, pour lesquelles nous cotisons. Lorsque nous réclamons nos droits, nous sommes traités d'assistés, des profiteurs... Alors, renforçons les contrôles, se dit l'Etat. Divisons le peuple entre ceux qui travaillent encore et ceux qui "ne foutent rien". La faute aux étrangers, disent d'autres. Et de cette façon ceux qui auraient raison de se dresser contre l'austérité doivent se défendre au lieu d'accuser.
Les chiffres, pourtant ! Les chiffres montrent les inégalités et voilà comment elles sont permises. De plus les cotisations devraient permettre de faire fructifier l'argent commun, sinon quel intérêt à tout cela ? La redistribution se fait d'une façon perverse et ceux qui ont le pouvoir de faire changer cela ne le feront pas car ça ne leur est pas profitable.
Les entreprises privées (les grosses grosses) se gavent sur le dos des pays et de leurs citoyens, ils manipulent l'opinion publique pour que les lois leur soient profitables. Les Venture Capitalist ("capital-risqueurs") investissent dans des start-up "à la con" sans se soucier de leur qualité uniquement pour en faire des fonds d'investissements grâce aux effets de Buzz ( http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/07/09/financement-des-start-up-le-grand-n-importe-quoi_4454157_3234.html ) Et tant pis pour les entreprises sérieuses qui mériteraient d'obtenir plus d'investissements. L'argent n'appelle que l'argent, rien d'autre.
Nous avons le pouvoir de dire "NON" .
N'oublions pas que ce sont les Hommes qui actionnent les systèmes, pas l'inverse.
Démocratiquement.
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