Interview : Zara Whites militante de la cause animale
L’ex-actrice Zara Whites se consacre désormais au militantisme pour la cause animale. Dans cette interview, elle nous donne son point de vue sur les relations que l’humain entretient avec les animaux et avec la nature.
Zara Whites est une actrice connue dans le monde entier pour ses rôles dans des films pour adultes. Elle est aussi l’auteur de deux livres à succès. Elle a arrêté sa carrière cinématographique et se consacre désormais à sa famille, ses enfants, mais aussi à éveiller les consciences sur les dommages que l’homme commet envers les animaux et la nature.
Les animaux, Zara les respecte puisqu’elle a opté pour le végétarisme en refusant de les manger. Les animaux, Zara les défend activement, en prenant part à des actions auprès d’organisations comme PETA, International Campaigns ou le Comité Radicalement Anti Corrida. Dans cet entretien, Zara va nous éclairer sur ce qui lui tient particulièrement à cœur.
Bonjour Zara,
Bonjour
Franck et vous tous !
Tu respectes profondément les animaux et la nature, notamment au travers de ton
mode de vie végétarien. Comment en es-tu venue à t’engager dans cette
cause ?
J’ai toujours aimé les animaux. Je me rappelle qu’à quatre ans j’avais tué une mouche (comme j’avais vu faire les adultes...) et, tout de
suite, je me suis sentie affreusement coupable. Je me sentais une véritable
meurtrière. Je l’ai enterrée dans mon cactus, j’ai fait une croix avec deux
allumettes, et j’ai récité une prière... Mais je n’étais pas végétarienne pour
autant, d’ailleurs il a fallu longtemps avant que je sache que le végétarisme
existe.
Puis, il y a deux ans et demi environ, j’ai lu un livre Nourrir sans faire
souffrir, de John Robbins. Après la troisième page, j’étais végétarienne...
Par contre, tout ce que je sais maintenant sur ce qui se passe dans les labos,
dans les élevages, pendant le transport, dans les abattoirs.., je ne le sais que
depuis que j’ai fait des recherches sur Internet. Ce sont des informations qui,
malheureusement, ne passent pas à la télévision. On ne veut pas
« influencer » les gens à ne plus consommer la viande, tout de même...
Qu’est ce qui te choque le plus dans l’élevage des animaux de ferme ?
L’absence totale de respect envers les animaux. On
les entasse par milliers dans des hangars, on les enferme dans des cages
minuscules où ils ne peuvent plus du tout bouger. Évidemment, cela les rend
fous (il y a de quoi !) et ils commencent à se battre, à se mordre entre
eux... et donc, hop ! on trouve LA solution : on leur coupe tout
simplement le bec (à vif, ça va de soi !), la queue, l’appareil génital,
les dents, etc... Tout cela pour gagner
plus et plus vite. On oublie totalement que les animaux sont des êtres
sensibles, ont des émotions, ressentent des souffrances. On sépare le petit
de sa mère très jeune bien que cela les plongent tous les deux dans une
grande détresse. Par contre, ce qui est étonnant, c’est que les mêmes personnes
qui méprisent les animaux de ferme, le soir, en rentrant chez elles, vont
promener leur chien...
L’élevage est aussi un problème grave
pour l’environnement, qui est curieusement rarement mis en avant en France par
les écologistes. Peux-tu nous en dire un mot ?
Oui,
parce que, pour produire de la viande, il faut utiliser une grande quantité de
nourriture et d’eau pour faire grandir les animaux. Donc il faut cultiver de
grandes surfaces, en détruisant la nature, on épuise les ressources en eau et
on consomme beaucoup d’énergie. Alors que, quand on consomme directement des
végétaux, on est beaucoup plus économes sur tous ces points. On sait maintenant
que pour produire un kilo de viande de bœuf, par exemple, il faut dix fois son
poids en eau et dix kilos de céréales... imaginez-vous combien de personnes on
pourrait nourrir avec cette quantité de céréales ?
Également, les excréments des millions d’animaux élevés dans des usines se
retrouvent finalement dans la nature et dans l’eau que l’on boit. Vous
savez sûrement ce qui se passe en Bretagne avec les élevages intensifs. Pour
produire de la viande bon marché, on doit à côté dépenser beaucoup d’argent
pour dépolluer les rivières.
Quels sont tes plats végétariens préférés ?
Ah, je suis une grande gourmande, j’adore cuisiner,
et j’aime manger ! Il y a tellement de plats que je découvre maintenant,
car la cuisine végétarienne est une cuisine riche et élaborée... J’aime un peu de
tout : cuisine indienne, italienne, asiatique... tout dépend de mon humeur du
jour !
Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui souhaiteraient commencer à
manger végétarien ?
Quand on a l’habitude de manger la viande et un peu
de légumes à côté, effectivement, quand on enlève la viande, il reste peu de
choses... Il faut savoir que ce n’est pas cela, la cuisine végétarienne. J’invite
à aller regarder les milliers de recettes végétariennes sur Internet, sur les
sites et les blogs... et à faire des essais, à varier les menus...
Pour remplacer les protéines de la viande, on peut utiliser les légumineuses,
les légumes secs comme les lentilles et les pois chiches. Quelquefois, les gens
s’étonnent et nous demandent : « Mais vous mangez quoi
alors ? » Eh bien, il y a quelques centaines de produits à base
animale, et quelques millions de produits à base végétale. Tout simplement, on
cuisine avec ces quelques millions de choses.
Quelle mesure politique souhaiterais-tu pour lutter contre la surconsommation
de viande et encourager le végétarisme ?
Les
gens, fort malheureusement, comprennent mieux les choses si cela a un impact
sur eux-mêmes et pas uniquement sur les animaux. Oui, il faut rappeler que la
viande, avec ses graisses saturées, est la cause de graves problèmes de santé.
Surtout la viande qui sort des usines d’élevage où tous les moyens sont bons
pour produire vite.
Les végétariens n’ont que très rarement du cholestérol et des maladies
cardiovasculaires. Aujourd’hui il est unanimement reconnu que ce sont les
fruits et légumes qui sont les meilleurs pour la santé. Puis, je pense que
banaliser le végétarisme est une bonne chose, car les gens font toujours comme
les autres, et donc ils ont besoin d’être rassurés, savoir qu’ils ne seront pas seuls à
être ou à devenir végétariens. La démocratie implique aussi, d’après moi, que
le choix végétarien soit présent partout dans les collectivités, dans les cantines
scolaires, dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Également, une taxe
sur la viande serait souhaitable. Avec cet argent, on pourrait créer des aides
pour la nourriture bio dans les cantines, baisser le prix de la nourriture bio,
aider les gens modestes à acheter des fruits et des légumes.
Est-il facile d’être végétarien dans la société actuelle ?
Tout
dépend de l’endroit où l’on habite. Je remarque qu’en France c’est beaucoup plus compliqué qu’en Hollande (mon
pays natal), en Allemagne, en Angleterre... où
la chose est déjà banalisée. Les magasins proposent autant de
« fausse » viande que de la vraie (imitation de la viande avec des
végétaux). Les restaurants ont un choix végétarien dans tous leurs menus. Les
cantines ont des nutritionnistes qui préparent des plats spécifiques aux
besoins des végétariens. On a encore un bon chemin à parcourir en France, mais
je vois qu’on est sur la bonne voie, petit à petit, les gens s’y intéressent.
Les hommes politiques te semblent-ils influencés par des lobbies opposés aux
progrès pour les animaux, notamment les lobbies de l’agriculture productiviste,
de la chasse, et de la corrida ?
J’en suis absolument, intimement convaincue.
Malheureusement. L’argent semble souvent plus important que la santé des
personnes et que le respect des animaux... Les chasseurs et d’autres exploiteurs
des animaux commencent à avoir tellement peur (tant mieux qu’ils aient peur,
comme ça ils savent ce que c’est !) qu’ils ont créé un comité
« Noé » pour contrecarrer d’éventuelles lois en faveur de la
protection animale (avec le nom Noé, c’est un comble ! Noé aimait et
sauvait les animaux !).
Tu sensibilises les consommatrices et consommateurs de produits de beauté
dans le cadre de la campagne « Bronzez sans cruauté ». Quel est le
problème avec les cosmétiques ?
Comme
la plupart des gens, j’ai été moi-même étonnée quand j’ai appris tout ce qui se
passe dans les laboratoires. On sait que la vivisection existe, mais sans
plus ; ce qu’on ne sait pas, c’est qu’un grand nombre d’animaux sans défense
souffrent tous les jours, simplement pour la réalisation de nos produits de
beauté (entre autres) tandis qu’il existe bel et bien des produits aussi, sinon
plus, efficaces, mais non testés sur des animaux. Bizarrement on en trouve
rarement dans les grandes surfaces, et donc les gens ne savent pas où acheter
de tels produits. Vois-tu, il n’y a pas de label qui dit que un tel ou tel
produit est testé... et donc les gens n’y pensent pas. Eh bien, nous, on essaye de
les en informer, de distribuer des tracts, des listes de produits, des
échantillons... on leur montre ce qui se passe dans les tests sur les animaux,
pour qu’ils se rendent compte que, s’ils achètent les produits courants, ils
continuent à financer des souffrances atroces d’animaux. Vous pouvez consulter sur
Internet une liste de produits non testés sur les animaux.
Quelle seront tes prochaines actions publiques pour la défense des
animaux ?
Le 11 août, je serai en Espagne, pour dénoncer la corrida. Le 12 août, je serai à Ondres pour "Bronzez sans cruauté" (contre les produits testés sur animaux). Et le 14 août, je serai à Dax, j’ai été invitée par Patricia Zaradny, maintenant présidente du CRAC, pour manifester contre la corrida. Merci de venir nombreux.
Qu’est-ce qui te choque le plus dans la corrida ?
Le fait que des milliers de gens « bavent » devant une cruauté sadique... Ce n’est pas un combat d’égal à égal, ce n’est pas un combat de deux êtres consentants. Un taureau, en pleine souffrance (car avant d’être envoyé dans l’arène, il a déjà été affaibli), reçoit une grande pique dans le cou, on lui met une série de harpons dans le dos... Le pauvre animal court, il ne sait plus que faire, tellement il souffre, et puis, s’il a de la chance, on le libère de sa souffrance, à coups d’épée, dans un bain de sang. Et on trouve cela fort ? Cette souffrance complètement inutile, on appelle cela un spectacle ? Et les gens applaudissent un homme car ils le trouvent « homme », en tuant une bête sans défense qui n’a rien demandé à personne ?
La loi interdit ce genre de cruautés mais pas à certains endroits parce que c’est une tradition. Alors, parce que c’est une tradition, on a le droit d’enfreindre la règle qui dit qu’on ne peut pas torturer un animal ? À certains endroits en Afrique, on coupe le sexe des femmes, cela aussi est une tradition, mais les personnes qui défendent la corrida, sont bien d’accord pour reconnaître que c’est une chose affreuse... que l’on continue à faire sous le prétexte de tradition !
Plus
grave encore, les collectivités locales subventionnent largement les corridas.
C’est une honte que des cruautés envers les animaux, très impopulaires dans la
population, soient financées par l’argent du contribuable. On voit là aussi
l’influence des lobbies sur certains politiques.
Quel est le problème le
plus important à régler pour le siècle actuel ?
Devenir
un peu moins nombriliste... On n’a plus le temps de penser qu’à ses propres
envies (je ne dis pas besoins, car un système de climatisation, des produits de
beauté testés, une troisième télévision et une Mercedès dernier cri, ce ne sont
pas des besoins !).
Il faut que l’on coopère pour redonner la vitalité à la terre, pour se rendre
compte que tout est lié. Si on fait souffrir la terre, la terre nous fera
souffrir, si on fait souffrir les animaux, nous aussi, quelque part dans notre
vie, on va le payer... Des crises alimentaires et des nouvelles maladies le
prouvent.
Quelles sont les personnes que tu admires le plus dans le monde
contemporain ?
Ces
milliers de personnes qui se démènent tous les jours pour essayer de faire
comprendre cela, les gens qui tiennent des refuges pour les animaux abandonnés,
des refuges qui ne sont pas subventionnés par l’État (une honte !). Ces
gens prennent soin des animaux que des personnes sans cœur ont laissés sur la
route. J’admire le courage des militants pour les droits de l’homme et des
militants pour les droit des animaux. Il y a quelques personnes connues, qui,
dans les médias, parlent de ces problèmes, essayant de les faire connaître là
où la télévision se tait ! Je pense à Brigitte Bardot, au chanteur Renaud,
et à Nicolas Hulot, entre autres. Souvent, de par leur passion, ils se font
critiquer par beaucoup, mais ils arrivent à faire bouger des montagnes !
Personne n’est parfait, critiquer est toujours facile, entreprendre des
actions, c’est cela qui est important !
Merci beaucoup Zara pour nous avoir fait part de façon chaleureuse et sincère
de ton point de vue sur ces problèmes contemporains.
Vous pouvez retrouver les idées, les coups de cœur, les actions, etc... de Zara
sur son blog Zara écolo régulièrement actualisé et enrichi.
Photographies Les photos de Capucine
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