La révolution commence dans nos assiettes !
Malbouffe ou décroissance ?
Le menu révolutionnaire.
Réchauffement climatique, marchandisation folle, transports envahissants sur nos routes, délires publicitaires, démence de Noël, gaspillages éhontés, atteintes à la santé, conditionnement salivaire, injonction gourmande … la liste est longue de cette folie qui nous prend quand il s'agit de bouffe.
Nous sommes entrés ou plutôt nos parents ou grands-parents sont entrés dans cette farandole ahurissante après la seconde guerre mondiale. Les privations avaient justifié cette course en avant vers l'éclatement des sous-ventrières. Il fallait oublier les années noires quand, en fait, des forces obscures préparaient le terrain à l'avènement d'une société de la surconsommation.
Les Américains avaient pensé leur stratégie de l'envahissement. Des accords secrets extorqués contre l'argent du plan Marshall ont semé les graines de ce saccage des habitudes alimentaires. Le modèle était clair, le cinéma d'Hollywood participa lui aussi à cet immense lavage de cerveau.
Tout cela a fait des ravages sur toute la planète. Les agricultures traditionnelles des pays pauvres ont été sacrifiées sur l'autel de la mal-bouffe. Les corps ont changé, les tailles se sont arrondies, les occidentaux sont devenus de gentils toutous qui levaient la patte et rongeaient le bon « nonos » du gentil yankee.
Le sandwich mou et sucré, la boisson sucrée et fadasse, le repas à toute heure, la satisfaction de toutes les envies, le grignotage permanent, la fainéantise de la cuisine, le tout-près et le pré-mâché, l'insipide et l'uniforme sont devenus la règle. Sans nous en rendre compte nos sociétés ont sacrifié pour la grande masse le savoir-faire culinaire de nos anciens. Nous sommes devenus des robots en pleine déglutination.
Les supermarchés ont mis à portée de toutes les bourses des produits du monde entier. Plus personne n'a désormais la notion de la saison ou du produit local. On mange, on se fait plaisir en favorisant un modèle destructeur et mortifère. La planète ne peut supporter le modèle qui a été imposé par cette immense manipulation. Notre confort, tout en menant le monde à sa perte, a détruit les économies vivrières des pays du sud. C'est le plus grand de tous les scandales de l'époque.
Nous pouvons agir, nous pouvons inverser cette course suicidaire. Rien n'est plus facile, rien n'est plus simple et dans nos villes et nos campagnes, des réseaux de résistance se créent pour changer de logique, inverser la marche de l'histoire et revenir à des pratiques plus responsables, plus raisonnables, plus harmonieuses.
La Révolution commence dans nos assiettes en refusant de manger ce qui ne vient pas près de chez nous, en se privant définitivement de toutes ces denrées qui prennent l'avion pour satisfaire nos caprices. Les marchés locaux, les Amap, les groupements d'achat, les réseaux « Sortir du Supermarché », les décroissants ne cherchent plus à imposer un modèle, ils choisissent de vivre à leur modeste échelle une autre façon de consommer, la seule qui permettra d'éviter la catastrophe.
De proche en proche, chacun essaie de se convaincre de la nécessité absolue de mettre fin à cette fuite en avant. Il faut agir au plus petit niveau qui soit, l'individuel, en espérant que les petites gouttes d'eau deviendront des ruisseaux qui se feront rivières puis grands fleuves. C'est dans votre assiette, sans vous occuper de celle de votre voisin que commence le grand changement qui sauvera le Monde.
Oui, c'est plus compliqué que d'attendre des mesures miraculeuses qui ne viendront jamais. Oui, c'est plus cher, c'est plus difficile, c'est plus long. Mais c'est la seule solution pour vous et vos enfants, pour les enfants de leurs enfants. Il faut tout changer dans votre façon de vous nourrir et cesser de le faire en suivant les prescriptions des marchands de mort lente. Et puis c'est tellement meilleur ! Allez, faisons la révolution : « À table ! ».
Gourmandement vôtre.
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