Maudites élections
En rase campagne électorale

J'ai comme un doute.
Peut-on croire encore au pouvoir des urnes ? J'ai comme un doute ! Je ne cesse d'entendre autour de moi des gens se plaindre de la représentation nationale, s'indigner des affaires qui ne cessent de polluer les ondes, se moquer devant les mensonges si évidents de tel ou tel responsable pris en faute, ne plus croire une seule seconde aux inévitables démentis qu'on nous sert en pâture.
La liste est longue de tout ce qui a discrédité ce petit personnel politique, prétendument aux affaires pour nous servir et qui, une fois en place, ne fait que servir la soupe aux intérêts supérieurs … Nous sommes trompés, grugés, niés et cela , un peu plus chaque jour. Que ce soit les uns ou bien les autres, ils n'ont aucun pouvoir sur le réel ; nous l'avons tous compris.
Pourtant, une fois encore, mes bons voisins, mes chers concitoyens, quand ils se déplaceront pour voter (ce qui devient de plus en plus rare) continueront par un étrange réflexe archaïque, à donner leurs voix aux mêmes grands partis en place. La force de l'habitude, la peur de l'inconnu, la tradition ou bien encore la recherche de la notoriété vont les faire se tourner vers ces bons gros bourgeois si respectables, membres de ces grands partis susceptibles de leur servir un destin national.
Pensez-vous une seule seconde que ces gens-là adhèrent franchement à une idéologie ? Croyez-vous qu'ils aient ce désir miraculeux de servir la commune ou bien le pays ? Ce n'est que dans nos petites communes rurales (et encore !) que l'on trouve de ces braves gens qui, bien vite, renoncent aux étiquettes politiques et remontent leurs manches devant la lourdeur de la tâche.
Dans nos grandes agglomérations, le fauteuil de maire est un tremplin vers de plus hautes fonctions. Nous n'avons affaire qu'à des carriéristes, des loups aux dents longues, des requins à l'appétit démesuré. Le discours est fabriqué, les programmes concoctés par des officines de communication. L'authenticité et la conviction : de belles illusions …
Et pourtant, ce sont encore les mêmes qui termineront en tête au soir du premier tour. Ils auront, une fois encore, été adoubés par des électeurs qui n'aiment rien tant que d'être trahis, trompés et spoliés. Dans la solitude de l'isoloir, le risque ou l'aventure sont bannis : on revient aux fondamentaux, comme disent nos chers politologues qui nourrissent, eux aussi, ce ronronnement pathétique.
Toujours les mêmes, toujours les mêmes faces hypocrites des têtes de liste de nos deux grandes cliques électorales. Vous semblez aimer ce spectacle ; vous en redemandez encore et encore, pour toujours glisser dans l'urne ces faces de carême. N'y aurait-il pas moyen de cesser de retourner sans cesse vers le bâton qui va vous donner la fessée ?
Pourquoi jamais de ce chapeau ne sort un homme ou une femme qui porte d'autres valeurs, d'autres idées ? Pourquoi faut-il qu'ils appartiennent tous à un parti politique ? Pourquoi un simple citoyen ne peut-il espérer gagner cette bataille ? C'est simple, parce que tout est joué à l'avance, que tout est organisé autour du pouvoir de l'argent et de la presse.
Il est impossible de se faire entendre quand on sort de ce carcan terrible. Vous auriez la portion congrue dans le journal, vous ne seriez pas respecté par vos interrogateurs, vous ne pourriez louer une salle pour faire une réunion publique, vous ne seriez pas invité à la radio, vous ne pourriez éditer des brochures d'information. C'est l'argent de nos impôts qui leur permet de se maintenir ainsi à vie à l'une des deux premières places, avec les règles de distribution qu'ils ont, eux-mêmes, fixées.
La belle démocratie que voilà, qui tourne à vide, ne change jamais son personnel politique, permet l'émergence de dynasties, assure un bon partage entre deux faces d'un même groupe social. Les ouvriers, les jeunes, les pauvres, les gens d'origines étrangères sont absents de la distribution des prix ou bien servent de faire-valoir au travers de candidatures qu'on prétend de témoignages.
C'est insupportable cet immobilisme perpétuel ! PS et UMP ; la ronde qui n'en finit pas de tourner à vide. Mais bon sang, arrêtez donc de leur servir la soupe, cessez de croire en leurs paroles enjôleuses, leurs discours fades et sans passion ! Ils n'en sont pas même les auteurs, c'est vous dire s'ils ont foi en ce qu'ils vous servent ! Ce sont de pauvres répétiteurs, des pantins au service d'un conformisme absolu. Osez le changement, n'importe lequel aurais-je envie de vous dire mais, pour une fois, arrêtez de vous tourner vers ces discours qui ont démontré leur totale inanité.
N'en avez-vous pas assez de ces cris de victoire au soir des élections, de ce sempiternel défilé des mêmes personnages qui traînent tous des casseroles à n'en plus finir mais que vous continuez d'honorer et de respecter ? Ils ont menti, triché, volé, magouillé et pire encore, et vous continuez de voter pour ces gens-là et leurs pareils ! Osez l'indifférence et le rejet ! Allez vers des personnalités nouvelles , vers des esprits libres, loin de ces deux partis hégémoniques et néfastes !
Je rêve d'un soir d'élection où ces deux monstres passeraient sous la barre des cinq pour cent, d'un soir où enfin les journalistes ne leur serviraient plus la soupe, d'un soir où nous aurions la certitude de ne plus jamais les revoir. C'est simple, jetez à la poubelle ces professions de si peu de foi et osez le changement, n'importe lequel mais de grâce, changez- moi tout ça !
Raslebolement leur.
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