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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Pour revivifier la démocratie : changement de république ou évolution (...)

Pour revivifier la démocratie : changement de république ou évolution constitutionnelle ?

Dans le contexte électoral actuel, on ressent une contradiction entre une volonté des principaux candidats de faire de la politique autrement (volonté au moins affichée) et une timidité dans leur propositions institutionnelles pour que, des citoyens aux élus, la politique retrouve sa véritable raison d’être dans une démocratie revivifiée.

1.-Introduction

Un des traits de la campagne présidentielle 2007 tient à l’affirmation des principaux candidats : faire de la politique autrement. N. Sarkozy prône la rupture tranquille, S. Royal, la démocratie participative et F. Bayrou récuse l’alternative gauche-droite. On est donc conduit à la question des institutions de la Ve République : restent-elles encore compatibles avec ces affirmations ? Il est vrai que ces élections laissent présager un flottement dans le fonctionnement de ces institutions. Va-t-on vers régime présidentiel renforcé ? Jusqu’où ira la confusion entre le rôle du Premier ministre et celui président ? Le Premier ministre ne sera-t-il que le porte-parole du président ? Par ailleurs, la question du Sénat reste récurrente dans la Ve République : rappelons à cet égard l’échec du général de Gaulle lors du référendum du 27 avril 1969. Ajoutons les effets pervers du financement public des partis politiques, tout particulièrement illustrés par la multiplication des candidatures, les problèmes soulevés par le parrainage des candidats, le scandale de l’absentéisme à l’Assemblée nationale...

Pourtant, il ne s’agit pas de trouver dans une VIe République la solution à tous les problèmes : des changements constitutionnels sont déjà intervenus sans que la république ait changé de numéro ! Et non des moindres : il suffit de mentionner, parmi les vingt-trois exemples, celui consistant à introduire, dans la constitution de 1958, l’élection du président de la République au suffrage universel ; cette modification constitutionnelle majeure a été adoptée lors du référendum du 28/10/62 à une nette majorité (près de 62%) ; trente-huit ans plus tard, une loi constitutionnelle faisait passer le mandat présidentiel de sept à cinq ans. Ainsi, parmi les diverses propositions d’évolution constitutionnelle, je propose une réflexion sur trois d’entre elles paraissant de nature à revivifier la démocratie : le système électoral, la limitation des mandats électifs, une décentralisation modernisée.

2.- Pour un système électoral conciliant représentativité et stabilité

Pour la représentation des citoyens, les codes électoraux sont divers et variés suivant les pays, leurs mœurs politiques, leur histoire. Mais on décèle deux tendances qui, de fait, s’opposent : le système majoritaire avec le scrutin uninominal à un tour à l’issue duquel le candidat ayant obtenu le plus de voix est élu (grande stabilité de l’exemple anglais) ; le système proportionnel, plus sûr moyen d’avoir une représentation nationale fidèle à l’état du pays mais aussi la meilleure façon de rendre difficile l’exercice du pouvoir gouvernemental.

Compte tenu de l’écart entre ces deux systèmes et leur inadéquation à la situation française marquée par la multiplicité des partis politiques avec existence d’extrêmes à gauche comme à droite, un autre mode de scrutin a été retenu avec une élection à deux tours : un premier ouvert à tous avec ainsi une expression possible des petits partis et un deuxième avec une règle d’élimination n’autorisant que les candidats ayant atteint 12,5% des inscrits à se maintenir. Un tel système permet que se dégage une majorité de gouvernement mais il élimine une forte proportion du corps électoral dans la représentation nationale. Regardons d’un peu plus près : si l’on évalue à 90% le nombre de citoyens inscrits sur les listes électorales, avec un taux d’abstention de 40% (facilement atteint pour ces dernières élections !), une élection avec 50% des voix correspond à une représentation de 27% des hommes et des femmes électeurs dans la circonscription ! Peut-on se satisfaire d’une règle électorale où l’élu représente un quart des mandants, même si l’on pense que les non-inscrits et les abstentionnistes ont tort ?

C’est pourquoi l’idée de proportionnelle ne peut être rejetée aussi radicalement. Mais comment l’utiliser sans la payer en instabilité gouvernementale ? On y parvient pourtant en Israël, aux Pays-Bas, en Allemagne... Le système allemand est souvent cité comme bon exemple de compromis : une moitié des députés est élue au scrutin majoritaire à un tour sur une base géographique et l’autre moitié est élue à la proportionnelle sur liste nationale et sous réserve d’atteindre au moins 5%, chaque électeur disposant ainsi de deux voix à cet effet. Ce système s’est révélé satisfaisant car il permet une représentation plus équitable tout en permettant que se dégage une majorité. On note, toutefois, une difficulté : les marchandages relatifs aux postes ministériels entre partis s’associant après l’élection pour constituer le gouvernement, association ne correspondant pas forcément aux attentes de l’électorat.

On est alors conduit à évoquer, pour la France, un système électoral répondant aux quatre objectifs suivants :

- représentation nationale la plus fidèle possible à la réalité du corps électoral

- majorité gouvernementale clairement constituée devant le pays, excluant donc tractations et marchandages secrets

- attractivité électorale impliquant une procédure simple et donnant le sentiment d’être effectivement représenté, élément nécessaire pour faire reculer l’abstention

- incitation au regroupement politique : la créativité et l’invention politique ne doivent pas se payer par l’éclatement et la dispersion des partis.

On pourrait tendre vers ces objectifs en retenant la procédure suivante :

a) un parti ou une coalition de partis s’engage devant les électeurs dans un contrat de législature impliquant la formation d’un gouvernement. Cette coalition se fait avant les élections, en prenant les électeurs à témoin ce qui exclut la possibilité de tractation après l’élection avec toute formation ne s’étant pas inclus dans ladite coalition. Comme dans le système allemand, chaque électeur dispose de deux voix : l’une pour une élection locale (avec des circonscriptions naturellement agrandies) au scrutin uninominal majoritaire à un tour, l’autre attribuée à un parti avec un scrutin national proportionnel.

b) De deux choses l’une : ou bien un parti ou la coalition de partis s’étant engagé dans un contrat de législature obtient par addition des sièges locaux et nationaux la majorité absolue et il (ou elle) forme un gouvernement ; ou alors, il (elle) ne possède qu’une majorité relative : dans ce cas, ce parti (ou cette coalition) se voit attribué les sièges acquis localement auxquels s’ajoutent les sièges nationaux dont le nombre permet d’atteindre la majorité absolue (moitié du nombre total de sièges à pourvoir plus un). A l’intérieur de la coalition, ces sièges nationaux sont attribués à chaque composante avec la même règle proportionnelle. De même, dans l’opposition, chaque parti dispose des sièges acquis localement auxquels s’ajoutent ceux qui restent à attribuer nationalement répartis dans chaque formation de cette opposition, là encore avec la même règle proportionnelle.

Un système électoral qui suivrait ces principes présenterait bien des avantages. Tout en obtenant une majorité électorale dès le premier tour (simplification !), la représentation nationale respecterait la volonté des électeurs tant du point de vue des réalités locales que de la diversité des opinions. Bien sûr, cette majorité pourrait se révéler faible, voire, dans certaines situations exceptionnelles, devenir minoritaire comme cela a déjà existé sans qu’il en ait découlé de crise (1988). En outre, une pression s’exercerait naturellement en faveur des regroupements politiques constructifs et non pas seulement opportunistes ; la conséquence serait un encouragement pour la recherche de convergence entre partis proches et freinerait la multiplication des partis et, donc, l’émiettement des idées. Reste le point le plus délicat : le mode électoral évoqué ici entraînerait l’entrée des extrêmes à l’Assemblée nationale. D’aucuns pourraient en retirer la crainte de voir ces extrêmes prendre appui sur cette bénédiction institutionnelle pour se développer jusqu’à mettre en danger la démocratie parlementaire, ou plus simplement, déjà, donner un statut honorable à des thèmes antinomiques de cette démocratie. Inversement, on peut penser qu’une telle situation serait l’occasion de désamorcer ces thèmes en faisant apparaître leur caractère pernicieux, inapproprié et antidémocratique. En tout état de cause, vouloir ignorer plusieurs millions d’électeurs en les sevrant de toute représentation nationale n’est sûrement pas le meilleur moyen de les faire changer d’avis !

Enfin, le nombre de voix obtenues par chaque parti dans le vote proportionnel pourrait être utilisé pour définir un critère de candidature aux présidentielles, réglant ainsi la question des parrainages si controversée actuellement. Un autre débat s’ouvre alors : faut-il utiliser ce critère sur la base des législatives précédentes ou alors doit-on envisager l’inversion temporelle des élections présidentielles et législatives ?

3.- Limitation du nombre des mandats

Qu’y a-t-il de plus scandaleux que la vision d’une Assemblée nationale où semblent perdus une poignée de parlementaires ? La charge des députés serait si lourde ? De qui se moque-t-on ? On sait bien que la raison principale résulte du cumul des mandats. L’idée du renforcement du rôle du Parlement semble majoritaire dans le pays ; des forces politiques de tous bords la soutiennent. Que l’on se donne donc les moyens de ce renforcement en exigeant des élus du peuple qu’ils assument la confiance accordée par ceux qui les ont envoyés au Palais Bourbon. L’absentéisme actuel est une véritable désertion et les déserteurs ne sont généralement pas les derniers pour accuser l’excès de pouvoir de la fonction présidentielle.

L’argument souvent mis en avant pour justifier le cumul des mandats est la complémentarité entre activité politique locale et nationale. Mais la désertion nationale de fait, rend cet argument sans valeur.

Il est courant de dire que la France vit sous le régime de monarchie élective. Seule une Assemblée nationale vivante, rassemblant tous les élus du peuple, l’absentéisme restant concevable mais devant être exceptionnel, peut conduire à un fonctionnement constitutionnel retrouvant les sources de la démocratie. Naturellement, cela va de pair avec le point précédent relatif au mode électoral permettant la représentation de toute la nation.

Ainsi pourrait-on donner un sens à la question récurrente depuis 1962 : l’équilibre entre la fonction présidentielle et le rôle du parlement et en espérer une évolution positive.

4.- Pour une décentralisation du XXIe siècle

Depuis les lois Defferre de 1982, la décentralisation a fait un grand pas en avant avec la création des régions. Mais à part les dispositions de 1999 sur les regroupements de communes et celles de 2003 sur l’institutionnalisation du rôle des diverses collectivités locales, peu de choses ont vraiment changé : la décentralisation reste encore plutôt une déconcentration de l’action de l’État avec des transferts de moyens financiers contestables et une bureaucratie en augmentation. On en arrive aujourd’hui à dénombrer vingt-six régions, cent départements, 36 782 communes, six territoires et collectivités à statuts particuliers sans oublier les 2455 communautés de communes ou d’agglomérations et les 18 510 syndicats de communes ou d’agglomérations nouvelles !

La fonction du maire, l’élu le plus proche des citoyens, n’est pas contestée : il incarne la démocratie de proximité. La notion de communauté de communes limite l’inadéquation de certaines communes trop petites pour trouver justification administrative et capacité de fonctionnement (de là pourraient d’ailleurs naître certaines fusions de communes). Les régions sont les pièces maîtresses pour réformer un État « colbertiste et jacobin » et leur rôle est appelé à s’affirmer. Restent les départements, pour l’essentiel vestiges napoléoniens ; leur action dans le domaine sanitaire, social, de l’éducation, de l’aménagement du territoire s’insère arbitrairement entre celle des communes et celle des régions. A l’évidence, leur maintien est essentiellement dû au poids qu’exerce, dans les partis politiques, la masse des élus départementaux (près de 4000 conseillers généraux !), souvent plus notables que véritables agents de la vie démocratique locale. Leur suppression apporterait simplification et recul de la bureaucratie, contribuant ainsi à la reviviscence de la démocratie territoriale. Une telle suppression peut se concevoir de manière crédible avec un mode d’élection des conseillers régionaux analogue à celui des députés : scrutin à un tour avec deux voix par électeur, l’une exprimée sur une liste régionale à la proportionnelle, l’autre utilisée à l’échelle locale de super cantons, le tout comptabilisé avec la règle majoritaire présentée plus haut. Il en résulterait, en outre, une modernisation du Sénat qui, tout en conservant sa fonction d’équilibre territorial avec la représentation nationale, verrait sa caractéristique d’assemblée de notables conservateurs reculer en reflétant plus fidèlement les réalités locales.

5.- Conclusion

Ce texte pourrait apparaître comme un exercice de droit constitutionnel de café du commerce. Mais ne recouvre-t-il pas des questions posées depuis les débuts de la Ve République et notamment depuis le référendum raté de 1969 qui avait entraîné la démission de Charles de Gaulle ? L’utilisation du vote proportionnel n’est-elle pas régulièrement revendiquée ? En cette période d’élections présidentielles, n’a-t-on pas entendu S. Royal défendre le non-cumul des mandats des députés et F. Bayrou envisager la suppression des départements ?

Mais il n’est pas nécessaire d’invoquer une VIe République, changement suggérant une situation de crise (il suffit de se rappeler l’avènement des républiques successives !) dont résulterait une prime aux conservateurs et rien ne bougerait. Il suffit de lois constitutionnelles traduisant l’adhésion des citoyens et reposant sur la volonté politique des élus, à commencer par celle de la personne qui sera bientôt portée à l’Élysée.


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19 réactions à cet article    


  • candidat 007 (---.---.41.75) 16 mars 2007 12:49

    « Changer de république » ou « changer la république ». Oui mon blog s’appelle « Changer la République. »

    MAIS,

    il peut être judicieux de demander de « changer de république » pour faire en sorte que l’« on change la république ».

    A) Question du scrutin .

    « stabilité plus fidélité de la représentation du corps électoral. »

    il y a plusieurs moyens ; (A) une dose de proportionnelle, (B) votre proposition (qui me semble compliquée car pour qu’une coalition obtienne la majorité, il est nécessaire qu’il n’y ait que deux coalituions à s’affronter. S’il y a plus de deux, la majorité n’est pas acquise), (C) il ne faut pas oublier qu’il y a deux chambres. Et donc il serait possible d’imaginer une assemblée nationale élue comme actuellement, et un sénat élu à la proportionnelle intégrale . Ce serait ainsi la chambre de l’expression publique dans sa diversité. (c’est une proposition éventuelle)

    B) le non cumul des mandats.

    voici une proposition ( http://www.ipetitions.com/petition/anticumul )

    Art 1) - « Les mandats nationaux, régionaux et départementaux, ne peuvent se cumuler qu’avec le simple mandat de conseiller municipal ».

    Art 2) - « Nul ne peut être éligible à plus de deux mandats successifs pour la même fonction hormis celle de conseiller municipal ».

    Art 3) - « Les magistrats et les fonctionnaires de catégorie A ne peuvent être éligibles à un mandat électoral, hormis celui de conseiller municipal ».

    C) Le plus important des de savoir si le candidat aux présidentielles envisage d’ouvrir un grand débat public et citoyen sur les réformes démocratiques qui semblent nécessaires aujourd’hui. Et comment le Président élu fera passer de telles réformes. C’est à dire quelles sont les modalités du changement de la république et quand il propose de réaliser cette opération.


    • arturh (---.---.119.98) 16 mars 2007 13:16

      Encore un énième appel à revenir à la IIIème République.

      L’auteur croit utile de préciser : « En outre, une pression s’exercerait naturellement en faveur des regroupements politiques constructifs et non pas seulement opportunistes ; la conséquence serait un encouragement pour la recherche de convergence entre partis proches et freinerait la multiplication des partis et, donc, l’émiettement des idées »

      Mais comme en France on a l’expérience de la IIIème et son retour avec la IVème République, ont sait que c’est exactement le contraire qui se passerait.


      • (---.---.37.71) 16 mars 2007 14:03

        Personne ne va faire de la politique autrement. La politique, c’est la politique, la même depuis toujours.

        Sarko lui, à un AUTRE PROGRAMME que chirac, ce n’est pas la même chose. Quand à royale je ne sais pas ou elle en est, coincé entre Fabius et DSK..

        Par ailleur le but de l’election n’est pas d’être fidéle, de faire de la représentation, on n’est pas au théatre ou à la foire, a quoi ca servirait ? mais de dégager une majorité, de dire qui commande.

        Les députés sont spécialisés, ils participent aux débats qui sont leur spécialisté, le reste c’est du baratin d’ignare. D’ailleur on a déja une fois interdit le vote par procuration, et ca vite été abandonné, car les députés n’ont pas que ca à faire, la présence dans l’émicycle n’étant que le terme de leur travail.

        Concernant le mandat unique, je vois surtout une plus grande coupure entre la Nation et son représentant. Quel avantage ? Je vois pas mal de jalousie, surtout...


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 16 mars 2007 14:14

          Vote proposition est tout à à fait intéressante en cela qu’ elle permettrait de traiter le problème et le conflit de la représentation démocratique des citoyens et celui de la majorité stable dont tout gouvernement à besoin pour conduire une politique cohérente.

          Votre proposition est très proche, dans l’esprit, en effet du système du double vote allemand (local majoritaire, national proportionnel)

          Reste le problème du rôle du président de la république qui en Allemagne est élu par les parlementaires et n’a qu’un rôle de garantie morale, mais ne conduit pas la politique du gouvernement. Il me semble qu’il est difficile de garder le présidentialisme lié au scrutin universel à un régime plutôt parlementaire, tel que vous le proposez . Le risque du conflit de légitimité est grand.

          D’accord pour le non cumul des mandats.

          La question est bien de sortir de la monarchie élective générée par les institutions actuelles présidentialistes et si votre proposition va dans ce sens, elle ne pourrait pas ne pas faire l’objet d’une modification constitutionnelle qui changerait notre république ; laquelle modification nous ferait changer dans les faits, sinon dans sa dénomination, de république.

          Mais les français ont peut-être gardé la nostalgie d’un monarque absolu (mâle), à la différence, que celui-ci ne serait plus l’expression de la volonté divine , mais celle d’un peuple présumé uni sous son autorité supérieure. Ce qui est en effet une position très peu démocratique, car contraire à la réalité pluraliste, politiquement très diverse et conflictuelle de notre pays ; comme on peut le constater à la faveur de ces élections, un fois de plus...


          • pari_démocratique (---.---.90.118) 16 mars 2007 18:41

            Pour S. Reboul

            La situation actuelle est caractérisée par une insuffisance du pouvoir législatif. Le système proposé vise à modifier l’équilibre avec le pouvoir présidentiel. Alors, de deux choses l’une : ou bien l’orientation politique des deux, coïncide et il n’y a pas de difficulté ou alors les orientations politiques diffèrent et l’on est ramené à la situation déjà connue de la cohabitation (pas de crise institutionnelle). Mais dans tous les cas, le fonctionnement de l’Assemblée Nationale devrait s’en trouver amélioré.


          • Philippe MEONI Philippe MEONI 16 mars 2007 14:29

            Bonjour arthurh,

            Continuer à faire des comparaisons historiques hasardeuses et caricaturales peut aller très loin... Dans ce cas, facile de comparer le programme de Sarko avec le régime de Vichy...

            Ce que vous omettez dans votre remarque, c’est l’évolution d’une société qui est TOTALEMENT différente aujourd’hui des époques que vous évoquez...

            Et je ne connais pas beaucoup d’exemples contemporains de régression volontaire de nations si ce n’est peut être que sous le joug de dictatures.

            Personne ne souhaite ni ne recommande un quelconque retour en arrière, et vous le savez pertinemment, simplement maintenant, les catégories de revendications citoyennes sont tellement nombreuses que le système déjà bien ancien de la 5ème république, par représentation, ne suffit plus, même pour un élu le plus honnête et sincère soit-il à trouver une solution à tous les problèmes survenus du fait de cette même évolution.

            Il s’agit donc de moderniser la chaîne de gouvernance et permettre une hiérarchisation équitable et raisonnable des priorités selon les vraies attentes populaires et non plus voir la promulgation anarchique de trop nombreuses nouvelles lois qui ne veulent que répondre à l’extrême urgence de ne pas trop perdre en popularité pour les élus...

            Quoi qu’il en soit, admettez que la crise que traverse la France atteint des seuils critiques et, vous sachant friand d’exemples, je ne voudrais pas, pour ma part, qu’il y survienne des événements tels qu’en Argentine en 2001... Donc, quitte à des bouleversements inévitables, tâchons de ne pas rejeter en bloc toutes les idées qui ne rentrent plus dans le moule politique dont on constate le désastreux résultat depuis 35 ans...

            Cordialement


            • non666 non666 16 mars 2007 14:49

              S’il s’agit de rajouter un peu de proportionnelle, a l’Allemande, systeme que je connais bien, c’est OK.

              S’il s’agit, sous couvert de polémique de passer de la Veme République a la Vieme, c’est non. Pourquoi ? Parce que justement c’est l’objectif secret de tous ceux qui veulent nous retirer le droit de veto aux nouveaux entrants que nous ont imprudement donné les palementaires en decembre 2004...

              Ils agitent donc des projets de republique parlementaire (a gauche) ou presidentielle ( a droite) en nous demandant de choisir. Les journalistes sont complices , bien sur. Tous ont « oublié » ce droit de veto dans leur projet...

              Il faut dire que ce droit n’etait pas sensé durer. Sa durée de vie prevue etait au maximum de la validation du TCE puisque nous renoncions a notre souveraineté dès le Titre I de l’infame traité. Et en plus cela aurait été de notre faute si nous l’avions voté...

              Bref de l’agitation sur le pourrissement de notre vie democratique, plutot que des p^rojets sur le fonds.

              Empechera t’on les deputés de se conduire comme des potaches, de battre des records d’amendement, comme les gauchistes pluriels sur le CPE ? Empechera t’on l’absenteisme aux assemblées nationales et europeenes ?

              C’est une question de morale individuelle, pas de constitution. Vous n’empecherait pas la corruption, les pratiques de la chienlie en changeant le systeme.

              Il nous faut juste couper quelques tetes. Une fois par siècle, c’est necessaire, sinon ils croient qu’ils sont nos maitres et qu’ils peuvent tout se permettre.


              • JL (---.---.73.200) 18 mars 2007 09:36

                «  »c’est l’objectif secret de tous ceux qui veulent nous retirer le droit de veto aux nouveaux entrants que nous ont imprudemment donné les parlementaires en décembre 2004...«  »

                Pouvez-vous en dire davantage, et sur ce droit de veto, et sur les conséquences qu’entraîneraient sa suppression.

                OK ++ quant à l’infâme TCE.


              • labaule (---.---.252.249) 16 mars 2007 15:37

                Le probleme n’est pas « de faire de la politique autrement ».Autant discuter du sexe des anges. Le probleme est de prendre avec autorite les decisions pour regler les grands problemes de la France.


                • Stéphane (---.---.0.8) 16 mars 2007 16:05

                  Pour favoriser la présence des parlementaires à l’assemblée comme au sénat, j’ajouterais au non-cumul des mandats une carotte et un baton :

                  - proportionnalité du traitement de parlementaire au temps de présence.

                  - assurances type Sécu particulièrement avantageuses en cas de maladie et... pendant un certain temps après non-réélection, le temps de se reconvertir - ceci étant assorti des memes brimades et humiliations que subissent les chomeurs aujourd’hui, pour etre bien sur qu’ils comprennent ce qu’ils ont voté ces dernières annéees, et pour qu’ils ne se prélassent pas abusivement aux frais de la princesse. smiley


                  • pari_démocratique (---.---.90.118) 16 mars 2007 18:28

                    Pour candidat 007

                    Proposition compliquée ou mal présentée ? Il n’est pas nécessaire qu’il y ait 2 coalitions. Imaginons, par exemple, 4 partis A, B, C et D se présentant séparément aux législatives. Supposons que le parti A ait la majorité relative compte tenu de ses députés « locaux » ajoutés à ceux déterminés par une proportionnelle simple. A ce moment, la majorité absolue lui est accordée en lui attribuant le nombre nécessaire de députés « proportionnels » (prime majoritaire), le reste de ces derniers étant laissés aux autres partis proportionnellement au nombre de leur voix. évidemment, si avant les élections, B et C s’entendent pour un contrat de gouvernement (coalition), A risque de ne plus devenir majoritaire et a donc intérêt à rechercher une alliance avec D mais l’électorat reste maître du jeu puisque, avant les élections, il est pris à témoin pour ces alliances. C’est en ce sens qu’un tel système fait reculer les divisions (souvent liées à des problèmes de personnes). Rien à voir avec la IIIème ou IVème République où les combinaisons se développaient après les élections, avec des tractations plus ou moins secrètes et sans forcément que les électeurs s’y retrouvent.


                    • candidat 007 (---.---.41.75) 17 mars 2007 10:49

                      j’avais répondu un peu vite à votre article sur ce point. En fait, à la réflexion votre système me paraît trés bien.


                    • André Chenet (---.---.62.244) 16 mars 2007 18:57

                      Ne serait-il pas plus sage d’en finir avec le régime présidentiel qui en définitive représente un coût exhorbitant pour la nation ? Ce pouvoir quasi-monarchique ne garantit en rien la santé des institutions, et le président de la république n’occuppe qu’un rôle-fantoche de représentation très anachronique ! Savez-vous, par exemple, les dépenses quotidiennes nécessaires à l’entretien de l’Elysée ? Cette vieille notion d’un chef suprême, d’un père (ou d’une mère) de la nation n’est-elle pas symptômatique d’un manque de maturité de notre conscience politique ? Cela mériterait d’être débattu.


                      • arturh (---.---.119.98) 16 mars 2007 21:14

                        Les pouvoirs exécutifs faibles des régimes parlementaires européens d’avant guerre ont permis la domination des pouvoirs exécutifs forts des régimes totalitaires.

                        Affaiblissez de nouveau le pouvoir exécutif en France, ce sera toujours ça de gagné pour le pouvoir exécutif fort qui domine l’Europe de toute façon, celui de la démocratie américaine.


                      • (---.---.141.201) 17 mars 2007 09:19

                        NON, NON et NON !

                        Bien que votre article a le mérite de soulever bon nombre de dysfonctionnement,les solutions sont rétrogrades !

                        La France et surtout l’Europe se sont désolidarisées des peuples.

                        Et ce n’est pas avec une idée prise par ci, ou un exemple par là que nous changerons la donne !

                        Comprendre les enjeux du pouvoir c’est comprendre les forces qui nous gouvernent, afin d’y apporter équilibre, équité, pérennité... pour faire face au présent et au devenir de nos sociétés.

                        Il faut redessiner dans son ensemble un système souple s’adaptant à l"évolution de plus en plus rapide et en garantissant la protection des citoyens par rapport aux enjeux économiques, sociaux, militaires...

                        Nous n’avons plus besoin d’un coq à l’Élysée ! C’est fini ! C’est le premier constat !

                        Manque d’imagination ? Non, conflit d’intérêts avec contre-pouvoir inexistant ! C’est fini ! Car en continuant dans cette voix, nous ne respecterons de moins en moins tout système quel qui soit !

                        Relisez Platon, car nous sommes toujours trois cents AV JC !

                        Où est le pouvoir désintéressé ? Il ne faut pas rêver... Il faut inventer !


                        • pari_démocratique (---.---.89.47) 18 mars 2007 10:22

                          Certes, il faut inventer : c’est à cela qu’Agora Vox invite tous les intervenants, même si les contributions de chacun restent modestes. C’est justement à partir de ce constat des instances politiques non solidaires avec le peuple, que j’ai proposé cet article « Pour revivifier la démocratie... ». Une assemblée Nationale vivante, avec des députés présents et actifs réduirait ce rôle de « coq de l’Elysée » dans un équilibre plus convaincant entre les deux instances (je suis aussi sans illusion quant au pouvoir désintéressé !). Quant à la « protection des citoyens par rapport aux enjeux économiques, sociaux, militaires », c’est une illusion de l’envisager au seul plan national : que l’on veuille ou non, l’échelle européenne est incontournable et, en ce domaine également, il vaut mieux inventer et avancer plutôt que justifier des crispations passéistes, trompeuses, voire dangereuses.


                        • (---.---.151.121) 21 mars 2007 18:11

                          LE VRAI PROBLEME EST QUE CETTE CONSTITUTION A ETE DEVOYEE PAR MM. GISCARD D’ESTAING ET CHIRAC par la loi scélérate du 18/6/76 qui rétablit une sorte de suffrage CENSITAIRE ! Tant que l’ANONYMAT DES PARRAINS ne sera pas RETABLI, le PEUPLE FRANCAIS SE SENTIRA FLOUE !!! Pour en savoir plus, allez sur www.jean-brice.fr


                          • obox (---.---.13.54) 23 mars 2007 11:14

                            La France en pleine crise existentielle.

                            Aprés s’en être longtemps protégée, elle se retrouve aujourd’hui à devoir faire des choix sur sa position dans le monde (Quelle France dans la mondialisation et dans l’Europe).

                            Nous nous retrouvons donc dans une situation comparable à celle de la Révolution Française : Quelle France pour demain ?

                            Il est alors intéressant de faire un décryptage idéologique des candidats :

                            Ségolène Royale incarnerait les valeurs révolutionnaires, vers une voie plus parlementaire, démocratique et laïque.

                            François Bayrou incarnerait les valeurs des Lumières, vers une voie plus équilibrée des institutions, républicaine, réformiste et laïque.

                            Nicolas Sarkosy incarnerait les valeurs bonapartistes à executif fort, républicaine, dirigiste et communautariste.

                            Ces trois idéologies ont pu être mises en pratique tout au long de l’histoire qui a suivi la Révolution. A noter cependant que le caractère « d’exception française » nous vient des Lumières et que l’on pourrait se poser la question subsidiaire suivante : Veut-on abandonner notre statut « d’exception française » dans le monde ?


                            • pari_démocratique (---.---.54.151) 23 mars 2007 18:23

                              A Obox

                              Commentaire tout à fait intéressant et précisant utilement le contexte dans lequel se situe l’article « Pour revivifier la démocratie... ».

                              La conclusion de ce commentaire pourrait être : au delà de la notion d’« exception française », les valeurs bonapartistes sont-elles compatibles avec la perspective d’un rôle positif de la France dans le renforcement de l’idée européenne ? Personnellement, j’en doute...

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