Régionales : l’émergence d’une gauche de combat et de rassemblement
Le Front de gauche a pris un départ spectaculaire ce dimanche à Paris, bien décidé à ancrer les régions à gauche et à jouer dans la cour des « grands ».
Le succès, l’ambiance, l’enthousiasme du premier rassemblement de la Porte Maillot laisse bien augurer de la dynamique qui s’est mise en mouvement en vue de la prochaine échéance des élections régionales dans deux mois : les listes « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes » y seront présentes.
Au grand complet dans 16 des 22 régions, les trois quarts, avec le PCF, le PG, la Gauche unitaire, les Alternatifs, République et Socialisme, la FASE (fédération alternative sociale et écologique), le M’PEP (mouvement pour une éducation populaire), ainsi que le NPA en Languedoc-Roussillon où l’accord a été finalisé et dans plusieurs autres régions où les discussions se poursuivent pour la constitution des listes, les plus larges possibles.
Curieusement, l’évènement politique a échappé à quelques médias d’importance comme France 2 qui n’avait sans doute pas les moyens d’envoyer une équipe sur place et n’en a pas pipé mot au 20 h 00 ! Les seuls sujets politiques évoqués furent, en quelques secondes : Philippe Seguin, François Hollande et Julien Dray…
A Maillot, il était question d’opposition constructive à la politique de Sarkozy et ce, à tous les niveaux, de gestion des régions en rupture avec les critères du libéralisme à partir des mobilisations populaires, d’exigences de moyens financiers compensant les recettes supprimées : taxe professionnelle et maintenant taxe carbone reportée de six mois, qui devait la compenser et qu’il faut supprimer car il s’agit d’un impôt supplémentaire injuste et inefficace, de créations de pôles financiers publics y compris au plan régional pour un contrôle réel et sélectif du crédit aux entreprises selon des critères d’emplois et de formation, d’arrêt des délocalisations et des plans de suppression d’emplois, de relance des services publics, de revalorisation des salaires, retraites et minima sociaux.
Car la question sociale est au cœur des enjeux et les réponses du libéralisme ne font que l’exacerber, tant il est vrai que, pour la droite, la reprise ne se mesure qu’à la capacité des banques et des entreprises du CAC 40 à reconstituer leurs marges, c’est-à-dire leurs profits et ils s’y emploient, avec l’argent public, en demandant à ceux qui n’ont rien ou presque de faire des sacrifices, toujours plus de sacrifices.
L’indécence des pyromanes qui se font procureurs y a été dénoncée : puisque les Etats ont fait la preuve qu’ils pouvaient agir pour sauver les banques, il leur faut entendre la souffrance sociale et y porter remède.
Bien d’autres thèmes essentiels ont été déclinés pour illustrer l’importance de se prononcer au premier tour pour les candidats d’une gauche résolue à faire face à toutes les dérives du libéralisme qui nous vaut 6 millions de chômeurs de plus en Europe, on approche des 10% en France, avec une croissance négative, et un avenir plus qu’incertain que jamais. Et on n’y pourrait rien, c’est la crise !! Il n’y aurait pas non plus de responsables ? Et il ne faudrait surtout pas changer de système économique ? Ni se poser la question ?
Les élections régionales, si elles ne modifieront pas la majorité politique nationale, n’en ont pas moins, dans le contexte actuel, une portée politique et nationale majeure. Un coup de semonce peut être donné à la droite pour condamner ses choix politiques qui nous enfoncent dans la crise et pour exiger des orientations en rupture avec ces choix, conformes aux attentes populaires.
Alors si l’on veut ancrer les régions bien à gauche, le Front de gauche offre la garantie d’une volonté et d’un projet politiques porteurs des plus sérieux espoirs. Le premier tour sera décisif. La dynamique est en mouvement.
René Fredon
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