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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Travail des enfants au Burundi

Travail des enfants au Burundi

Le travail des enfants de ménages constitue un facteur d’intégration sociale des jeunes filles mineures.

Plus de 90% des ménages dans les grandes villes du Burundi disposent de gardes des enfants appelées communément "Bonnes" ou "Baby Sitters".

Ces jeunes filles mineures ou travailleuses dont l’âge varie entre 8 et 12 ans, sont dans la plupart des cas issus des familles très pauvres des provinces du Burundi. Ces filles de ménage, constituent un phénomène ancien, mais qui s’est accentué avec le développement de la Ville de Bujumbura et l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires du Burundi pendant la décennie 1990.

Pendant cette période où le taux de chômage, était en dessous de 10% de la population active au niveau de la Ville de Bujumbura, les ménages mariés, étaient employés en plein temps et devaient disposer de quelqu’un pour s’occuper des enfants.

C’est comme ça qu’ils faisaient souvent appel, à leurs amis, aux membres de leurs familles pour leur trouver une fille de 8 à 12 ans qui devrait s’occuper régulièrement des enfants restés à la maison pendant le service.

N’étaient embauchées comme filles de ménages n’importe quelle fille. Il fallait d’abord que la famille Employeur ou un de leurs membres connaisse personnellement la fille ou les membres de sa famille.

Pour garantir une bonne éducation de leurs rejetons, il fallait aussi que la fille ait l’âge variant entre 6, 8 et 12 ans afin de permettre à la famille d’accueil d’assurer une éducation minimum à la Bonne et de faciliter aussi son intégration.

Cette embauche était appelée pour durer ; ces filles non seulement s’occupent des enfants mais aussi de toute la maison. Elles bénéficient de tous les avantages accordés aux enfants de la maison. Elles sont intégrées dans ces familles jusqu’à se considérer comme enfant aussi de cette famille.

Depuis, les années 1980 où plus de 70 % des ménages burundais( maris et femmes) travaillent et ils font souvent recours à des jeunes filles mineures pour la garde des enfants à la maison.

Un ménage pouvait disposer de deux Bonnes ou baby sitters selon leurs moyens, qui s’occuperont de la garde des enfants pour l’une et de la cuisine pour l’autre.

C’est pendant la crise de 1993 que ce phénomène des jeunes filles mineures, employées dans les ménages de Bujumbura, s’est amplifié par l’exode de la population des campagnes qui fuyaient les guerres en compagnie de toutes leurs familles et venaient s’installer dans les quartiers urbains de Bujumbura.

Ces quartiers urbains aussi sont aussi le lieu de recherche de ces Jeunes filles mineures pour s’occuper des enfants.

Les salaires mensuels de ces Jeunes filles ne sont pas consistants puisqu’ils varient entre 6000 Fbu et 10.000 Fbu soit 6 et 10 Dollars US ; C’est un salaire symbolique pour permettre à la jeune fille de s’acheter quelques produits de beauté ou quelques habits, du fait que les soins médicaux, l’alimentation sont assurés par l’Employeur.

Loin de la réalité perceptible dans d’autres pays africains où les jeunes filles et garçons sont employés dans différentes activités agricoles sans un minimum de protection familiale, au Burundi, les filles de ménages, sont hébergées et nourries par leurs employeurs, elles sont aussi éduquées comme les autres enfants de la maison et participent aux activités quotidiennes de la maison.

Loin de constituer une exploitation ou une quelconque violation des droits de l’homme, le travail des enfants dans les ménages burundais, constituent un avantage pour leurs familles qui sont déchargées du poids de l’enfant à cause la pauvreté, mais aussi facilitent l’intégration dans une nouvelle famille d’accueil où elles sont appelées à travailler.


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19 réactions à cet article    


  • pierrot (---.---.141.25) 14 août 2006 10:46

    Très bon article.


    • breizharvro (---.---.15.161) 14 août 2006 11:55

      Voici un auteur qui voudrait faire passer le travail des enfant, ou pour être plus exact leur esclavage pour un bien fait...

      Quel est l’avenir proposé à ces jeunes filles de 6 à 12 ans ? Mis à part rester a vitam eternam au « service » des familles qui l’héberge...

      Alors que ces familles ont les moyens de faire ouvrir des écoles, des dipensaires, etc... dans les quartiers défavorisé, Ils laissent les ONG s’en occuper et choisissent de profiter de la misère de leurs propres pays... Ecoeurant !

      Ce type d’esclavage existe aussi dans d’autres pays comme Madagascar et y est tout autant choquant...


      • Kilosho Barthélemy (---.---.205.100) 16 août 2006 12:44

        Pour réagir au commentaire de Monsieur Breizharvro, je voudrais lui dire que Etudier dans certains pays africains, constitue un luxe, notamment au Burundi oú plusieurs jeunes filles ont abandonné les études par manque des frais scolaires et se sont retrouvées dans la rue comme prostituées mineures.

        Il en existe beaucoup au Burundi. Et puis les ONG ne peuvent pas tout faire parce que , d’abord elles n’ont pas assez de moyens pour éduquer presque toute la population burundaise.

        L’emploi de ces jeunes filles dans les ménages, n’est peut-être pas une bonne chose, mais c’est l’issu le moins mauvais pour leur empêcher de basculer dans la prostitution.


      • Rocla (---.---.164.199) 14 août 2006 12:07

        en effet la capture au lasso de ces enfants est bien décrite,ainsi que les sévices sexuels,et qu apres ils sont attachés au radiateur tout la nuit également,j’ ai aussi lu ça dans cet article,mais je sais plus dans quelle ligne.

        Rocla


        • Forest Ent Forest Ent 14 août 2006 12:51

          Il me semble que cette pratique était courante en France jusqu’au début du 20ème siècle. (Voir par exemple « Bécassine ».)

          Elle n’était d’ailleurs pas exempte d’abus sexuels.


          • torres dominique (---.---.49.163) 14 août 2006 15:33

            fondatrice en France ,il y a treize ans ,du comité contre l’esclavage moderne j’ai été au Burundi il ya six mois pour presenter un film sur l’ésclavage en général et les petites bonnes en particulier.(centre culturel français).Il y a eu yn vaste debat à la suite de la projection et il est vrai que personne n’a soulevé le problème des petites domestiques sur place....

            Ceci étant dit vu l’âge des gamines j’ai beaucoup de mal à penser que tout ceci est tellement positif,voire desinteressé..

            Pourquoi ces oncles,tantes etc.. n’envoient ils pas ces gosses à l’école plutôt que de les integrer si magnifiquement à leurs familles.

            Deux poids ,deux mesures non ?


            • pierrot (---.---.141.25) 14 août 2006 17:00

              ça fait chier les partisans du grand soir de savoir qu’il n’y a pas que les occidentaux qui sont civilisés. N’est-ce pas ?

              Et pis lorsque l’on par le de « sévices sexuels », faudrait voir pour se la coincer en occident. La moités de ce genre de sévices sont légalisés en europe (voie l’article sur le parti pédophile en Hollande par exemple), quand au « non légalisé », je crois que la très vieille Europe à une expérience très largement supérieure sur le sujet. Alors cessez donc de projeter vos phantasmes sur l’ailleurs et occuper vous d’ici.


              • Yann (---.---.181.9) 14 août 2006 19:55

                C’est bien les seuls qui travaillent en Afrique, bravo à eux !!


                • FURAX (---.---.243.151) 15 août 2006 08:18

                  Ouaip, au moins ils ont du travail,eux lol


                  • Globalia (---.---.73.174) 15 août 2006 14:24

                    « Loin de constituer une exploitation ou une quelconque violation des droits de l’homme »

                    Heureusement que vous nous précisez ce détail sinon on aurait pu penser le contraire...


                    • clairette (---.---.122.24) 15 août 2006 18:42

                      @ l’auteur de l’article : Vous estimez que c’est bien : des « enfants de ménage » qui travaillent, de 6 à 12 ans, c’est un âge pour travailler ça ? Et ces enfants-là, ils vont quand à l’école ? Je considère que votre article est l’apologie d’une nouvelle forme d’esclavage qui sévit particulièrement en Afrique et chez certains diplomates africains qui amènent dans leurs bagages diplomatiques ces jeunes enfants martyrs. Où avez-vous la preuve de l’instruction, de l’éducation que leurs employeurs disent leur octroyer ? Je crois qu’une association s’est créée en France, justement pour lutter contre cette forme d’asservissement et se porter partie civile aux côtés des victimes quand elles peuvent se libérer !


                      • Kilosho Barthélemy (---.---.205.100) 16 août 2006 12:26

                        Comme le dit Clairette, cet article ne constitue pas une apologie à l’esclavagisme moderne. Il faut parfois interprêter chaque situation selon les réalités en place. Si en France ou dans certains pays afriacians, les enfants ou les fillettes ont la possibilité d’aller à l’école ; eh bien, ce n’est pas le cas du Burundi où plus de 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et n’a pas des moyens pour envoyer leurs enfants à l’école.

                        L’Emploi de ces jeunes filles dans les ménages, constitue le seul issu pour un peu exister. Empoyer ces jeunes filles dans ces ménages, c’est une autre manière de les occuper au lieu de les laisser dans la rue sans auxcune occupation pour qu’elles soient victimes des violences sexuelles et mourir du Sida, dans ce pays où le taux de prévalence du VIH/Sida avoisinne le 60% parmi les jeunes.

                        Et puis, bien que les parents de ces jeunes filles pouvaient disposer d’un peu des moyens pour envoyer leurs files à l’école, il faudrait aussi qu’il y’ait des classes pour étudier ; or l’Etat burundais n’a pas des moyens pour construire des infrastructures scolaires.

                        La combinaision de ces différents facteurs, fait que l’on soit tolérant au travail de ces jeunes filles mineures parce qu’elles sont d’abords occupées et intégrées dans les familles où elles travaillent.

                        Et puis, l’on a constaté que plusieurs filles sont devenues, après plusieurs années de travail de ménage, des couturières, vendeuses, couisinière grace aux formations acquises avec leurs maigres salaires perÇús.

                        Personne ne voudrait voir ses filles mineures travailler dans des ménages. Cependant, l’absence des moyens furent un grand handicap pour intégrer ces jeunes filles dans les milieux scolaires. Parfois quand on n’a pas ce qu’on aime, on aime ce qu’on a, dit-on.


                      • weber pierre (---.---.68.185) 17 août 2006 10:52

                        comme laplupart des républiques africaines, 10% vivent dans le luxe et exploite les 90% qui restent. Où vont les subventions US, européennes etc, quelle civilisation avons nous apporté à ces gens ? Mercedes et armement sophistiqué pour les uns, la misère pour les autres. Il fallait les laisser vivre entr’eux. Combien d’européens et d’africains se sont remplis les poches sans scrupules et demandent que d’autres se privent pour soutenir ces malheureux indigènes ? Respectons les us et coutumes des uns et des autres.


                        • pierrot (---.---.141.25) 17 août 2006 17:20

                          comme laplupart des républiques africaines, 10% vivent dans le luxe et exploite les 90% qui restent.

                          Ouaip c’est ça, occupe toi déjà de ton pays, cela t’évitera de dire des conneries. En gros balaie devant ta porte.


                        • pierrot (---.---.141.25) 17 août 2006 17:22

                          @weber

                          scuse pas destiné directement à toi, mais à certains commentaires stupides.


                        • Africain, mais humain avant tout (---.---.41.134) 18 août 2006 11:49

                          Bonjour à toutes et à tous, Beaucoup de commentaires positifs et négatifs, le fait reste que cet article suscite de l’interet.

                          Comment expliquer une telle pratique : comme cela a était soulevé dans quelques commentaires, la réalité en Afrique est ce qu’elle est. Manque de structure, et de beaucoup de choses qui sont tellement normale ici en Europe que cela peut paraitre invraisemblable. Il ne suffit pas d’aller en vacances dans les capitales pour connaitre un pays, la periode est trop courte et l’exploration trop restreinte. Il y a une reelle fracture. Sur ce point, il est vrai que cela est une alternative face à tous les manques dans le système de certains pays, pour ne pas generaliser. Ayant grandit en Afrique en en Europe, j’ai eu une nourrice qui nous a accompagné en France et qui est retourné en Afrique avec nous par la suite. Cela n’a posé aucun problème pendant les dix ans de séjour en France . Lorsque nous étions assez grands pour nous occuper de nous meme, elle a profiter de sa formation et du soutien de notre famille et a aujourd’hui son propre salon de couture et vit avec son mari et sa fille dans un quartier de moyenne classe de la capitale. Elle est une personne totalement épanouie et apprécie les moments qu’elle a passé avec nous, les années qu’elle a passées en France, elle ne parlait pas un mot de francais à son arrivée. Je la considere comme ma grande soeur et nos familles ne forment qu’une depuis qu’elle nous a rejoint.

                          D’un autre coté, certaines pratiques malhonnete existe, il n’y a aucun système parfait malheureusement. Dans notre quartier une nourrice est tombée enceinte après avoir été abusée par le jeune qu’elle gardait, ce dernier avait atteint ces quinze ans, et par un manque dans son éducation je présume, mais je n’en sait rien en fait, il a commis cet acte très grave. Je ne vais pas m’attarder sur ce fait car je n’en connait pas tous les détails.

                          En résumé, ce système est potentiellement une très bonne alternative aux carrences actuelles des Etats africains. Cependant il doit se faire dans le respect des personnes et avec une rélle volonté d’entre aide, sans cela il peut rapidement etre le lieu de pratiques cruelles. Au lieu de l’observer, le critiquer ou le défendre, il serait plus interessant de chercher les points faibles du système et de chercher à l’améliorer avec plus de controle et de suivi. En fin pour les européensm, je ne vous juge pas, j’estime qu’il est difficile pour vous de comprendre cela car tout est tellement plus structuré et assuré en Europe, seulement les lois qui ont été décidée en Europe ne sont pas applicable aux quatres coins du monde car les réalités qui ont conduis à leur mise en place ici sont tout à fait différentes ailleurs. Pour preuve la difficulté d’uniformiser les lois européennes. Pourtant meme si des différences culturelles existent en UE, les strucutres de chaque pays sont très proches dans leurs fonctions.

                          Reflechissons dessus et reprenons nous chaque fois que nous raisonnons en nous basant sur des idées préconcues. Cela m’arrive aussi souvent et je haie cette partie de moi. Mais je me console en me disant que je m’en rend compte te que tant que je me bat dans ce sens, je suis sur le bon chemin.

                          PS : Désolé pour les fautes, je n’ai ps le temps de me relire.


                          • gem (---.---.117.250) 22 août 2006 13:33

                            article interressant. Dommage que certains ne savent pas lire un constat sans passer immédiatement en mode « jugement » voire « donneur de leçon » (comme quoi elle n’est pas morte, l’idéologie coloniale de gauche, modèle « jules ferry » : « il est de notre devoir d’apporter la civilisation à ces sauvages »). Mais, bon, c’est la loi du genre.


                            • la_gata (---.---.214.23) 30 août 2006 12:41

                              Bonjour a tous je suis tout a fait d accord avec M Barthelemy vous que etes a la trentaine ou moins et qui habitez et avais habité toute votre vie dans des pays comme la France.. ne comprenez pas de tout, peut etre les anciens ils se rapellent.. ma belle mére , alsacienne elle travaillait à 13 ans dans une usine (anées 50)son mari aux 12 etait dejà aprentiz boulanger... personne dit que soit l ideal travailler en tant qu’ enfant mais des fois c est prefereable travailler de bonne ou dans un autre metier que s exposer a les dangers dela rue... par example je viens de l amerique du sud.. la-bas aussi il y a des bonnes mineures et les familles queles emploient ne sont que des riches.. il y a de meme autres un peu moins pauvres que ces filles .. mais qui ont au moins un toit et de quoi manger tous les jours... méres celibataires qui n ont a qui confier ses bebés pendant la journée... donc on pourrait dire que c est plutot une espéce d entraide... comme nous dissons en espagnol... une main lave l autre et deux mains lavent le visage... c est facile dire ’c est du esclavage’ mais dans certaines societés ou il n y a pas de moyens pour controler les naissances... pas d droit a l avortement, pas d acces a les contraceptifs, pas d information, pas d aide du tout des gouvernements.. meme pas le droit d aller se chercher une vie meilleure ailleurs en france ... ou le gouvernement chasse les enfants sans papiers.. dites moi qui prennerait en charge tous ces enfants ??? si eux ne se assument eux memes ??


                              • jonas (---.---.5.162) 4 septembre 2006 08:22

                                Quand est-ce que nous, blancs, allons arrêter de juger les autres, leur philosophie, leurs moeurs, leurs uns et coutumes, etc..... Ceux et celles qui veulent que le monde change, doivent se prendre par la main, et le faire à leurs propres frais. Il n’est pas interdit d’aller au Burundi et de « récupérer » ses enfants pour les faire vivre « décemment à l’occidentale ». Mais on le fait avec ses deniers personnels. Ensuite, on verra le résultat !!!!

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