4e licence : la foire d’empoigne des (nombreux) candidats
Alors que l’ARCEP doit rendre sa décision sur les modalités de l’attribution de la 4e licence de téléphonie 3G, petit rappel des candidats en lice, déclarés ou non. Et un constat : il y a plus de monde que ce qui est généralement admis !
Ayant assez peu de temps en ce moment pour approfondir mes (petites) enquêtes sur la 3G, voici tout de même de quoi alimenter le débat. Aujourd’hui, donc, petit point sur les candidats en lice pour l’acquisition de la 4e licence. J’avais évoqué précédemment les cas de Bouygues, de Free, mais il faut arriver à voir derrière la partie émergée de l’iceberg. Le 30 septembre, l’ARCEP doit rendre son verdict quant aux modalités de l’appel d’offres, notamment en ce qui concerne le lotissement de la 4e licence, et l’on sait déjà qu’un découpage en plusieurs petits lots sous certaines conditions permettrait à certains d’entrer sur ce marché très prometteur.
Les historiques : Bouygues, Orange et SFR. Aucun scrupule à les ranger dans le même sac, avec Free en embuscade pas loin, mais son cas est légèrement différent. Les trois grands opérateurs de téléphonie mobile sont à la fois détenteurs de licence 3G (depuis 2001 pour Orange et SFR et 2002 pour Bouygues) et candidats potentiels : l’ARCEP pourrait découper les lots de la 4e licence de manière à réserver quelques fréquences aux historiques, histoire qu’ils ne se sentent pas complètement lésés par l’arrivée d’un éventuel 4e opérateur. Les trois acteurs font feu de tout bois pour contrer cette arrivée qui briserait leur monopole, et leurs ententes sur les prix.
Le cas de Free. Complètement particulier, on ne peut plus considérer le groupe de Xavier Niel comme un "petit" au vu de sa présence dans l’ADSL (rachat d’Alice cet été), de sa communication tapageuse (les fameux "1 000 euros" d’économie, etc.), mais ce n’est pas tout à fait un "gros" non plus, n’étant présent que sur l’ADSL pour le moment. Free, déjà débouté l’année passée sur le même dossier, a déjà beaucoup dépensé, et pourrait être débordé entre la stratégie de groupe des historiques et la réactivité des "petits".
Les petits acteurs. C’est ce qui m’intéresse le plus, car la surprise pourrait venir de ce côté-ci. On en trouve un certain nombre, déclarés ou non, je vous les présente de manière exhaustive car l’appel d’offres pour un marché de la taille de la 3G laisse beaucoup de place à la communication... et rien ne garantit qu’un "déclaré" ira réellement à la bataille, ni qu’un "retiré" ne s’aligne pas sur la grille de départ.
Nous trouvons donc dans cette catégorie d’acteurs de petite taille, mais très intéressés :
Kertel, déclaré intéressé à la fin du mois d’août. A rempli la consultation publique de l’ARCEP dans laquelle on sent une forte volonté d’acquérir un lot de cette 4e licence si les conditions sont favorables. Trop petit ? L’histoire des marchés, de la finance, est pleine de ces acteurs apparemment pas assez armés... et qui finissent par tout rafler. Pour rappel, le chiffre d’affaires de Free avant son entrée dans l’ADSL était comparable à celui de Kertel... quand un trublion finit par chasser l’autre. Pour le cas de Kertel, nous avons même droit à un Oedipe version numérique, Kertel étant une ancienne filiale de... Free. "Tuer le père", comme on dit ! Et avec 18 millions d’utilisateurs de cartes prépayées en France, Kertel , le spécialiste de ce type de cartes, possède une expertise intéressante à faire valoir sur la 3G.
Numéricâble, officiellement "retiré", mais les jeux de communiqués et de rumeurs ne permettent pas de considérer que le groupe s’est retiré pour de bon d’un appel d’offres qui n’a de toute façon pas encore lieu. Attendons de voir. En janvier, Numéricâble était toujours perçu comme le principal adversaire potentiel de Free, et comme le groupe n’a pas réussi à racheter Free, il n’a plus le choix, stratégiquement : la 4e licence ou un rachat prochain...
Virgin, fort d’un million d’abonnés sur le mobile, a déjà croisé le fer avec Free, et refuse d’être considéré comme hors-jeu. Après avoir démonté le calcul des 1 000 euros d’économie de Free, Virgin a aussi su contrer les attaques de Free sur la non-rentabilité des MVNO. Virgin s’est déclaré favorable à l’attribution d’une 4e licence.
Bolloré est également un candidat possible. Unique détenteur d’une licence Wimax nationale, le groupe a dû savourer son coup quand l’Union internationale des télécoms a décidé que le Wimax était désormais un standard de la téléphonie 3G... Bolloré a donc une carte à jouer !
Les candidats sont donc très nombreux et, contrairement à ce qu’estime Free qui s’est auto-proclamé seul candidat officiel en lice, la partie sera probablement beaucoup plus animée qu’un simple duel "historiques vs. Free".
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