Ces riches qui pompent les pauvres
La cour des comptes a au moins l'intérêt de remettre les choses au point. Le rapport paru hier nous interpelle sur la réalité de la contribution réelle des citoyens à la marche de la société. Au moment où l'on crache sur l'assistance, sur le RSA, sur les pauvres qui seraient des sangsues de l'économie active, le moins qu'on puisse dire est que la vérité est bien loin de ce que l'on entend à longueur de journées sur nos médias voués à la propagande libérale.
En pleine suppression du bouclier fiscal et de certaines mesures de l'impôt sur la fortune, en pleine discussion sur la nécessité de taxer les contribuables qui préfèrent se faufiler pour échapper aux mailles du filet fiscal, on assiste à une levée de boucliers, des riches qui réclament le maintien de leurs niches fiscales et n'en peuvent plus de cette pression permanente, de ce racket. A les entendre, ces pauvres malheureux, aux Porsche si taxées, et si cela continue, on n'aura bientôt plus de riches pour alimenter la machine économique, ils auront tous passé le Rubicon, ou le lac de Genève.
Les pauvres, eux, on ne les entend pas, terrés dans leurs privilèges, des privilèges à 450 € par mois, honteux, ils longent les caniveaux, ils n'ont pas de porte-voix, ils n'ont pas la parole, tout simplement.
Or que nous dit la Cour des Comptes :
L'impôt sur le revenu peine de plus en plus à remplir sa fonction originelle de progressivité et de redistribution, note ce rapport ajoutant que les inégalités de revenus en France ont cessé de se réduire depuis 2004.
Système dégressif
Le CPO rappelle entre autres que les modifications successives du barème de l'IR ont ramené son taux marginal à 41% (le taux auquel sont taxés les plus hauts revenus) , un niveau « inférieur à ceux en vigueur dans nombre de pays comparables, dont l'Allemagne ou le Royaume-Uni ». Pire, les niches fiscales réduisent son assiette et créent un effet « régressif », c'est-à-dire que son poids diminue lorsque les revenus augmentent, notamment pour les revenus de capitaux mobilier ou du patrimoine.
« Pour le dire autrement, le système socio-fiscal est progressif jusqu'à 20.000 euros de niveau de vie (…), puis il est proportionnel jusqu'à 50.000 euros ; au-delà, le système est très probablement dégressif », a résumé Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, devant des députés. Enfin, l’IR ne pèse plus que 2,6% de la richesse nationale, deux fois moins qu'au milieu des années 1980. Le budget 2011 prévoit que l'impôt sur le revenu rapportera à l'État 52,1 milliards d'euros, soit 20,5% des recettes globales, contre 130,6 milliards (51,3% des recettes) pour la TVA.
Voilà la réalité, l'împot est injuste, mais pas pour les riches, pour les pauvres, juste impossible à réformer, vouloir le réformer vers plus d'égalité est un blasphème pour les nantis, une impossibilité pour les moins aisés.
Ah oui je vous vois venir : mais 47 % des Français ne paient pas d'impots me direz-vous. On entend ça tout le temps, et c'est tout le temps faux. Car enfin, les plus modestes dépensent tout ce qu'ils gagnent et souvent plus.
En gros, s' ils dépensent tout, ça leur coute juste 19,6 % de ce qu'ils dépensent, en TVA, et c'est de l'impôt, celui qui rapporte le plus. Quand ils dépensent plus que ce qu'ils gagnent ils paient des intérêts sur leurs emprunts, et les emprunts qu'ils contractent sont à des taux plus élevés car ils remboursent plus lentement et ça renfloue des banques qui peuvent juste se permettre de faire des ristournes et les beaux yeux, aux riches.
Les riches économisent, ils investissent les allocations familiales qu'on continue de leur filer, pour les chers petits chérubins, les allocs ça paie juste le forfait hebdomadaire sur les pistes à Megève. Les riches ils se paient une Porsche, mais pas le carburant, avec les sous de l'entreprise, une voiture de société, payée par les salaires à la baisse des employés intérimaires.
Les prunes à 200 à l'heure, le flash du radar automatique, la facture est réglée par la boite, et le conducteur reste anonyme, le précaire à deux balles, lui qui vient d'une misérable banlieue et qui met juste deux heures pour arriver à l'heure au turbin, lui paie son gasoil et ça lui coute 80 pour cent de taxes, lui se fait juste flasher à 53 à l'heure et au bout du compte ça lui coute 90 €, et un point de pénalité.
16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON